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LA DIVINE COMÉDIE (extrait) (Dante Alighieri)

Posted by arbrealettres sur 22 août 2021




    
LA DIVINE COMÉDIE (extrait)

[…]
Le cercle qui en toi semblait conçu
Comme se réfléchit une lumière,
Mes yeux l’ayant contemplé un instant,
En son milieu, et de sa couleur même
M’apparut alors peint de notre image,
Et mon regard s’y plongea tout entier.
Et tel le géomètre qui s’attache
À mesurer le cercle, et cherche en vain
Dans sa pensée le principe qui manque,
Tel étais-je à la vision nouvelle :
Je voulais voir comment l’image au cercle
Se conjoignait et venait s’y inscrire,
Mais aussi haut ne volaient point mes ailes;
Quand mon esprit fut soudain foudroyé
Par un éclair qui combla mon attente.
Lors défaillit ma haute fantaisie,
Mais déjà entraînait mon vouloir, comme roue
Tournant d’un mouvement égal, l’amour
Qui mène le soleil et les autres étoiles.

La Divine Comédie,
Le Paradis, chant XXXIII. Trad. : Éditions Gallimard, 1999.

***

LA DIVINA COMMEDIA

[…]

Quella circulazion che si concetta
Pareva in te corne lume reflesso,
Da li occhi miei alquanto circunspetta,
Dentro da sé, del suo colore stesso,
Mi parve pinta de la nostra effige:
Per che’l mio viso in lei tutto era messo.
Qual è’ 1 geomètra che tutto s’ affige
Per misurar lo cerchio, e non ritrova,
Pensando, quel principio ond’ elli indige,
Tal era io a quella vista nova:
Veder voleva corne si convenne
L’imago al cerchio e corne vi s’indova;
Ma non eran da ciô le proprie penne:
Se non che la mia mente fu percossa
Da un fulgore in che sua voglia venne.
A l’alta fantasia qui mance, possa;
Ma già volgeva il mio disio e’l velle,
Si corne rota ch’igualmente è mossa,
L’amor che move il sole e l’ altre stelle.

(Dante Alighieri)

 

Recueil: Petite anthologie Poésie européenne
Traduction:
Editions: Singulières

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Poule, poule ponds ton oeuf (Georges Libbrecht)

Posted by arbrealettres sur 7 avril 2019



Ettore Aldo Del Vigo 109

 

Poule, poule ponds ton oeuf,
buvons, trinquons à l’art veuf
béton, porphyre, métaux.
Oui ! je connais d’autres chants
et d’autres calligraphies,
Chambres à aimer, divans.
doubles grelottant de vie,
je connais la comédie
et son drame par dedans.

(Georges Libbrecht)

Illustration: Ettore Aldo Del Vigo

 

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Dieu tu m’as donné la voix (Georges Libbrecht)

Posted by arbrealettres sur 7 avril 2019


 


 

Siegfried Zademack -   (15)

Dieu tu m’as donné la voix,
Dieu c’était pour m’en servir,
si j’ai trop parlé parfois
c’était de choses à dire.
qui pourrait y contredire ?
J’ai parlé selon ma foi.
Engageons-nous dans l’humain,
tout le reste est comédie,
dans la dangereuse vie
marchons la main dans la main.
La mère donne le sein
à l’image de Marie
et c’est la source de vie
c’est la source du matin.
J’en reviens toujours à l’âme :
qui peut dire ce qu’elle est
et qui peut dire son drame ?
Nous sommes les fils des femmes
dans un Monde imaginé.
Qui connaît l’autre côté ?

(Georges Libbrecht)

Illustration: Siegfried Zademack

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On joue la comédie (Charles Dobzynski)

Posted by arbrealettres sur 19 juin 2018




    
On joue la comédie
Mais d’avance
Ce que l’on dit nous a joués.

(Charles Dobzynski)

 

Recueil: La scène primitive
Traduction:
Editions: De la Différence

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Le poète et la Muse (Constantin Cavàfis)

Posted by arbrealettres sur 19 juin 2018



Illustration: Eoghan de Leastar
    
Le poète et la Muse

LE POÈTE

Dans quel but le destin a-t-il voulu m’élire
poète, moi si faible, avec tous mes défauts ?
Car ma parole est vaine et les sons de ma lyre,
même les plus chantants, sonnent creux, semblent faux.

J’ai beau chercher à dire un sentiment sublime,
gloire et vertu ne sont qu’un rêve, je le sens.
Dans la désillusion mon oeil toujours s’abîme,
dans les ronces partout mon pied s’en va glissant.

Le monde est une froide et sombre comédie.
Mes chants non moins que lui se révèlent menteurs.
Chanter l’amour, la joie ? Infâme parodie,
infâme lyre, proie de spectacles trompeurs !

