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Poésie

Posts Tagged ‘code’

Ils (Georges Sédir)

Posted by arbrealettres sur 1 novembre 2022



Illustration
    
Ils

Avec ou sans machines par force ou par douceur
ils imposent les codes les us, les mots,
les normes les cadences, les chiffres.

On dirait que très loin dans un château secret
un groupe a décidé, prévu depuis toujours et compté, pesé, divisé.
La règle s’ajoute à la règle
les libertés sont mesurées rognées, coupées.

Les vrais maîtres, qui sont-ils donc?
Ces ils ne sont jamais des nous et chacun de nous,
seul contre eux ne sait affronter ces fantômes.

Si pourtant je trouvais d’autres je pour lutter?

(Georges Sédir)

Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse

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Le bœuf, le cheval et l’âne (Jean-Pierre Claris de Florian)

Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2020




    
Le bœuf, le cheval et l’âne

Un bœuf, un baudet, un cheval,
Se disputaient la préséance.
Un baudet ! Direz-vous, tant d’orgueil lui sied mal.
À qui l’orgueil sied-il ? Et qui de nous ne pense
Valoir ceux que le rang, les talents, la naissance,
Élèvent au-dessus de nous ?
Le bœuf, d’un ton modeste et doux,
Alléguait ses nombreux services,
Sa force, sa docilité ;
Le coursier sa valeur, ses nobles exercices ;
Et l’âne son utilité.
Prenons, dit le cheval, les hommes pour arbitres :
En voici venir trois, exposons-leur nos titres.
Si deux sont d’un avis, le procès est jugé.
Les trois hommes venus, notre bœuf est chargé
D’être le rapporteur ; il explique l’affaire,
Et demande le jugement.
Un des juges choisis, maquignon bas-normand,
Crie aussitôt : la chose est claire,
Le cheval a gagné. Non pas, mon cher confrère,
Dit le second jugeur, c’était un gros meunier,
L’âne doit marcher le premier ;
Tout autre avis serait d’une injustice extrême.
Oh que nenni, dit le troisième,
Fermier de sa paroisse et riche laboureur ;
Au bœuf appartient cet honneur.
Quoi ! Reprend le coursier écumant de colère ;
Votre avis n’est dicté que par votre intérêt !
Eh mais ! Dit le normand, par qui donc, s’il vous plaît ?
N’est-ce pas le code ordinaire ?

(Jean-Pierre Claris de Florian)

 

Recueil: Fables
Traduction:
Editions:

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Les lames du vent glacé (Josée Tripodi)

Posted by arbrealettres sur 12 mai 2019



Illustration: Paul Delvaux
    
Les lames du vent glacé
Lacèrent mon visage

Le code au bout des doigts
Un portail
Puis un autre

Une envolée dans l’escalier
Je fais la nique
A l’ascenseur

Derrière la porte
Et son cadre de fer
Le ventre chaud
De mon enclos

Qu’est-ce que ça change

Invisible dehors

Ici
Dans les miroirs
Compagne unique
De moi-même

(Josée Tripodi)

 

Recueil: Le temps court plus vite que moi
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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L’homme qui vit une vie (Mina Loy)

Posted by arbrealettres sur 5 avril 2019



Illustration
    
L’homme qui vit une vie
où ses activités se conforment à un code social
le protégeant de l’élément féminin
N’est pas masculin

(Mina Loy)

 

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Les feux de l’existence (Aya Cheddadi)

Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018



 

    

Les feux de l’existence balises sur la route
Y a-t-il un policier pour me dire
mes droits et les règles que j’ai enfreintes
Vais-je rester assise là sur l’asphalte à attendre une explication
Il n’y a pas d’adultes
Tout le monde fait semblant de savoir
ou bute sur les articles du code comme la mouche sur la vitre
Le centre est mou
L’asphalte devient un chewing-gum coulant
à l’éclatante teinte rose chimique

(Aya Cheddadi)

 

Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard

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Pardonnez-moi (Robert Sabatier)

Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2018




    
Pardonnez-moi

Pardonnez-moi de n’être qu’une lettre,
un code écrit, pardonnez-moi de n’être
que mon mystère et non celui du monde.

J’étais lexique, on feuilletait mes pages
pour y trouver des signes oubliés.
Qui me lisait devenait vite aveugle.

