Posts Tagged ‘charivari’
A hauteur de monde (Thierry Cazals)
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2022
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Le soleil (Raymond Queneau)
Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2017
Illustration: Joseph Galante
L’herbe : sur l’herbe je n’ai rien à dire
mais encore quels sont ces bruits
ces bruits du jour et de la nuit
Le vent : sur le vent je n’ai rien à dire
Le chêne : sur le chêne je n’ai rien à dire
mais qui donc chantonne à minuit
qui donc grignote un pied du lit
Le rat : sur le rat je n’ai rien à dire
Le sable : sur le sable je n’ai rien à dire
mais qu’est-ce qui grince ? c’est l’huis
qui donc halète ? sinon lui
Le roc : sur le roc je n’ai rien à dire
L’étoile : sur l’étoile je n’ai rien à dire
c’est un son aigre comme un fruit
c’est un murmure qu’on poursuit
La lune : sur la lune je n’ai rien à dire
Le chien : sur le chien je n’ai rien à dire
c’est un soupir et c’est un cri
c’est un spasme un charivari
La ville : sur la ville je n’ai rien à dire
Le coeur : sur le coeur je n’ai rien à dire
du silence à jamais détruit
le sourd balaye les débris
Le soleil : ô monstre, ô Gorgone, ô Méduse
ô soleil.
(Raymond Queneau)
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L’ouïe fine (Raymond Queneau)
Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2017
L’ouïe fine
Les poissons parlent quel charivari
On ouvre les ouïes pour entendre
Leurs discours océaniens
On n’entend rien
Il faut avoir l’oreille maritime
Pour percevoir ce que ces vertébrés expriment
Sinon l’on n’entend rien
Que le cri des mouettes
La sirène d’un navire le ressac
Et les galets roulés
(Raymond Queneau)
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Iseut (Paol Keineg)
Posted by arbrealettres sur 24 mai 2017
Iseut, comme une levée de galets,
comme une île à chèvres et à cormorans qui tiendrait
boutique en avant des terres,
ô mon île aux chevaux dans le chenal du temps.
Iseut millénaire polie par la mitraille des pluies,
je n’ai pas parcouru tes lichens, tes falaises compliquées,
pas encore, pas assez,
tes alluvions, tes allusions, tes digues
et le charivari du varech, la pourpre des îles, les naufragés,
et l’eau étrillée dans les trous à langoustes, les dundees et les mouettes,
Kerroc’h, Kerradenn, Keravel, tous les lieux d’Iseut
que je ne connais pas après des siècles à la varlope et au rabot,
mille kilomètres de lambeaux, de tronçons que je cours de la bouche,
et au fond de tous les grands fjords gouvernés par des maisons fortes
croissent en plein champ mimosas, fuschias et palmiers phénix.
(Paol Keineg)
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Au bord de l’eau (Guy de Maupassant)
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2017
Au bord de l’eau
Des grenouilles faisaient un grand charivari ;
Une caille très loin jetait son double cri,
Et, comme préludant à quelque sérénade,
Des oiseaux réveillés commençaient leurs chansons.
Le vent me paraissait chargé d’amours lointaines,
Alourdi de baisers, plein des chaudes haleines
Que l’on entend venir avec de longs frissons,
Et qui passent roulant des ardeurs d’incendies.
Un rut puissant tombait des brises attiédies.
Et je pensai : « Combien, sous le ciel infini,
Par cette douce nuit d’été, combien nous sommes
Qu’une angoisse soulève et que l’instinct unit
Parmi les animaux comme parmi les hommes. »
Et moi j’aurais voulu, seul, être tous ceux-là !
Je pris et je baisai ses doigts ; elle trembla.
Ses mains fraîches sentaient une odeur de lavande
Et de thym, dont son linge était tout embaumé.
Sous ma bouche ses seins avaient un goût d’amande
Comme un laurier sauvage ou le lait parfumé
Qu’on boit dans la montagne aux mamelles des chèvres.
Elle se débattait ; mais je trouvai ses lèvres !
Ce fut un baiser long comme une éternité
Qui tendit nos deux corps dans l’immobilité.
Elle se renversa, râlant sous ma caresse ;
Sa poitrine oppressée et dure de tendresse,
Haletait fortement avec de longs sanglots ;
Sa joue était brûlante et ses yeux demi-clos ;
Et nos bouches, nos sens, nos soupirs se mêlèrent.
Puis, dans la nuit tranquille où la campagne dort,
Un cri d’amour monta, si terrible et si fort
Que des oiseaux dans l’ombre effarés s’envolèrent.
(Guy de Maupassant)
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