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À l’intérieur de moi (Nawel Ben Kraïem)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2023




    
À l’intérieur de moi

À l’intérieur de moi
Il y a ce coffre ouvert
À l’intérieur de moi
Son parfum me devance
Faux air de vacances
Il y a ce coffre ouvert
À l’intérieur de moi
Son parfum me devance
Faussaire de nos enfances
Un bouquet de ronces
De fleurs et de réponses
Ça sent fort la naissance
Le tambour du jasmin
Qui frappe à toutes nos portes
L’utérus et les tempes
Les soucis les tulipes
Et nos étoiles violentes
Il y a ce coffre ouvert
À l’intérieur de moi
Des jouets de grands
Lourds de conséquences
Le parfum nous devance
Faussaire de nos enfances
Et leurs ambivalences
Il y a ce coffre ouvert
Nos chocs sont abrités
Personne ne les voit
Mais on n’entend que ça
Il y a ce coffre offert
À l’intérieur de moi
Personne ne le voit
Mais on n’entend que ça

(Nawel Ben Kraïem)

Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Editions: Bruno Doucey

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SOMETHING’S COMING – WEST SIDE STORY (West Side Story)

Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2021




    

SOMETHING’S COMING – WEST SIDE STORY

C’est possible !
Qui sait ?
Quelque chose va se passer d’un jour à l’autre
Je le saurai tout de suite,

Dès que ça arrivera.
Cela pourrait arriver comme un boulet de canon tombé du ciel,
Une lueur dans l’œil,
Éclatant comme une rose !

Qui sait ?
C’est peut-être tout près,
Dans le quartier, sur la plage,
Sous un arbre.
J’ai le sentiment qu’un miracle,
Va arriver
Se révéler !

Serait-ce possible ? Oui c’est possible.
Quelque chose va se passer, quelque chose de bien,
Si je ne suis pas impatient !

Quelque chose va se passer, je ne sais pas quoi,
Mais ce
Sera splendide !

En un clic, en un choc,
Un téléphone sonnera, on tapera à la porte,
Laisse le verrou ouvert !
Quelque chose va se passer, je ne sais pas quand, mais ce sera bientôt ;
Décrocher la lune,
Avec une seule main !

Au coin de la rue,

Cela arrivera-t-il ? Oui, cela va arriver.
Peut-être même sans rien faire,

C’est bientôt l’heure !
Viens, petit quelque chose, viens, ne sois pas timide,
Va voir un mec,
Tire une chaise !
Il y a une mélodie dans l’air,
Et quelque chose de grand arrive !
Qui sait ?
C’est peut-être tout près,
Dans le quartier, sur la plage,
C’est peut-être pour ce soir…

***

WEST SIDE STORY – SOMETHING’S COMING

Could be!
Who knows?
There’s something due any day;
I will know right away,
Soon as it shows.

It may come cannonballing down through the sky,
Gleam in its eye,
Bright as a rose!

Who knows?
It’s only just out of reach,
Down the block, on a beach,
Under a tree.
I got a feeling there’s a miracle due,
Gonna come true,
Coming to me!

Could it be? Yes, it could.
Something’s coming, something good,
If I can wait!
Something’s coming, I don’t know what it is,
But it is
Gonna be great!

With a click, with a shock,
Phone’ll jingle, door’ll knock,
Open the latch!
Something’s coming, don’t know when, but it’s soon;
Catch the moon,
One-handed catch!

Around the corner,
Or whistling down the river,
Come on, deliver
To me!
Will it be? Yes, it will.
Maybe just by holding still,
It’ll be there!

Come on, something, come on in, don’t be shy,

Meet a guy,
Pull up a chair!
The air is humming,
And something great is coming!
Who knows?
It’s only just out of reach,
Down the block, on a beach,
Maybe tonight . . .

(West Side Story)

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Le citadin (Jean Tardieu)

Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2021



Le citadin

Avancez! Reculez! Arrêtez! – Des ordres
chuchotés haletants à l’oreille. Obéis!
(Capitaines cachés dans la faim et la soif)
Fuis! Montre-toi! Un salut!
Signe, tais-toi, réponds, prends garde!

