Posts Tagged ‘clef’
Posted by arbrealettres sur 8 mars 2023

Illustration: Vera LP Cauwenberghs
LIEDER OU L’ON SOURIT POUR NE PAS PLEURER
Pour André Lebey.
MATIN
Loin de la ville
Sitôt crépite
La libellule
De linon bleu.
C’est le matin
Pauvre malade.
Il fait si doux
Qu’on est heureux.
La lampe soeur
Au col marin
Couve sa peur
Sous le clin bleu.
Elle contrôle
Qui dort encore
Et arque drôle
Sa clef d’or.
Au bleu baiser
Sur la croisée
L’oiseau commence
A chanter.
Sur la croisée
Triste ai-je dit
L’oiseau timide
Interdit.
Les hauts nuages
Qui frôlent vieux
Ont passé l’âge
D’être heureux.
Qu’est-ce qui trinque
Dans la rue bleue?
C’est un forçat
Délivré d’eux.
Un chant pas loin
Part de l’église.
Il fait si doux
Qu’on est sauvé.
(Léon-Paul Fargue)
Recueil: Poésies Tancrède. Ludions. Poëmes. Pour la musique.
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Léon-Paul Fargue), arquer, âge, église, baiser, bleu, chant, chanter, clef, clin, col, commencer, contrôler, couver, crépiter, croisée, délivrer, dormir, doux, drôle, encore, forçat, frôler, haut, heureux, interdit, lampe, libellule, lieder, linon, loin, malade, marin, matin, nuage, oiseau, or, partir, passer, pauvre, peur, plaurer, rue, sauver, sitôt, soeur, sourire, timide, trinquer, triste, vieux, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 novembre 2022

Illustration: Vincent Van Gogh
A la Santé
I
Avant d’entrer dans ma cellule
Il a fallu me mettre nu
Et quelle voix sinistre ulule
Guillaume qu’es-tu devenu
Le Lazare entrant dans la tombe
Au lieu d’en sortir comme il fit
Adieu Adieu chantante ronde
Ô mes années ô jeunes filles
II
Non je ne me sens plus là
Moi-même
Je suis le quinze de la
Onzième
Le soleil filtre à travers
Les vitres
Ses rayons font sur mes vers
Les pitres
Et dansent sur le papier
J’écoute
Quelqu’un qui frappe du pied
La voûte
III
Dans une fosse comme un ours
Chaque matin je me promène
Tournons tournons tournons toujours
Le ciel est bleu comme une chaîne
Dans une fosse comme un ours
Chaque matin je me promène
Dans la cellule d’à côté
On y fait couler la fontaine
Avec le clefs qu’il fait tinter
Que le geôlier aille et revienne
Dans la cellule d’à coté
On y fait couler la fontaine
IV
Que je m’ennuie entre ces murs tout nus
Et peint de couleurs pâles
Une mouche sur le papier à pas menus
Parcourt mes lignes inégales
Que deviendrai-je ô Dieu qui connais ma douleur
Toi qui me l’as donnée
Prends en pitié mes yeux sans larmes ma pâleur
Le bruit de ma chaise enchainée
Et tour ces pauvres coeurs battant dans la prison
L’Amour qui m’accompagne
Prends en pitié surtout ma débile raison
Et ce désespoir qui la gagne
V
Que lentement passent les heures
Comme passe un enterrement
Tu pleureras l’heure ou tu pleures
Qui passera trop vitement
Comme passent toutes les heures
VI
J’écoute les bruits de la ville
Et prisonnier sans horizon
Je ne vois rien qu’un ciel hostile
Et les murs nus de ma prison
Le jour s’en va voici que brûle
Une lampe dans la prison
Nous sommes seuls dans ma cellule
Belle clarté Chère raison
(Guillaume Apollinaire)
Recueil: La Liberté en poésie
Traduction:
Editions: Folio junior
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Posted in poésie | Tagué: (Guillaume Apollinaire), accompagner, adieu, aller, amour, année, écouter, battre, beau, brûler, bruit, cellule, chaise, chanter, cher, ciel, clarté, clef, coeur, connaître, couler, couleur, danser, débile, désespoir, devenir, Dieu, donner, douleur, enchaîner, enterrement, entrer, filtrer, fontaine, fossé, frapper, gagner, geôlier, heure, horizon, hostile, inégale, jeune fille, lampe, larme, Lazare, lent, ligne, matin, menu, mouche, mur, nu, ours, papier, parcourir, passer, pauvre, pâle, pâleur, peindre, pied, pitié, pitre, pleurer, prisonnier, raison, rayon, revenir, ronde, s'ennuyer, se promener, se sentir, seul, sinistre, soleil, sortir, tinter, tombe, toujours, tourner, ululer, vers, ville, vitement, vitre, voûte, voir, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

