Posts Tagged ‘cligner’
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
Assis un soir à la terrasse de la lune
La chaleur ne quitte pas les jours déclinants
Mais les nuits sont désormais plus promptes à tomber
Aussi le vieil homme, depuis déjà quelques soirs,
S’est assis dehors jusqu’à la troisième veille.
Le vent bourrasque et fanfaronne
Les étoiles clignent leur respiration lumineuse
Les nuages se précipitent vers la lune épanouie
Elle les disperse ensuite dans l’encre du ciel.
Tu cours, haletant, vers la jouissance
Tu cours en vain
Mais lorsque tu renonces aux délices
Les voilà qui arrivent soudain.
(Yang Wan-li)
(1127-1206)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Yang Wan Li), arriver, assis, épanoui, étoile, bourrasque, chaleur, ciel, cligner, courir, décliner, délice, désormais, disperser, en vain, encre, fanfaronner, haleter, homme, jouissance, jour, lumineux, lune, nuage, nuit, prompt, quitter, renoncer, respiration, s'asseoir, se précipiter, soir, soudain, terrasse, tomber, veille, vent, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 septembre 2022
La tête du petit lézard!
sous le cheval
il cligne des yeux
(Imai Sei)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Imai Sei), cheval, cligner, lézard, tête, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022

Illustration: ArbreaPhotos
LE CHAT
Je comprends que le chat ait frappé Baudelaire
Par son être magique où s’incarne le sphinx ;
Par le charme câlin de la lueur si claire
Qui s’échappe à longs jets de ses deux yeux de lynx,
Je comprends que le chat ait frappé Baudelaire.
Femme, serpent, colombe et singe par la grâce,
Il ondule, se cambre et regimbe aux doigts lourds ;
Et lorsque sa fourrure abrite une chair grasse,
C’est la beauté plastique en robe de velours :
Femme, serpent, colombe et singe par la grâce,
Vivant dans la pénombre et le silence austère
Où ronfle son ennui comme un poêle enchanté,
Sa compagnie apporte à l’homme solitaire
Le baume consolant de la mysticité
Vivant dans la pénombre et le silence austère.
Tour à tour triste et gai, somnolent et folâtre,
C’est bien l’âme du gîte où je me tiens sous clé ;
De la table à l’armoire et du fauteuil à l’âtre,
Il vague, sans salir l’objet qu’il a frôlé,
Tour à tour triste et gai, somnolent et folâtre.
Sur le bureau couvert de taches d’encre bleue
Où livres et cahiers gisent ouverts ou clos,
Il passe comme un souffle, effleurant de sa queue
La feuille où ma pensée allume ses falots,
Sur le bureau couvert de taches d’encre bleue.
Quand il mouille sa patte avec sa langue rose
Pour lustrer son poitrail et son minois si doux,
Il me cligne de l’œil en faisant une pause,
Et je voudrais toujours l’avoir sur mes genoux
Quand il mouille sa patte avec sa langue rose.
Accroupi chaudement aux temps noirs de décembre
Devant le feu qui flambe, ardent comme un enfer,
Pense-t-il aux souris dont il purge ma chambre
Avec ses crocs de nacre et ses ongles de fer ?
Non ! assis devant l’âtre aux temps noirs de décembre
Entre les vieux chenets qui figurent deux nonnes
À la face bizarre, aux tétons monstrueux,
Il songe à l’angora, mignonne des mignonnes,
Qu’il voudrait bien avoir, le beau voluptueux,
Entre les vieux chenets qui figurent deux nonnes.
Il se dit que l’été, par les bons clairs de lune,
Il possédait sa chatte aux membres si velus ;
Et qu’aujourd’hui, pendant la saison froide et brune,
Il doit pleurer l’amour qui ne renaîtra plus
Que le prochain été, par les bons clairs de lune.
Sa luxure s’aiguise aux râles de l’alcôve,
Et quand nous en sortons encor pleins de désir,
Il nous jette un regard jaloux et presque fauve
Car tandis que nos corps s’enivrent de plaisir,
Sa luxure s’aiguise aux râles de l’alcôve.
Quand il bondit enfin sur la couche entr’ouverte,
Comme pour y cueillir un brin de volupté,
La passion reluit dans sa prunelle verte :
Il est beau de mollesse et de lubricité
Quand il bondit enfin sur la couche entr’ouverte.
Pour humer les parfums qu’y laisse mon amante,
Dans le creux où son corps a frémi dans mes bras,
Il se roule en pelote, et sa tête charmante
Tourne de droite à gauche en flairant les deux draps,
Pour humer les parfums qu’y laisse mon amante.
Alors il se pourlèche, il ronronne et miaule,
Et quand il s’est grisé de la senteur d’amour,
Il s’étire en bâillant avec un air si drôle,
Que l’on dirait qu’il va se pâmer à son tour ;
Alors il se pourlèche, il ronronne et miaule.
Son passé ressuscite, il revoit ses gouttières
Où, matou lovelace et toujours triomphant,
Il s’amuse à courir pendant des nuits entières
Les chattes qu’il enjôle avec ses cris d’enfant :
Son passé ressuscite, il revoit ses gouttières.
Panthère du foyer, tigre en miniature,
Tu me plais par ton vague et ton aménité,
Et je suis ton ami, car nulle créature
N’a compris mieux que toi ma sombre étrangeté,
Panthère du foyer, tigre en miniature.
(Maurice Rollinat)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Maurice Rollinat), abriter, accroupi, aiguiser, alcôve, amante, aménité, ami, amour, angora, apporter, ardent, armoire, austère, âme, âtre, été, étrangeté, être, baume, beauté, bizarre, bleu, bondir, bras, brin, bureau, câlin, chair, chambre, charmant, charmé, chat, chaud, clair, clair de lune, clé, cligner, colombe, compagnie, comprendre, consoler, corps, couché, courir, couvrir, créature, creux, cri, croc, cueillir, décembre, désir, doigt, doux, enchanté, encre, enfant, enfer, enjôler, ennui, face, fauteuil, fauve, femme, fer, feu, flamber, fomâtre, fourrure, foyer, frapper, frémir, frôler, gai, gîte, genêt, genoux, gouttière, gras, grâce, homme, humer, jet, jeter, laisser, langue, lourd, lovelace, lubricité, lueur, lustrer, luxure, lynx, magique, matou, membre, miauler, mignon, miniature, minois, mollesse, monstrueux, mouiller, mysticité, nacre, noir, nonne, nuit, objet, oeil, onduler, ongle, panthère, parfum, passé, passion, patte, pause, pénombre, pelote, plaire, plaisir, plastique, pleurer, poêle, poitrail, prunelle, purger, râle, regard, regimber, renaître, ressusciter, revoir, robe, ronfler, ronronner, rose, rouler, s'amuser, s'échapper, s'enivrer, s'incarner, salir, se cambrer, se pourlécher, serpent, silence, singe, solitaire, sombre, somnolent, souris, Sphinx, table, tache, téton, tête, temps, tigre, tour à tour, triomphant, triste, vague, velours, velu, vivre, volupté, voluptueux, yeux | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2021

