Posts Tagged ‘cinéma’
Posted by arbrealettres sur 18 février 2023

Friandise
Friandise
est un mot
qui ressemble
comme deux gouttes d’eau
à un sandwich
de noix et de figue sèche
ou rubis et diamant
quand j’étais petite
et heureuse
quand je frisais dans les feuillages
quand je grimpais aux arbres
quand je courais dans les buis
quand les vieux
de plus de quarante
me fichaient la paix
quand les grands garçons gentils
m’enlaçaient
quand je cueillais des fraises
avec ma bouche
Friandise, friandise,
burnous de velours brodé
grand garçon qui me suivait dans la rue
et me chantait doucement
des chansons d’amour
qu’on entendait à la radio
quand j’allais au cinéma
voir des chaussons rouges
manger des esquimaux
et mon père
va chercher mon père
mon père
les crêpes de ma grand-mère
Friandise
la petite bague algérienne
de ma grande amie
argent et corail
Friandise
et nos baisers d’amour fougueux
Friandise
syncope exquise
(Brigitte Fontaine)
Recueil: Vers luisants
Traduction:
Editions: Le Tripode
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Posted in poésie | Tagué: (Brigitte Fontaine), algérien, aller, ami, amour, arbre, argent, bague, baiser, bouche, broder, buis, burnous, chanson, chanter, chausson, chercher, cinéma, corail, courir, crêpe, cueillir, diamant, doux, eau, enlacer, entendre, esquimau, exquis, feuillage, ficher, figue, fougueux, fraise, friandise, friser, garçon, gentil, goutte, grand, grand-mère, grimper, heureux, manger, mot, noix, paix, père, petit, radio, ressembler, rouge, rubis, rue, sandwich, sec, suivre, syncope, velours, vieux, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2021
![James Zwadlo Pedestrians 5- [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/10/james-zwadlo-pedestrians-5-1280x768.jpg?w=764&h=768)
Les hommes dans la rue, vue d’en haut par une fenêtre fermée,
tels qu’à l’écran d’un cinéma, marchant, gesticulant, aphones.
non pas silencieux, noirs, clairs ou gris; deux longs courants d’agitation humaine,
flanquant de chaque côté l’asphalte où se poursuit le croisement plus rapide des transports,
se frôlent, s’en roulent et se pénètrent sans se toucher, l’un à l’autre inutile,
comme si, chaque maison étant une planète, un astre obscur, pétrifié,
les habitants débarquaient dans la rue et poursuivaient
sans se connaître des buts distants et singuliers.
(Franz Hellens)
Illustration: James Zwadlo
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Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2021
A FORCE CE N’EST PLUS MAMAN
Maman est actrice de cinéma.
Elle est belle comme les images de chocolat
Et l’on voit souvent
Des hommes qui se tuent pour l’embrasser sur les dents!
Mais à force, ce n’est plus maman.
A force de la voir
Avec un tas de gens qui ont un tas d’histoires
Avec un tas de gens que je ne connais pas
Et qui ont toujours l’air de l’aimer plus que moi
A force, ce n’est plus maman.
Et les soirs qu’elle vient me border
Encore toute peinturlurée
Dans une robe avec des voiles comme un grand navire,
Vite je lui souris et fais semblant de dormir.
Alors elle s’envole sur la pointe des pieds
Et je puis tranquillement pleurer
Sous les draps
Pour que le monde entier ne m’entende pas.
(René de Obaldia)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 15 mars 2021

Des cinémas pleins à craquer
déboulent, abruties, chloroformées,
des foules — ô combien enfiévrées,
ô combien d’oxygène assoiffées !
(Ossip Mandelstam)
Recueil: Nouveaux poèmes 1930-1934
Traduction: Traduction du russe par Christiane Pighetti
Editions: Allia
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Posted by arbrealettres sur 5 juin 2020

