Posts Tagged ‘clapotis’
Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2023
BRUITS
La nuit
Parfois
S’anime
Du clapotis de l’eau
Et des sanglots du vent
Vibrante, comblée
Par cet étrange bruit
Je brûle soudain
Pour un feu qui
S’embrase
Puis pour me recueillir
Je brûle
Pour le silence glacé
D’un feu éteint.
(Andrée Chedid)
Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), éteint, étrange, brûler, bruit, clapotis, combler, eau, feu, glacer, nuit, parfois, s'animer, s'embraser, sanglot, se recueillir, silence, soudain, vent, vibrer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2022

LA CINQUIÈME SAISON
S’il faut nommer le ciel je commence par toi
Je reconnais tes mains à la forme du toit
L’été je dors dans la grange de tes épaules
Les hirondelles de ta poitrine me frôlent
Dressées contre ma joue les tiges de ton sang
Le rideau de ta chevelure qui descend
Je te cache pour moi dans la ruche des flammes
Reine du feu parmi les frelons noirs des âmes
Par l’automne épargnés tes yeux sont toujours verts
Les fleuves continuent de passer au travers
Ton souffle achève au loin le clapotis des plaines
On ne sait plus si c’est le soir ou ton haleine
En hiver tu secoues la neige de ton front
Tu es la tache lumineuse du plafond
Et je ferme au-delà des mers le paysage
Avec les hautes falaises de ton visage
L’étrave du printemps glisse entre tes genoux
Lentement le soleil s’est approché de nous
Tu traverses la nuit plus douce que la lampe
Tes doigts frêles battant les vitres de ma tempe
Je partage avec toi la cinquième saison
La fleur la branche et l’aile au bord de la maison
Les grands espaces bleus qui cernent ma jeunesse
Sur le mur le dernier reflet d’une caresse.
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), achever, aile, au travers, au-delà, automne, âme, épargner, épaule, été, étrave, battre, bleu, bord, branche, caresse, cerner, chevelure, ciel, clapotis, commencer, continuer, der, descendre, doigt, dormir, doux, dresser, espace, falaise, fermer, feu, flamme, fleur, fleuve, forme, frêle, frôler, frelon, front, genoux, glisser, grange, haleine, haut, hirondelle, hiver, ier, jeunesse, joue, lampe, lent, loin, lumineux, main, maison, mer, mur, neige, noir, nommer, nuit, passer, paysage, plafond, plaine, poitrine, printemps, reconnaître, reflet, reine, rideau, ruche, s'approcher, saison, sang, savoir, se cacher, secouer, soir, soleil, souffle, tache, tempe, tige, toit, toujours, traverser, vert, visage, vitre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2022

Illustration: ArbreaPhotos
Le Petit Chat
C’est un petit chat noir effronté comme un page,
Je le laisse jouer sur ma table souvent.
Quelquefois il s’assied sans faire de tapage,
On dirait un joli presse-papier vivant.
Rien en lui, pas un poil de son velours ne bouge ;
Longtemps, il reste là, noir sur un feuillet blanc,
A ces minets tirant leur langue de drap rouge,
Qu’on fait pour essuyer les plumes, ressemblant.
Quand il s’amuse, il est extrêmement comique,
Pataud et gracieux, tel un ourson drôlet.
Souvent je m’accroupis pour suivre sa mimique
Quand on met devant lui la soucoupe de lait.
Tout d’abord de son nez délicat il le flaire,
La frôle, puis, à coups de langue très petits,
Il le happe ; et dès lors il est à son affaire
Et l’on entend, pendant qu’il boit, un clapotis.
Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause,
Et ne relève enfin son joli museau plat
Que lorsqu’il a passé sa langue rêche et rose
Partout, bien proprement débarbouillé le plat.
Alors il se pourlèche un moment les moustaches,
Avec l’air étonné d’avoir déjà fini.
Et comme il s’aperçoit qu’il s’est fait quelques taches,
Il se lisse à nouveau, lustre son poil terni.
Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates ;
Il les ferme à demi, parfois, en reniflant,
Se renverse, ayant pris son museau dans ses pattes,
Avec des airs de tigre étendu sur le flanc.
Mais le voilà qui sort de cette nonchalance,
Et, faisant le gros dos, il a l’air d’un manchon ;
Alors, pour l’intriguer un peu, je lui balance,
Au bout d’une ficelle invisible, un bouchon.
Il fuit en galopant et la mine effrayée,
Puis revient au bouchon, le regarde, et d’abord
Tient suspendue en l’air sa patte repliée,
Puis l’abat, et saisit le bouchon, et le mord.
Je tire la ficelle, alors, sans qu’il le voie,
Et le bouchon s’éloigne, et le chat noir le suit,
Faisant des ronds avec sa patte qu’il envoie,
Puis saute de côté, puis revient, puis refuit.
Mais dès que je lui dis : « Il faut que je travaille,
Venez vous asseoir là, sans faire le méchant ! »
Il s’assied… Et j’entends, pendant que j’écrivaille,
Le petit bruit mouillé qu’il fait en se léchant.
(Edmond Rostand)
Recueil: Les Musardises
Traduction:
Editions:
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Edmond Rostand), abattre, agate, écrivailler, étendu, étonné, balancer, bleu, boire, bouchon, bouger, bruit, chat, clapotis, comique, débarbouiller, délicat, drap, drôlet, effrayer, effronté, entendre, envoyer, essuyer, extrême, fermer, feuillet, ficelle, flairer, flanc, frôler, fuir, galoper, gracieux, gros dos, happer, intriguer, invisible, jaune, joli, jouer, laisser, lait, langue, longtemps, lustrer, manchon, méchant, mimique, mine, minet, mordre, mouillé, moustache, museau, nez, noir, nonchalance, ourson, page, pataud, patte, pause, petit, plume, poil, propre, queue, rêche, regarder, relever, renifler, replier, ressembler, rester, revenir, rond, rose, rouge, s'accroupir, s'amuser, s'apercevoir, s'asseoir, saisir, sauter, se lécher, se lisser, se pourlécher, se renverser, soucoupe, suivre, suspendu, table, tache, tapage, ternir, tigre, tirer, travailler, velours, vivant, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2021

