En bateau et la tasse en main
Comment, par une belle nuit,
se lasser de jouir du clair de lune,
sur les eaux du lac !
Comment, par un beau jour,
se lasser de parcourir la montagne,
sur le bord du lac !
Ma coupe se remplit toujours
d’un vin qui réjouit ma vue,
Mon cœur se vide
peu à peu des dix mille tracas
qui s’y étaient logés.
Notre hôte
compte ses mesures de grain par centaines,
Il a du vin en abondance,
gardons-nous bien de l’épargner.
La joie convient
à des amis qui se rencontrent,
Comme la tristesse convient
à ceux qui ne sont plus réunis
que par le souvenir.
(Chang-Oey)
Illustration: Suzuki Harunobu