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Poésie

Posts Tagged ‘chaos’

L’intensité l’inattendu (Mireille Fargier-Caruso)

Posted by arbrealettres sur 17 février 2023



Illustration: Edward Hopper
    
L’intensité l’inattendu
force fragile du désir
un éclair du dedans
que l’on croit sans limites

comme Ulysse dépasser le Chaos
trouver dans l’univers sa place
dans les déchirements de l’Histoire
condamnés à choisir

il nous faut vivre avec ces failles
chercher dans nos voyages des indices
pour avoir raison d’espérer

en coulisse des songes plus vifs que nous
tenus à l’impossible

même si le partage étranglé
même si tu te sais périssable

dis-toi que maintenant est là devant toi

ouvre-le

(Mireille Fargier-Caruso)

Recueil: Comme une promesse abandonnée
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Votre rêve (Charles Dobzynski)

Posted by arbrealettres sur 31 août 2022


365_reve familier

c’est votre rêve qui me squatte
et me ramène au chaos.

(Charles Dobzynski)

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PERTINAX (Robert Frost)

Posted by arbrealettres sur 4 août 2022



 

PERTINAX

Que les nuages informes pullulent!
Et que le chaos se déchaîne!
J’attends que la forme apparaisse.

(Robert Frost)

 

 

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Le chemin de la vie (Hugo von Hofmannsthal)

Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2022



Le chemin de la vie nous conduit vers une magie toujours plus puissante.
Magie : capacité de saisir d’un coup d’oeil enchanté des corrélations,
don de faire vivre le chaos par l’amour.
Le chaos en tant que terne et inerte
ensommeillement des choses dans le demi-jour.

(Hugo von Hofmannsthal)

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LE SENS (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2021



Illustration
    
LE SENS

Le sens ne réside pas en un lieu.
C’est comme une lèvre tronquée
ou la musique d’une planète lointaine.
Rarement c’est un palais ou une plaine,
le diamant d’un vol ou le coeur de la pluie.
Parfois c’est le bourdonnement d’une abeille, une infime présence
et le jour est un feu brûlant sur la corolle de la mer.
Il s’abreuve de violence et d’obscurité
et ses rivages sont jonchés d’oubli et de chaos.
Ses caprices contiennent toute la distance du silence
et tout l’éclat du désir. Avec une musique désespérée,
il craque parfois sous le masque du temps.
Avec des cendres d’eau, il crée des halos de pénombre
et d’un côté c’est le désert, de l’autre une cataracte.
On peut le parcourir certaines fois comme le spectre solaire
ou le sentir comme un cri en lambeaux ou une porte condamnée.
Souvent ses noms ne sont pas des noms,
mais des blessures, des murailles sourdes, des lames effilées,
de minuscules racines, des chiens d’ombre, des ossements de lune.
Toutefois, il est toujours l’amant désiré que
recherche le poète dans les remous des ténèbres.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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Pour dix mille imbéciles… (Lambert Schlechter)

Posted by arbrealettres sur 24 mai 2021




    
Pour dix mille imbéciles…

pour dix mille imbéciles un Spinoza
pour mille assassins un Véronèse

et chaque matin la rosée
et chaque soir le chant du merle

vivre dans le chaos des contradictions
survivre en se blindant, faisant semblant

à défaut d’une métaphore pour les génocides
on fait l’éloge de la pivoine

et plastronne que la vie est belle

(Lambert Schlechter)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Recueil: Milliards de manières de mourir
Traduction:
Editions: 99 neuvains

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Premier matin (David Herbert Lawrence)

Posted by arbrealettres sur 6 mars 2021



Premier matin
La nuit a été un échec
Mais pourquoi pas – ?
Dans le noir
L’aube pâle moussant à la fenêtre
A travers la croisée noire
Je n’ai pu être libre
Me libérer du passé; de ces autres –
Et notre amour a tourné au chaos,
A l’horreur
Tu t’es détournée pour me fuir
Maintenant, au matin
Assis sur le banc près du petit autel,
Nous regardons les parois montagneuses
Parois d’ombre bleue,
Et voyons tout près, à nos pieds dans la prairie
Les aigrettes de pissenlit par milliers
Bulles enchevêtrées dans l’herbe vert foncé
Immobiles sous l’éclat du soleil …
Cela suffit, tu es proche …
Les montagnes sont en équilibre
Les semences de pissenlit à demi enfouies dans l’herbe :
Toi et moi ensemble
Nous les portons, allègres et superbes
Sur notre amour
Fier et joyeux
Elles se dressent sur notre amour,
Tout part de nous,
Nous sommes la source.