Que d’ordres venus de partout!
Le soleil? – La main sur les yeux!
La pluie? – Courbe le dos!
L’amour qui arrive? – Attention!
Et ces morts en travers du chemin tout à coup!

Chocs et contretemps de la ville
et de la vie, je suis tranquille
seulement si mon souffle et mon pas vous ressemblent.

L’instable est mon repos.

(Jean Tardieu)

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Maman a planté des arbres (Tekachand)

Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2021



    

Maman a planté des arbres

Maman souhaitait
Que j’aille dans une bonne école
Que je quitte le village
Que j’aille à l’école du canton
Un jour m’ayant pris avec elle Maman partit
Pour la toute nouvelle école ouverte dans le canton
« Tu connais bien l’agriculture?»
Demanda le professeur de mathématiques, calculateur
« Oui, dans la pépinière avec la binette… »
« Plante ici aussi quelques arbres
Nous ferons l’inscription.»
Le même jour enthousiasmée
Maman s’est attelée
À creuser des trous profonds jusqu’à la taille
Le long du mur de l’école
Pendant plusieurs jours Maman
A planté des arbres avec assiduité
Comme si elle m’implantait à l’école
«Maintenant que tous les arbres sont plantés
Inscrivez-le»
Dit un jour Maman
« Le principal refuse»
Répondit le Monsieur Gupta des mathématiques
Ce fut comme un choc pour Maman
Comme si toute la végétation avait pris feu
Le temps a passé
Aujourd’hui ces plantes sont devenues des arbres
Ondulant dans la brise avec insouciance
Moi aussi en les voyant je me déploie
Ainsi que Maman l’avait voulu
Pareil aux arbres je deviens.

(Tekachand)

 

Recueil: Pour une poignée de ciel Poèmes au nom des femmes dalit (Intouchable)
Traduction: Traduit du Hindi par Jiliane Cardey
Editions: Bruno Doucey

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Riva T (Leonardo Sinisgalli)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2021



 

David Brayne

Riva T

Soir de prédilection,
Le poids de ton aile suffit
Pour me défendre, la palpitation
De ta chute endurée à chaque coup :
Sur cette terre étroite
méticuleusement explorée
Céder au choc extrême
De cette lumière oblique sur la pale
De la rame.

***

Riva T

Mia prediletta sera
Mi basta il peso della tua ala
A difesa, il batticuore
Della tua caduta sofferta ad ogni scossa :
In questa terra ristretta
Battuta a palmo a palmo
Cedere all’urto estremo
Di questa luce obliqua sulla pala
Del remo.

(Leonardo Sinisgalli)

Illustration: David Brayne

 

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Allez, vagabonds sans trêves (Paul Verlaine)

Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2020



 

Portrait of an Old Man

Allez, vagabonds sans trêves

Leurs jambes pour toutes montures,
Pour tous biens l’or de leurs regards,
Par le chemin des aventures
Ils vont haillonneux et hagards.

Le sage, indigné, les harangue;
Le sot plaint ces fous hasardeux;
Les enfants leur tirent la langue
Et les filles se moquent d’eux.

C’est qu’odieux et ridicules,
Et maléfiques en effet,
Ils ont l’air, sur les crépuscules,
D’un mauvais rêve que l’on fait:

C’est que, sur leurs aigres guitares
Crispant la main des libertés,
Ils nasillent des chants bizarres,
Nostalgiques et révoltés;

C’est enfin que dans leurs prunelles
Rit et pleure -fastidieux-
L’amour des choses éternelles,
Des vieux morts et des anciens dieux!

Donc, allez, vagabonds sans trêves,
Errez, funestes et maudits,
Le long des gouffres et des grèves,
Sous l’oeil fermé des paradis!

La nature à l’homme s’allie
Pour châtier comme il le faut
L’orgueilleuse mélancolie
Qui vous fait marcher le front haut.

Et, vengeant sur vous le blasphème
Des vastes espoirs véhéments,
Meurtrit votre front anathème
Au choc rude des éléments.