LE TEMPS QUI PASSE
Comme des feuilles mortes
Emportées par le vent
De nos printemps fanés
S’en vont les ans qui passent
Et dans le temps qui file
Quand n’est plus de l’amour
Le chant des soupirs
S’écoutent, paisibles
Au clapotis des jours
Les heures parfumées
De l’infinie tendresse.
(Jean-Pierre Michel)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Pierre Michel), amour, chant, clapotis, emporté, fanés, feuille, filer, infini, paisible, parfumé, printemps, soupir, temps, tendresse, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mars 2021

Les feuilles sont l’espoir des racines
Les fleurs, celui des branches
Et le bourgeon, celui de la ramure
Pour nous, quelle sève à notre espoir ?
Le ramage est l’espoir de l’oiseau
Le clapotis, celui des eaux
Le chuchotement, celui des vents
Pour nous, quel chant à notre espoir ?
La rose est l’espoir de la tige
Le bleu, celui de l’océan
Et le vert, celui du printemps
Pour nous quelle couleur à notre espoir ?
Le miel est l’espoir de la ruche
Le vin est celui de la vigne
Et la miche est celui du blé
Pour nous, quelle saveur à notre espoir ?
La proie est l’espoir du rapace
Le venin, celui du serpent
Le butin, celui du pirate
Pour nous, quel destin à notre espoir ?
(Jacques Lacarrière)
Recueil: A l’orée du pays fertile
Traduction:
Editions: Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Lacarrière), blé, bleu, bourgeon, branche, butin, chant, chuchoter, clapotis, couleur, destin, eau, espoir, feuille, fleur, miche, mier, océan, oiseau, pirate, printemps, proie, racine, ramage, ramure, rapace, rose, ruche, saveur, sève, serpent, tige, venir, vent, vert, vigne, vin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2020

Illustration (cette photo a une histoire)
Entre inattendu et inespéré, affleure
Une vie cachée que le temps a mise en miettes.
Clapotis et chuchotis nous restituent
Les jades de jadis, parmi maintes lunes, égarés.
(François Cheng)
Recueil: Enfin le royaume
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (François Cheng), affleurer, égaré, cacher, chuchotis, clapotis, inattendu, inespéré, jade, jadis, lune, maint, miette, parmi, restituer, temps, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020

