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Posts Tagged ‘chêne’

On n’est pas n’importe qui ! (Jean Rousselot)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2023



Illustration
    
On n’est pas n’importe qui !

Quand tu rencontres un arbre dans la rue,
dis-lui bonjour sans attendre qu’il te salue.
C’est distrait, les arbres.

Si c’est un vieux. dis-lui « Monsieur ».
De toute façon, appelle-le par son nom :
Chêne, Bouleau, Sapin, Tilleul…
Il y sera sensible.

Au besoin, aide-le à traverser.
Les arbres, ça n’est pas encore habitué
à toutes ces autos.

Même chose avec les fleurs, les oiseaux, les poissons:
appelle-les par leur nom de famille.
On n’est pas n’importe qui !

Si tu veux être tout à fait gentil,
dis « Madame la Rose » à l’églantine ;
on oublie un peu trop qu’elle y a droit.

(Jean Rousselot)

 

Recueil: Les arbres et les poètes (Poèmes choisis pat Jean-Hugues Malineau)
Traduction:
Editions: Actes Sud

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Le nom des arbres (Corinne Albaut)

Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2023



Illustration: Catherine Fichaux  
    
Le nom des arbres

Le chêne n’est pas enchaîné,
Le bouleau ne sait pas travailler,
Le peuplier ne peut pas se plier,
Pourtant le tremble est tout tremblant
Et le charme très charmant.

(Corinne Albaut)

Recueil: Comptines des secrets de la Forêt
Traduction:
Editions: Actes Sud Junior

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BIENHEUREUSE IGNORANCE (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2023




    
BIENHEUREUSE IGNORANCE

De mon Printemps à mon Automne
Patinant sur l’avenir
Dérapant sur les sols
Me faufilant entre les marées
Communiquant avec l’azur
Je me targuais
D’être friande de vie
De glisser sur le temps
De parler
Aux moineaux et aux chênes

Maintenant
Amarrée
Assujettie
À mon hiver
Je ne m’intéresse
Qu’à la mort
Cette voisine

Face à Elle
Délivrée
Par l’Ignorance
Je demeure impassible
J’invente les paradis
Je vis je meurs et je revis.

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

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En sourdine (Paul Verlaine)

Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022



 Joseph Noel Paton -« Hesperus »

En sourdine

Calmes dans le demi-jour
Que les branches hautes font,
Pénétrons bien notre amour
De ce silence profond.

Fondons nos âmes, nos coeurs
Et nos sens extasiés,
Parmi les vagues langueurs
Des pins et des arbousiers.

Ferme les yeux à demi,
Croise tes bras sur ton sein,
Et de ton coeur endormi
Chasse à jamais tout dessein.

Laissons-nous persuader
Au souffle berceur et doux
Qui vient à tes pieds rider
Les ondes de gazon roux.

Et quand, solennel, le soir
Des chênes noirs tombera,
Voix de notre désespoir,
Le rossignol chantera.

(Paul Verlaine)

Illustration: Joseph Noel Paton

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Ainsi, le temps passe et ne passe pas sur mon chêne (Belinda Cannone)

Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2022



    Illustration: Belinda Cannone
    
Ainsi, le temps passe et ne passe pas sur mon chêne.
Sauf mauvaise rencontre, il sera là après ma mort.
Dans ses veines ruisselle le pur présent de ma joie.

(Belinda Cannone)

 

Recueil: Un chêne
Traduction:
Editions: Le vistemboir

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Si j’étais cantate de Jean-Sébastien Bach (Tahar Bekri)

Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2022




    
Si j’étais cantate de Jean-Sébastien Bach
Dans la forêt aux mille chênes
Pierre de chapelle
Sans calvaire
Près de la source
Où les hortensias
Ont remplacé les lavandières
Où tes pas
Caressaient les néfliers sauvages
Par les chemins ombreux
Bordés de mûriers et de fougères
Je sèmerais ton nom
Fleur de sel
Perle des jours
Parmi les embruns nourris
Des ailes du goéland

(Tahar Bekri)

 

Recueil: Je te nomme Tunisie
Editions: Al Manar

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Les frontières sont là (Inger Christensen)

Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2022



    

les frontières sont là, les rues, l’oubli

et l’herbe et les concombres, et les chèvres et le genêt,
l’enthousiasme est là, oui les frontières sont là;

les branches sont là, le vent qui les agite
est là, et l’unique signe des branches

de cet arbre qu’on appelle précisément le chêne est là,
de cet arbre qu’on appelle précisément le frêne, le bouleau
le cèdre est là, et le signe répété

est là, sur le gravillon de l’allée; elles sont là
aussi les larmes, l’armoise et le laurier sont là,
les otages, l’oie cendrée, et les petits de l’oie cendrée;

et les fusils sont là, un jardin d’énigmes,
sec et sauvage, orné des seules groseilles,
les fusils sont là; au milieu du ghetto
éclairé et chimique ils sont là les fusils oui,
avec leur précision ancienne et paisible ils sont là

les fusils, et les pleureuses sont là, rassasiées
comme hiboux inassouvis, le lieu du crime est là;
le lieu du crime oui, insouciant, naturel, abstrait,
baigné d’une lumière de chaux, pitoyable,
ce poème tout blanc, vénéneux, qui s’effrite

***

grænserne findes, gaderne, glemslen

og græs og agurker og geder og gyvel,
begejstringen findes, graenserne findes;

grenene findes, vinden der løfter dem
findes, og grenenes eneste tegning

af netop det træ der kaldes egetræet findes,
af netop det træ der kaldes asketræet, birketræet,
cedertrœet findes, og tegningen gentaget

findes, i havegangens grus; findes
også gråden, og gederams og gråbynke findes,
gidslerne, grågåsen, grågåsens unger;

og geværerne findes, en gådefuld baghave,
tilgroet, gold og kun smykket med ribs,
geværerne findes; midt i den oplyste
kemiske ghetto findes geværerne,
med deres gammeldags, fredelige præcision findes

geværerne, og grædekonerne findes, mætte
som grådige ugler, gerningsstedet findes;
gerningsstedet, døsigt, normalt og abstrakt,
badet i et hvidkalket, gudsforladt lys,
dette giftige, hvide, forvitrende digt

(Inger Christensen)

Traduction de Zéno Bianu,
avec la collaboration de Karl Ejby Poulsen

 

Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers

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Bruyante grêle (Bashô)

Posted by arbrealettres sur 22 novembre 2022



Illustration: Hokusaï
    
Bruyante grêle –
mon vieux corps
comme les vieilles feuilles d’un chêne

(Bashô)

 

Recueil: Haikus du temps qui passe
Traduction: du Japonais par Makoto Kemmoku et Dominique Chipot
Editions: Verdier Poche

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Terre des songes (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022



Terre des songes

J’ai ravi l’enfant-roi qui croyait aux voyages.

Sur les toits blêmes, j’ai jeté notre manteau d’oubli.
Nous nous sommes absentés
Laissant l’ombre déchirée du grand chêne sur les marches.
Le cri des terreurs,
L’angle qui rive nos murailles.
Sur mon épaule droite, j’ai pris l’enfant-roi.
Nos traces, le long des terres déteintes,
Avaient la chaleur des gorges d’oiseaux.

L’oeil de l’enfant est né dans le soleil;
Son jardin, où résident les silences,
N’a plus de solitude autour d’un arbre-mort.

Parce que rien n’est simple, j’ai ravi l’enfant-roi.

Et nous voici ensemble:
Ses printemps
Mes automnes
Nos magies
Et mon pas.

(Andrée Chedid)

Illustration

 

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LE VALLON DE TRÉBOUL (André Theuriet)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022



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LE VALLON DE TRÉBOUL

À deux pas de la mer qu’on entend bourdonner,
Je sais un coin perdu de la terre bretonne
Où j’aurais tant aimé, pendant les jours d’automne,
Chère, à vous emmener.

Des chênes faisant cercle autour d’une fontaine,
Quelques hêtres épars, un vieux moulin désert,
Une source dont l’eau vive a le reflet vert
De vos yeux de sirène…

La mésange au matin, sous la feuille jaunie,
Aurait chanter pour nous, et la mer jour et nuit
Aurait accompagné nos caresses d’amour
De sa basse infinie.

(André Theuriet)

 

 

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