Gerbe de temps, cheveux de lune
Qu’une main de nuit importune
Aux linières de la rosée
Un rossignol chantait pour l’une
Ou l’autre de ses bien-aimées.
Le bruit blanc du vent dans les feuilles
L’horizon s’ouvrait comme un oeil
Et déjà de jeunes lumières
Aux souplesses de chèvrefeuille
Lavaient l’aube dans la rivière
Et les eaux pâles de la Lys
Charriant d’éteintes étoiles
De la nuque au tréfond des moelles
Mélangeaient l’aurore aux pétales
Des femmes de cygne et de lys.
Aube à la margelle des saules
Où se turent les rossignols
Redevenus d’autres oiseaux
je me désaltérais aux geôles
Charnelles de ton sable chaud.
Et quand les fenêtres bleuirent
Aux vannes d’azur du soleil
J’essayais en vain de traduire
La chair de femme qui soupire
De rossignol et de sommeil.
Pris dans les rets de l’idée
saluons l’humble moineau.
la hanche des tourterelles.
la possession charnelle,
la Justice sans bandeau,.
chantons d’avant le ciseau
la statue du bloc de pierre,
ce coin de nuit, le flûtieau
et les amours passagères.
Des soleils naufragés
S’égarent sur la terre
Une robe de mousse s’ouvre
Sur la plaie de l’écorce
Blessure de lumière charnelle
Qui fait les silences rugueux
Le vent pousse les nuages
Mais les cailloux se désespèrent
De troubler les reflets de l’eau
Les cloches de la soif tintent
Dans une église d’arbres
Les papillons de la pluie
Accourent vers ma fenêtre
Le soleil t’ouvre sa main superbe
Et l’ennui du jour
Prend une chaleur charnelle.
L’arbre a rompu les liens de l’air.
La terre tout entière y prend part.
Disséminée est la lumière
Pour croître sur les pierres.
La bête savoure l’herbe rare.
Le soleil t’ouvre sa main superbe
Et l’ennui du jour
Prend une chaleur charnelle.
L’arbre a rompu les liens de l’air.
La terre tout entière y prend part.
Disséminée est la lumière
Pour croître sur les pierres.
La bête savoure l’herbe rare.
***
Il sole ti apre la mano superba
E la noia del giorno
Prende un cabre carnale.
L’albero ha rotto i legami dell’aria.
La terra ne è tutta partecipe.
Disseminata è la luce
Per crescere sulle pietre.
La bestia assapora la rara erba.
Des soleils naufragés
S’égarent sur la terre
Une robe de mousse s’ouvre
Sur la plaie de l’écorce
Blessure de lumière charnelle
Qui fait les silences rugueux.
Le vent pousse les nuages
Mais les cailloux se désespèrent
De troubler les reflets de l’eau
Les cloches de la soif tintent
Dans une église d’arbres
Les papillons de la pluie
Accourent vers ma fenêtre