Elle me dit que j’ pleure tout le temps
Que j’ suis comme un tout p’tit enfant
Qu’aime plus ses jeux, sa vie, sa maman
Elle dit que j’ pleure tout le temps
Que j’ suis carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Déjà mes parents, dans le temps
Voulaient que j’aille faire le charmant
Chez des amis d’ mon grand-père
Des pharmaciens, des notaires
Qui me trouvaient carrément vulgaire
Très ordinaire
Carrément vulgaire
Très ordinaire
Puis on m’a enrôlé d’office
À Pau, dans les parachutistes
Ils voulaient que j’ tombe des avions
Accroché à un champignon
Je leur ai carrément dit Non
Pas beau, l’avion
Carrément dit Non
Pas beau, l’avion
Je me suis sauvé en Angleterre
J’ faisais le frenchman, super lover
Je me teignais les cheveux, les sourcils
Pour être plus brun, pour faire viril
Carrément débile
J’trouve pas mon style
Carrément débile
J’trouve pas mon style
J’ai chopé la mélancolie
En faisant des chansons sur mon lit
Une commande pour chanteur pas bien
Fallait que j’dise France Américain
Ça m’a carrément miné
Tout dégoûté
Carrément miné
Tout dégoûté
Promoteurs, ils voulaient, canailles
Que j’ fasse dessous d’ table, homme de paille
Construire des tours de carton bleu
Pour que les petits garçons mettent leurs jeux
J’y ai carrément mis le feu
Bien fait pour eux
Carrément mis le feu
Bien fait pour eux
Elle me dit que j’ pleure tout le temps
Que j’ suis comme un tout p’tit enfant
Qu’aime plus ses jeux, sa vie, sa maman
Elle dit que j’ pleure tout le temps
Que je suis
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content (jamais content)
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content (jamais content)
(Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant)
La belle s’appelait mademoiselle Amable.
Elle était combustible et j’étais inflammable.
Un treize, je la vis passer sur le Pont-Neuf ;
Les Grâces étaient trois, les Muses étaient neuf;
Et c’est là ce qui fait sacré le nombre douze,
Et treize fatal. Donc, un treize, une andalouse
De Pantin, telles sont les rencontres qu’on a,
Amable, d’un regard charmant, m’assassina.
Duel, duo. Sous l’œil paternel des édiles,..
Il naît sur le Pont-Neuf beaucoup de ces idylles.
Je la qualifiai d’ange, un mois à peu près.
Bref, je me demandais un jour si je romprais,
Quand, par un doux soleil d’avril, entre deux pluies,
Je reçus ce billet de l’ange: « Tu m’ennuies.
Bonsoir. » -Ce qui me fit furieux. D’autant plus
Que c’est elle, parbleu, qui m’ennuyait le plus.
La boulangère a des écus
Qui ne lui coûtent guère.
La boulangère a des écus
Qui ne lui coûtent guère.
Elle en a, je les ai vus,
J’ai vu la boulangère aux écus
J’ai vu la boulangère.
Et d’où viennent tous ces écus,
Charmante boulangère?
Et d’où viennent tous ces écus,
Charmante boulangère?
Ils me viennent d’un gros Crésus
Dont je fais bien l’affaire, vois-tu,
Dont je fais bien l’affaire.
À mon four aussi sont venus
De galants militaires.
À mon four aussi sont venus
De galants militaires.
Moi je préfère les Crésus
À tous les gens de guerre, vois-tu,
À tous les gens de guerre.
Des petits maîtres sont venus
En me disant: Ma chère,
Des petits maîtres sont venus
En me disant: Ma chère
Vous êtes plus belle que Vénus.
Je n’les écoutai guère, vois-tu,
Je n’les écoutai guère.
Des abbés coquets sont venus
Ils m’offraient pour me plaire
Des abbés coquets sont venus
Ils m’offraient pour me plaire
Des fleurettes au lieu d’écus.
Je les envoyai faire, vois-tu
Je les envoyai faire.
Moi, je ne suis pas un Crésus,
Abbé ou militaire.
Moi, je ne suis pas un Crésus,
Abbé ou militaire.
Mais mes talents sont bien connus
Boulanger de Cythère, vois-tu
Boulanger de Cythère.
Je pétrirai le jour venu
Notre pâte légère.
Je pétrirai le jour venu
Notre pâte légère.
Et la nuit, au four, assidu
J’enfournerai, ma chère, vois-tu
J’enfournerai, ma chère
Eh bien! épouse ma vertu,
Travaille de bonne manière.
Eh bien! épouse ma vertu,
Travaille de bonne manière.
Et tu ne seras pas déçu
Avec moi boulangère, aux écus!
Avec moi boulangère.
La boulangère a des écus
Qui ne lui coûtent guère.
(Anonyme)
Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette
Le chêne n’est pas enchaîné,
Le bouleau ne sait pas travailler,
Le peuplier ne peut pas se plier,
Pourtant le tremble est tout tremblant
Et le charme très charmant.
