Quand tu vas rire, au fond de tes yeux graves
qui ne semblent pas changer de couleur
naissent des cristaux, des myosotis un bouquet mystérieux,
une fontaine sous-marine mille fenêtres qui sont les nôtres
éclairées par le jour inverse de ta joie
(Jean-Pierre Lemaire)
Recueil: Le pays derrière les larmes Poèmes choisis
Editions: Gallimard
Dans l’immensité de tes bras
Se perdre à tout jamais
Oubliant le temps
Oubliant les gens.
Se blottir contre toi
Sentir ta force
Se sentir protégée.
Fermer les yeux et ne plus se réveiller
Fermer les yeux et changer de lieux
Se perdre dans tes yeux
Se perdre dans ton monde
Se blottir dans tes bras
Se blottir contre toi
Sentir la douceur de tes lèvres
De tes baisers
Sentir tes caresses, ta tendresse.
Vouloir que le temps s’arrête
Vouloir que la vie s’arrête
Pour pouvoir rester blottie dans tes bras
Pour rester contre ton corps
S’endormir dans la douceur et la chaleur de tes bras
Ne plus vivre que pour ces instants
Ne plus vivre que pour la pureté, de nos sentiments.
Et la vie c’est cela
Une ombre qui s’allonge sur le seuil
Une cour abritée de hauts tilleuls
Le miel en fleur et les abeilles mortes
Une main qui frappe à la porte
Et les visages changent de couleurs
Rien n’a bougé que le ciel sans racines
Et la saison penchée au bord de la ravine
Les regards sont plus fixes et les gestes raidis
Est-ce l’aube ou midi
L’attente est si pareille
A l’attente et tout ce qu’on connaît
Tout ce qu’on tient n’est que le rêve tourmentant
une réalité profonde et dérobée
(Anne Perrier)
Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard
Tourne la vie des gens sur le périphérique
Il faut remonter souvent ces souris mécaniques
Heureusement qu’ils nous passent
Clic un peu d’musique une chanson d’Jonasz
C’est comme un pansement sur le coeur qu’on a
Cet homme qui pleure sa vie on s’dit tiens y’a pas qu’moi
C’est l’âme à l’âme qui colle
Ces Jonasz paroles
Y’a l’monde à changer mais par où commencer
Y’a Flore qui pleure et Rose qui voudrait s’en aller
Y’a les yeux d’la terre qui piquent
Dans cette Jonasz musique
Funky blues Rimbaud
Tout c’qu’y dit c’est beau
Dans l’coeur ce grand vent
Tellement émouvant
Quelle chanson fiévreuse
Dit cette face de lune chanteuse
Tourne la vie des gens
Y faut remonter souvent
Heureusement qu’ils nous passent
Une chanson d’Jonasz
Chanson d’Jonasz
(Alain Souchon)(Laurent Voulzy)
Recueil: Des chansons pour le dire Une anthologie de la chanson qui trouble et qui dérange (Baptiste Vignol)
Editions: La Mascara TOURNON
Sans que je puisse m’en défaire
Le temps met ses jambes à mon cou
Le temps qui part en marche arrière me fait sauter sur ses genoux
Mes parents, l’été, les vacances, mes frères et sœurs faisant les fous
J’ai dans la bouche l’innocence des confitures du mois d’août
Nul ne guérit de son enfance, de son enfance
Nul ne guérit de son enfance, de son enfance
Les napperons et les ombrelles qu’on ouvrait à l’heure du thé
Pour rafraichir les demoiselles roses dans leurs robes d’été
Et moi le nez dans leurs dentelles, je respirais à contre-jour
Dans le parfum des mirabelles, l’odeur troublante de l’amour
Nul ne guérit de son enfance, de son enfance
Nul ne guérit de son enfance, de son enfance
Le vent violent de l’histoire allait disperser à vau-l’eau
Notre jeunesse dérisoire, changer nos rires en sanglots
Amour orange amour amer, l’image d’un père évanoui
Qui disparut avec la guerre, renaît d’une force inouie
Nul ne guérit de son enfance, de son enfance
Nul ne guérit de son enfance, de son enfance
Celui qui vient à disparaître, pourquoi l’a-t-on quitté des yeux ?
On fait un signe à la fenêtre sans savoir que c’est un adieu
Chacun de nous a son histoire et dans notre cœur à l’affût
Le va-et-vient de la mémoire ouvre et déchire ce qu’il fût
Nul ne guérit de son enfance, de son enfance
Nul ne guérit de son enfance, de son enfance
Belle cruelle et tendre enfance, aujourd’hui c’est à tes genoux
Que j’en retrouve l’innocence au fil du temps qui se dénoue
Ouvre tes bras, ouvre ton âme, que j’en savoure en toi le goût
Mon amour frais, mon amour femme
Le bonheur d’être et le temps doux
Pour me guérir de mon enfance, de mon enfance
Pour me guérir de mon enfance, de mon enfance.
(Jean Ferrat)
Recueil: Des chansons pour le dire Une anthologie de la chanson qui trouble et qui dérange (Baptiste Vignol)
Editions: La Mascara TOURNON