PAMPOÉSIE
Poésie, patrimoine étoilé :
il fallut découvrir peu à peu ventre vide et sans guide
ton terrestre héritage,
la clarté lunaire et l’épi secret.
La clef, de la solitude à la foule,
se perdait dans les rues et dans les bois
et sous les pierres et dans les trains.
La condition obscure en est le premier sceau,
l’ivresse grave avec un simple verre d’eau,
le corps rassasié sans avoir mangé,
le coeur qui mendie avec son orgueil.
Et bien d’autres choses que taisent les livres
remplis d’une splendeur sans joie : il faut
entamer peu à peu la pierre qui écrase,
dissoudre peu à peu le minerai de l’âme
jusqu’à ce que tu sois celui qui lit,
jusqu’à ce que l’eau chante par ta bouche.
Ce qui est plus facile que la mer à boire
et plus difficile aussi que naître sans fin.
C’est un étrange office qui te cherche
et qui se cache quand on l’a cherché,
c’est une ombre au toit crevassé
mais où dans chaque trou il y a une étoile.
(Pablo Neruda)
Recueil: Mémorial de l’Île Noire
Traduction: Claude Gouffon
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), âme, écraser, épi, étoile, étrange, boire, bois, bouche, chanter, chercher, clarté, clef, coeur, condition, corps, crevasse, découvrir, difficile, dissoudre, eau, entamer, facile, fin, foule, grave, guide, héritage, ivresse, joie, lire, livre, lunaire, manger, mendier, mer, minerai, naître, obscur, office, ombre, orgueil, pampoésie, patrimoine, pierre, poésie, premier, rassasier, remplir, rue, sceau, se cacher, se perdre, secret, simple, solitude, splendeur, taire, terrestre, toit, train, trou, ventre, verre, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2022

ET MALGRÉ TOUT UN POÈME…
Et malgré tout un poème
Que l’encre ou non soit visible
Dans les cassures rougies !
Ce qu’on appelle son âme,
C’est cela : ce vieux mouchoir
Dans lequel on a saigné,
Dont les doigts distraits se jouent
Le long des haies de banlieue
Piquées de papiers d’école,
Les clefs froides sur la cuisse,
Le dernier rameau de souffle
Pris dans le gel des cohues,
A votre image, à la mienne
Petits hommes des métros
Qui hantons des coffres vides,
Comme un testament perdu,
Et qui parlons de la mort
Au silence, à la poussière,
En craquements superflus…
Mais tout de même un regard
Vers les lointaines demeures !
Mais tout de même un poème
Pour ensemencer l’amour.
(Jean Rousselot)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2022

J’ai perdu la clef de mes yeux
et la forme de mes paroles
j’ai perdu ma tête transparente
et mes mains d’algues rouges
(Paul Nougé)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2022

J’ai ouvert la porte
J’ai vu cent mondes
Par une lucarne
J’ai fermé la porte à clef
Et me suis couché
(Pierre Albert-Birot)
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Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2022

Office
Un mot — entrave ou désentrave,
ce couteau — ce médicament,
cette mort — cette naissance.
Un mot — celui qui blesse,
celui qui guérit
celui qui parle,
celui qui ne dit rien.
Un mot : clef,
fermeture, cadenas,
liberté, censure
prison.
Un mot — entrave ou désentrave.
***
Officio
A palavra — essa trave e desentrave,
essa faca — esse remédio, essa
morte — esse nascer,
A palavra — aquela que fere,
aquela que cura
aquela que fala,
aquela que cala.
A palavra: chave,
fechadura, cadeado,
liberdade, censura
prisão.
A palavra — trave e desentrave.
(Régine Limaverde)
Recueil: Poésie et chanson brésiliennes
Traduction: Claire Chevalier-Leibovitz
Editions: Mango
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Posted by arbrealettres sur 13 mars 2022

Illustration : Pierre Faure
« Il doit y avoir… »
Il doit y avoir une couleur à découvrir,
Un assemblage de mots caché,
Il doit y avoir une clef pour ouvrir
La porte de ce mur démesuré.
Il doit y avoir une île au Sud,
Une corde plus tendue et résonnante,
Une autre mer qui nage dans un autre bleu,
Une autre hauteur de voix qui chante mieux.
Poésie tardive toi qui n’arrives
A dire pas même la moitié de ce que tu sais :
Ne te tais pas, si possible, ne renie pas
Ce corps de hasard où tu ne tiens pas.
***
«Há-de haver…»
Há-de haver urna cor por descobrir,
Um juntar de palavras escondido,
Há-de haver urna chave para abrir
A porta deste muro desmedido.
Há-de haver uma ilha mais ao sul,
Urna corda mais tensa e ressoante,
Outro mar que nade noutro azul,
Outra altura de voz que melhor cante.
Poesia tardía que não chegas
A dizer nem metade do que sabes:
Não calas, quanto podes, nem renegas
Este corpo de acaso em que não cabes.
(José Saramago)
Recueil: Les poèmes possibles
Traduction: Nicole Siganos
Editions: Jacques Brémond
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Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2022

D’une syllabe inattendue, le poème reçoit
sa clef de voûte, la résonnance?
(Pierre Dhainaut)
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Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2021

Un soleil casqué
marche sur la Terre
une marguerite à la boutonnière
Les oiseaux font leur nid
dans mes oreilles
et le jour me tend une tartine de miel.
Coq à la crête de feu
c’est l’heure d’en découdre
Têtes d’oeuf à la coque
voici le grain à moudre!
Château bas
la clique des chapeaux clac!
Un soleil captif
comme un citron pourri
tourne en rond
sous la verrière
de notre ciel
Soleil vert
inemployé
Feu de Bengale
aveuglant blanc
fait la roue
par-dessus nos têtes
séisme à retardement
solution finale à désamorcer
Prenez vos clic
prenez vos clac
la bande des têtes à claques
« La clef du monde est dans l’entrée à gauche »
(Francis Combes)
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