J’ai connu un commissaire de police
qui était clown en dehors de ses heures de service
J’ai connu des glycines roses plus que la rose elle-même
c’était dans un jardin
chez les Bénédictins
à Solesmes
J’ai connu des cinémas pour bonbons à la menthe
j’ai connu ce vieux zèbre triste qui se lamente
et lentement se décolore au Jardin des Plantes
J’ai même connu l’homme qui prêtait sa voix pour l’horloge parlante
mais un matin lavé de ma vie de mes livres
neuf comme une larme Adieu tour Eiffel
je reviendrai vers l’arbre aux sources du vivre
apprendre à chanter pour le vent
Et le vent m’apprendra les parfums de la plaine
et le vent m’apprendra les senteurs de l’été
Coquillages d’odeurs dans la brume incrustés
vous ne reviendrez plus aviver quelque peine
Non je n’ai plus soif et je laisse
cette vie d’ardoise et de pierre
couler couler
et déborder les verres
Tendresse
(Francis Blanche)
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Posted in poésie | Tagué: (Francis Blanche), ardoise, aviver, été, bonbon, cinéma, clown, commissaire, connaître, coquillage, déborder, horloge, jardin, larme, menthe, parfum, police, rose, senteur, soif, source, zèbre | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 mai 2020

Illustration: Pascal Renoux
Habillage
Mon amour
Mon Dieu que c’est long
Que c’est long
Ce temps sans toi
J’en suis à ne plus compter les jours
J’en suis à ne plus compter les heures
Je laisse aller le temps entre mes doigts
J’ai le mal de toi comme on a le mal d’un pays
Je ferme les yeux
J’essaie de retrouver
Tout ce que j’aime de toi
Tout ce que je connais de toi
Ce sont tes mains
Tes mains qui disent comme ta bouche les mots
En les dessinant dans l’air et sur ma peau parfois
Tes mains serrées dans le sommeil avec la nuit
Dans le creux de ta paume
Tes mains qui battent les rêves comme des cartes à jouer
Tes mains que je prends dans les miennes
Pendant l’amour
Ce matin tandis que le soleil venait à la fenêtre j’ai fermé les yeux
Et ta bouche s’est posée sur ma bouche
La tienne à peine ouverte
Et tes lèvres doucement se sont écrasées sur les miennes
Et ta langue s’est enroulée à ma langue
J’ai songé à l’Italie alors
Au citronnier de Ravello accroché dans l’à-pic au-dessus de la mer
Très bleue
Au vent dans tes cheveux
Tu portais ta robe rose
Elle devenait une fleur
Elle jouait avec tes cuisses et tes bras nus
Le vent la tordait comme un grand pétale souple
Le vent chaud comme ton ventre après l’amour
Tandis que mon sexe dans ton sexe frémit encore et s’émerveille
Que le plaisir a rendu mauves nos paupières
Que nous sommes couchés non pas l’un contre l’autre
Mais l’un à l’autre
Oui l’un à l’autre mon amour
Mon présent s’orne de mille passés dont il change la matière
Et qui deviennent par ta grâce des présents magnifiques
Ces heures ces instants ces secondes au creux de toi
Je me souviens du vin lourd que nous avions bu
Sur la terrasse tandis que la nuit couvrait tes épaules
D’un châle d’argent
Je me souviens de ton pied gauche jouant avec les tresses de ta sandale
La balançant avec une grâce qui n’appartient qu’à toi
Je me souviens de ce film de Nanni Moretti Caro Diaro
Vu dans un vieux cinéma
Des rues de Rome
De la lumière orangée de la ville
Et de la Vespa que nous avions louée quelques jours plus tard
Et nous avions roulé comme Nanni dans le film
Sans but et sans ennui
Dans l’émerveillement du silence de la ville
Désertée pour la ferragosto
Tu me tenais par la taille et tu murmurais à mon oreille
« Sono uno splendido quarantenne »
Et tu riais
Et je riais avec toi sous le nuage des pins parasols
Dans les parfums de résine
Et le soir devant le grand miroir rouillé de la très petite chambre de l’hôtel
Tu jouais un autre film
« Tu les trouves jolies mes fesses ?
Oui. Très.
Et mes seins tu les aimes.
Oui. Enormément. »
Et je disais oui à tout
Oui à toi
Oui à nous
Je sors une heure chaque jour
Cela est permis
Je marche je tourne je tourne en rond
Et rien ne tourne rond
Pour moi sans toi
Pour moi loin de toi et qui n’ai plus que ma mémoire
Pour te faire naître dans mon cerveau
Et l’apaiser l’embraser t’embrasser te serrer te chérir en lui
Hier le surveillant tandis que je rentrais dans ma cellule après la promenade
M’a dit que le confinement allait prendre fin au-dehors
Dombasle-sur-Meurthe, le 20 mai 2020
(Philippe Claudel)
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Posted in poésie | Tagué: (Philippe Claudel), aimer, air, aller, amour, apaiser, argent, au-dehors, écraser, émerveillement, énormément, balancer, battre, boire, bouche, bras, but, carte, cellule, cerveau, chambre, châle, chérir, cheveux, cinéma, compter, confinement, connaître, coucher, couvrir, creux, cuisse, déserter, dessiner, devenir, Dieu, dire, doigt, embraser, embrasser, ennui, essayer, fermer, fesse, film, fin, fleur, frémir, grâce, habillage, hôtel, heure, Italie, joli, jouer, jour, laisser, langue, lèvres, loin, long, lourd, lumière, magnifique, main, mal, mauve, mémoire, miroir, mot, murmurer, naître, nu, nuage, nuit, orange, oreille, oui, ouvert, parasol, parfum, paume, paupière, pays, peau, permis, pied, pin, plaisir, porter, présent, prendre, promenade, résine, rêve, rendre, rentrer, retrouver, rire, robe, Rome, rose, rouille, rouler, rue, s'émerveiller, s'enrouler, s'orner, sandale, se poser, se souvenir, seconde, sein, serrer, sexe, silence, soir, sommeil, songer, sortir, surveillant, taille, temps, tenir, terrasse, toi, tordre, tresse, trouver, vent, ville, vin, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 avril 2020

