Seules les cigales savent se taire.
Adhérer au silence, comme fusillées.
Jusqu’à ce qu’elles n’y tiennent plus
Et se mettent à rebâtir la même phrase.
L’orage, lui, se couvre d’un linge.
(Henri Deluy)
Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2022
Seules les cigales savent se taire.
Adhérer au silence, comme fusillées.
Jusqu’à ce qu’elles n’y tiennent plus
Et se mettent à rebâtir la même phrase.
L’orage, lui, se couvre d’un linge.
(Henri Deluy)
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Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2020
J’habite sans rêver
les décombres d’un cri
qui n’est pas le mien.
Un paysage déchiré
uniquement lu par le vent
la cigale et le grillon.
(Luis Mizón)
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Posted by arbrealettres sur 10 mai 2020
JE CHERCHE PAIX
Je cherche paix, et ne trouve que guerre,
Ores j’ai peur, ores je ne crains rien,
Tantôt du mal et tantôt j’ai du bien,
Je vole au ciel et ne bouge de terre.
Au cœur douteux l’espérance j’enserre,
Puis tout à coup je lui romps le lien,
Je suis à moi et ne puis être mien,
Suivant sans fin qui me fuit et m’enferre.
Je vois sans yeux, je cours sans déplacer,
Libre je suis et me sens enlacer
D’un poil si beau que l’or même il égale :
J’englace au feu, je brûle dedans l’eau,
Je ris en pleurs, et ronge mon cerveau,
Chantant toujours comme fait la cigale.
(Olivier De Magny)
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Posted by arbrealettres sur 27 mars 2020
SEMEUSE AU PANIER D’ÉTOILES
Semeuse au panier d’étoiles
Elle va jetant gaiement
Dans l’oubli la nuit le vent
Ses mots d’astre et de cigale
Oublieuse être une femme
Elle voudrait ne rester
Que la page éclaboussée
D’encre bleue — C’était son âme
Peut-être même elle veut
— Elle qui aimait danser —
Qu’on brûle tout ce papier
Qu’elle n’en reste que le feu…
(Maximine)
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Posted by arbrealettres sur 24 février 2020
La maison du poète
Au bord d’un verger vert envahi d’herbe en fête
Se dressait le palais superbe du poète.
La maison était vieille au moins trois cent ans,
On entendait craquer ses poutres au printemps.
Les arbres se pressaient contre elle à s’étouffer,
Poiriers portant le nid mélodieux d’Orphée.
Mais les tuiles volaient au vent à tire-d’aile
– Fort bien, dit le poète: on verra mieux le ciel!
Quand il pleuvait, la pluie entrait comme chez elle
– Bon, c’est la porte aussi qu’emprunte l’hirondelle!
Les murs épais, dorés, ruisselaient de feuillages:
Vigne, lierre, rosiers pleins de lézards sans âge.
Au grenier résidait l’effraie, oiseau de nuit.
– C’est moi qui vis chez toi, Sagesse à l’oeil qui luit!
Deux chiens fous, un vieux puits, peu de pain dans la huche
– Mais du soleil au coeur plus que le miel en la ruche!
Depuis longtemps l’horloge s’était arrêtée
– Que l’heure loge ailleurs: pas le temps de compter!
Les cigales vibraient sans fin, de chaleur ivres,
Une plume fumait, dedans, les mots d’un livre.
Et le chant du poète en silence embaumait
La nature alentour ainsi qu’une fumée.
(Marc Alyn)
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Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2020
LA CIGALE
O Cigale, née avec les beaux jours,
Sur les verts rameaux dès l’aube posée,
Contente de boire un peu de rosée,
Et telle qu’un roi, tu chantes toujours!
Innocente à tous, paisible et sans ruses,
Le gai laboureur, du chêne abrité,
T’écoute de loin annoncer l’été ;
Apollon t’honore autant que les Muses,
Et Zeus t’a donné l’Immortalité !
