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UN SOIR DE FÊTE … (Sandrine Faivre)

Posted by arbrealettres sur 16 mai 2023




    
UN SOIR DE FÊTE …

Ce soir , c’est la fête ,
La musique retentit de toute part ,
Orchestres , sonos , chanteurs ,
Les tonalités se confondent ,
Les bruits font le tour du monde ,
Et, par les fenêtres ouvertes ,
Ils viennent égayer ma maison .
C’est un instant magique ,
Ce soir, c’est la fête ,
Même les statuettes y participent ,
Elles se dandinent ,
Dans un sens puis dans l’autre .
J’ai comme l’impression d’être au cirque ;
Chaque personnage est animé
Et joue un rôle ,
Les indiens font la danse du feu ,
Les femmes, la danse du ventre ,
Et moi, je manipule la plume
Au rythme de la musique .
Un spectacle complètement fou ,
Remplit de bonheur ,
D’émotions, de sensations ,
Qui, pour une fois ,
Me fait oublier
La solitude d’une maison inhabitée .
C’est la fête de la musique …

(Sandrine Faivre)

Recueil: Le Damier 6
Editions: France Europe

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LES MARTYRS (Roger Bevand)

Posted by arbrealettres sur 16 mai 2023




    
LES MARTYRS

Un soleil aveuglant martèle l’arène ronde.
L’air vibre, languissant, et la lumière poudroie.
Tassées dans des gradins qui s’énervent et qui grondent,
Vingt mille hyènes assoiffées y attendent leur proie.

C’est jour de grande liesse et c’est jour de carnage :
César Imperator donne à ses gens une fête,
Le rideau peut s’ouvrir sur la moisson sauvage
Où les faux sont des glaives et les épis des têtes.

Tremblant de tous leurs membres au ventre des cachots,
Les chrétiens enchaînés vomissent d’épouvante,
Et respirant leur mort au milieu des sanglots,
Ils reniflent au-dehors la rumeur impatiente.

Soudain les portes craquent sur la lumière violente,
Le cirque halluciné hurle ses pauvres haines,
Et face à l’empereur qu’un vague ennui tourmente,
Tout un peuple délire, ivre de joie païenne.

Les brebis sont groupées au centre de l’arène,
Terrorisées, muettes, elles se touchent et se serrent
Et lancent vers le ciel, dans la chaleur romaine,
Pour la dernière fois, une dernière prière.

Après ne restent plus sur le sable rougi,
Dans le soir qui descend aux marches italiennes,
Que l’ombre de leur peur et l’écho de leurs cris,
Et, fantôme debout, l’arche marmoréenne…

(Roger Bevand)

Recueil: Le Damier 6
Editions: France Europe

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Horreur si longtemps redoutée (Tommaso Landolfi)

Posted by arbrealettres sur 23 mars 2023



Horreur si longtemps
Redoutée, en rêve je tombai
Dans l’eau noire d’un lac
Niché au creux d’un cirque pyrénéen.
Je nageais, mais la rive était loin.
De tous côtés menaçait la montagne ;
Plages enneigées ; inébranlables,
Impraticables rocs…
Je nageais sans pouvoir aborder ;
Je me sentais mourir,
Suffoquer d’épouvante…
Puis, éveillé, je vis que je nageais
Dans une eau noire entre des rocs
Inébranlables, entre d’impraticables
Plages enneigées, et que jamais
Je ne donnerai un chaste baiser
A la jeune fille de mon rêve,
Et ne déposerai mon fardeau à ses pieds.

***

Orrore tanto a lungo
Temuto, caddi in sogno
Nell’acqua nera d’un lago
Annidato in un circo pirenaico.
Nuotavo, ma la sponda era lontana.
D’ogni parte incombeva la montagna ;
Piagge nevose ; ferrigni,
Impraticabili scogli…
Nuotavo, e non giovava ;
Mi sentivo morire,
Soffocare dallo spavento…
Poi, desto, vidi che nuotavo
In un’acqua nera tra scogli
Ferrigni, tra impraticabili
Piagge nevose, e che non mai
Avrei raggiunto la proda,
Avrei recato un casto bacio
Alla fanciulla di sogno,
O desposto ai suoi piedi il mio fardello.

(Tommaso Landolfi)


Illustration

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Cirque (José Saramago)

Posted by arbrealettres sur 16 mai 2022




    
Cirque

Le poète n’est pas quelqu’un, il est bête chose
Qui de la geôle ou la cage a vagabondé
Et il parcourt le monde en cabriolant,
Souvenir du cirque qu’il a inventé.

