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Poésie

Posts Tagged ‘cerner’

Effrayé je te demande (Rabindranath Tagore)

Posted by arbrealettres sur 27 janvier 2023



    


Illustration: Georges Rey

Effrayé je te demande
ô puissance terrifiante
qui es-tu ?

Qui a barré
les portes du ciel
qui me cerne de ses mille bras ?

Mon infime vie
qui l’a quémandée

pourquoi moi

où me faut-il aller ?

(Rabindranath Tagore)

Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard

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LA CINQUIÈME SAISON (René Guy Cadou)

Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2022




    
LA CINQUIÈME SAISON

S’il faut nommer le ciel je commence par toi
Je reconnais tes mains à la forme du toit

L’été je dors dans la grange de tes épaules
Les hirondelles de ta poitrine me frôlent

Dressées contre ma joue les tiges de ton sang
Le rideau de ta chevelure qui descend

Je te cache pour moi dans la ruche des flammes
Reine du feu parmi les frelons noirs des âmes

Par l’automne épargnés tes yeux sont toujours verts
Les fleuves continuent de passer au travers

Ton souffle achève au loin le clapotis des plaines
On ne sait plus si c’est le soir ou ton haleine

En hiver tu secoues la neige de ton front
Tu es la tache lumineuse du plafond

Et je ferme au-delà des mers le paysage
Avec les hautes falaises de ton visage

L’étrave du printemps glisse entre tes genoux
Lentement le soleil s’est approché de nous

Tu traverses la nuit plus douce que la lampe
Tes doigts frêles battant les vitres de ma tempe

Je partage avec toi la cinquième saison
La fleur la branche et l’aile au bord de la maison

Les grands espaces bleus qui cernent ma jeunesse
Sur le mur le dernier reflet d’une caresse.

(René Guy Cadou)

 

Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers

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Prendre corps (Ghérasim Luca)

Posted by arbrealettres sur 9 août 2022



Prendre corps

Je te narine je te chevelure
je te hanche
tu me hantes
je te poitrine je buste ta poitrine puis te visage
je te corsage
tu m’odeur tu me vertige
tu glisses
je te cuisse je te caresse
je te frissonne tu m’enjambes
tu m’insupportable
je t’amazone
je te gorge je te ventre
je te jupe
je te jarretelle je te bas je te Bach
oui je te Bach pour clavecin sein et flûte

je te tremblante
tu me séduis tu m’absorbes
je te dispute
je te risque je te grimpe
tu me frôles
je te nage
mais toi tu me tourbillonnes
tu m’effleures tu me cernes
tu me chair cuir peau et morsure
tu me slip noir
tu me ballerines rouges
et quand tu ne haut-talon pas mes sens
tu les crocodiles
tu les phoques tu les fascines
tu me couvres
je te découvre je t’invente
parfois tu te livres

tu me lèvres humides
je te délivre je te délire
tu me délires et passionnes
je t’épaule je te vertèbre je te cheville
je te cils et pupilles
et si je n’omoplate pas avant mes poumons
même à distance tu m’aisselles
je te respire
jour et nuit je te respire
je te bouche
je te palais je te dents je te griffe
je te vulve je te paupières

je te haleine je t’aine

je te sang je te cou
je te mollets je te certitude
je te joues et te veines

je te mains
je te sueur
je te langue
je te nuque
je te navigue
je t’ombre je te corps et te fantôme
je te rétine dans mon souffle
tu t’iris

je t’écris
tu me penses

(Ghérasim Luca)

Illustration: Margarita Sikorskaia

 

 

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LÀ-HAUT, DANS LE pays-bruissant (Egon Schiele)

Posted by arbrealettres sur 16 août 2021



Illustration: Marie Claude Lambert
    

LÀ-HAUT, DANS LE

pays-bruissant abondamment cerné-de-forêts,
marche lentement le long homme blanc exhalant-fumée-bleue
et il respire, et respire encore les blancs vents-de-la-forêt.
Il parcourt la terre aux odeurs de cave
et pleure comme il rit.