Salut, sage enfant de la terre antique,
Dont le chant invite à clore les yeux,
Et qui, sous l’ardeur du soleil attique,
N’ayant chair ni sang, vis semblable aux Dieux!
(Leconte de Lisle)
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Posted by arbrealettres sur 11 janvier 2020
Les cigales scient la lumière.
(Sylvain Tesson)
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Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2019
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LES PRUNES (Alphonse Daudet)
Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2020
LES PRUNES.
I.
Si vous voulez savoir comment
Nous nous aimâmes pour des prunes,
Je vous le dirai doucement,
Si vous voulez savoir comment.
L’amour vient toujours en dormant,
Chez les bruns comme chez les brunes ;
En quelques mots voici comment
Nous nous aimâmes pour des prunes.
II.
Mon oncle avait un grand verger
Et moi j’avais une cousine ;
Nous nous aimions sans y songer,
Mon oncle avait un grand verger.
Les oiseaux venaient y manger,
Le printemps faisait leur cuisine ;
Mon oncle avait un grand verger
Et moi j’avais une cousine.
III.
Un matin nous nous promenions
Dans le verger, avec Mariette :
Tout gentils, tout frais, tout mignons,
Un matin nous nous promenions.
Les cigales et les grillons
Nous fredonnaient une ariette :
Un matin nous nous promenions
Dans le verger avec Mariette.
IV.
De tous côtés, d’ici, de là,
Les oiseaux chantaient dans les branches,
En si bémol, en ut, en la,
De tous côtés, d’ici, de là.
Les prés en habit de gala
Étaient pleins de fleurettes blanches.
De tous côtés, d’ici, de là,
Les oiseaux chantaient dans les branches.
V.
Fraîche sous son petit bonnet,
Belle à ravir, et point coquette,
Ma cousine se démenait,
Fraîche sous son petit bonnet.
Elle sautait, allait, venait,
Comme un volant sur la raquette :
Fraîche sous son petit bonnet,
Belle â ravir et point coquette.
VI.
Arrivée au fond du verger,
Ma cousine lorgne les prunes ;
Et la gourmande en veut manger,
Arrivée au fond du verger.
L’arbre est bas ; sans se déranger
Elle en fait tomber quelques-unes :
Arrivée au fond du verger,
Ma cousine lorgne les prunes.
VII.
Elle en prend une, elle la mord,
Et, me l’offrant : « Tiens !… » me dit-elle.
Mon pauvre cœur battait bien fort !
Elle en prend une, elle la mord.
Ses petites dents sur le bord
Avaient fait des points de dentelle…
Elle en prend une, elle la mord,
Et, me l’offrant : « Tiens !… » me dit-elle.
VIII.
Ce fut tout, mais ce fut assez ;
Ce seul fruit disait bien des choses
(Si j’avais su ce que je sais !…)
Ce fut tout, mais ce fut assez.
Je mordis, comme vous pensez,
Sur la trace des lèvres roses :
Ce fut tout, mais ce fut assez ;
Ce seul fruit disait bien des choses.
IX.
À MES LECTRICES.
Oui, mesdames, voilà comment
Nous nous aimâmes pour des prunes :
N’allez pas l’entendre autrement ;
Oui, mesdames, voilà comment.
Si parmi vous, pourtant, d’aucunes
Le comprenaient différemment,
Ma foi, tant pis ! voilà comment
Nous nous aimâmes pour des prunes.
(Alphonse Daudet)
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Posted in poésie | Tagué: (Alphonse Daudet)comprendre, aimer, aller, amour, ariette, battre, bémol, beau, blan, bonnet, bord, branche, brun, côte, chanter, cigale, coeur, comment, coquet, cousin, cuisine, dent, dentelle, différemment, dire, dormir, doucement, fleurette, frais, fredonner, fruit, gala, gentil, gourmand, grillon, habit, ici, là, lèvres, lorgner, manger, mignon, mordre, offrir, oiseau, oncle, pré, printemps, prune, ravir, rose, sauter, savoir, se démener, se déranger, se promener, songer, tomber, trace, ut, venir, verger | Leave a Comment »