
Décombres de la guerre –
sur un sol en ciment
des fillettes jouent à la balle
(Nakamura Kusatao)
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022
Décombres de la guerre –
sur un sol en ciment
des fillettes jouent à la balle
(Nakamura Kusatao)
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Nakamura Kusatao), balle, ciment, décombres, fillettes, guerre, jouer, sol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2021
Quand parviendra-t-il à comprendre
Nuit et jour
Il
Ne cessa de lutter
Avec les briques, le ciment, les pierres
Ne cessa de bâtir les maisons, les palais, les belles demeures des gens
Mais
Jamais il ne put fabriquer sa propre maison
Oui,
Il éleva ses enfants
Avec le blé, le riz et les légumineuses
Qu’il ramenait dans le pan de sa tunique
Il les fit éduquer et
Rêva
De les voir devenir de grands hommes.
Le rêve se réalisa
Ses enfants eurent des maisons, des palais, de belles demeures
En les contemplant
Il
Se mit à vaciller de joie
Et alla au temple
Commença à baiser les pieds
Des divinités qui s’y tenaient.
Je
Pleurai
Sur cette coutume qu’il avait faite sienne
Quand
Parviendra-t-il à comprendre
La différence entre les divinités du temple
Et
Ses efforts?
(Pûran Singh)
Posted in poésie | Tagué: (Pûran Singh), aller, éduquer, élever, baiser, bâtir, beau, blé, brique, cesser, ciment, commencer, comprendre, contempler, coutume, demeure, devenir, différence, divinité, effort, enfant, fabriquer, gens, homme, jamais, joie, jour, légumineuse, lutter, maison, nuit, palais, pan, parvenir, pied, pierre, pleurer, quand, ramener, rêver, riz, se réaliser, temple, tunique, vaciller | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 avril 2020
Illustration: ArbreaPhotos
Invérifiable
chère enfance,
avec toi je ne gagnerai pas d’argent
je veux juste le bord du trottoir
le ciment esquinté
jointure un peu poudreuse
dessins mal faits à la craie sur le goudron
riens qu’on a laissés
que le ciel use
cires suies le square est doux
ses quelques arbres parlent
(Etienne Paulin)
Recueil: Là
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2019
La neige au-dessus des mimosas, les paquets de
journaux près des flaques, la fontaine dans les bois où le
receveur des contributions nettoie sa voiture.
En bas les bâches bleues et rouges tendues sur les piles
de sacs de ciment et les taches de rouille ou de minium sur
les coques des cargos qui viennent de Limassol ou d’Odessa.
Plus loin quelques fleurs mauves dans les rochers
blancs, les nudistes parcourent le sentier des douaniers,
baisers dans les coins, chiens qui flairent, la mer lape les
galets et les retourne comme des pièces fausses.
Au large les yachts frétillent après une semaine de
somnolence, les mouettes virent à l’assaut, claquent un
peu et plongent vers les épluchures que les cuisiniers
laissent tomber dans leur sillage.
Puis l’heure sonne à travers le frisson des branches
et le tintement des câbles métalliques dans l’accalmie de
la circulation.
Soudain le nid du phénix s’enflamme dans les collines et les mots éperdus, comme lâchés après des mois
de claustration, se cherchent dans ma tête au galop.
Alors je ramasse au bord du chemin les fragments
d’un vieux prospectus vantant les mérites d’une voyante, et
m’appuie sur le dossier d’un banc pour écrire ceci au verso.
(Michel Butor)
Posted in poésie | Tagué: (Michel Butor), accalmie, assaut, au-dessus, écrire, épluchure, baiser, banc, bâche, blanc, bleu, bois, branche, cargo, câble, chemin, chien, ciment, circulation, claquer, coin, contribution, coque, cuisinier, dimanche, dossier, douanier, faux, flairer, flaque, fleur, fontaine, fragment, frétiller, frisson, galet, journal, laper, large, matin, mauve, mérite, mer, mimosa, minium, mouette, neige, nettoyer, nid, nudiste, parcourir, phénix, pièce, pilé, plonger, prospectus, receveur, retourner, rocher, rouge, rouille, sac, sentier, sillage, somnolence, soudain, tache, tendre, tinter, tomber, vanter, venir, verso, virer, voiture, voyant, yacht | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 mars 2019
Illustration: Olivier de Sagazan
L’impossibilité de vivre
se glisse en nous au début
comme un caillou dans la chaussure :
on le retire et on l’oublie.
Ensuite arrive une pierre plus grande
qui n’est plus déjà dans la chaussure :
le premier ou le dernier malentendu
se mêle à l’amour ou au doute.
Viennent après d’autres échecs :
la perte d’un mot,
la sauvage irruption d’une douleur,
une mort sur le chemin,
la chute d’une feuille sur notre solitude,
la vieillesse qui s’annonce
comme un soir écorché par la pluie.
Nous émergeons de tout
avec un tremblement qui dissout la confiance.
La lune pâlit,
nous commençons à nous méfier du soleil.
Et un jour quelconque,
dans la prairie ou le ciment,
dans la dissonance qui brise une chanson
ou une rotation inattendue au lit,
quelque chose nous blesse comme un fouet:
vivre c’est dévivre.
La promesse est rompue.
Qui a fait la promesse ?
Et qui peut la croire ?
Nous ne le saurons plus.
La promesse était autre.
