Posts Tagged ‘charroi’
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2020

LIEDER DU VENT À DECORNER LES BŒUFS
Le vent court à brise abattue
il court il court à perdre haleine
Pauvre vent perdu et jamais au but
où cours-tu si vite à travers la plaine
Où je cours si vite où je cours si vite
Le vent en bégaye d’émotion et d’indignation
Se donner tant de mal et de gymnastique
et qu’on vous pose après de pareilles questions
À quoi bon souffler si fort et si bête
et puis s’en aller sans rien emporter
Quelle vie de chien qui toujours halète
qui tire sa langue de chien fatigué
Jusqu’au bout du monde il faut que tu ailles
poussant ton charroi de vent qui rabâche
Vente vent têtu de sac et de paille
Gémir pleurer prier est également lâche
Déjà autre part j’ai entendu ça
Je ne veux plus être vent dit le vent qui boude
Je change de peau je change de pas
Je me fais flûtiau route ou pierre qui roule
Mais il dit tout ça sans conviction aucune
Il sait qu’il faut bien en passer par là
venter quand on est vent luner quand on est lune
et quand on n’est qu’un homme nommer ce qui est là
Le vent la pluie le froid le chaud la solitude
la belle vie qui prend de mauvaises habitudes.
(Claude Roy)
Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), abattre, aller, émotion, bégayer, bête, beau, boeuf, bouder, brise, changer, charroi, chaud, chien, courir, décorner, entendre, fatigue, flûtiau, froid, gémir, gymnastique, habitude, haleine, homme, importer, indignation, laché, langue, lieder, lune, luner, mal, nommer, paille, pauvre, peau, perdre, pierre, pleurer, pluie, poser, pousser, prier, pur, question, rouler, route, s'en aller, sac, solitude, souffler, têtu, tirer, vent, venter, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juin 2020

LES MYSTÈRES DU TELEGRAPHE
À Françoise Gilot
Les enfants après l’école
aux poteaux du télégraphe
doucement l’oreille collent
poursuivant le temps qui passe
avec ses chevaux légers
ses fifres et ses tambours
et son charroi partagé
de bons et de mauvais jours
Ce n’est que le temps qui passe
ne sait pas ce qu’il dit
Il trébuche dans ses traces
Il se perd dans ses soucis
Beaux enfants d’après l’école
il sera bien temps plus tard
de savoir ce qui s’envole
de ces poteaux trop bavards
Ne sachant pas ce qu’ils disent
ne parlant que pour parler
les plaisirs qu’ils nous prédisent
les chagrins qu’ils annonçaient
sont promesses mensongères
Beaux enfants d’après l’école
méfiez-vous des jolis airs
que jouent ces poteaux frivoles
Il n’est qu’un seul coquillage
où l’on entende vraiment
la mer et ses beaux naufrages
la vie ses vrais accidents
C’est le coeur de la dormante
qui battra à vos côtés
dans des nuits si différentes
de celles des écoliers
Vous serez grandes personnes
ne jouant plus à la marelle
répondant au téléphone
n’ayant plus la varicelle
Vous porterez des moustaches
et ne mettrez plus l’oreille
aux poteaux du télégraphe
qui bredouillent leurs merveilles
mais nous laissent en carafe
entre demain et la veille.
(Claude Roy)
Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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Posted by arbrealettres sur 27 mars 2020
![menhir [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/menhir-1280x768.jpg?w=731&h=974)
MENHIR DE LUSSAN
Au détour d’un chemin d’enfer
en dénudation de garrigues
exulte la pierre levée
D’un charroi titanesque nulle
trace qu’un plateau raboteux
sur un espace d’arc-en-ciel
Audace inouïe pour quels dieux
à la face d’éternité
innomée de la création ?
Orages et séismes passent
sur les idoles renversées
sans même érafler le garnit
Menhir qui ne répond de rien
sinon de cette démesure
— pure exclamation du néant —
(Jean-Claude Xuereb)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 22 mai 2019
![pie [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2015/01/pie-800x600.jpg?w=800&h=600)
LES PIES
De branche en branche
Les pies
Sautent, noires et blanches,
Et crient.
Un attelage,
Monumental comme une grange en marche,
Sur la montée, à contre ciel, près d’un village,
Bombe sa charge ;
Les fers des gros chevaux résonnent,
Le charroi passe, énorme et lourd,
Les petites maisons frissonnent
Aux carrefours.
Tandis qu’aux alentours,
Noires et blanches,
De branche en branche,
Les pies
Crient.
Tandis qu’aux alentours,
Noires et blanches,
De branche en branche,
Les pies
Crient.
(Emile Verhaeren)
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Posted by arbrealettres sur 28 février 2018