Les juins brûlent et les décembres
Gèlent votre chair jusqu’aux os,
Et la fièvre envahit vos membres,
Qui se déchirent aux roseaux.

Tout vous repousse et tout vous navre,
Et quand la mort viendra pour vous,
Maigre et froide, votre cadavre
Sera dédaigné par les loups!

(Paul Verlaine)

Illustration: Adolph Friedrich Erdmann von Menzel

 

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Il est de ces miracles inopinés (Ananda Devi)

Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2020



 

fleur gelée 20090422_073118_

Il est de ces miracles inopinés qui jaillissent de l’instant et dont le
frémissement ressemble à une surface ridée
qui d’un seul coup se lisse et retrouve un air de jeunesse endormi

A chaque moment, sa patience.

Je n’attends de la vie que le choc de ses instants

(Ananda Devi)

Découvert chez Lara ici

Illustration: ArbreaPhotos
 

 

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Fenêtres ouvertes Le matin – En dormant (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 22 juin 2020



Illustration: Mustapha Merchaoui
    
Fenêtres ouvertes
Le matin – En dormant

J’entends des voix. Lueurs à travers ma paupière.
Une cloche est en branle à l’église Saint-Pierre.
Cris des baigneurs. Plus près ! plus loin ! non, par ici !
Non, par là ! Les oiseaux gazouillent, Jeanne aussi.
Georges l’appelle. Chant des coqs. Une truelle
Racle un toit. Des chevaux passent dans la ruelle.
Grincement d’une faux qui coupe le gazon.
Chocs. Rumeurs. Des couvreurs marchent sur la maison.
Bruits du port. Sifflement des machines chauffées.
Musique militaire arrivant par bouffées.
Brouhaha sur le quai. Voix françaises. Merci.
Bonjour. Adieu. Sans doute il est tard, car voici
Que vient tout près de moi chanter mon rouge-gorge.
Vacarme de marteaux lointains dans une forge.
L’eau clapote. On entend haleter un steamer.
Une mouche entre. Souffle immense de la mer.

(Victor Hugo)

 

Recueil: Les rayons et les ombres
Traduction:
Editions: Bayard Jeunesse

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SPLEEN DE FIN D’OISE (Jean-Charles Michel)

Posted by arbrealettres sur 22 juin 2020




SPLEEN DE FIN D’OISE

Rien n’est tant déprimant qu’un ennui sans partage,
Quand le choc d’aucun verre au contact du comptoir,
Ne vient porter secours au broyage du noir ;
La nuit dort sans étoile et sans Lune en servage.

Le charme désuet d’un très vieux paysage,
Oublié dans le lit d’un affluent miroir,
N’ose quitter le fond, du matin jusqu’au soir,
Et laisse gésir seul son voile de veuvage.

La brume au ras du sol emmitoufle un chat gris,
Aux rives des trottoirs se butent les aigris ;
Le talus sous le joug d’une bête de somme,

Nous concède un long train pesant comme un intrus,
Au milieu des vergers sans groseille et sans pomme,
En rupture d’ailleurs, que nul n’espère plus.

(Jean-Charles Michel)

 

 

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La chanson des heures (Xavier Privas)

Posted by arbrealettres sur 23 février 2020



    

La chanson des heures

A qui sait aimer, les heures sont roses
Car c’est le bonheur qu’elles font germer
En l’Eden secret des amours écloses,
Les heures sont roses,
A qui sait aimer

A qui sait souffrir, les heures sont noires
Car c’est la douleur qu’elles font germer
En l’âme blessée, au choc des histoires,
Les heures sont noires,
A qui sait souffrir

A qui sait aimer, les heures sont grises
Car c’est le souci qu’elles font lever,
Par les cœurs troublés, par d’amères crises,
Les heures sont grises,
A qui sait aimer

A qui sait mourir, les heures sont blanches
Car c’est le repos qu’elles font fleurir,
Aux cœurs détachés de vitales branches,
Les heures sont blanches,
A qui sait mourir.

(Xavier Privas)

 

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