Posted by arbrealettres sur 23 avril 2022

Dix amours !
(Chanson sur l’air « Fendons le jade ! »)
Mon premier et mon second amour, c’est toi,
Parce que tu es intelligent et narquois.
Mon troisième et quatrième amour, c’est toi,
Parce que tu es beau et courtois.
Mon cinquième et sixième amour, c’est toi,
Parce que, d’humeur égale, tu te tiens coi.
Mon septième amour, c’est toi,
Parce que tu sais parler et me plaît ta voix.
Mon huitième amour, c’est toi,
Parce que je suis ton choix.
Mon neuvième amour, c’est toi,
Parce que tu es à moi.
Mon dixième amour, c’est encore toi,
Parce que je t’aime !
(Anonyme)
Recueil: Cent poèmes d’amour de la Chine ancienne
Traduction: André Lévy
Editions: Philippe Picquier
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Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2020

TELLE QU’ELLE EST
Quand tu marches – ô Azizé – la gazelle se juge pesante et l’antilope entravée.
Quand tu souris – ô Azizé – les perles perdent aussitôt leur orient et les roses s’effeuillent, dépitées d’exhaler un parfum si grossier.
Quand tu chantes – ô Azizé – la fauvette critique le merle et le rossignol se tient coi.
Mais quand tu querelles – ô Azizé – le vézir et le calender se chamaillent et l’humanité entière doute de la bonté.
(Anonyme)
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Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2020

Se tenir coi, prêter l’oreille, ne prononcer
Que les mots nés des racines ou venus de loin
Qui s’unissent en toi dans la rythmique du cœur
Frayant passage, telle la Voie, au sein du chaos.
(François Cheng)
Recueil: Enfin le royaume
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (François Cheng), chaos, coeur, coi, frayer, loin, mot, naître, oreille, passage, prêter, prononcer, racine, rythmique, s'unir, se tenir, sein, toi, venir, voie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2020

LES MÉFAITS DE LA LUNE
SUR
mon front, mille fois solitaire,
Puisque je dois dormir loin de toi,
La lune déjà maligne en soi,
Ce soir jette un regard délétère.
Il dit ce regard — pût-il se taire !
Mais il ne prétend pas rester coi, —
Qu’il n’est pas sans toi de paix pour moi;
Je le sais bien, pourquoi ce mystère,
Pourquoi ce regard, oui, lui, pourquoi ?
Qu’ont de commun la lune et la terre ?
Bah, reviens vite, assez de mystère !
Toi, c’est le soleil, luis clair sur moi !
(Paul Verlaine)
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Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2019

Illustration: Jeanne Fonseca
Pour Felician
Quand je pense à toi
C’est comme un rêve,
Proche et lointain
Je sens à peine.
Les brouillards s’évanouissent
Quand je le veux
Et dans l’agitation règne
Un calme silencieux.
Devant mes yeux,
Rien ne reste trouble,
Quoi que ce soit
Cela devient amour.
Je peux supporter
Douleurs et détresse,
Face à ma foi
La mort se tient coite.
La nuit sans fin
Même a son soleil,
Pour moi tout chagrin
Est à volupté pareil.
***
Für Felician
Wenn ich dein denke
Ist es ein Traum,
Nähe und Ferne
Fühle ich kaum.
Nebel vergehen
Wenn ich es will
Und im Getriebe
Ruhet es still.
Vor meinen Augen
Bleibet nichts trübe,
Wie es auch sei
Wird es zu Liebe.
Ich kann ertragen
Schmerzen und Not,
Vor meinem Glauben
Schweiget der Tod.
Nacht ohne Ende
Hat dann selbst Sonne
Und alles Leid
Ist mir nur Wonne.
(Ingerborg Bachmann)
Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Ingerborg Bachmann), agitation, amour, brouillard, calme, chagrin, coi, détresse, devenir, douleur, fin, foi, lointain, mort, nuit, pareil, penser, proche, règner, rêve, rester, s'évanouir, se tenir, silencieux, soleil, supporter, toi, trouble, volupté, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2019
Illustration: Odile Escolier
Aliénation
Dans les arbres je ne peux plus voir des arbres.
Les branches n’ont pas de feuilles pour les maintenir au vent.
Les fruits sont sucrés, mais dépourvus d’amour.
Ils ne rassasient même pas.
Que va-t-il advenir ?
Devant mes yeux la forêt prend la fuite,
à mon oreille les oiseaux restent cois,
nulle prairie ne fait lit pour moi.
Je suis repue de temps
et j’ai soif de lui.
Que va-t-il advenir ?
Dans les montagnes les feux la nuit brûleront.
Dois-je me mettre en route, m’approcher à nouveau
de tout ?
Dans aucun chemin je ne peux plus voir de chemin.
***
Entfremdung
In den Bäumen kann ich keine Bäume mehr sehen.
Die Aste haben nicht die Blätter, die sie in den Wind
halten.
Die Früchte sind se, aber ohne Liebe.
Sie sättigen nicht einmal.
Was soli nur werden?
Vor meinen Augen flieht der Wald,
vor meinem Ohr schließen die Vögel den Mund,
für mich wird keine Wiese zum Bett.
Ich bin satt vor der Zeit
und hungre nach ihr.
Was soli nur werden?
Auf den Bergen werden nachts die Feuer brennen.
Soll ich mich aufmachen, mich allem wieder nähern?
Ich kann in keinem Weg mehr einen Weg sehen.
(Ingerborg Bachmann)
Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 6 juin 2019