(Corinne Albaut)
Recueil: Comptines des secrets de la Forêt
Traduction:
Editions: Actes Sud Junior
Les mains des jeunes gens,
ayant reçu la sueur de l’extrême cime
de la roche des seins brûlants,
descendaient jusqu’aux lacs des ombilics profonds,
aussi beaux que des lotus épanouis.
« Elle pourrait tenir, se disaient-ils,
tout entière dans une seule main ! »
et suivant cette pensée,
les bien-aimés de prendre la taille des femmes
aux charmants sourcils
avec des mains dont les doigts s’étendaient
comme des rangées de vagues,
roulant autour d’elles.
(Mâgha) (VIIe siècle)
Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard
Un jour d’été, promenade sur le lac
Ennuyée de brume, trempée de rosée,
Retenue un moment je demeure,
Pour lui tenir la main en chemin,
au dessus du lac aux fleurs de lotus,
Toute une bruine, aux prunes mûres, de pluie fine.
Charmante ingénue sans craindre qu’il me devine,
Toute habillée assoupie renversée sur son coeur…
Enfin voici qu’on se lâche les mains, c’est l’heure
De s’en retourner lente s’accouder à la coiffeuse.
***
(Zhu Shu Zhen) (vers 1131)
Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise
Quand les hirondelles reviennent, c’est Sacrifice Nouveau,
Quand les fleurs de poiriers sont tombées, arrive Pure Lumière.
Au dessus du bassin, la mousse verte – trois ou quatre plaques,
Tout au fond du feuillage, un loriot jaune – un ou deux cris.
Aux jours qui s’allongent, le duvet volant s’allège.
Avec son charmant sourire, ma voisine du côté est me tient compagnie ;
Effeuillant les mûriers dans la sente, elle vient à ma rencontre :
Elle s’étonnait la nuit dernière d’un rêve de printemps étrange et beau,
Or voici qu’elle a été la meilleure au jeu des herbes ce matin ;
Son sourire illumine ses deux joues.
***
(Yàn Shu) (991-1055)
Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise
Verte, si Verte, si verte l’herbe qui aborde la rivière
Amples, si amples se déploient les saules du jardin
Belle, si belle cette femme qui se tient en haut des marches
Claire et brillante, elle apparaît dans la fenêtre
Charmant, si charmant son visage poudré
Fines, si fines ses mains blanches qui se découvrent
Autrefois chanteuse, elle ornait la maison de musique
La voilà aujourd’hui à un petit qui délaisse son foyer
Comment se résoudre à voir encore son lit inoccupé ?
Le banquet remplit le jour d’échos hilares
Et les joies délicieuses épuisent encore nos mots.
Comment dire cette merveille que le luth accentue
Son chant m’amène au voisinage céleste
Le génie musical embrase l’écoute de ceux qui s’attardent
Et c’est d’un seul coeur que nous portons l’élan de nos souhaits
Mais la fête entamée garde encore une pensée silencieuse
Les jours des hommes tourbillonnent puis se dispersent
Si peu de temps pour jouir du beau séjour !
Pourquoi ne pas laisser ses ambitions galoper ?
Pour être ainsi le premier arrivé aux commandes du monde
Pourquoi rester pauvre et ignoré,
Enlisé dans les marais aigres du ressentiment !
La première lune d’hiver annonce les courants froids
Le vent du nord s’engouffre cruel et tranchant.
J’endure la peine et sais la nuit longue.
Les étoiles hiérarques s’égrènent dans la nuit claire
Au quinzième jour, la lune est pleine
Et au vingtième déjà ses ombres se brisent.
Un voyageur pâle me tend une lettre seule.
J’ai lu au premier vers « amour immortel »
J’ai lu au dernier vers « douleur infinie d’être encore
J’ai conservé cette lettre dans les plis de ma robe
Trois ans déjà sont passés mais les mots n’ont pas blanchi.
Je m’offre entière à cette unique ferveur
Et je tremble que jamais tu n’en voies la valeur.
(Anonyme)
Les dix-neuf poèmes anciens des Han (ler siècle ap. J.-C.)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
Que mon
Flacon
Me semble bon !
Sans lui,
L’ennui
Me nuit,
Me suit ;
Je sens
Mes sens
Mourants,
Pesants.
Quand je le tiens,
Dieux ! que je suis bien !
Que son aspect est agréable !
Que je fais cas de ses divins présents !
C’est de son sein fécond, c’est de ses heureux flancs
Que coule ce nectar si doux, si délectable,
Qui rend tous les esprits, tous les coeurs satisfaits.
Cher objet de mes voeux, tu fais toute ma gloire.
Tant que mon coeur vivra, de tes charmants bienfaits
Il saura conserver la fidèle mémoire.
Ma muse, à te louer, se consacre à jamais.
Tantôt dans un caveau, tantôt sous une treille,
Ma lyre, de ma voix accompagnant le son,
Répètera cent fois cette aimable chanson :
Règne sans fin, ma charmante bouteille ;
Règne sans cesse mon cher flacon.