Posts Tagged ‘chuchotement’
Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2023

Illustration: Freydoon Rassouli
Créatrice
(extrait)
Tes grâces j’en ai mille et elles sont variées,
chacune est un monde de Lumière.
Sur les deux ailes de la puissance et de la passion,
tu m’as élevé vers un monde magique — vision de tes yeux.
Je leurre le sommeil par compassion
pour un rêve ivre et bienveillant
sur de minces lèvres brunes.
Ton chuchotement plein de douceur est un murmure
que porte le zéphyr rôdant parmi les fleurs.
Ton apparition a visité mes pupilles
et les a parfumées,
combien gracieuses et parfumées
sont ces apparitions !
Dans mon cœur j’ai savouré ta voix,
vin vieux non distillé
et Lumière invisible.
Tu m’as créé du Désir
assoiffé de folies
et de pondération.
J’ai loué l’exaltante apparition
afin de lui rendre gloire,
qu’elle soit Dieu ou beauté.
Ô Étoile qui tantôt se dissimule
et qui tantôt se dévoile à moi
sous les catégories du défini
et de l’indéfini.
Tu as abandonné ta soeur l’Aurore,
le Soleil du matin a ouvert l’oeil
sur la lamentation de la délaissée.
Dans le ciel, sur le bleu humide,
je vois des sillages par Toi tracés.
J’ai des trésors de compassion intarissables,
je les ai mis à disposition de l’opprimé et du persécuté.
Je prodigue avec l’humilité d’un indigent,
hélas ! mendiant rejeté qui répand la grâce.
Mes Pierres précieuses, lasses,
sommeillent dans un flot de senteurs
après avoir voyagé à l’aube et en plein soleil.
Elles ont erré loin du Cou bienheureux
mais vers Sa splendeur
la nostalgie de la Lumière pour la Lumière
les a guidées.
(Badawi al-Jabal)
***

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Badawi al-Jabal), abandonner, aile, apparition, assoiffer, aube, aurore, élaisser, élever, étoile, beauté, bienheureux, bienveillant, bleu, brun, catégorie, chuchotement, ciel, coeur, compassion, cou, créateur, créer, défini, désir, Dieu, disposition, distiller, douceur, errer, exalter, fleur, flot, folie, gloire, gracieux, grâce, guider, humide, humilité, indéfini, indigent, intarissable, invisible, ivre, lamentation, las, lèvres, leurrer, loin, louer, lumière, magique, matin, mendiant, mille, mince, monde, murmuré, nostalgie, oeil, opprimer, ouvrir, parfumer, passion, persécuter, pierre, plein, pondération, porter, précieux, prodiguer, puissance, pupille, répandre, rêve, rôder, rejeter, savourer, se dévoiler, se dissimuler, senteur, sillage, soeur, soleil, sommeiller, splendeur, tantôt, tracer, trésor, varie, vieux, vin, vision, visiter, voir, voix, voyager, yeux, zéphyr | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 mars 2022

SYMPHONIE
Mes yeux ne cessent de chercher ta présence
dans cette opaque nuée
ne parvenant à te révéler qu’à moitié
mêlant sa substance primordiale
à la vérité de ton souffle
le secret et le chuchotement de tes signes
au parfum de tes sphères
J’en prends plein les narines
au coeur de cette effusion divine
Je tourbillonne dans les dédales de mes pensées
sans savoir si elles m’appartiennent réellement
ou si je te les emprunte par allusion
du moins voudrais-je te les prêter
pour qu’ensemble nous les habitions
Quelles pensées!
Autant de couleurs incarnant l’arc-en-ciel
dont elles épousent la composition
plus subtiles encore
car exhalant une gamme de transparences
se déclinant comme une symphonie
comme une dévotion
une caresse
la céleste sensation…
(Touria Iqbal)
Recueil: Anthologie des femmes poètes du monde arabe
Traduction: Maram al-Masri
Editions: Le Temps des Cerises
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Posted in poésie | Tagué: (Touria Iqbal), allusion, appartenir, arc-en-ciel, épouser, caresse, céleste, chercher, chuchotement, coeur, composition, couleur, dédale, dévotion, divin, effusion, emprunter, ensemble, exhaler, gamme, habiter, incarner, mêler, moitié, narine, nuée, opaque, parfum, parvenir, pensée, plein, présence, prêter, prendre, primordial, réel, révéler, savoir, se décliner, secret, sensation, signe, souffle, sphère, substance, subtile, symphonie, tourbillonner, transparence, vérité, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2021