Vivre est impossible.
Mais à l’intérieur du vivre il y a autre chose
que nous ne comprendrons jamais
et qui pourtant saute et joue
comme un dieu étonné
qui ne s’accordera jamais
avec les scandales successifs
de vivre sans vivre
et de mourir sans vivre.
***
La imposibilidad de vivir
se nos infiltra al principio
como una pequeña piedra en el zapato:
uno la quita y se olvida.
Luego llega un piedra mas grande,
y ya no en el zapato:
el primero o el último malentendido
se mezcla con el amor o la duda.
Vienen después otros fracasos:
la pérdida de un palabra,
la salvaje irrupción de un dolor,
una muerte en el camino,
la caída de una boja sobre nuestra soledad,
la vejez que se anuncia
como un tarde desollada por la lluvia.
Emergemos de todo,
con un temblor que disuelve la confianza.
La luna empalidece,
comenzamos a desconfiar del sol.
Y un día cualquiera,
en la pradera o el cemento,
en la disonancia que rompe una canción
o en una vuelta sorpresiva en el lecho,
algo nos hiere como un látigo:
vivir es desvivir.
La promesa está rota.
¿Quién hizo la promesa?
¿ Y quién puede creerla?
Ya nunca lo sabremos.
La promesa era otra.
Vivir es imposible.
Pero adentro del vivir hay otra cosa,
que jamás entenderemos
y sin embargo salta y juega
como un dios asombrado,
que nunca armonizará
con los sucesivos escándalos
de vivir sin vivir
y morir sin vivir.
(Roberto Juarroz)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), amour, échec, écorché, émerger, étonné, blesser, briser, caillou, chanson, chaussure, chemin, chute, ciment, comprendre, confiance, croire, début, dissonance, dissoudre, douleur, doute, feuille, fouet, impossibilité, impossible, irruption, lit, lune, malentendu, mort, mot, mourir, oublier, pâlir, perte, pierre, pluie, prairie, promesse, retirer, rompre, s'accorder, s'annoncer, sauvage, savoir, scandale, se glisser, se méfier, se mêler, soleil, solitude, tremblement, vieillsse, vivre | 7 Comments »
Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018
Illustration: Daniel Siguier
Pourtant chaque jour plus seul
Homme ouvre le seuil de ta demeure
femme ouvre ta chambre ouvre tes jambes
enfant ouvre la salle de tes jeux
parlez-moi embrassez-moi dites un peu
montrez-moi les photos les cicatrices les secrets
la solitude me maçonne
chaque jour elle jette sur moi d’un geste sec
sa truellée de ciment noir
elle me crépit elle vise mes yeux
elle monte son mur autour de moi
elle épaissit ma peau toujours sa trahison
quand l’envie de brûler me parle
quand l’envie de parler me brûle
quand l’océan des autres me lèche
quand cet homme qui passe je voudrais l’arrêter
et cette femme lui sourire poser ma main sur son épaule
pourtant chaque jour plus seul isolé contre moi
moi qui ai le goût des bonjours
des braises du coeur dans les yeux
des mots
des mains
du verre de vin sous les platanes.
(Jean Pérol)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Pérol), arrêter, épaule, bonjour, braise, brûler, chambre, cicatrice, ciment, coeur, demeure, embrasser, enfant, envie, femme, geste, goût, homme, isolé, jambe, jeter, jeu, lécher, maçonner, main, monter, montrer, mot, mur, océan, ouvrir, parler, photo, platane, salle, sec, secret, seuil, seul, solitude, sourire, verre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2018
Illustration: Edvard Munch
SOLEIL DES TRISTESSES
Celui qui chante son chemin
s’en va du même pas que le jour
un sac de ciment sur l’épaule
La chaleur est si forte
et tous nos gestes sans défense
comme un oiseau sorti des laîches
Des portes closes la clé brille
à quel rebord d’une fontaine
perdant toujours son eau rouillée
Enfant qui tousse au ciel de mai
amour trop seul en son langage
un peu de vent sur les fougères
Amour jamais ô neige sale
couleur d’étain qui monte en vrille
et le protège de sa faute
Au thé lampé dans les soucoupes
aux pas qui mâchent le gravier
la vie se froisse dans l’obscur
(Jean-Baptiste Para)
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Para), amour, épaule, étain, briller, chaleur, chanter, chemin, ciel, ciment, clé, défense, eau, enfant, faute, fontaine, fougère, geste, gravier, langage, mâcher, neige, obscur, oiseau, perdre, porte, protéger, rebord, rouille, s'en aller, sac, sale, se froisser, seul, soleil, soucoupe, thé, tousser, tristesse, vent, vie, vrille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 juin 2018
Illustration
Traces
Sur le ciment frais d’une allée
un oiseau jadis laissa
pigeon, colombe ou tourterelle,
l’empreinte de ses pas.
L’oiseau sans doute s’envola
vécut de saison en saison
puis fut mangé par la terre.
Mais la trace à jamais demeure
comme une longue et belle phrase énigmatique.
Il en est ainsi du poète
sur le chemin de l’écriture
dans une secrète espérance.
(Jean Joubert)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean Joubert), écriture, énigmatique, chemin, ciment, colombe, empreinte, espérance, jadis, manger, oiseau, pas, phrase, pigeon, poète, s'envoler, saison, secret, terre, tourterelle, trace | Leave a Comment »