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Poésie

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J’ai vu sur la colline (Mélanie Erhardy)

Posted by arbrealettres sur 3 mai 2023



Illustration: Martin Matje
    
J’ai vu sur la colline
Un château en nougatine.
Sur les tourelles en caramel
Se tenaient dix-huit sentinelles.

Dans ce château éblouissant
Vivait un seigneur des plus charmants
Avec une tête de pain d’épice
Et des moustaches en réglisse.
Avec le nez en chocolat
Et…
Une énorme barbe à papa

(Mélanie Erhardy)

Recueil: Petites Comptines pour tous les jours
Editions: Nathan

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TROP TARD (Hermann Hesse)

Posted by arbrealettres sur 28 mars 2023




    
TROP TARD

Désuet, avec sa médiocre colonnade,
Le vieux château se dresse ; et, d’une aile malade
Sur les mauves asters voletant au hasard,
Un dernier papillon frissonne.
Tout, au jardin fané d’automne,
Dit que je suis venu trop tard.

Là-haut, sur le balcon, dans ses robes de soie,
Avec un cerne autour de ses fiers yeux sans joie,
Orgueilleuse, la reine morne au teint blafard
Retient la main qu’elle veut tendre.
Point de pardon : comment comprendre
Pourquoi je suis venu trop tard ?

***

ZU SPÄT

Altmodisch steht mit schmächtigen Pilastern
Wie sonst das Schloß. Auf violetten Astern
Irrt noch ein später Falter her und hin
Mit krankem Flügelschlagen,
Und welke Beete sagen
Daß ich zu spät gekommen bin.

Und am Balkon in seidenen Gewändern,
Mit stolzen Augen in vertrübten Rändern,
Steht trüb und stolz die blasse Königin,
Und will die Hand erheben, —
Und kann mir nicht vergeben,
Daß ich zu spät gekommen bin.

(Hermann Hesse)

Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti

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CHATEAU ABANDONNÉ (Paul Éluard)

Posted by arbrealettres sur 16 février 2023



Illustration: Man Ray
    
CHÂTEAU ABANDONNÉ

La langue partit la première
Puis ce fut au tour des fenêtres

Il n’y eut plus que mort fondée
Sur le silence et sur l’obscurité.

(Paul Éluard)

Recueil: Les mains libres
Traduction:
Editions: Gallimard

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Joli tambour (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 6 février 2023




    
Joli tambour

Joli tambour s’en revient de la guerre
Joli tambour s’en revient de la guerre
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
S’en revient de la guerre

La fille du roi s’est mise à sa fenêtre
Dans sa main droite, elle tient une rose
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Elle tient une rose.

Fille du roi, veux-tu m’donner ta rose ?
Fille du roi, veux-tu m’donner ta rose ?
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Veux-tu m’donner ta rose ?

Joli tambour, demande-la z’à mon père
Joli tambour, demande-la z’à mon père
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Demande-la z’à mon père

Sire mon Roi, veux-tu me donner ta fille ?
Joli tambour, quelle est donc ta fortune ?
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Quelle est donc ta fortune ?

Sire mon Roi, ma caisse et mes baguettes
Sire mon Roi, ma caisse et mes baguettes
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Ma caisse et mes baguettes

Joli tambour, tu n’es pas assez riche
Joli tambour, tu n’es pas assez riche
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Tu n’es pas assez riche

J’ai bien aussi des châteaux par douzaines
J’ai trois vaisseaux dessus la mer jolie
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Dessus la mer jolie

L’un est en or, l’autre en argenterie
Le troisième, c’est pour embarquer ma mie
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Pour embarquer ma mie

Joli tambour, dis-moi quel est ton père
Joli tambour, dis-moi quel est ton père
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Dis-moi quel est ton père

Sire mon roi, c’est l’empereur Auguste
Joli tambour, je te donne ma fille
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Je te donne ma fille

Sire mon roi, je fais fi d’toi et d’ta fille
Dans mon pays, y’en a de plus jolies
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Y’en a de plus jolies
Y en a des blond’ et des brunes aussi
Ran,ran,ran pataplan!
Et des brunes aussi!