Chuchotements
des regards
le matin dans les bars
Le café brûle
l’envie de
partir
(François de Cornière)
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Posted in poésie | Tagué: (François de Cornière), café, chuchotement, envie, partir, regard | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2021

Gracile et indolente
Passer rêvant la porte vénérable
Soupirs odorants du jardin
Fraîches caresses de la fontaine
Arabesques moussues d’une statue baroque
Tout est chuchotements
Bruissements
Parfums vanillés
Kaléidoscopes de pâmoisons colorées
Se laisser envahir par la douce saveur de l’instant
(Brigitte Garel)
Recueil: Bruissement d’elles
Traduction:
Editions: L’Harmattan
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Posted in poésie | Tagué: (Brigitte Garel), arabesque, baroque, bruissement, caresse, chuchotement, colorer, doux, envahir, fontaine, frais, gracile, indolent, instant, jardin, kaléidoscope, moussu, odorer, parfum, passer, pâmoison, porte, rêver, saveur, se laisser, soupir, statue, vanille, vénérable | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020

Illustration: Tineke Storteboom
LA PRESQUE MORTE
Les pieds entremêlés dans les cadavres des mots
J’ai rampé
Comme un faisceau de lumière sur des ruines
Le ventre glissant sur la salive des langues sans écho
J’ai baigné
Comme un souvenir dans le noir de mon encrier
Mes oreilles résonnant au chuchotement des plumes
qui frissonnaient sous le vent,
comme des feuilles blanches,
ou comme des linceuls…
***
APROAPE MOARTA
Având picioarele înfășurate în lațul din cadavre de cuvinte
M-am înălțat
Ca un fascicul de lumină peste ruine
Cu pântecul alunecând peste saliva limbilor fără ecou
M-am îmbăiat
Precum o amintire în tușul negru-al călimării mele
Urechile îmi rezonau la șoapta penițelor
ce tremurau sub vânt,
în chip de pagini albe, sau lințolii…
***
LA CASI MUERTA
Los pies entrelazados en los cadáveres de las palabras
Me arrastré hacia arriba
Como un rayo de luz sobre las ruinas
El vientre deslizándose sobre saliva de lenguas sin eco
Me bañé
Como un recuerdo en la oscuridad de mi tintero
Mis oídos resonando en el susurro de las plumas
que temblaban con el viento,
como hojas en blanco,
o como sudarios…
***
LA QUASE MORTA
Os pés entrelaçados nos cadáveres das palavras
Arrastei-me para cima
Como um raio de luz sobre as ruínas
O ventre deslizando sobre a saliva de línguas sem eco
Banhei-me
Como lembrança na escuridão/a bruma do meu tinteiro
Minhas orelhas/ouvidos soam como o sussurro das plumas
Que estremecerem no vento
Como folhas de papel em branco
Ou como mortalhas…
***
PRAWIE MARTWA
Stopy wplątane w zwłoki słów
Wypełzłam
Jak promień światła po ruinach
Brzuch ślizgający się po ślinie języków bez echa
Skąpałam się
Jak wspomnienie w czerni mojego kałamarza
Moje uszy rezonują szeptem piór
rozedrganych przez wiatr,
jak czyste kartki papieru
lub jak śmiertelne koszule …
***
ΣΧΕΔΟΝ ΝΕΚΡΟΣ
Τα πόδια μπερδεύονται στα πτώματα λέξεων
έρπομαι
δέσμη φωτός στα ερείπια
κοιλιά γλυστρά στο σάλιο γλωσσών δίχως ηχώ
κολυμπώ
μνήμη στο μαύρο μελανοδοχείο μου
τ’ αυτιά μου αφομοιώνονται με τον ψύθιρο φτερών
που τρέμουν στον αγέρα
μαύρες σελίδες χαρτιού
η σαν σάβανα.
***