Il étend sur le sol la cape qui le découvre,
Fait de la poitrine le tambour, et roule, saute,
Il est ours danseur, singe savant,
Oiseau torse du bec et échasse.

Pour finir il joue la fanfare du poème,
Grosse caisse, basson, notes écorchées,
Et parce que bête il est, bête il reste là
A chanter pour les étoiles éteintes.

***

Circo

Poeta não é gente, é bicho coiso
Que da jaula ou gaiola vadiou
E anda pelo mundo às cambalhotas,
Recordadas do circo que inventou.

Estende no chão a capa que o destapa,
Faz do peito tambor, e rufa, salta,
E urso bailarino, mono sábio,
Ave torta de bico e pernalta.

Ao fim toca a charanga do poema,
Caixa, fagote, notas arranhadas,
E porque bicho é, bicho lá fica,
A cantar às estrelas apagadas.

(José Saramago)

 

Recueil: Les poèmes possibles
Traduction: Nicole Siganos
Editions: Jacques Brémond

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LES NYMPHES DES EAUX (Henry Bauchau)

Posted by arbrealettres sur 29 septembre 2020



Illustration
    
LES NYMPHES DES EAUX

Avec leurs ailes
en diamants
d’écuyères de cirque
tous les moulins sont arrêtés
dans le village des sirènes

Et tous les gestes pour mourir

(Henry Bauchau)

 

Recueil: Poésie complète
Traduction:
Editions: Actes Sud

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Mésopotamie (Francis Blanche)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2020




Mésopotamie

Un tigre du cirque échappé
est entré dans le poulailler
une poule fort effrayée
en a pondu un oeuf brouillé…

Moralité

Mésopotamie (?)*

* Entre le tigre… et l’oeuf rate!

(Francis Blanche)

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CIRQUE KLUDSKY, PLACE 461 (Srecko Kosovel)

Posted by arbrealettres sur 28 février 2020



 

Rose Reine, la trapeziste d'Anges

CIRQUE KLUDSKY, PLACE 461

Cirque.
Galerie.
Place n° 461.
La colombine
Se déshabille, se déshabille.
Tous regardent.
Nul ne voit
Qu’elle se tient par les dents.
Elle s’élève. Déjà sous le faîte.
Commentaires égrillards.
Rire obscène.
Maintenant elle jette le dernier voile.
Eux, ils la regardent,
Ils mordent des yeux
Son corps tendre.
Ils battent des mains.
Elle a de belles cuisses.
Des seins onduleux.
Ils battent des mains,
Se gaussent
De son mal
Et l’outragent.
Voyez : l’animal
Applaudit l’homme.
d’homme est animal.
L’animal est homme.
La soupape saute.
Les lions se déchaînent.

(Srecko Kosovel)

Illustration

 

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PARADER (Françoise Coulmin)

Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2020



Illustration: Marilyne Bertoncini

Sculpture: Ioan Bolborea
    
PARADER

Fantaisie devant l’orgueil ostentatoire
d’un grand hôtel

Parader
sous la pluie le soleil et les périls

Figures fantasques
d’un orchestre en partance
vers des folies créatrices

Marionnettes de bronze
figées dans les éternelles pitreries
du grand cirque humain

Résolument tourner le dos
pour narguer l’impossible
et se moquer des vanités
pour conjurer le sort.

(Françoise Coulmin)

 

Recueil: DE QUOI SE SOUVENIR ?
VAGABONDAGES dans BUCAREST À l’occasion du FESTIVAL INTERNATIONAL DE POÉSIE mai 2019
Traduction:
Editions:

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L’ENFANT CONDUIT AU CIRQUE (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2020




L’ENFANT CONDUIT AU CIRQUE

A la voisine venue pour mener son enfant
au cirque dont roulaient les tambours
il ne faut pas disait la mère ardente
qu’il soit mis comme un va-nu-pieds
elle tendait donc les plis
du tablier noir
y grattant d’un ongle brisé
des larmes de boue.
Un soir de beauté descendait
qui s’épanouirait
la fin du cirque
en grande nuit glacée.

(Jean Follain)

Illustration: Jean Follain

 

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QUADRATURE DU CERCLE (Jan Skacel)

Posted by arbrealettres sur 19 mars 2019



Illustration: Adrian Higgins
    
QUADRATURE DU CERCLE

Les diverses distances de l’automne
et l’endroit saupoudré de sciure
qui restera
quand le cirque aura quitté la ville

Et mme longtemps après
en rentrant de l’école
les enfants font un crochet par la place
pour humer le lion

(Jan Skacel)

 

Recueil: Millet Ancien
Traduction: Yves Bergeret & Jiri Pelan
Editions: Atelier la Feugraie

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