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Posts Tagged ‘clamer’

RÉSISTER (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2023




    
RÉSISTER
(pour Gérard Trougnou)

Je résiste
Et me rebelle
Je me révolte
Contre moi-même
En fronde
En jacquerie
Je m’insurge
Contre la vie
Je rejette
Ce monde
Voué à mort
Et vieillesse
Que sont devenus
Ces temps étoilés
Ces temps lumineux
Où les regards étincelaient
Ces temps offerts
Entre un miracle
Et l’autre
Ces temps d’amour
Et de partage
Où l’on bondit
D’île en île
Bravant la nuit ?

Résister aux temps
Qui nous courbent
Et nous voûtent
Résister aux vents
Qui fracassent
Notre chant
Résister
A tous ceux
Qu’on redoute

Résister
Et debout
Clamer
Notre liberté.

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

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Tout n’est pas dit (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2022


Dans ce lieu pur
du soir au matin vont
des bêtes sans pensée
les arbres tremblent
stagne un étang à reflets
les déserts poursuivent leurs mirages
Passent ceux de la race humaine.
Tout n’est pas dit clame
la plus belle.

(Jean Follain)

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La même voix (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 28 octobre 2022




…la même voix
clamant alors plus fort son nom
à l’unique syllabe brève
trouble à peine le calme des îles.

(Jean Follain)

Illustration: Paul Gauguin

 

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Derrière les yeux, le mystère (François Cheng)

Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2022




    
Derrière les yeux, le mystère

Derrière les yeux, le mystère
D’où infiniment advient la beauté
D’où coule la source du songe
Bruissant entre rochers et feuillages
Chantant en cascade
les saisons renouvelées
Chantant les instants
de la vraie vie offerte
Matin du martinet disparu
Midi de la mésange retrouvée
Longues heures à traverser le jour
Un seul battement de cils et mille papillons
prêts à s’enfouir parmi les pétales
prêts à durer tant que dure la brise
Jusqu’à la passion du couchant
où les âmes clameront alliance
Jusqu’à l’immémorial étang
où rayon de lune et onde d’automne
Referont un

(François Cheng)

Le long d’un amour, 2003.

Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Le Fuji dans l’air (Kaliou)

Posted by arbrealettres sur 26 mars 2022




    
Le Fuji dans l’air
Monte haut; pourtant la flamme
Du volcan qui clame
Plus haut lance un rouge éclair …
Mais jusqu’où s’élève l’âme ?

(Kaliou)

Recueil: Poëmes de la libellule
Traduction: Judith Gautier
Editions: Beaux-Arts de Paris

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S’asseoir sous la cascade de branches bruissantes (Brigitte Garel)

Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2021



    

S’asseoir sous la cascade de branches bruissantes
Contempler la tendre esquisse de feuilles transparentes et moussues
Savourer l’averse de couleur de ces pompons fragiles
Caresser les mamelons baignés de lumière rasante
Plonger dans l’eau azur de la rivière nuage

Renouer, relier, fusionner
S’apaiser
Saisir avec urgence
Cet éphémère tableau
D’un avril enchanté

Murmurer avec la fontaine feuille
L’intensité de la sève toujours renaissante
Clamer avec l’azalée de papier
Le puissant vertige des saisons
Je suis un maillon du grand monde
Ne suis que cela

(Brigitte Garel)

 

Recueil: Bruissement d’elles
Traduction:
Editions: L’Harmattan

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Griot de ma race (Ndèye Coumba Diakhaté)

Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020



Ndèye Coumba Diakhaté
    
Griot de ma race

Je suis griot de ma race :
Poète, troubadour;
Je chante très haut ma race, mon sang,
Qui clame qui je suis.

Je suis… bois d’ébène,
Que ne consume le feu lent du mensonge.
Je suis… la latérite rouge du sang farouche de mes ancêtres.

Je suis… la brousse inviolée,
Royaume des singes hurleurs.

Pas le Nègre des bas quartiers,
Relégué dans la fange fétide, la suie qui colle;
Là-bas, dans la ville grise, qui accable, qui tue.

Je suis… qui tu ignores :
Soleil sans leurre; pas de néon hypocrite.
Je suis… le clair de lune serein, complice des ébats nocturnes,

Je suis le sang qui galope, se cabre d’impatience
Dans le dédale de mes artères. Je suis qui tu ignores.
Je crache sur l’esprit immonde.

Et voici que je romps les chaînes,
Et le silence menteur
Que tu jetas sur moi.

(Ndèye Coumba Diakhaté)

 

Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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MARINE (Paul Verlaine)

Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2020



MARINE

L’océan sonore
Palpite sous l’oeil
De la lune en deuil
Et palpite encore,

Tandis qu’un éclair
Brutal et sinistre
Fend le ciel de bistre
D’un long zigzag clair,

Et que chaque lame,
En bonds convulsifs
Parmi les récifs,
Va, vient, luit et clame,

Et qu’au firmament,
Où l’ouragan erre
Rugit le tonnerre
Formidablement.

(Paul Verlaine)

Illustration

 

 

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L’innocence nue (François Cheng)

Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2020


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Bloc intransigeant
Même réduit en miettes
Nous sommes la vie entière

Sous l’ignoble marteau
Chaque bris rejoint tous les cris
Chaque éclat

Clame l’innocence nue

(François Cheng)

 

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A l’enfant qui danse dans le vent (William Butler Yeats)

Posted by arbrealettres sur 29 juillet 2019



A l’enfant qui danse dans le vent

Danse là sur le rivage
Car pourquoi te soucierais-tu
Du vent ou de l’eau qui gronde?
Et après secoue tes cheveux
Qu’ont trempés les gouttes amères.
Tu es jeune, tu ne sais pas
Que l’imbécile triomphe,
Ni qu’on perd l’amour aussitôt
Qu’on l’a gagné, ni qu’est mort
Celui qui œuvrait le mieux, mais laissa
Défaite toute la gerbe.
Ah, pourquoi aurais-tu la crainte
De l’horreur que clame le vent ?

***

To a child dancing in the wind

DANCE there upon the shore;
What need have you to care
For wind or water’s roar?
And tumble out your hair
That the salt drops have wet;
Being young you have not known
The fool’s triumph, nor yet
Love lost as soon as won,
Nor the best labourer dead
And all the sheaves to bind.
What need have you to dread
The monstrous crying of wind?

(William Butler Yeats)

Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha

Illustration: Thomas-Alexander Harrison

 

 

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