C’est notre camaraderie
C’est notre camaraderie
Qui est la plus joyeuse
C’est notre camaraderie
Qui est la plus jolie.
Tous les jeudis nous accourons
La mine radieuse
Pour retrouver nos compagnons
Le coeur plein de chansons.
Nous lançons à tous les échos
Nos voix mélodieuses
Et dans les bois tous les oiseaux
Se disent : que c’est beau !
Les chants, les jeux, le cinéma
Font la journée heureuse
Jeudi prochain nous serons là
Et vivent les Francas !
(Suzanne François)

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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019

L’INTERHUMAIN
Tous les abonnés sont absents. Qu’ils disent.
Par la voix d’une indulgente aux griffes rouges, qui promet,
ça n’engage à rien, de transmettre mon message.
Non, non, pas de message ! Je voulais seulement leur dire… leur dire…
Leur dire que je suis là. Avec le vent. Avec le temps. Avec le sang. Que je suis là, battant.
Avec deux T, comme une porte ouverte ?
Va pour la porte ouverte !
O Dieu femelle en ton standard ! Peut-être ai-je mis la main sur ta cuisse, un jour, au cinéma.
Tu sens la permanente, j’entends grouiller ton ventre.
Et dire qu’il faut en passer par là. Toujours par là !
Raccrochez donc, Essence du Monde !
(Jean Rousselot)
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Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2018

As-tu bien réfléchi ?
Tu quittes ce toit étalé,
La fumée, les fenêtres,
Les rues, les autos,
Les gueules, les faces,
Les garces, les vieilles,
Les hommes, les droits,
Les devoirs, les pensées,
Les chances, l’avenir,
Les livres, le cinéma,
La nourriture, le riz,
La viande, la loi,
Les vaches, les cibles,
Les coups, les lois,
Les pavés, les nez,
Les rats, les trots,
La lumière, la nuit,
La vie, la mort.
(Pierre Morhange)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Pierre Morhange), chance, cinéma, fenêtre, fumée, garce, gueule, Loi, lumière, mort, nez, pavé, quitter, rat, réfléchir, rue, vache, vie, vieille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 avril 2018

Illustration
la pie.
elle est deux,
oiseau-cinéma.
l’hirondelle
vole sur une aile
puis sur l’autre —
allongeant à l’infini ce quai la terre.
le point final sera une étoile.
deux chardonnerets sur la clôture.
soudain
ils sont ma pensée.
le pigeon en vol déborde de son aile.
l’oiseau étendu sur l’air qui est oiseau.
(Pierre Garnier)
Recueil: Ornithopoésie
Traduction:
Editions: Des Vanneaux
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