Posts Tagged ‘charnier’
Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2022

Illustration

Illustration
L’Angkar*
J’espère ne jamais savoir d’expérience
ne jamais vivre cela
ni mes enfants
ni mes semblables
jamais
je demande pardon à ceux qui liront
ce titre et qui ont eu à souffrir des Khmers rouges
« l’Angkar ne dit rien, ne parle
pas mais il a des yeux et des
oreilles partout »
« qui proteste est un ennemi
qui s’oppose est un cadavre »
regretté
le toucher de ton corps
Automutilation
on s’est exterminés les uns les autres
ce pays
naguère paradis
terrestre
sourire
nous tue
charnier
oser en toute méconnaissance
tu connais autre chose
mais féroce aussi
rester vivant
avec cela dans le coeur
encore tari
alors que l’enfance est nue
et la pluie la pluie
la lutte est inégale
il pleut
encore et encore
les rizières
s’étendent dans le lointain
gris vert
des ombres marchent dans l’eau
vivants qui reviennent
cette grande nonchalance
fut ponctuée de sang
[…]
Tout ce que nous avons subi
d’atroce
ne peut être dissous
et nos tortionnaires
humains
comme nous
quoi de plus déroutant
de plus affligeant
se sentir le semblable
de ces travailleurs consciencieux
ces éradicateurs sont nos frères
regretter jusqu’à
cette humanité
douter d’exister pleinement
*En khmer, «l’Organisation», nom sous lequel le Parti communiste du Kam-
puchéa (Khmers rouges) a gouverné le Cambodge lorsqu’il a pris le pouvoir en 1975
(Paul de Brancion)
Recueil: Qui s’oppose à l’Angkar est un cadavre
Traduction:
Editions: Lanskine
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Posted in poésie | Tagué: (Paul de Brancion), affliger, atroce, automutilation, éradicateur, cadavre, charnier, coeur, connaître, consciencieux, corps, dérouter, dire, dissoudre, douter, eau, encore, enfance, enfant, ennemi, espérer, exister, expérience, exterminer, féroce, frère, gris, humain, humanité, inégal, jamais, khmer, lire, lointain, méconnaissance, naguère, nonchalance, nu, ombre, oreille, oser, paradis, pardon, parler, pays, pleinement, pleuvoir, pluie, ponctuer, protester, regretter, rester, revenir, rizière, rouge, s'étendre, s'opposer, sang, savoir, semblable, sentir, souffrir, sourire, subire, tarir, terrestre, titre, tortionnaire, toucher, tuer, vert, vivant, vivre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2021

EN FIN DE CONTE
FLAMBÉS par le mal des ardents
joueurs de flûte du charnier
morts sans phrases et sans gants
hommes fous à lier
Hier c’était jadis dans la villa des ombres
sur un quai sans accès même aux cygnes du roi
je t’attendais ô Notre-Dame des Décombres
Il me reste un regard que je garde pour moi
le seul reflet sauvé des derniers yeux du monde
(Paul Gilson)
Illustration: Boleslas Biegas
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Posted by arbrealettres sur 4 août 2018
Enfer
Quand je regarde au ciel, la rage solitaire
De ne pouvoir toucher l’azur indifférent
D’être à jamais perdu dans l’immense mystère
De me dire impuissant et réduit à me taire,
La rage de l’exil à la gorge me prend!
Quand je songe au passé, quand je songe à l’histoire,
A l’immense charnier des siècles engloutis,
Oh! je me sens gonflé d’une tristesse noire
Et je hais le bonheur, car je ne puis plus croire
Au jour réparateur des futurs paradis!
Quand je vois l’Avenir, l’homme des vieilles races
Suçant les maigres flancs de ce globe ennuyé
Qui sous le soleil mort se hérissant de glaces
Va se perdre à jamais sans laisser nulles traces,
Je grelotte d’horreur, d’angoisse et de pitié.
Quand je regarde aller le troupeau de mes frères
Fourmilière emportée à travers le ciel sourd
Devant cette mêlée aux destins éphémères,
Devant ces dieux, ces arts, ces fanges, ces misères,
Je suis pris de nausée et je saigne d’amour!
Mais si repu de tout je descends en moi-même,
Que devant l’Idéal, amèrement moqueur,
Je traîne l’Être impur qui m’écoeure et que j’aime,
Étouffant sous la boue, et sanglote et blasphème,
Un flot de vieux dégoûts me fait lever le coeur.
Mais, comme encor pourtant la musique me verse
Son opium énervant, je vais dans les concerts.
Là, je ferme les yeux, j’écoute, je me berce.
En mille sons lointains mon être se disperse
Et tout n’est plus qu’un rêve, et l’homme et l’univers.
(Jules Laforgue)
Illustration: Jerome Bosch
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Laforgue), amèrement, amour, avenir, azur, écoeurer, écouter, éphémère, bercer, bonheur, charnier, ciel, concert, descendre, destin, enfer, englouti, exil, fange, haïr, idéal, immense, impuissant, indifférent, misère, moqueur, mort, musique, mystère, nausée, opium, paradis, perdu, rage, rêve, regarder, repu, se disperser, se taire, soleil, solitaire, songer, sucer, tristesse, troupeau, univers | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2018