LA MUSE

Poète, tu n’es pas menteur. Ton monde à toi
est le seul vrai. Seules les cordes de ta lyre
savent la vérité ; elles seules, crois-moi,
au long de notre vie ont l’art de nous conduire.

Serviteur du divin, apprends quel est ton sort :
la beauté, le printemps. Une ode enchanteresse
est issue de ta bouche, et tu es un trésor
de parfums — une voix d’en haut, riche en promesses.

Si la nuit règne sur la terre, n’aie point peur.
Ne crois pas que cette ombre va durer encore.
Tu es près des plaisirs, des vallons et des fleurs ;
courage, et en avant ! Vois se lever l’aurore !

Seule une faible brume effarouche tes yeux.
Sous son voile, pour toi, la Nature accueillante
tresse roses, violettes, narcisses précieux,
couronne pour tes chants, récompense odorante.

(Constantin Cavàfis)

 

Recueil: Tous les poèmes
Traduction: Michel Volkovitch
Editions: Le miel des Anges

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Le drame de la vie (Henri Cazalis)

Posted by arbrealettres sur 19 juin 2018



Illustration: Bo Bartlett
    
Le drame de la vie perd chaque jour
de sa gravité, de son sérieux,
de son importance, de sa beauté scénique,

et risque de se transformer
en vulgaire et plate comédie bourgeoise
d’une irritante et intolérable médiocrité.

(Henri Cazalis)

 

Recueil: Le livre du Néant
Editions: Alphonse Lemerre

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Les acteurs (Jim Morrison)

Posted by arbrealettres sur 19 juin 2018



Dimo Kolibarov (8) [1280x768]

Les acteurs doivent nous faire croire
à leur réalité
Nos amis ne doivent pas
nous donner l’impression que nous jouons la comédie

Les voici, pourtant, dans la lenteur
du Temps

Mes mots fous
glissent en fusion
et risquent de perdre
contact avec le sol

Alors étranger, deviens
plus fou encore

Explore les Hautes Terres

(Jim Morrison)

Découvert chez Lara ici

Illustration: Dimo Kolibarov

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La grande comédie du monde (Leopoldo María Panero)

Posted by arbrealettres sur 19 juin 2018



La grande comédie du monde
La grande tragédie de l’homme
Qui meurt à chaque heure, silencieux comme le vent
Qui se cherche dans les chats qui miaulent contre la fleur
Qui s’égare dans les fleurs obscures du mal
Qui se découvre dans la glace obscure du silence
Et s’égare dans le rêve fatal de chaque nuit.

***

La gran comedia del mundo.
La gran tragedia del hombre.
Que muere cada hora, silencioso como el viento.
Que se busca en los gatos que maúllan contra la flor.
Que se pierde en las flores oscuras del mal
Que se descubre en el espejo oscuro del silencio
Y se pierde en el sueño fatal de cada noche.

(Leopoldo María Panero)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Illustration: Odilon Redon

 

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Triste, triste (Jules Laforgue)

Posted by arbrealettres sur 19 juin 2018



Triste, triste

Je contemple mon feu. J’étouffe un bâillement
Le vent pleure. La pluie à mi vitre ruisselle.
Un piano voisin joue une ritournelle.
Comme la vie est triste et coule lentement.

Je songe à notre Terre, atome d’un moment,
Dans l’Infini criblé d’étoiles éternelles,
Au peu qu’ont déchiffré nos débiles prunelles,
Au Tout qui nous est clos inexorablement.

Et notre sort! toujours la même comédie,
Des vices; des chagrins, le spleen, la maladie,
Puis nous allons fleurir les beaux pissenlits d’or.

L’Univers nous reprend, rien de nous ne subsiste,
Cependant qu’ici-bas tout continue encor.
Comme nous sommes seuls! Comme la vie est triste!

(Jules Laforgue)


Illustration: Vladimir Kush

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Ce Monde, comme on dit, est une cage à fous (André Mage de Fiefmelin)

Posted by arbrealettres sur 19 juin 2018



Ce Monde, comme on dit, est une cage à fous,
Où la guerre, la paix, l’amour, la haine, l’ire,
La liesse, l’ennui, le plaisir, le martyre
Se suivent tour à tour et se jouent de nous.

Ce Monde est un théâtre où nous nous jouons tous
Sous habits déguisés à malfaire et médire.
L’un commande en tyran, l’autre, humble, au joug soupire ;
L’un est bas, l’autre haut, l’un jugé, l’autre absous.

Qui s’éplore, qui vit, qui joue, qui se peine,
Qui surveille, qui dort, qui danse, qui se gêne
Voyant le riche soûl et le pauvre jeûnant.

Bref, ce n’est qu’une farce, ou simple comédie
Dont, la fin des joueurs la Parque couronnant,
Change la catastrophe en triste tragédie.

(André Mage de Fiefmelin)

 

 

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