CHOSES ILLICITES
L’EAU continue de couler—
La grive de chanter
pourtant
au bord du ciel
au fin fond
du lointain
se mêlent…
… les échos du canon !
Dont le silence rappelle
de vallée
en vallée à la paix
de même que les poèmes conservent
le langage
d’anciennes extases.
les éclairs et les bruits de la guerre ;
demeures dont les chambres
sont les plus froides que l’on puisse imaginer,
ils sont partis tous ceux que nous aimions,
les lits restent vides, les divans
moites, les chaises inutiles —
Allez cacher tout cela quelque part
hors de l’esprit, que cela s’enracine
et pousse, à l’écart
des oreilles et des yeux jaloux — pour soi-même.
Dans cette mine, ils viennent tous creuser.
Est-ce la souche de la plus douce
musique ? La source de la poésie qui
voyant la pendule arrêtée, dit
La pendule s’est arrêtée
qui hier encore marchait si bien ?
et elle entend le clapotis de l’eau du lac
— qui maintenant est devenue de pierre.
***
ILLEGITIMATE THINGS
WATER still flows —
The thrush still stings
though in
the skirts of the sky
at the bottom of
the distance
huddle…
…echoing cannon !
Whose silence revives
valley after
valley to peace
as poems still conserve
the language
of old ecstasies.
the flashes and booms of war ;
houses of whose rooms
the cold is greater than can be thought,
the people gone that we loved,
the beds lying empty, the couches
damp, the chairs unused —
Hide it away somewhere
out of the mind, let it get roots
and grow, unrelated to jealous
ears and eyes — for itself.
In this mine they come to dig — all.
Is this the counterfoil to sweetest
music ? The source of poetry that
seeing the clock stopped, says,
The clock has stopped
that ticked yersterday so well ?
and hears the sound of lakewater
splashing — that is now stone.
(William Carlos Williams)
Illustration: ArbreaPhotos
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (William carlos Williams), aimer, arrêté, écart, écho, cacher, canon, chanter, ciel, clapotis, couler, creuser, eau, entendre, esprit, extase, grive, illicite, inutile, jaloux, lac, langage, lit, mine, moite, musique, oreille, parti, pendule, pierre, poésie, pousser, s'enraciner, silence, source, vallée, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 août 2020
Ma Seine
Le matin le brouillard cache
La vague endormie
Qui se réveille avec
Un bâillement de bateau
Un courant furtif
Entoure d’un clapotis
La barque attachée à la berge
Et ma Seine m’entraîne
En rêve jusqu’à la mer
Elle ceinture une robe
Bariolée de champs vastes
Et de jardins petits
De villes et de villages
Elle étrangle
Des îlots de verdure
Glisse sous les ponts
Ses anneaux
Secoués de convulsions
Et avale la lente navigation
De lourdes péniches
Qu’elle digère mal.
(Jean-Baptiste Besnard)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), étrangler, îlot, baîllement, bariolée, barque, bateau, berge, brouillard, ceinture, clapotis, convulsion, courant, digérer, glisser, lourde, matin, péniche, pont, robe, se réveiller, Seine, verdure | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019

Tout est en ordre : le poème
Se tait comme il convient à sa nature.
Mais quand le motif se détache,
Il frappe du poing à la vitre, —
Et l’on entend l’écho lointain
De cet appel, un bruit atroce, —
Un clapotis, un cri de rapace, une plainte,
Et l’on a la vision de mains en croix.
(Anna Akhmatova)
Illustration: Danielle Decollonge
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Anna Akhmatova), appel, atroce, écho, clapotis, cri, croix, motif, nature, ordre, plainte, poème, poing, rapace, se taire, vision, vitre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2018

De mon nom, que te restera-t-il ?
Comme le triste clapotis d’une vague
mourant au loin sur la grève ? Une note
dans la nuit, au fond des forêts ?
Ou rien qu’un paraphe de mort
sur la page d’un livre d’or,
ou quelque épitaphe tombale
dans une langue incompréhensible,
ou quoi ? Oublié depuis belle lurette…
Et tout au feu d’émotions nouvelles
ton coeur n’ira guère y puiser
de tendres et chastes souvenirs.
Mais que viennent les jours de peine
il te reviendra dans le silence,
tu diras : quelqu’un se souvient de moi,
il est au monde un coeur où je vis.
***

(Alexandre Pouchkine)
Recueil: L’heure de la nuit Poèmes
Traduction: Christiane Pighetti
Editions: De la Différence
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Pouchkine), émotion, épitaphe, chaste, clapotis, coeur, feu, fond, forêt, grève, incompréhensible, langue, livre, loin, monde, mort, mourir, nom, note, nuit, or, oublier, page, paraphe, peine, puiser, rester, revenir, se souvenir, silence, souvenir, tendre, tombal, triste, vague, venir, vivre | Leave a Comment »