Cet enfant, toujours dans la lune,
s’y trouve bien, s’y trouve heureux.
Pourquoi le déranger ? La lune
est un endroit d’où l’on voit mieux.
(Claude Roy)
Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2019
Cet enfant, toujours dans la lune,
s’y trouve bien, s’y trouve heureux.
Pourquoi le déranger ? La lune
est un endroit d’où l’on voit mieux.
(Claude Roy)
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019
Illustration: Pierre Brault
A PEINE
A peine si le vent retrousse un peu la mer
fait mousser sur son bleu un coin de jupon blanc
à peine si le sang à ton front quand tu dors
compte tout doucement l’aller retour du temps
A peine si les cris des enfants sur la plage
se mélangent au flot qui chuchote ses plis
à peine si le blanc d’un tout petit nuage
éclabousse le bleu du ciel ourlé de gris
A peine si j’écris à peine si tu dors
à peine s’il fait chaud à peine si je vis
et je ferme les yeux croyant laisser dehors
tout ce qui n’est pas toi mon amour endormi.
(Claude Roy)
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Posted by arbrealettres sur 30 mars 2019
Tant je l’ai regardée caressée merveillée
et tant j’ai dit son nom à voix haute et silence
le chuchotant au vent le confiant au sommeil
tant ma pensée sur elle s’est posée reposée
mouette sur la voile au grand large de mer
que même si la route où nous marchons l’amble
ne fut et ne sera qu’un battement de cil du temps
qui oubliera bientôt qu’il nous a vus ensemble
je lui dis chaque jour merci d’être là
et même séparés son ombre sur un mur
s’étonne de sentir mon ombre qui l’effleure
(Claude Roy)
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Posted by arbrealettres sur 28 février 2019
Illustration: Gustav Klimt
Banalités
Il y a toujours quelque part une étendue de jour
le travail du soleil ne s’arrête jamais
Il y a toujours quelque part un oiseau qui chante
et son chant fait chanter un autre oiseau plus loin
Il y a toujours quelque part un enfant qui naît
La vie invente la vie sans se laisser décourager
Il y a toujours quelque part un vivant qui meurt
Etcetera etcetera Ainsi de suite Etcetera
C’est comme ça depuis l’origine Et ce sera pareil
jusqu’à la fin La plus grande banalité
Si pourtant je n’arrive pas tout à fait à m’y faire
si je m’étonne encore eh bien c’est que c’est mon affaire
ce manège incessant qui me verra cesser
(Claude Roy)
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Posted by arbrealettres sur 28 février 2019
Dans la forêt après la pluie
les arbres brusquement
secouent leurs idées noires
en flaques flasques
sur nos épaules
Parvenus à la lisière
les premières semailles d’automne
brillent vert vif
et le ciel essaie
un arc-en-ciel tout neuf
qui va à merveille
à son gris clair
(Claude Roy)
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Posted by arbrealettres sur 28 février 2019
Un saule pleureur sur le bord
du Lac de la brise de Mai
dans le parc du Midi à Pékin
et l’oiseau blanc dont je ne sais pas le nom
qui se penche dans les rizières du Kuantung
sur le dos d’un buffle d’eau
au frais dans la boue
Ils ont fait le voyage pour venir me dire
ce matin dans l’entre-sommeil
et journée
« Le but secret du voyageur
est d’ignorer où il va»
(Claude Roy)
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Posted by arbrealettres sur 28 février 2019
Le balancier de l’horloge en hiver
compte les pas de mon sommeil
Il fait nuit dans la maison
Il est midi juin dans mon rêve
L’enfant qui grimpe au cerisier
entend à travers le feuillage
le souffle du vieil homme qu’il sera
et le tricot du balancier
Dans le noir de l’oreiller
le dormeur soixante ans plus tard
entend l’enfant qui froisse les branches
et les cerises tomber sur l’herbe
(Claude Roy)
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Posted by arbrealettres sur 28 février 2019
Le jardin perdu
Il est venu un jardin cette nuit
qui n’avait plus d’adresse
Un peu triste il tenait poliment
ses racines à la main
Pourriez-vous me donner
un jardin où j’aurais
le droit d’être jardin?
Il faudrait arroser mes laitues
et un mur ayant bu beaucoup de soleil
pour mûrir mes poires en espalier
Deux carrés pour mes asperges
et les plates-bandes de fraisiers
Si vous aviez la bonté
de mettre aussi un vieux figuier
pour donner de l’ombre
et beaucoup d’arbres fruitiers
pour les saisons de confitures
N’oubliez pas un puits profond
et un jet d’eau à volonté
C’est une vie qui n’est pas une vie
que d’être un jardin égaré
qui n’existe qu’en souvenir
et ne sait plus où fleurir
(Claude Roy)
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Posted by arbrealettres sur 28 février 2019
Je doute beaucoup de la divinité des dieux
(nous nous parlons à nous-mêmes par leurs bouches)
et je doute que piège trop évasif
le mot Dieu puisse avoir un sens
Mais sur la cheminée de mon bureau
je prie volontiers la statue de bois chinoise
Kuan Yin déesse de la Pitié
(Claude Roy)
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