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Poésie

Posts Tagged ‘chatouiller’

Vent léger (Marie Tenaille)

Posted by arbrealettres sur 5 mai 2023



Illustration: Danièle Schulthess
    
Vent léger

Qui passe sur mon nez
Caresse ma joue
Joue dans mes cheveux
Frôle mes yeux ?
Le vent malicieux !

Qui chuchote à mon oreille
Agite les feuilles
Souffle sur le gazon
Pousse mon ballon ?
Le vent vagabond !

Qui touche ma main
File entre mes doigts
Sans que je le vois ?
Le vent coquin !

Où est-il passé ?
Léger, léger…
Il s’est envolé
Et revient me chatouiller !

(Marie Tenaille)

Recueil: Petites Comptines pour tous les jours
Editions: Nathan

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Le vent calligraphe (Abdourahman A. Waberi)

Posted by arbrealettres sur 4 août 2022



Le vent calligraphe

pinceau en main le vent dessine
des paysages de mots
des montagnes sculptées
des plaines d’ombre
des enclaves d’horizons

le calligraphe chatouille
les sillons enflammés du désert
avec un bâtonnet d’encre bien délicat

(Abdourahman A. Waberi)

Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha
Illustration: Martin Schoeller

 

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Tel, esseulé, le rossignol dans la nuit (Ossip Mandelstam)

Posted by arbrealettres sur 11 mars 2021



Quel rosignuol che si soave piagne

Tel, esseulé, le rossignol dans la nuit
bleue célèbre les siens parmi la gent ailée,
tel par les combes, les vals et les collines
module et coule le silence des prés,

il émaille et chatouille la grande nuit et
m’accompagne, solitaire désormais… oui
moi ! pose lacs et rets, distille la mémoire à
la mortelle angoisse qu’instille la déesse.

Ô iris de la peur !
Éther d’yeux clairvoyants au profond de
l’éther qu’enfouit la terre en son berceau de
cendres aveugle
— ainsi toi, la fileuse, te voilà satisfaite !
En larmes je l’affirme : tout le charme du monde
dure à peine ce que dure un battement de cils.

(Ossip Mandelstam)

 

Recueil: Nouveaux poèmes 1930-1934
Traduction: Traduction du russe par Christiane Pighetti
Editions: Allia

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Mer je voudrais boire à ton sein immense (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 5 mars 2021



Mer au corps multiple
Qui tend sa croupe
Aux caresses du vent
Ou à ses coups
Qui se frotte le ventre
Au rivage qui le gratte
Ou le chatouille
Mer je voudrais boire
A ton sein immense
Mais tu le réserves
A tes Néréides.

(Jean-Baptiste Besnard)

Illustration: Gaston Bussiere

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Rondeau de la grenouille (Jacques Roubaud)

Posted by arbrealettres sur 3 février 2020




    
Rondeau de la grenouille

Un beau soir d’été la verte grenouille
Reçoit pour dîner sur son nénuphar
Des amis, madame et monsieur Canard
Et monsieur Mulot. Menu : ratatouille.

Monsieur Mulot vient un peu en retard
Il craint de tomber dans l’eau :
Ça vous mouille
Même un soir d’été

Le nénuphar bouge. Il crie :
« ouille ! ouille ! ouille ! »
« Mais n’aie donc pas peur ! » lui dit
la grenouille
« Mange du dessert ! » disent les canards
Le repas fini il est déjà tard
On va dormir dans l’herbe qui chatouille
Au beau soir d’été

(Jacques Roubaud)

 

Recueil: Rondeaux poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

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La mer est en extase (Paul Valéry)

Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2019




Illustration: ArbreaPhotos
    
La mer est en extase sous mes yeux.
Toute chatouillée de petits soleils.

(Paul Valéry)

 

Recueil: Poésie perdue
Traduction:
Editions: Gallimard

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Ma maison (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 24 juin 2018



Ma maison

Le soleil posé sur le toit
La maison s’épanouit
Et écoute sur la branche
Le rire de l’été

Le verger guette la lumière
Qui déjà foule les allées
Et chatouille les oiseaux
Dans leurs nids douillets

Quand la pluie entoure la maison
J’écoute ses gouttes
Tomber sur la route
Et ruisseler sur les vitres
Dès qu’elle cesse
Une natte ensoleillée
Coiffe la maison
De cheveux parfumés

(Jean-Baptiste Besnard)


Illustration

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La Venoge (Jean Villard-Gilles)

Posted by arbrealettres sur 3 juin 2018




    
On a un bien joli canton :
des veaux, des vaches, des moutons,
du chamois, du brochet, du cygne ;
des lacs, des vergers, des forêts,
même un glacier, aux Diablerets ;
du tabac, du blé, de la vigne,
mais jaloux, un bon Genevois
m’a dit, d’un petit air narquois :
– Permettez qu’on vous interroge :
Où sont vos fleuves, franchement ?
Il oubliait tout simplement
la Venoge !