TANT DE TEMPS
Le temps qui passe
Le temps qui ne passe pas
Le temps qu’on tue
le temps de compter jusqu’à dix
le temps qu’on n’a pas
le temps qu’il fait
le temps de s’ennuyer
le temps de rêver
le temps de l’agonie
le temps qu’on perd
le temps d’aimer
le temps des cerises
le mauvais temps
et le bon et le beau et le froid et le temps chaud
le temps de se retourner
le temps des adieux
le temps qu’il est bien temps
le temps qui n’est même pas
le temps de cligner de l’oeil
le temps, relatif
le temps de boire un coup
le temps d’attendre
le temps du bon bout
le temps de mourir
le temps qui ne se mesure pas
le temps de crier gare
le temps mort
et puis l’éternité
(Philippe Soupault)
Recueil: Poèmes et Poésies
Traduction:
Editions: Grasset
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Philippe Soupault), adieu, agonie, aimer, éternité, boire, cerise, chaud, cligner, compter, crier, froid, mauvais, mort, mourir, passer, perdre, rêver, s'ennuyer, se mesurer, se retourner, temps, tuer | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2021
Les grands arbres cachent un sein d’aubépine,
le plus tendre de tous les seins de la terre.
Le ciel qui cligne et qui sourit
apprend aux oiseaux des chansons d’arc-en-ciel.
Clairière loyale où joue le joli mai,
verdures rougissantes sur la jeune fille étendue,
Île-de-France parmi les domaines forestiers,
je boirai mon héritage dans les rivières
qui vont et qui viennent.
(André Frénaud)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), apprendre, arbre, arc-en-ciel, aubépine, Île-de-France, étendue, cacher, ciel, clairière, cligner, domaine, fille, jeune, joli, oiseaux, rivière, rougissante, sein, sourire, tendre, terre, venir, verdure | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020