***
THE ALMOST DEAD
My feet intertwined in the corpses of the words,
I crawled up
like a beam of light onto the ruins.
My belly gliding on the saliva of languages without echo,
I bathed
like a memory in the black of my inkpot,
my ears resonating with the whispering of the feathers
that shivered in the wind,
like blank sheets of paper
or as cerements . . .
***
MORIBONDA
I piedi intrecciati ai cadaveri delle parole
Strisciavo
Come un fascio di luce sulle rovine
Il ventre scivolava sulla saliva di lingue senza eco
Immersa
Come un ricordo al buio del mio calamaio
Le mie orecchie risuonavano al sussurro delle piume
tremanti sotto i colpi del vento,
come fogli bianchi,
o come sudari …
***
LI QUASI MORTI
I pedi mmiscati n menzu cadaviri dî palori
M’arrampicaiu pi nesciri
Comu un lampu di luci ntra i ruvini
Lu stomacu sciddicava supra a sputazza di lingui senza ecu
Mi fici u bagnu
Comu na mimoria ntô niuru dû me calamaru
L’aricchi mi rimbumbarunu cu li ciuciuliari di li pinni
ca trimavanu pû ventu,
Comu fogghi di carta bianchi
O comu vistiti di li morti.
***
DIE FAST TOTE
Meine Füße mit den Leichen der Wörter verschlungen.
Ich bin herausgekrochen.
Wie ein Lichtstrahl über den Ruinen.
Mein Bauch gleitend über dem Speichel der Sprachen ohne Echo.
Ich habe gebadet
Wie eine Erinnerung im Schwarz meines Tintenfasses
Meine Ohren schwingen mit dem Flüstern der Federn
die zittern im Wind,
wie leere Blätter Papier,
oder Totenhemden…
***
DE BIJNA DODE
Mijn voeten verstrengeld tussen lijken van woorden
Kroop ik omhoog
Als een lichtstraal op ruïnes
Mijn buik glijdend over het speeksel van talen zonder echo
Heb ik mij gebaad
Als een herinnering in het zwart van mijn inktpot
Mijn oren galmden het gefluister van pluimen na
die rilden door de wind
onbeschreven bladeren,
of lijkwaden gelijk.
***
快要死的
双脚缠结在文字的尸首中
我爬起来
像废墟上的一束光
腹部在语言的唾液中无声滑翔
我洗澡
就像我墨水瓶黑色中的记忆
我的耳朵随风中颤抖羽毛
的低语而共鸣
就像空白的纸张,
或作了坟墓衣服……
***

(Amina Mekahli)
Recueil: ITHACA 607
Traduction: Français / Roumain Gabriela Căluțiu Sonnenberg / Espagnol Rafael Carcelén / Portugais José Eduardo Degrazia / Italien Amal Bouchareb – Simone Sibilio / Polonais Mirosław Grudzień –Małgorzata Żurecka / Grec Manolis Aligizakis Indi Jyotirmaya Thakur / Anglais Stanley Barkan / Corse Gaetano Cipolla / Allemand Wolfgang Klinck / Néerlandais Germain Droogenbroodt / Chinois William Zhou / Arabe Hope Bouchareb /
Editions: POINT
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Posted in poésie | Tagué: (Amina Mekahli), écho, blanc, cadavre, chuchotement, encrier, entremêlé, faisceau, feuille, frissonner, glisser, langue, linceul, lumière, mort, mot, noir, oreille, pied, plume, presque, ramper, résonner, ruine, salive, se baigner, souvenir, vent, ventre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2020

Je voudrais, dans un petit cahier — est-ce que vraiment
sur ses pages cassées, dans les coins jaunes
comme la sciure un peu, je voudrais — non pas dire
mais plutôt approcher, très lentement. Quand un feu prend
on voit la fumée, d’abord, et tout près d’un ruisseau
ou pas très loin, et la couleur derrière
dans les terres rouges, les villages. Et surtout,
dire à peine le chuchotement de l’eau qu’on cueille,
qui ne dort pas, sans esquinter jamais rosière.
Dans un petit cahier, sans bruit, je voudrais.
(Pascal Commère)
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Posted in poésie | Tagué: (Pascal Commère), cahier, chuchotement, coin, couleur, couloir, cueillir, dormir, esquinter, feu, fumée, rosière, ruisseau, sciure, village, vouloir | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 mars 2020

Illustration: ArbreaPhotos
Soir
Un soir d’or où le soleil songeur
rejette en s’en allant sa pompe habituelle, des arbres
qui se penchent vers leur verte compagne
et mère féconde, et leurs doux chuchotements — tout cela
et une mer immense et silencieuse. Cette heure est la plus proche de Dieu –
riche comme la vieillesse quand les longs chemins ont tous été parcourus.
(Sri Aurobindo)
Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust
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Posted in poésie | Tagué: (Sri Aurobindo), arbre, chemin, chuchotement, compagne, Dieu, doux, fécond, habituel, immense, long, mère, mer, or, parcourir, pompe, proche, rejeter, riche, s'en aller, se pencher, silencieux, soir, soleil, songeur, vert, vieillesse | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 février 2020