Un fleuve ? En tout cas, c’est de l’eau
qui coule à un joli niveau.
Bien sûr, c’est pas le fleuve Jaune
mais c’est à nous, c’est tout vaudois,
tandis que ces bons Genevois
n’ont qu’un tout petit bout du Rhône.
C’est comme : «Il est à nous le Rhin !»
ce chant d’un peuple souverain,
c’est tout faux ! car le Rhin déloge,
il file en France, aux Pays-Bas,
tandis qu’elle, elle reste là,
la Venoge !

Faut un rude effort entre nous
pour la suivre de bout en bout ;
tout de suite on se décourage,
car, au lieu de prendre au plus court,
elle fait de puissants détours,
loin des pintes, loin des villages.
Elle se plaît à traînasser,
à se gonfler, à s’élancer
– capricieuse comme une horloge –
elle offre même à ses badauds
des visions de Colorado !
la Venoge !

En plus modeste évidemment.
Elle offre aussi des coins charmants,
des replats, pour le pique-nique.
Et puis, la voilà tout à coup
qui se met à fair’ des remous
comme une folle entre deux criques,
rapport aux truites qu’un pêcheur
guette, attentif, dans la chaleur,
d’un œil noir comme un œil de doge.
Elle court avec des frissons.
Ça la chatouille, ces poissons,
la Venoge !

Elle est née au pied du Jura,
mais, en passant par La Sarraz,
elle a su, battant la campagne,
qu’un rien de plus, cré nom de sort !
elle était sur le versant nord !
grand départ pour les Allemagnes !
Elle a compris ! Elle a eu peur !
Quand elle a vu l’Orbe, sa sœur
– elle était aux premières loges –
filer tout droit sur Yverdon
vers Olten, elle a dit : «Pardon !»
la Venoge !

«Le Nord, c’est un peu froid pour moi.
J’aime mieux mon soleil vaudois
et puis, entre nous : je fréquente !»
La voilà qui prend son élan
en se tortillant joliment,
il n’y a qu’à suivre la pente,
mais la route est longue, elle a chaud.
Quand elle arrive, elle est en eau
– face aux pays des Allobroges –
pour se fondre amoureusement
entre les bras du bleu Léman,
la Venoge !

Pour conclure, il est évident
qu’elle est vaudoise cent pour cent !
Tranquille et pas bien décidée.
Elle tient le juste milieu,
elle dit : «Qui ne peut ne peut !»
mais elle fait à son idée.
Et certains, mettant dans leur vin
de l’eau, elle regrette bien
– c’est, ma foi, tout à son éloge –
que ce bon vieux canton de Vaud
n’ait pas mis du vin dans son eau…
la Venoge !

(Jean Villard-Gilles)

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UNE BONNE FORTUNE SUR LE CHEMIN (Textes chinois)

Posted by arbrealettres sur 7 avril 2018




    
UNE BONNE FORTUNE SUR LE CHEMIN
Li-Taï-Pé

Je montais un cheval superbe, à l’allure fière et gracieuse.
Il marchait dans les fleurs, dont les arbres printaniers jonchaient la route.

Voici que je vis venir vers moi, un char fermé,
un de ceux dont le nom est : cinq nuages…

Quand il passa à mon côté, je chatouillai légèrement ses roues, du bout de mon fouet.
Alors, écartant le rideau de perles, une femme ravissante m’éblouit de son sourire.

Puis, avant de disparaître, d’un geste furtif,
elle m’indiqua, au loin, une haute maison aux toitures rouges…

Et ce fut comme si elle me disait : « Votre petite servante habite là… »

(Dynastie des Thang, VIIIe siècle de notre ère.)

(Textes chinois)

 

Recueil: Le Livre de Jade
Traduction: Judith Gautier
Editions: Plon

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DERNIÈRES VOLONTÉS (Hans Magnus Enzensberger)

Posted by arbrealettres sur 3 avril 2018



Illustration: Otto Dix
    
DERNIÈRES VOLONTÉS

Ôtez donc de mon visage ce drapeau : ça me chatouille !
Ensevelissez dedans mon chat ensevelissez-le là-bas
où se trouvait mon jardin chromatique.

Ôtez donc de ma poitrine cette couronne de fer-blanc :
ça bat la breloque !
Foutez-la sur le stock de statues en vrac
et donnez les rubans aux putains qu’elles s’en parent.

Dites des prières au téléphone mais coupez le fil,
ou bien enveloppez-les dans un mouchoir avec des miettes de pain
et jetez-les dans l’étang à ces crétins de poissons.

Que l’évêque reste chez lui et se soûle
Qu’on lui donne un barillet de rhum,
prêcher donne soif.

Et fichez-moi la paix avec vos monuments et vos huit reflets !
de ce beau marbre pavez une ruelle inhabitée
une ruelle pour oiseaux.

(Hans Magnus Enzensberger)

 

Recueil: Mausolée
Traduction: Maurice Regnaut et Roger Pillaudin
Editions: Gallimard

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