CHRYSANTHEME
Sous les amandiers, au pied noir des treilles,
Au coeur des corbeilles,
Au sein des massifs, au long des allées,
Sont tombées fanées,
De toutes senteurs, de toutes couleurs,
Des fleurs et des fleurs.
Elles ont péri, les fleurs lascives,
D’amours excessives
Avec le soleil en rut sur leur coeur
Lubrifié d’odeurs.
Il en est tombé, il en est tombé
Sur la terre dure,
Pendant tout l’été,
Séchées de baisers, mûres de luxure ;
Acres chairs d’oeillets, sexes noirs d’iris,
Et même des lys,
Et surtout des lys.
Et de ce charnier par l’eau fécondé,
Et de ce charnier,
A peine frôlé par des rayons blêmes,
Marqué d’anathème,
Voici naître le pathétique chrysanthème
(Charles Vildrac)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Vildrac), allée, amandier, amour, anathème, baiser, charnier, chrysanthème, coeur, corneille, couleur, excessive, fanée, fécondé, fleur, frôler, iris, lascive, lubrifié, luxure, lys, massif, odeur, pathétique, rut, senteur, sexe, soleil, tombe, treille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2018

CHERCHER
(…)
Chercher
au-delà du mensonge
de l’ombre des charniers
dans la complainte des peuples
et la musique des feuillages
Est-elle si loin
l’aurore fraternelle
la liberté gagnée
au chaos déferlant?
(Jean-Luc Pouliquen)
Découvert chez Lara ici
Illustration: Chelin Sanjuan
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Posted by arbrealettres sur 5 octobre 2017

Mélusine
Le vent sifflait au loin les meutes de la mort
Et la tour frissonnait parmi les ronces sèches
D’où fuyaient des corbeaux dispersant leur essor,
C’est alors qu’apparut, s’avançant sur la brèche,
Un spectre que l’amour jusqu’en la tombe allèche,
Mélusine: serpent, femme, vampire, un corps
Fragile et que cinglaient épars en lourdes mèches
Des cheveux déroulés croulant d’un flot retors.
Dans la nuit qu’une lune écarlate illumine,
La voici qui se noue au fantôme évoqué
D’un chevalier hautain sous l’armure et casqué,
Colle sa bouche au dur métal qui l’embéguine
Et, glapissant ainsi qu’un loup sur un charnier,
Froisse sa lèvre blême à l’impassible acier.
(Marie Dauguet)
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Dauguet), acier, allécher, amour, apparaître, armure, écarlate, épars, blême, bouche, brèche, casque, charnier, chevalier, cheveux, cingler, coller, corbeau, corps, crouler, disperser, dur, essor, femme, flot, fragile, frissonner, froisser, fuir, glapir, hautain, illuminer, impassible, lèvre, loup, lourd, lune, mèche, Mélusine, métal, meute, mort, ronce, s'avancer, sec, serprent, siffler, spectre, tombe, tour, vampire, vent | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 août 2017

