Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘chant’

Si tu as de bons yeux (Heinrich Heine)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2023




Illustration: Emmanuel Garant

    
Si tu as de bons yeux
Et regardes mes chansons,
Tu y verras une jeune belle
S’y promener de-ci de-là.

Si tu as de bonnes oreilles
Tu pourras même entendre sa voix,
Et ses soupirs, rires et chants
Envoûteront ton pauvre coeur.

Car avec son regard et ses mots,
Elle va comme moi te troubler;
Et, rêveur printanier amoureux,
Tu vas dans les bois divaguer.

(Heinrich Heine)

Recueil: Nouveaux poèmes
Traduction: Anne-Sophie et Jean Guégan
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

J’aime une fleur (Heinrich Heine)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2023




    
J’aime une fleur, mais ne sais laquelle,
J’en ai grande douleur.
Je regarde toutes les corolles,
À la recherche d’un coeur.

Les fleurs embaument dans le soleil couchant,
Le rossignol chante.
Je cherche un coeur aussi beau que le mien
Et pareillement ému.

Le rossignol chante et je comprends
Son chant si doux ;
Nous éprouvons tous deux même angoisse, même douleur,
Même douleur et angoisse.

(Heinrich Heine)

Recueil: Nouveaux poèmes
Traduction: Anne-Sophie et Jean Guégan
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

L’hymne de la Bretagne (William Jenkyn Jones)

Posted by arbrealettres sur 13 mars 2023




    
L’hymne de la Bretagne

Vieux Pays de nos Pères

Nous, Bretons de cœur, nous aimons notre vrai pays !
L’Arvor est renommée à travers le monde.
Sans peur au cœur de la guerre, nos ancêtres si bons
Versèrent leur sang pour elle.

Refrain :

Ô Bretagne, mon pays, que j’aime mon pays
Tant que la mer sera comme un mur autour d’elle.
Sois libre, mon pays !

Bretagne, terre des vieux Saints, terre des Bardes,
Il n’est d’autre pays au monde que j’aime autant,
Chaque montagne, chaque vallée est chère dans mon cœur.
En eux dorment plus d’un Breton héroïque !

Refrain

Les Bretons sont des gens durs et forts,
Aucun peuple sous les cieux n’est aussi ardent.
Complaintes tristes ou chants plaisants s’éclosent en eux.
Ô ! Combien tu es belle, ma patrie !

Refrain

Si autrefois, Bretagne, tu as fléchi durant les guerres,
Ta langue est restée vivante à jamais,
Son cœur ardent tressaille encore pour elle.
Tu es réveillée maintenant ma Bretagne !

***

Bro Gozh Ma Zadou

Ni, Breizhiz a galon, karomp hon gwir Vro !
Brudet eo an Arvor dre ar bed tro-dro.
Dispont kreiz ar brezel, hon tadoù ken mat,
A skuilhas eviti o gwad.

Refrain :

O Breizh, ma Bro, me ‘gar ma Bro.
Tra ma vo mor ‘vel mur ‘n he zro.
Ra vezo digabestr ma Bro !

Breizh, douar ar Sent kozh, douar ar Varzhed,
N’eus bro all a garan kement ‘barzh ar bed,
Pep menez, pep traonienn, d’am c’halon zo kaer,
Enne kousk meur a Vreizhad taer !

Refrain

Ar Vretoned ‘zo tud kalet ha kreñv,
N’eus pobl ken kalonek a zindan an neñv,
Gwerz trist, son dudius a ziwan eno,
O ! pegen kaer ec’h out, ma Bro !

Refrain

Mar d’eo bet trec’het Breizh er brezelioù bras,
He yezh a zo bepred ken beo ha bizkoazh,
He c’halon birvidik a lamm c’hoazh ‘n he c’hreiz,
Dihunet out bremañ, ma Breizh !

(William Jenkyn Jones)
  

  

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

La Frontière (Bernard Lavilliers)

Posted by arbrealettres sur 12 mars 2023



    

La Frontière

Allongé sur le sable on dirait qu’il dort
Il est beau et très calme dans le froid qui mord
C’est un guerrier nomade, un homme du désert
Qui est couché dans le sable les yeux grands ouverts

Jusqu’où vont les nomades plus loin que la mort
Dans le chant des étoiles y’a le mirador
A quoi rêvent les nomades sous le ciel ouvert
A des pur-sang arabes écumant la mer.

Reste dans ton rêve, c’est peut-être mieux
Mais le jour se lève et en plein milieu
Il y a la frontière.

La violence est silence,
Silence est désert
Sentinelles de sable tournés vers la mer
Tirez sur tout ce qui bouge, même sur la poussière
Tirez sur le soleil rouge qui meurt dans la mer.

Qui partage les pierres, les jungles et le sable
Qui a mis l’univers à plat sur la table
Qui a peur de son ombre et qui fait la guerre
Mais déjà le vent efface ton nom sur la pierre.
Couché sur le sable, on dirait qu’il dort
Mais pour un nomade, c’est après la mort
Qu’y a plus de frontière.

Où est la frontière?
Où est la frontière?
Pour qui la frontière?
C’est loin la frontière?
Pourquoi la frontière?
C’est loin la frontière?
Où est la frontière?

(Bernard Lavilliers)

Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LE CHANT LE PLUS LIBRE (Khalil Gibran)

Posted by arbrealettres sur 10 mars 2023




    
LE CHANT LE PLUS LIBRE

Le chant le plus libre
ne traverse pas les barreaux ni les grilles.
Et ceux pour qui
l’adoration est une fenêtre
qu’ils ouvrent pour aussitôt la fermer
n’ont pas encore visité
la maison de leur âme,
dont les fenêtres sont ouvertes
de l’aube à l’aube.

(Khalil Gibran)

Recueil: Le Secret
Traduction: Anahita Gouya
Editions: J’ai lu

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Pour tromper l’attente éternelle (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 10 mars 2023




… pour tromper l’attente éternelle
elle chante seule
le chant nuptial
qui vit dans sa rose poitrine

(Jean Follain)

Illustration: Pascal Renoux

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LIEDER OU L’ON SOURIT POUR NE PAS PLEURER (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 8 mars 2023



Illustration: Vera LP Cauwenberghs
    
LIEDER OU L’ON SOURIT POUR NE PAS PLEURER
Pour André Lebey.

MATIN

Loin de la ville
Sitôt crépite
La libellule
De linon bleu.

C’est le matin
Pauvre malade.
Il fait si doux
Qu’on est heureux.

La lampe soeur
Au col marin
Couve sa peur
Sous le clin bleu.

Elle contrôle
Qui dort encore
Et arque drôle
Sa clef d’or.

Au bleu baiser
Sur la croisée
L’oiseau commence
A chanter.

Sur la croisée
Triste ai-je dit
L’oiseau timide
Interdit.

Les hauts nuages
Qui frôlent vieux
Ont passé l’âge
D’être heureux.

Qu’est-ce qui trinque
Dans la rue bleue?
C’est un forçat
Délivré d’eux.

Un chant pas loin
Part de l’église.
Il fait si doux
Qu’on est sauvé.

(Léon-Paul Fargue)

Recueil: Poésies Tancrède. Ludions. Poëmes. Pour la musique.
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le bruit de la pluie (François Berthier)

Posted by arbrealettres sur 3 mars 2023




    
le bruit de la pluie
la voix d’un oiseau
chants du printemps

(François Berthier)

***

Recueil: Cent reflets du paysage Petit traité de haïkus (François Berthier)
Editions: Arléa

Posted in poésie, haïku | Tagué: , , , , , , | Leave a Comment »

LAMENTO (Gabriela Mistral)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2023



Illustration: Marianne Clouzot
    
LAMENTO

Tout prend, dans ma bouche,
un goût persistant de larmes :
le pain de chaque jour, le chant
et jusqu’à la prière.

Je n’ai point d’autre office,
après celui de t’aimer en silence,
que cet office de larmes, dur,
que tu m’as laissé.

Yeux gonflés
de chaudes larmes!
Bouche triste et tremblante
où tout devient prière!

J’ai honte de vivre
dans cette lâcheté,
sans aller à ta recherche
ni réussir à t’oublier!

Un remords me fait saigner
de voir un ciel
que ne voient plus tes yeux,
de caresser des roses
nourries de tes os!

Chair misérable,
pulpe piteuse, accablée de lassitude
qui ne descend pas dormir à ton côté,
mais s’accroche, tremblante,
au sein impur de la vie!

(Gabriela Mistral)

Recueil: Poèmes choisis Prix Nobel de littérature 1945
Editions: Rombaldi

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LA RONDE (Gabriela Mistral)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2023



Illustration: Cyril Leysin
    
LA RONDE

Où déviderons-nous la ronde ?
La ferons-nous sur le rivage?
La mer dansant de tous ses flots
y tressera fleurs d’oranger.

La ferons-nous au pied des monts?
La montagne nous répondra :
ce sera comme si les pierres
se mettaient toutes à chanter.

La ferons-nous dans la forêt?
Elle va mêler toutes voix
et les chants d’enfants et d’oiseaux
vont se confondre dans le vent.

Notre ronde sera sans fin :
nous la ferons dans la forêt,
nous la ferons au pied des monts
et sur tous les bords de la mer.

(Gabriela Mistral)

Recueil: Poèmes choisis Prix Nobel de littérature 1945
Editions: Rombaldi

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :