Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘coiffeuse’

SUR UN AIR LIMPIDE ET TRANQUILLE (Zhu Shu Zhen)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023



Illustration: Dai Dunbang
    
SUR UN AIR LIMPIDE ET TRANQUILLE

Un jour d’été, promenade sur le lac
Ennuyée de brume, trempée de rosée,
Retenue un moment je demeure,
Pour lui tenir la main en chemin,
au dessus du lac aux fleurs de lotus,
Toute une bruine, aux prunes mûres, de pluie fine.

Charmante ingénue sans craindre qu’il me devine,
Toute habillée assoupie renversée sur son coeur…
Enfin voici qu’on se lâche les mains, c’est l’heure
De s’en retourner lente s’accouder à la coiffeuse.

***

(Zhu Shu Zhen) (vers 1131)

Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Les nus de Bonnard (Raymond Carver)

Posted by arbrealettres sur 9 juin 2020



Illustration: Pierre Bonnard
    
Les nus de Bonnard

Son épouse. Quarante années durant il la peignit.
La peignit encore et la repeignit. Le nu de la dernière toile,
le même jeune nu que celui de la première. Son épouse.

Telle qu’il se la rappelait jeune. Telle qu’elle était, jeune.
Son épouse au bain. À sa coiffeuse
devant le miroir. Dévêtue.

Son épouse, les mains sous les seins
regardant le jardin par la fenêtre.
Le soleil prodiguant chaleur et couleur.

Tout ce qui vit s’épanouit là.
Elle jeune et frémissante et tellement désirable.
Quand elle mourut, il peignit encore un peu.

Quelques paysages. Puis mourut.
Et on le coucha près d’elle.
Sa jeune épouse.

(Raymond Carver)

 

Recueil: Poésie
Traduction: Jacqueline H. jeem-Pierry Carasso et Emmanuel Moses
Editions: De l’olivier

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :