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PAYSAGE DE L’ENFANT ALLANT CHEZ LES REGENTS (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2022




PAYSAGE DE L’ENFANT ALLANT CHEZ LES REGENTS

Ce grand silence liquide
habitant les tonneaux,
ces minuscules insectes
s’essayant en vain à dévorer la peau des vierges,
les charrons buvant près du chardon bleu,
les frelons fabriquant leur miel blanc,
l’abeille distillant son miel blond,
les chaudrons fulgurants
que l’on frotte de cendre mouillée,
les bruits de fin d’orage,
l’âcre fumée
de la mauvaise herbe brûlée
en tas dans les jardins à buis
et le portrait d’un roi
au mur de la cuisine
et l’argile et le plâtre
dans les royaumes humides,
tout est Courrier d’une impossible aurore ;
voilà qu’elle est déjà tout en haut de la côte
la veuve
qui conduit par la main jusqu’au lointain collège
l’enfant à tignasse rouge.

(Jean Follain)

Illustration: Georges Paul François Laurent Laugée

 

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La paix de la colombe est-elle paix ? (Pablo Neruda)

Posted by arbrealettres sur 11 janvier 2019



La paix de la colombe est-elle paix ?
Le léopard fait-il la guerre ?

Pourquoi le maitre enseigne-t-il
la géographie de la mort ?

Qu’arrive-t-il aux hirondelles
qui sont en retard au collège ?

Est-il vrai qu’elles distribuent,
à travers ciel, des lettres transparentes ?

(Pablo Neruda)


Illustration: Pablo Picasso

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L’abeille (Pablo Neruda)

Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2018




Multitude de l’abeille!
Élévation
sacrée
de l’unité,
collège
palpitant!

Bourdonnent
de sonores
nombres
qui travaillent
le nectar,
et passent
de rapides
gouttes
d’ambroisie :
c’est la sieste
de l’été dans les vertes
solitudes
d’Osorno. Là-haut
le soleil plante ses lances
dans la neige,
les volcans luisent,
vaste
comme
les mers
est la terre,
bleu est l’espace,
mais
il y a quelque chose
qui frémit, c’est
le coeur
brûlant
de l’été,
le coeur de miel
multiplié,
la bruissante
abeille,
le crépitant
rayon de miel,
d’envol et d’or!

Abeilles,
travailleuses pures,
ogivales
ouvrières,
fines, étincelantes
prolétaires,
parfaites,
téméraires milices
attaquant au combat
d’un aiguillon suicide,
bourdonnez,
bourdonnez par-dessus
les dons de la terre,
famille d’or,
multitude du vent,
secouez l’incendie
des fleurs,
la soif des étamines,

le vif
fil

(Pablo Neruda)

 

 

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CONTRETEMPS (César Vallejo)

Posted by arbrealettres sur 5 juin 2018




    
CONTRETEMPS

Pureté aimée, dont les yeux jamais
ne parvinrent à jouir. Pureté absurde!

Je sais qu’un jour tu bougeais dans la chair.
alors que j’en étais encore à filer mon embryon de vie.

Pureté en jupe neutre de collège
et lait azur dans le blé tendre

d’une après-midi pluvieuse, lorsque l’âme
a battu son poignard en retraite,

lorsqu’en je ne sais quelle éprouvette
sans contenu s’est figée une pierre insolente:

lorsqu’il se trouve des gens pour être satisfaits; lorsque des
paupières aveugles
pleurent, sur des bordages purpurins.

Ô, pureté qui ne me laissas
pas même un message, en délaissant la triste boue

ni une miette de ta voix ; ni mémo le plus petit nerf
de ton héroïque banquet d’artifices.

Eloignez-vous de moi, bonnes méchancetés,
bouches douces et piquantes.

Je l’en souviens en vous voyant, ô femmes!
Car, si très peu naissent dans l’éternelle
après-midi de la vie, beaucoup en meurent!

***

DESHORA

Pureza amada, que mis ojos nunca
llegaron a gozar. Pureza absurda!

Yo sé que estabas en la carne un día,
cuando yo hilaba aùn mi embrión de vida.

Pureza en falda neutra de colegio;
y leche azul dentro del trigo tierno

a la tarde de lluvia, cuando el alma
ha roto su puñal en retirada,

cuando ha cuajado en no sé qué probeta
sin contenido una insolente piedra.

Cuando hay gente contenta; y cuando lloran
pàrpados ciegos en purpùreas bordas.

Oh, pureza que nunca ni un recado
me dejaste, al partir del triste barro

ni una migaja de tu voz; ni un nervio
de tu convite heroico de luceros.

Alejàos de mi, buenas maldades,
dulces bocas picantes…

Yo la recuerdo al veros oh, mujeres!
Pues de la vida en la perenne tarde,
nació muy poco pero mucho muere!

(César Vallejo)

 

 

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Rêves d’enfant, voix de la neige (Paul-Jean Toulet)

Posted by arbrealettres sur 21 février 2018



Rêves d’enfant, voix de la neige,
Et vous, murs où la nuit
Tournait avec mon jeune ennui…
Collège, noir manège.

(Paul-Jean Toulet)

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On décline la solitude (Jean-Claude Pirotte)

Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2016



 

On décline la solitude
comme un enfant les mots latins
dans la froide salle d’étude
du collège pour orphelins

les mots d’amour sont dans les livres
que le maître interdit de lire
on peut feuilleter la grammaire
on n’aura plus jamais de mère

au fond du dortoir la veilleuse
n’en finit pas de s’éteindre
et les murmures de la nuit
laissent du givre aux fenêtres

les mots de grammaire et de mère
se confondent avec les rêves
comme les rimes du poème
que l’enfant n’écrira jamais

(Jean-Claude Pirotte)

découvert ici chez laboucheaoreilles

 

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COLLEGE ANCIEN (Georges Rodenbach)

Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2016



COLLEGE ANCIEN

[…]
Je me rappelle encor les classes, les devoirs
Et l’immobilité longue sur les pupitres,
Tandis que les oiseaux cognaient gaîment aux vitre
Qui dans le clair soleil suspendaient des miroirs.

Et le remuement frais de nos lèvres vermeilles
Épelant à voix haute ou disant la leçon
Épandait un murmure autour de la maison
Comme autour d’une ruche un ronflement d’abeilles,

Il s’y mêlait parfois l’écho plaintif d’un air
Qu’un vieil orgue traînait aux portes du village,
Et la cour nous semblait triste comme une plage
Qui garde dans ses plis la douleur de la mer!

(Georges Rodenbach)

 

 

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