***

First morning

The night was a failure
but why not–?

In the darkness
with the pale dawn seething at the window
through the black frame
I could not be free,
not free myself from the past, those others–
and our love was a confusion,
there was a horror,
you recoiled away from me.

Now, in the morning
As we sit in the sunshine on the seat by the little shrine,
And look at the mountain-walls,
Walls of blue shadow,
And see so near at our feet in the meadow
Myriads of dandelion pappus
Bubbles ravelled in the dark green grass
Held still beneath the sunshine–

It is enough, you are near–
The mountains are balanced,
The dandelion seeds stay half-submerged in the grass;
You and I together
We hold them proud and blithe
On our love.
They stand upright on our love,
Everything starts from us,
We are the source.

(David Herbert Lawrence)

Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha

 

 

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PIERRE OUVERTE (Zéno Bianu)

Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2020


 


 

Richard Texier 3

(sur une « pierre trouée » de Richard Texier)

PIERRE OUVERTE

je parle de la pierre ouverte
écriture innombrable

chambre d’échos
de la voix de la pensée
à la rumeur du monde

parcours ébloui
traversée des voix
et des signes

je parle de la pierre ouverte
plongée dans le blanc
du temps
happée vers son propre centre
comme un dieu sans visage

je parle de la pierre ouverte
dans la nuit des filons
je parle de sa pensée
qui remonte les fleuves
de sa morsure
d’éternité

je parle de la pierre
où s’écrit
la passion des étoiles
noyau de tendresse
élégance à vif

je parle d’une pierre
qui me dit
laisse-toi guider
par mon chaos
laisse-toi toucher
par l’immensité

je parle de la pierre ouverte
qui met le cap
au seul vertige
je parle de la pierre
qui apprivoise
tous les hasards

dans le déploiement
de sa nuit solide
en son très lent foudroiement
creusant sans fin
son exil intérieur

je parle d’une pierre
qui est depuis toujours
ce qu’elle veut devenir

je parle de cette pierre
où se déchiffre encore
la fournaise des jeunes soleils

je parle
d’une boussole éperdue
qui me dit
il n’y a jamais
de pourquoi
quand la création
commence à chaque seconde

je parle de la pierre ouverte
comme d’une empreinte
imprimée
par le coeur
piège à rosée
séisme alangui

je parle de la pierre ouverte
pour aimanter les comètes
faire ricocher
l’infini

je parle d’une pierre
aux yeux de lune brûlée
égarée
dans le pur frémissement
de ses syllabes nocturnes

je parle d’une pierre
qui me demande
de quel côté le cosmos
est-il posé
de quel côté le vertige
de quel côté la brèche

je parle de la pierre ouverte
qui pense
en eau profonde
qui prie
au fond des mondes

je parle de la pierre ouverte
en chute libre
vers la lumière

(Zéno Bianu)

Illustration: Richard Texier

 

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Se tenir coi (François Cheng)

Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2020




    
Se tenir coi, prêter l’oreille, ne prononcer
Que les mots nés des racines ou venus de loin
Qui s’unissent en toi dans la rythmique du cœur
Frayant passage, telle la Voie, au sein du chaos.

(François Cheng)

 

Recueil: Enfin le royaume
Traduction:
Editions: Gallimard

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Chaos (William Carlos Williams)

Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020




Du désordre (chaos)
l’ordre jaillit
– jaillit fertile.
Le chaos le nourrit. Le chaos
nourrit l’arbre.

(William Carlos Williams)

Illustration

 

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