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Posts Tagged ‘champignon’

Jamais content (Alain Souchon)(Laurent Voulzy)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2023




    
Jamais content

Elle me dit que j’ pleure tout le temps
Que j’ suis comme un tout p’tit enfant
Qu’aime plus ses jeux, sa vie, sa maman
Elle dit que j’ pleure tout le temps
Que j’ suis carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content

Déjà mes parents, dans le temps
Voulaient que j’aille faire le charmant
Chez des amis d’ mon grand-père
Des pharmaciens, des notaires
Qui me trouvaient carrément vulgaire
Très ordinaire
Carrément vulgaire
Très ordinaire

Puis on m’a enrôlé d’office
À Pau, dans les parachutistes
Ils voulaient que j’ tombe des avions
Accroché à un champignon
Je leur ai carrément dit Non
Pas beau, l’avion
Carrément dit Non
Pas beau, l’avion

Je me suis sauvé en Angleterre
J’ faisais le frenchman, super lover
Je me teignais les cheveux, les sourcils
Pour être plus brun, pour faire viril
Carrément débile
J’trouve pas mon style
Carrément débile
J’trouve pas mon style

J’ai chopé la mélancolie
En faisant des chansons sur mon lit
Une commande pour chanteur pas bien
Fallait que j’dise France Américain
Ça m’a carrément miné
Tout dégoûté
Carrément miné
Tout dégoûté

Promoteurs, ils voulaient, canailles
Que j’ fasse dessous d’ table, homme de paille
Construire des tours de carton bleu
Pour que les petits garçons mettent leurs jeux
J’y ai carrément mis le feu
Bien fait pour eux
Carrément mis le feu
Bien fait pour eux

Elle me dit que j’ pleure tout le temps
Que j’ suis comme un tout p’tit enfant
Qu’aime plus ses jeux, sa vie, sa maman
Elle dit que j’ pleure tout le temps
Que je suis
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content (jamais content)
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content (jamais content)
(Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant)

(Alain Souchon)(Laurent Voulzy)

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Les ronds des sorcières (Corinne Albaut)

Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2023



Illustration: Catherine Fichaux
    
Les ronds des sorcières

Les mousserons
Sont des champignons
Qui poussent en rond
Dans la clairière.
Ce sont des ronds de sorcières,
Car c’est là, dit-on, qu’elles vont danser,
Lorsque la nuit est tombée.
Mais au petit matin,
Il ne reste plus rien
Que des champignons.

(Corinne Albaut)

Recueil: Comptines des secrets de la Forêt
Traduction:
Editions: Actes Sud Junior

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ON NE PARLE QUE DU TEMPS (Jaime Labastida)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022



sphynge

 

ON NE PARLE QUE DU TEMPS

Que devient la dent féroce,
la fêlure froide des heures,
sinon du temps ? La chair,
pourrie quelques années plus tard, quelques rues
plus loin. Puis vint l’aboiement de l’ombre,
ce chien abstrait lui dévora le visage.

Et le champignon foulé au pied,
négligemment, et la fumée dense
des terrasses, parfaite,
que deviendront-ils, sinon du temps ?
Pas seulement les griffes, ni même
l’horloge, puits ouvert dans un mur
cobalt. Pas seulement le mois qui forme
des rides, ni l’année avec sa queue
de scorpion. Aussi la main
qui trace l’incision de chirurgie,
et celle qui dissèque un organisme vivant.

Je ne parle pas seulement de la seconde prolongée,
irrésolue, qui détruit le coeur ou taille
les pierres. Je parle à peine du temps,
de l’automne qui s’est jeté par terre
pour boire les couleurs du jardin,
de la fleur qui torture
par sa stricte géométrie aveugle.
Temps debout, eau qui lutte
encore contre l’hiver, temps aussi
l’armée assyrienne qui avançait,
comme une forêt de pierre,
sur Ninive, les fleurs dans le parc
de Rodin, temps encore la sphinge
et sa stupeur vide dans une cité
qui ne fut pas faite pour elle, temps
ce groupe de mandrills
qui vénèrent le soleil. Tout saigne
et se meut, tout est temps
et amour, scintillement de l’absence :
ainsi jaillit du sein le lait, le temps.