AURORE
Voici la plus belle heure, les arbres
Sont roses dans le jour qui se lève.
Les parfums n’ont encore épuisé leurs timides
Secrets, dans le lacis des herbes, parmi les fleurs.
Alors le soleil blanc et rond quitte son écurie
Perdue dans la douceur du ciel au-dessus de la crête
Des arbres centenaires. Le lourd charroi qu’il tire
De la chaleur d’été d’où tombe le foin rouge,
S’engage sur l’ornière de la Loire jusqu’au soir des collines,
Que des merles, des hirondelles, veillent de leurs cris.
(Philippe Delaveau)
Recueil: Le Veilleur amoureux précédé d’Eucharis
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 20 septembre 2017

LA PITIÉ DE L’AMOUR
Pitié plus qu’on ne peut dire
Se cache au coeur de l’amour,
Puisque tous ces gens qui trafiquent
Et le charroi des nuées,
Et tous ces vents froids qui soufflent
Sans fin leurs trompes de pluie,
Et ce bois de noisetiers sombre
Où l’eau court comme souris grises,
Tout menace l’être que j’aime.
***
THE PITY OF LOVE
A pity beyond all telling
Is hid in the heart of love :
The folk who are buying and selling,
The clouds on their journey above,
The cold wet winds ever blowing,
And the shadowy hazel grove
Where mouse-grey waters are flowing,
Threaten the head that I love.
(William Butler Yeats)
Illustration: Ai Xuan
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Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2016

Présence de l’absence
Tu es né mêlé à moi comme à l’archaïque lumière les eaux sans pesanteur,
Tu es né loin de moi comme au bout du soleil les terres noyautées de feu,
Tu nais sans cesse de moi comme les mille bras des vagues courant sur la mer toujours étrangère;
C’est moi ce charroi d’ondes pour mûrir ton destin comme midi au sommet d’une cloche;
Cette gorgée d’eau qui te livre la cime du glacier, c’est mon silence en toi,
Et c’est le sillage de mon défi cette odeur qui t’assujettit à la rose;
Cette pourpre dont tu fais l’honneur de ton manteau, c’est le deuil violent de mon départ;
C’est moi l’amour sans la longue, la triste paix possessive…
Moi, je suis en toi ce néant d’écume, cette levure pour la mie de ton pain;
Toi, tu es en moi cette chaude aimantation et je ne dévie point de toi;
C’est moi qui fais lever ce bleu de ton regard et tu couvres les plaies du monde.
C’est moi ce remuement de larmes et tout chemin ravagé entre les dieux et toi.
C’est moi l’envers insaisissable du sceau de ton nom.
Si ton propre souffle te quittait, je recueillerais pour toi celui des morts dérisoires;
Si quelque ange te frustrait d’un désir, ce serait moi la fraude cachée dans la malédiction.
Toi, tu nais sans cesse de moi comme d’une jeune morte, sans souillure de sang;
De ma fuite sont tes ailes, de ma fuite la puissance de ton planement;
De moi, non point l’hérédité du lait, mais cette lèvre jamais sauve du gémissement.
Je suis l’embrasement amoureux de l’absence sans la poix de la glutineuse présence.
(Rina Lasnier)
Illustration: Eric Fortune
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