Dans sa maison un grand cerf
Regardait par la fenêtre
Un lapin venir à lui
Et frapper ainsi :
« Cerf, cerf, ouvre-moi !
Ou le chasseur me tuera !
– Lapin, lapin, entre et viens
Me serrer la main. »
(Anonyme)
Traduction:
Editions: Hachette
Posted by arbrealettres sur 5 février 2023
Dans sa maison un grand cerf
Regardait par la fenêtre
Un lapin venir à lui
Et frapper ainsi :
« Cerf, cerf, ouvre-moi !
Ou le chasseur me tuera !
– Lapin, lapin, entre et viens
Me serrer la main. »
(Anonyme)
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Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2022
La Sieste
Pas un seul bruit d’insecte ou d’abeille en maraude,
Tout dort sous les grands bois accablés de soleil
Où le feuillage épais tamise un jour pareil
Au velours sombre et doux des mousses d’émeraude.
Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde
Et, sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil,
De mille éclairs furtifs forme un réseau vermeil
Qui s’allonge et se croise à travers l’ombre chaude.
Vers la gaze de feu que trament les rayons,
Vole le frêle essaim des riches papillons
Qu’enivrent la lumière et le parfum des sèves ;
Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil,
Et dans les mailles d’or de ce filet subtil,
Chasseur harmonieux, j’emprisonne mes rêves.
(José Maria de Hérédia)
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Posted by arbrealettres sur 7 mai 2022
Sous la caresse du plaid, de ses peluches,
Je fais revivre le rêve d’hier : C’était Quoi ?
— Qui fut vainqueur ?
— Qui fut vaincu ?
Je repense à tout, de nouveau,
Et, à nouveau, je souffre de tout.
Car, dans cette chose, dont j’ignore Le nom,
y avait-il de l’amour ?
Qui était le chasseur ? — Qui, la proie ?
Tout, diaboliquement, devient son contraire.
Et le chat de Sibérie ronronnait — lui —,
Oui, mais qu’est-ce qu’il comprenait ?
Dans ce duel de caractère, qui,
Quelle main avait toujours —
La balle ? Quel coeur — le Vôtre, ou
Le mien, prenait son galop ?
Et, malgré tout, c’était quoi ?
Ce que je désire tant, et repousse ?
Je ne sais : moi, vainqueur ?
— Moi, vaincue ?
(Marina Tsvétaïéva)
Posted in poésie | Tagué: (Marina Tsvétaïeva), amour, balle, caractère, caresse, chasseur, chat, chose, coeur, comprendre, contraire, désirer, de nouveau, diabolique, duel, galop, hier, ignorer, main, nom, peluche, plaid, prendre, proie, quoi, rêve, repenser, repousser, revivre, ronronner, souffrir, vaincu, vainqueur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 mars 2022
Illustration: Frida Kahlo
Du cerf, anxieux
Devant la flèche cruelle
Du chasseur joyeux,
L’angoisse est à peu près celle
Qu’à mon coeur causent vos yeux.
(Hito-Maro)
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Posted by arbrealettres sur 9 décembre 2021
On glisse dans la paix d’une chambre aussi bien
Que dans l’eau d’un étang, toutes deux sont sans fond.
Passé, futur, quel vent te prend soudain
Par les cheveux, te force à t’enfoncer plus loin ?
L’ombre du souvenir est un ciel étoilé
Reflété dans l’abîme. Attends au fond de l’eau
Que le matin revienne et comme le chasseur
D’un conte merveilleux prends ton arc à deux courbes.
Arrête avec ta flèche un rêve que le ciel
Du matin trop étroit ne pourrait contenir.
(Franz Hellens)
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Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2021
PAUVRES TROPIQUES
A chaque retour, il klaxonne et klaxonne
au bas de l’immeuble,
afin que femme et enfants déchargent le coffre,
emportent les provisions de viande et de légumes.
Sous les balcons, avec le chien qui aboie,
il sent l’orgueil emplir sa poitrine,
l’orgueil du chasseur victorieux,
à mesure que les clameurs pour tel shampooing,
l’approbation de la tribu
le confirment dans son rôle et magnifient
son incroyable habileté.