Hommes de tous les continents
à Pierre Seghers
Je sors des nuits éclaboussées de sang
Regardez mes flancs
Labourés par la faim et le feu
Je fus une terre arable
Voyez ma main calleuse,
noire
à force de pétrir le monde.
Mes yeux brûlés à l’ardeur de l’Amour.
J’étais là lorsque l’ange chassait l’ancêtre,
J’étais là lorsque les eaux mangeaient les montagnes
Encore là, lorsque Jésus réconciliait le ciel et la terre,
Toujours là, lorsque son sourire par-dessus les ravins
Nous liait au même destin.
Hommes de tous les continents
Les balles étêtent encore les roses
dans les matins de rêve.
Sorti de la nuit des fumées artificielles
Je voudrais vous chanter
Vous qui portez le ciel à bout de bras
Nous
qui nous cherchons dans le faux jour des réverbères.
Je connais moi aussi
Le froid dans les os, et la faim au ventre,
Les réveils en sursaut au cliquetis des mousquetons
Mais toujours une étoile a cligné des yeux
Les soirs d’incendie, dans les heures saoules de poudre.
Hommes de tous les continents
Portant le ciel à bout de bras,
Vous qui aimez entendre rire la femme,
Vous qui aimez regarder jouer l’enfant,
Vous qui aimez donner la main pour former la chaîne,
Les balles étêtent encore les roses
dans les matins de rêve.
(Bernard Binlin Dadié)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Bernard Binlin Dadié), aimer, amour, ancêtre, ange, arable, ardeur, artificiel, au-dessus, éclabousser, étoile, ét^éter, balle, bras, brûler, calleux, chaîne, chanter, chasser, chercher, ciel, cligner, cliquetis, connaître, continent, destin, donner, eau, enfant, faim, faux, femme, feu, flanc, froid, fumée, heure, homme, incendie, jouer, labourer, lier, main, manger, matin, monde, montagne, mousqueton, noir, nuit, os, pétrir, porter, poudre, ravin, réconcilier, réveil, réverbère, rêve, regarder, rire, rose, sang, saoûl, soir, sortir, sourire, sursaut, terre, ventre, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 décembre 2019

Illustration: Tarsila do Amaral
Le temps perdu
Devant la porte de l’usine
le travailleur soudain s’arrête
le beau temps l’a tiré par la veste
et comme il se retourne
et regarde le soleil
tout rouge tout rond
souriant dans son ciel de plomb
il cligne de l’oeil
familièrement
Dis donc camarade Soleil
tu ne trouves pas
que c’est plutôt con
de donner une journée pareille
à un patron?
(Jacques Prévert)
Recueil: Bris de vers Les émeutiers du XXè siècle
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Prévert), camarade, ciel, cligner, con, donner, familier, journée, oeil, pareil, patron, perdre, plomb, porte, regarder, rond, rouge, s'arrêter, se retourner, soleil, soudain, sourire, temps, tirer, travailleur, trouver, usine, veste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 août 2019

Au-dehors l’arbre est là et c’est bon qu’il soit là,
Signe constant des choses qui plongent dans l’argile.
Il est vert, il est grand, il a des bras puissants.
Ses feuilles comme des mains d’enfant qui dort
S’émeuvent et clignent.
(Guillevic)
Illustration: ArbreaPhotos
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), arbre, argile, au-dehors, bras, cligner, dormir, enfant, feuille, grand, main, plonger, puissant, s'émouvoir, signe, vert | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 mai 2019

INTÉRIEUR
J’aime, aux hameaux perdus de ma terre ardennaise,
Les bons logis pleins d’ombre où l’on gîte à son aise ;
L’alcôve où, soutenant les ais du plafond bas,
Saille en angle une poutre, ainsi qu’un très vieux bras ;
L’horloge au tic-tac lent et dont la sonnerie
Fait trembler le cadran de faïence fleurie ;
Les pots de cuivre et les fruits mûrs sur le dressoir ;
La table avec le lait mousseux près du pain noir ;
Et, couché devant l’âtre où flambe un feu de souches,
Le chien-loup qui vous lorgne en clignant ses yeux louches.
(Adolphe Hardy)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Adolphe Hardy), alcôve, âtre, bras, cadran, chien-loup, cligner, dressoir, faïence, feu, flamber, fruit, hameau, horloge, intérieur, logis, louche, ombre, pain, perdu, poutre, souche, tic-tac, trembler, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 février 2019

Cligner des yeux
Clin d’oeil
fast-food
du rêve
(Guillaume Siaudeau)
Recueil: Inauguration de l’ennui
Traduction:
Editions: Alma
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Guillaume Siaudeau), cligner, clin d'oeil, fast-food, rêve, yeux | Leave a Comment »