(Jaime Labastida)

 

 

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Il pleut dans ma chambre (Charles Trenet)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021



 

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Il pleut dans ma chambre

Il pleut dans ma chambre
J´écoute la pluie
Douce pluie de septembre
Qui tombe dans mon lit
Le jardin frissonne toutes les fleurs ont pleuré
Pour la venue de l´automne
Et pour la fin de l´été
Mais la pluie fredonne
Sur un rythme joyeux
Tip et tap et tip top et tip
Et tip tip et tip
Et tip top et tap
Voilà ce qu´on entend la nuit
C´est la chanson de la pluie

Demain le jour fleurira sur vos lèvres
Mon amour et la pluie qui calme notre fièvre
Sera loin très loin dans la mer
Voguant sous le ciel clair
Demain les bois auront fait leur toilette
Et les toits peints de frais auront un air de fête
Les oiseaux contents de ce shampooing
Ne se plaindront point

Il pleut dans ma chambre
Il pleut dans mon cœur
Douce pluie de septembre
Chante un air moqueur
Dans toute la campagne
Poussent de beaux champignons
Et dans la montagne
Le vent joue du violon…
Tous les chats de gouttière
Dansent, chantent en rond
Tip et tap et tip tap et tip
Et fut fut et tic
Et pic pac et toc
Voilà ce qu´on entend la nuit
C´est la chanson de la pluie

(Charles Trenet)

Illustration

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L’âge de raison (Francis Blanche)

Posted by arbrealettres sur 25 mars 2020




L’âge de raison

La ville écrase la forêt
pour y installer son décor
sans songer au bruit que ferait
le chant de tous les oiseaux morts

On cimente les paysages
on bétonne les horizons
Nous voici arrivés à l’âge de raison

Le petit sentier de l’école
est une autoroute à six voies
qui mène à la piste d’envol
où les Boeing hurlent de joie

Il y a du goudron sur la plage
et du gas-oil sur le gazon
Nous voici arrivés à l’âge de raison

On a piétiné les ballades
et les refrains de nos printemps
on en a fait des marmelades
pour les vieillards de dix-sept ans
qui font sauter les pucelages
avec des trognons de chanson
Nous voici arrivés à l’âge de raison

Les décibels nous assassinent
les scooters nous bouffent le coeur
et la télé dans les cuisines
nous explique notre bonheur

Quand on veut rêver, les nuages
ont la forme de champignons
Nous voici arrivés à l’âge de raison

Rien à faire petit bonhomme
mets ta tête sous l’oreiller
Grand-mère a bouffé une pomme
et c’est à nous de la payer

Tiens-toi tranquille reste sage
enfoui au creux de ta maison
et laisse, laisse passer l’âge de raison

(Francis Blanche)

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La femme cueille doucement (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2019



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La femme cueille doucement
le champignon dénommé marasme fraternel
un lézard gris vert
frôle une feuille immense à grosses nervures.
Près d’une masure
qu’entoure du blé noir
l’homme a pêché une brème carpée
il en est content, regarde l’horizon
le temps divisé par les horloges
qui sonnent l’une l’autre
va vers un avenir tenace.
Survient le sentiment du vide.

(Jean Follain)

 Illustration

 

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Les grenouilles (Maurice Rollinat)

Posted by arbrealettres sur 31 août 2019



Les grenouilles

Elles s’en vont au loin s’accroupir sur les pierres,
Sur les champignons plats, sur les bosses des troncs
Et clignotent bientôt leurs petites paupières
Dans un nimbe endormeur et bleu de moucherons.

Emeraude vivante au sein des herbes rousses
Chacune luit en paix sous le midi brûlant ;
Leur respiration a des lenteurs si douces
Qu’à peine on voit bouger leur petit goître blanc.

Elles sont là, sans bruit, rêvassant par centaines,
S’enivrant au soleil de leur sécurité ;
Un scarabée errant, du bout de ses antennes,
Fait tressaillir parfois leur immobilité.

Les autres, que sur l’herbe un bruit laisse éperdues
Ou qui préfèrent l’onde au sol poudreux et dur,
A la surface, aux bords, les pattes étendues,
Inertes, hument l’air, le soleil et l’azur.

(Maurice Rollinat)

Illustration

 

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Des champignons au pied de l’arbre (Stéphane Bataillon)

Posted by arbrealettres sur 9 avril 2019




    
Des champignons au pied de l’arbre

L’oeuvre des fées
pour nous convaincre.

(Stéphane Bataillon)

 

Recueil: Où nos ombres s’épousent Vivre l’absence
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Quand le bois de nos meubles travaille (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 28 mars 2019




Quand le bois de nos meubles travaille
dans un appartement sans rats
sans champignons
aux joints du parquet neuf
. . . . . . . . . . . . . . . . .
on se sent seul alors
ô soldats roux.

(Jean Follain)

 

 

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Le chat c’est un vrai mystère (Jean-Claude Pirotte)

Posted by arbrealettres sur 26 mars 2019



 


Illustration: ArbreaPhotos
    
le chat c’est un vrai mystère
tel celui des champignons
que raconte André Dhôtel
dis-moi chat je te demande

quand tu as connu la terre
et le monde d’entre-deux
l’art suprême de te taire
et de fixer l’invisible

avant de nous observer
de ce long regard candide

(Jean-Claude Pirotte)

 

Recueil: Autres séjours
Traduction:
Editions: Le temps qu’il fait

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