OBSERVATION

***

DORT OBEN AUF DEM WEIT

waldumrandeten Rauschenland
geht langsam der lange weiße Mann blaurauchend
und riecht und riecht die weißen Waldwinde.
Er geht durch die kellerriechende Erde
und lacht und weint.

BEOBACHTUNG

(Egon Schiele)

 

Recueil: Moi, éternel enfant
Traduction:Nathalie Miolon
Editions: Comp’act

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SUR LE LAC DU PARC AUX SENTEURS DE MOUSSE (Egon Schiele)

Posted by arbrealettres sur 16 août 2021



    

SUR LE LAC DU PARC AUX SENTEURS DE MOUSSE

cerné de noir,
glisse dans une écume irisée
le silencieux cygne haut et rond.

CYGNE BLANC

***

ÜBER DEN MOOSRIECHENDEN

schwarzumrandeten Parksee
gleitet im regenbogenfarbenen Schaum
der hohe ruhige runde Schwan.

WEISSER SCHWAN

(Egon Schiele)

 

Recueil: Moi, éternel enfant
Traduction:Nathalie Miolon
Editions: Comp’act

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L’Espace Restant (Marie-Anne Bruch)

Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2020




    
L’Espace Restant

L’automne arrive comme une mise en demeure
et la nuit compte sur la chambre noire de nos sommeils pour développer ses négatifs.
La peur nous cerne, nous accule aux mensonges les plus escarpés,
réduisant notre espace à quelque échafaudage mal domestiqué.
L’amour amadoue la brutalité des miroirs,
l’amour transforme le néant vaste et noir en cathédrales d’espérance.
L’automne arrive comme un coup de semonce
et l’aube précipite l’espace de la nuit dans les angles morts de l’éveil.

(Marie-Anne Bruch)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Recueil: Les Cahiers du Sens
Traduction:
Editions: Le Nouvel Athanor

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Le pays de verre (Marcel Béalu)

Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2019



Illustration: Polina Ntalampira
    
Le pays de verre

J’habite un pays peuplé de vivants
Dans ses clairs vallons de lacs et de cygnes
Nul ne vint jamais semeur de blasphèmes
Et même la nuit ne descendra plus
Cerner de broussailles l’eau des fontaines
Où se rassemblaient mes filles d’enfance
Pour festonner d’argent un coeur de sable
Le jour traverse les murs de cristal
Des rues sans nom de ce pays sans nom
Et celles qui sont à présent mes filles
Portent dans leur paume un coeur qui palpite
Comme un pigeon rouge au retour des îles
Mais je ne vous dirai pas nos amours
Car vous n’en pourriez croire vos oreilles.

(Marcel Béalu)

 

Recueil: Bris de vers Les émeutiers du XXè siècle
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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J’entends dans le voyage (Adonis)

Posted by arbrealettres sur 25 octobre 2019




    
J’entends dans le voyage des voix étranges.
Ne peut les cerner qu’un musée destiné
à l’enfance de la parole.

(Adonis)

 

Recueil: Toucher la lumière
Traduction: Anne Wade Minkowski
Editions: Imprimerie Nationale

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Prends-moi ô amour (Adonis)

Posted by arbrealettres sur 31 mars 2019



adameveklimt- 1Prends-moi ô amour
et cerne-moi de tous côtés

(Adonis)

Illustration: Gustav klimt

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Sur le rebord du toit (Claude Pujade-Renaud)

Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2018




    
Sur le rebord
du toit
une pluie maigre
joue du clavecin

Hésite
s’amenuise

Deux trois notes
encore

Aigrement
espacées

Cernent
le silence

(Claude Pujade-Renaud)

 

Recueil: Instants incertitudes
Traduction:
Editions: Le Cherche Midi

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