ORAISON
Dhyâna
Hier je suis revenu sans vous dire mot.
J’ai mis fin pour toujours
au duel entre espoir et désolation,
aux griefs accablants des envies excédées.
Au sombre ciel d’absence il fait soir.
Je vous contemple
vous tiens dans l’infini
dans l’absolu.
Le cours du monde n’est plus,
ni soleil ni lune
ni astre ni planète aucune ;
l’air se tient coi, nul tracé d’arbres
à l’horizon ne se dessine.
Point de gens ni de chuchotements,
le bruit des pas du temps aboli
arrêté l’instant inachevé
dont je ne compte pas les fragments.
N’est plus ni jour ni obscurité
ni moi ni attache vous liant à moi.
Il n’y a ni plaisir ni peine ni crainte,
tout désir se trouve éteint
une quiétude se sent
dans le silence du ciel.
Tout est en vous recueilli,
en vous solitaire
dans mon esprit sans moi ne se profile
que l’intime vision de vous.
(Rabindranath Tagore)
Recueil: L’écrin vert
Traduction: Saraju Gita Banerjee
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), abolir, absence, absolu, accabler, air, arbre, arrêter, astre, attaché, éteindre, bruit, chuchotement, ciel, coi, compter, contempler, crainte, désir, désolation, dessiner, dire, duel, envie, espoir, esprit, excéder, fin, fragment, gens, grief, hier, horizon, inachevé, instant, intime, jour, lier, lune, monde, mot, obscurité, oraison, pas, peine, plaisir, planète, quiétude, recueilli, revenir, se profiler, sentir, silence, soleil, solitaire, sombre, toujours, trace, vision | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 avril 2019
Vous ne dites rien,
vous restez là,
toute la journée,
coi et buté dans votre coin.
Vous êtes une chaise.
Vous avez la tête… dure,
on dirait du bois,
vous êtes émotif
(Francis Combes)
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Posted in humour, méditations, poésie | Tagué: (Francis Combes), émotif, bois, buter, chaise, coi, coin, dire, dure, rien, tête | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2018

Illustration
Parfois, détaché de la multitude,
Un regard anxieux te sollicite.
Tu restes coi; avec l’autre, tous deux,
Vous entrez dans la commune solitude.
(François Cheng)
Recueil: Enfin le royaume
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2018

Illustration: Odilon Redon
Eté
Moi sur ma table,
Je n’avais rien d’autre qu’un stylo de l’encre du papier quadrillé,
Et chaque jour que dieu faisait, sans fin, m’y tenais coi.
Mais attendez, en plus il y avait aussi des allumettes des cigarettes,
Et un buvard ou des petites choses comme ça.
Mais que dis-je, parfois encore apportant une bière,
Il m’arrivait de la boire.
Dehors les cigales chantaient à qui mieux mieux.
Et les vents, du moins les vents frais d’être passés sur les rochers
fréquemment soufflaient.
Sans pensée, sans journées ni sans mois le temps passait,
Quand un beau matin, je me retrouvai mort.
Et le peu de choses disposées sur ma table,
Pour finir en un clin d’oeil furent débarrassées par la bonne.
– Mon dieu quel soulagement. Mon dieu quel soulagement.
(Nakahara Chûya)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Poèmes
Traduction: Yves-Marie Allioux
Editions: Picquier poche
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Posted in poésie | Tagué: (Nakahara Chûya), allumette, apporter, été, bière, boire, bonne, buvard, chanter, cigale, cigarette, coi, débarrassé, encre, fin, jour, mort, papier, passer, pensée, rien, rocher, se retrouver, souffler, soulagement, stylo, table, temps, vent | Leave a Comment »