Illustration: Jacqueline Fabbri
La nuit ouvre ses yeux en nous.
Rien ne retient plus le regard.
On fait corps avec le coeur.
L’onde est porteuse.
Juste à l’angle du temps.
La survie peut être célébrée.
On puise, mais avec une telle précision.
Si nue l’évidence quelle troue tous les pourquoi.
Au fond du charnier, une étoile ivre.
Des empreintes imprimées par le coeur.
Quelques arcs-en-ciel terrassés.
On laisse le bleu creuser son ombre.
Une seule goutte de feu suffit.
Ébloui, obstinément.
(Zéno Bianu)
Recueil: Infiniment proche
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 1 mai 2017

Illustration
Qu’il est bon et douloureux
de marcher à vive allure
dans le charnier tranquille des feuilles mortes
qui recouvrent les allées mémorielles
et dont les carcasses fumantes de clarté
dégagent une odeur de matin vieux
(Laurent Albarracin)
Recueil: Le Secret secret
Editions: Flammarion
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Posted by arbrealettres sur 10 mars 2017

Race
Lorsque je retournais dans ma ville d’origine,
je croyais que personne ne se soucierait
de savoir qui j’étais et ce que je pensais
Mais c’était comme si les gens voyaient
partout un écho de qui j’étais,
ils connaissaient mon histoire en regardant mon visage
et moi, qui suis toujours seule,
je devins un symbole de ma race.
Comme tout juif vivant j’ai
vu dans mon imaginaire
les chambres à gaz, les charniers,
ce corps inconnu qui a été le mien
et j’ai trouvé dans chaque visage allemand,
derrière le masque, la marque de Caïn.
Je ne ferai pas miennes leurs pensées
en haïssant les gens pour leur race
(Karen Gershon)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Karen Gershon), allemand, écho, Caïn, chambre, charnier, connaître, corps, gaz, haïr, histoire, imaginaire, juif, marque, masque, origine, pays, pensée, race, regarder, retourner, se soucier, seul, symbole, trouver, visage, vivant, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 décembre 2016
Enfer
Quand je regarde au ciel, la rage solitaire
De ne pouvoir toucher l’azur indifférent
D’être à jamais perdu dans l’immense mystère
De me dire impuissant et réduit à me taire,
La rage de l’exil à la gorge me prend!
Quand je songe au passé, quand je songe à l’histoire,
À l’immense charnier des siècles engloutis,
Oh! je me sens gonflé d’une tristesse noire
Et je hais le bonheur, car je ne puis plus croire
Au jour réparateur des futurs paradis!
Quand je vois l’Avenir, l’homme des vieilles races
Suçant les maigres flancs de ce globe ennuyé
Qui sous le soleil mort se hérissant de glaces
Va se perdre , à jamais sans laisser nulles traces,
Je grelotte d’horreur, d’angoisse et de pitié.
Quand je regarde aller [le] troupeau de mes frères
Fourmilière emportée à travers le ciel sourd
Devant cette mêlée aux- destins éphémères;
Devant ces dieux, ces arts, ces fanges, ces misères;
Je suis pris de nausée et je saigne d’amour!
Mais si repu de tout je descends en moi-même,
Que devant l’Idéal, amèrement moqueur,
Je traîne l’Être impur qui m’écoeure et que j’aime,
Étouffant sous la boue, et sanglote et blasphème,
Un flot de vieux dégoûts me fait lever le coeur.
Mais, comme encor pourtant la musique me verse
Son opium énervant, je vais dans les concerts.
Là, je ferme les yeux, j’écoute, je me berce.
En mille sons lointains mon être se disperse
Et tout n’est plus qu’un rêve, et l’homme et l’univers.
(Jules Laforgue)
Illustration: Bernard Buffet
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