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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Sourate des paisibles (Khayr al-Din al-Asadi)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2023




    
Sourate des paisibles
(extrait)

Je suis descendu sur ce terrain de jeu
et me suis retrouvé étranger et seul.
Ô Seigneur ! Où sont-ils ceux qui se passionnent
pour la dignité et le bel-agir ?

le déluge s’est déversé, le déluge des épreuves,
ses torrents ont emporté ma maison
excepté le château de mes rêves
chargé de l’auréole des enchantements

je suis sorti de ma peau comme le serpent,
puis j’ai regardé et voici que je suis Lui

j’ai accepté mon isolement
tel le compas qui tourne
sur sa circonférence,
mais le sort me fera à la fin
centre du cercle

la vie n’est que ruines,
rien qu’une poignée de vent,
alors relève tes pans
là où tu vas

(Khayr al-Din al-Asadi)

 

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

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Ton départ contre le Hindenburg (Richard Brautigan)

Posted by arbrealettres sur 1 janvier 2023




    
Ton départ contre le Hindenburg

À chaque fois qu’on se dit au revoir
ça me semble être un prolongement
du Hindenburg :
ce grand dirigeable de 1937 qui explosa
en flammes médiévales tel un château incendié
au-dessus du New Jersey.
Quand tu t’en vas, l’ombre
du Hindenburg entre dans la maison
pour prendre ta place.

***

Your Departure Versus the Hindenburg

Every time we say good-bye
I see it as an extension of
the Hindenburg.
that great 1937 airship exploding
in medieval flames like a burning castle
above New Jersey.
When you leave the house, the
shadow of the Hindenburg enters
to take your place.

(Richard Brautigan)

 

Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral

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La fête invisible (Gabrielle Althen)

Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2022




    
La fête invisible

Car la beauté est une lame
Dans le temps sans rebords
On ne dort pas dans ses châteaux de verre
Non plus que sous les mots du manque
Le vent chante pourtant
Sous les ogives de la maison de l’air
Où ne demeurent que l’amour et la beauté
Jusqu’à l’amour sans la beauté
Le geste de l’amant sera parfait
Et ce bleu qui fut dit adorable
Un jour où l’éphémère effleura l’éternel

(Gabrielle Althen)

 

Recueil: Là où dansent les Éphémères 108 poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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Quand on est amoureux (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022



  Illustration
    
Quand on est amoureux
on met une seule personne
jolie de préférence
bien au centre du monde
Et quand on aime
d’un amour de personne
on met le monde
au coeur du monde
Bien sûr on n’est jamais à l’abri
d’une rechute
mais quand même quelle douceur
d’aller partout
avec l’insouciance de ce saint
qui entrant dans le château du roi
enlevait son manteau et l’accrochait à
un rayon de soleil
continuant d’avancer impassible
comme si ce geste
était le geste le plus naturel du monde
Oui quel bonheur d’aller ainsi
aimant et ne retenant rien
de ce qu’on aime

Vivre Nella
Vivre respirer chanter
comme si l’on n’y était
plus
pour personne

(Christian Bobin)

 

Recueil: La Vie Passante
Editions: Fata Morgana

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Ils (Georges Sédir)

Posted by arbrealettres sur 1 novembre 2022



Illustration
    
Ils

Avec ou sans machines par force ou par douceur
ils imposent les codes les us, les mots,
les normes les cadences, les chiffres.

On dirait que très loin dans un château secret
un groupe a décidé, prévu depuis toujours et compté, pesé, divisé.
La règle s’ajoute à la règle
les libertés sont mesurées rognées, coupées.

Les vrais maîtres, qui sont-ils donc?
Ces ils ne sont jamais des nous et chacun de nous,
seul contre eux ne sait affronter ces fantômes.

Si pourtant je trouvais d’autres je pour lutter?

(Georges Sédir)

Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse

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Retouche au déclin (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 14 septembre 2022


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chambords et bouges
où sont mes cent châteaux de cartes
la route vive et les fées toujours neuves

le jour étreint par mon ombre innocente
frissonne et la croit neuve

(Daniel Boulanger)

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