(Gérard Noiret)
Posted in poésie | Tagué: (Gérard Noiret), balcon, chasseur, chien, clameur, coffre, décharger, emporter, enfant, femme, habiliter, immeuble, incroyable, klaxonner, magnifier, orgueil, provision, rôle, retour, tribu, victorieux | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2021
Au lacs bleu de tes veines
Des oiseaux se méprennent
Aux branches de ton sang
Des oiseaux ont pris rang
C’est un silence d’oiseaux
Au long de tes vaisseaux
C’est un silence de sang
Qui vers la nuit se rend
C’est un silence de vie
Qui vers la mort descend
C’est un silence d’amour
De vie de feuille d’un jour
Sur l’arbre bleu de tes veines
Ce n’est que prison d’ailes
Capture du chasseur à l’appeau
Qu’il tendait avide aux oiseaux
Chasseur de lui-même englué
Par la proie de lui convoitée
Au lacs bleu de tes vaisseaux
Je ne suis plus qu’un oiseau
Aux branches nues de ton corps
Qu’à voix douce la neige endort
Dans un silence qui ne s’achève
De chair de chaleur de rêve
(Max-Pol Fouchet)
Posted in poésie | Tagué: (Max-Pol Fouchet), amour, appeau, avide, bleu, branche, chair, chaleur, chasseur, descendre, englué, feuille, lacs, mort, nue, oiseau, rêve, sang, se rendre, silence, vaisseau, veine, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2021
Les enfants lisent, troupe blonde ;
Ils épellent, je les entends ;
Et le maître d’école gronde
Dans la lumière du printemps
J’aperçois l’école entrouverte ;
Et je rôde au bord des marais ;
Toute la grande saison verte
Frissonne au loin dans les forêts.
Tout rit, tout chante ; c’est la fête
De l’infini que nous voyons ;
La beauté des fleurs semble faite
Avec la candeur des rayons.
J’épelle aussi moi ; je me penche
Sur l’immense livre joyeux ;
O champs, quel vers que la pervenche !
Quelle strophe que l’aigle, ô cieux !
Mais, mystère ! rien n’est sans tache.
Rien ! — Qui peut dire par quels noeuds
La végétation rattache
Le lys chaste au chardon hargneux ?
Tandis que là-bas siffle un merle,
La sarcelle, des roseaux plats,
Sort, ayant au bec une perle ;
Cette perle agonise, hélas !
C’est le poisson qui, tout à l’heure,
Poursuivait l’aragne, courant
Sur sa bleue et vague demeure,
Sinistre monde transparent.
Un coup de fusil dans la haie,
Abois d’un chien ; c’est le chasseur.
Et, pensif, je sens une plaie
Parmi toute cette douceur.
Et, sous l’herbe pressant la fange,
Triste passant de ce beau lieu,
Je songe au mal, énigme étrange,
Faute d’orthographe de Dieu.
(Victor Hugo)
Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), abois, agoniser, aigle, école, énigme, étrange, chasseur, chien, cieux, Dieu, douceur, enfant, fange, fête, fleur, forêt, frissonner, fusil, haie, infini, lire, mal, marais, merle, noeud, pensif, perle, pervenche, plaie, sarcelle, siffler, transparent, vague | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 mars 2021
Ils repoussent la mer
avec des pelles et des râteaux
la mer acculée
recule
jusqu’au sable
jusqu’aux reflets des châteaux de sable
ils creusent dans les flaques de ciel où se
terrent les coques et les palourdes
le premier qui trouve
réveille le rêve de l’autre
de trouver
ils viennent de tous les âges
de tous les mondes
et se souviennent des premiers jours
où ils repoussaient la mer
avec leurs mains.
(Yvon Le Men)
Posted in poésie | Tagué: (Yvon Le Men), acculer, âge, chasseur, château, ciel, coque, creuser, cueilleur, flaque, main, mer, monde, palourde, pelle, premier, râteau, réveiller, rêve, reculer, reflet, repousser, sable, se souvenir, se terrer, trouver, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020
Illustration
ÉLÉGIE
Dans une bête coupure
Que je m’étais faite au pouce
Mon cœur battait lourdement.
La pluie violente noyait
L’herbe trop longue et malade
Que mes pas enfouissaient.
J’allais, soldat grelottant,
Plutôt gibier que chasseur,
À travers une oseraie
Où je me tordais les pieds.
Mais, laissant mon corps à la peine.
Oubliant mon triste harnais,
Je m’étais enfoncé bien loin
Dans le plus riche de mes rêves
Et je me prenais à sourire.
Je n’étais pas si malheureux
Que ce soir où, devant ma table,
Je me complais à retrouver
L’eau qui débordait mes souliers,
L’osier qui cinglait mon visage
Et ces battements dans mon pouce.
(Charles Vildrac)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Vildrac), aller, élégie, battement, battre, bête, chasseur, cingler, coeur, corps, coupure, déborder, eau, enfouir, gibier, grelotter, harnais, herbe, laisser, loin, long, lourd, malade, malheureux, noyer, oseraie, osier, oublier, pas, peine, pied, pluie, pouce, rêve, retrouver, riche, s'enfoncer, se complaire, se prendre, se tordre, soir, soldat, soulier, sourire, table, triste, violent, visage | Leave a Comment »