Illustration
L’ENVERS
À l’envers de l’ombre il y a un chant
d’oiseau au bord d’un étang le grand soleil d’été
L’ombre est celle d’un frêne il frémit imperceptiblement
Le chant la voix d’une mésange quatre notes flûtées
L’ombre c’est moi encore peut-être qu’elle ombrage
Ce fut moi qui écoutais l’oiseau Le ciel pâle
en moi se mire dans l’eau de l’étang
Les feuilles du frêne éparpillent leur chuchotement
et l’herbe vive crépite de sautereaux verts
Je voudrais toucher une à une chaque note du chant
de la mésange avec mes doigts pour être sûr
que ce qu’elle chante c’est pour de vrai
chaque note une anémone blanche très petite
dans l’épaisseur du sous-bois Chaque son pur
qui se lève et dit C’est moi le sol mineur
à haute enfantine irrécusable voix
Les années autrefois étaient plus immobiles
les frênes les mésanges l’herbe les étangs
plus certains Tout était pour de vrai
Ce qui existe a l’air d’exister moins
d’être moins sûr de son droit ou bien
est-ce moi ?
À l’envers du temps la mésange s’arrête de
chanter l’arbre de frissonner Je reviens sur mes pas
Je te parle tu me réponds toi ma vie à
l’endroit de l’ombre et du temps
ma pour de vrai
(Claude Roy)
Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), anémone, année, arbre, autrefois, à l'envers, écouter, épaisseur, éparpiller, étang, été, bord, chant, chuchotement, ciel, crépiter, doigt, eau, endroit, enfantin, envers, exister, feuille, flûte, frémir, frêne, frissonner, herbe, immobile, imperceptible, irrécusable, mésange, moins, note, oiseau, ombrage, ombre, parler, pâle, pur, répondre, revenir, sautereau, se lever, se mirer, soleil, son, sous-bois, temps, toucher, vert, vif, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2020

Illustration: ArbreaPhotos … Oradour
À DEVENIR SOURD
À devenir sourd
J’affinai mon ouïe.
Jusqu’à être aveugle
J’aiguisai ma vue,
Avec une acuité morbide,
Évaluant tout chuchotement
Pour le livrer totalement
À mon âme endolorie,
À ma chair brûlante,
Cherchant où se cacher
Tourbillonnent en moi
Tous les bruits et toutes les ombres,
Croissent en moi, fructifient,
Enfouis profondément dans mon fiel et mon sang.
Alors qui veut, quel bruit
Quel coup,
Celui du massacre des jeunes gens
Sur les toits de chaume ?
Celui sauvagement qui hurle et qui s’échappe
Des lits comblés ?
Chaque chose à son heure :
Tout, de mes ennemis, jour et nuit
Vit en moi.
(Leib Kvitko)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Leib Kvitko), acuité, affiner, aiguiser, aveuglé, âme, évaluer, brûlant, bruit, chair, chaume, chercher, chuchotement, coup, croître, devenir, endolori, enfoui, ennemi, fiel, fructifier, hurler, jeune, jour, livrer, massacre, morbide, nuit, ombre, ouïe, profond, s'échapper, sang, se cacher, sourd, toit, tourbillonner, vivre, vue | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 septembre 2019

Tout va bien
Une minuscule
araignée trapue
traverse la table
avec dans la bouche
une mouche
le vent souffle
sporadiquement
dès que je me retourne
plus rien ne bouge
si ce n’est
la nurserie ocre
du tilleul
que les abeilles
veillent
à savamment
piller
tout va bien
le monde court
après le monde
dans les paisibles
chuchotements
de nos agonies
veloutées
(Thomas Vinau)
Recueil: Juste après la pluie
Traduction:
Editions: Alma
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Posted in poésie | Tagué: (Thomas Vinau), abeille, agonie, aller, araignée, bien, bouche, bouger, chuchotement, courir, minuscule, monde, mouche, nurserie, ocre, paisible, piller, savant, se retourner, souffler, sporadique, table, tilleul, trapu, traverser, veiller, velouté, vent | Leave a Comment »