Effacez-moi. S’il se peut soyez gomme
pour ce fusain qui dessine un visage
dont je ne sais s’il est silence ou cri.

Éperdument l’ombre, l’oiseau, la femme
et ma tristesse, amour éperdument
pour me brûler dans l’absence du feu.

(Robert Sabatier)

 

Recueil: Oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Albin Michel

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MARÉES VII (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 3 janvier 2018




    

MARÉES VII

Terres offertes
Terres investies
Terres renaissantes
Terres enfouies

Les mêmes lois impavides
Régissent l’univers
Assignant à nos corps
Fraîcheur et puis dégâts

Brefs récits
D’une humanité séculaire
Disparate et semblable
Entre codes et liberté

(Andrée Chedid)

 

Recueil: Par-delà les mots
Traduction:
Editions: Flammarion

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Ne t’envole pas colombe (Adonis)

Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2017



Illustration
    
Ne t’envole pas colombe-amie colombe
Souviens-toi : entre nous, il y a des codes et des langages
Laisse mes yeux lire
L’aile, les pieds, la tête
La nuque, le collier
Et ouvre
À ma passion le chemin des désirs endormis
Éclaire-moi
Sur le parcours des désirs
Dans la séduction des mots

(Adonis)

 

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L’ÎLE NOUS RESTE EN MÉMOIRE (Tennessee Williams)

Posted by arbrealettres sur 3 juin 2017




Illustration: ArbreaPhotos
    

L’ÎLE NOUS RESTE EN MÉMOIRE

L’île nous reste en mémoire
comme le changement sur un miroir
ou une rivière souterraine.

L’île se perd en allant.
Elle semble être tranquille.
Une moitié à présent dans l’ombre

et pourtant elle augmente en allant,
aussi mémorable que les phases de la lune.
Elle fait des avances inaperçues

avec un semblant d’abandon ;
elle glisse entre les doigts,
une pierre au lustre laiteux…

Non, tu ne peux la tenir, elle
se tortille comme une femme ! Ses nuits
nous restent en mémoire : les yeux

d’or de la chèvre noire tirant sur sa
corde nous fixent quand nous passons,
le coq leghorn, blanc

comme un corps nu se tortillant, la croix
incluse dans un code secret, la nuit
incluse dans la rose…

Oh, le poids de nos flots
comparé à celui d’une île
Car nous sommes ancrés, l’île

un constant et blanc glissement !

***

THE ISLAND IS MEMORABLE TO US

The island is memorable to us
as the change of a mirror
or an underground river.

The island loses in going.
It appears to be still.
Half of it, now, is in shadow,

and yet it increases in going,
memorable as the moon’s changes.
It makes unnoticed advances

with an appearance of yielding;
it slips through the fingers,
a stone with a milky luster…

No, you cannot hold it, it
twists like a woman! Its nights
are memorable to us: the black

rope-straining goat’s golden
eyed gaze at our passings,
the leghorn rooster, white

as a bare body’s twisting, the cross
enclosed by the cipher, the night
enclosed by the rose…

Oh, heavy our flow
compared to the weight of an island!
For we are the anchored, the island

a constant white gliding!

(Tennessee Williams)

 

Recueil: Dans l’hiver des villes
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: Seghers

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Pompiste voire mieux (Balbino)

Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2017


 


Edward Hopper GAS

 

Pompiste voire mieux

Je voulais être pompiste
au milieu
du Texas
sur la route…
laquelle ?
Je ne connais pas le Texas.

Je voulais être danseuse
au Crazy Horse
et faire
le grand écart
mais j’ai une hanche
en plastique.

Je voulais être pilote
d’hélicoptère
comme
Stringfellow Hawke
mais
j’ai raté trois fois mon code
et deux fois
le permis.

Je voulais être chirurgien-
dentiste
mais j’ai trop peur
d’avoir du sang
allemand
et d’aimer ça.

Je voulais présenter le 20 heures
mais à 20 heures
Putain je mange !

Je voulais finir seul
et maudit
mais tu es là
contre moi
à me dire :
«Respire
tout va bien.»
Et c’est vrai.
Tout va bien… tu es là.

(Balbino)

Illustration: Edward Hopper

 

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