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Posts Tagged ‘commandement’

ÉNIÈME COMMANDEMENT (Efraín Huerta)

Posted by arbrealettres sur 11 avril 2023



Illustration: Georges Bareau
    
ÉNIÈME COMMANDEMENT

Tu
Ne désireras pas
La poésie
De
Ton
Prochain.

(Efraín Huerta)

Recueil: Poésie du Mexique
Traduction: Jean-Clarence Lambert
Editions: Actes Sud

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Maman les p’tits bateaux (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 5 février 2023




    
Maman les p’tits bateaux

Maman les p’tits bateaux,
Qui vont sur l’eau,
Ont-ils des jambes ?

Mais oui, mon gros bêta,
S’ils n’en avaient pas,
Ils ne march’raient pas.

Allant droit devant eux,
Ils font le tour du monde
Mais comme la terre est ronde,
Ils reviennent chez eux.

Va quand tu seras grand,
Tu feras le tour du monde
Sur un vaisseau puissant,
Marchant au commandement.

Va, quand tu seras grand,
Même au bout de la terre,
Tu reviendras sûrement,
Embrasser ta maman.

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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Le bois sec (Liliane Wouters)

Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2022




    
Le bois sec

Brûler Je songe à ma cendre
quand m’appellent des forêts
Ô feux Mais à leur voix tendre
répond votre chant secret

Je suis né pour cette fête
barbare ces rites purs
ce mortel assaut de bêtes
contre le défi des murs

J’aime la gloire soudaine
des flammes j’aime le bref
sursaut de passion de haine
du feu saluant son chef

Brûler Mon sang me calcine
Pas un coin de chair ombreux
Et si pourtant mes racines
trouvaient un sol généreux

un peu d’eau de sable Le sable
d’où je sors verrait des fruits
Non De cette paix durable
la fin seule me séduit

Je ne porte ni lumière
ni chaleur en mon corps mais
ce n’est qu’au centre des pierres
qu’on trouve un feu qui dormait

Verdoyez branches dociles
aux commandements des dieux
Je montre mon bois fossile
C’est lui qui flambe le mieux.

(Liliane Wouters)

 

Recueil: Poésie au féminin
Traduction:
Editions: Folio

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La Tyrannie du Verbe (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 20 septembre 2019



La Tyrannie du Verbe

Superbe,
Le Verbe
Traite en pantin
Le Sujet et son destin.
« A mon commandement:
Hop! Hop! Hohé!
Tu vas
Tu subis
Ou tu es. »

(Andrée Chedid)

Illustration: Andrzej Malinowski

 

 

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Celui que l’Amour range à son commandement (Philippe Desportes)

Posted by arbrealettres sur 6 août 2018



 

Nicole Helbig  01

Celui que l’Amour range à son commandement
Change de jour en jour de façon différente.
Hélas ! j’en ai bien fait mainte preuve apparente,
Ayant été par lui changé diversement.

Je me suis vu muer, pour le commencement,
En cerf qui porte au flanc une flèche sanglante,
Depuis je devins cygne, et d’une voix dolente
Je présageais ma mort, me plaignant doucement.

Après je devins fleur, languissante et penchée,
Fuis je fus fait fontaine aussi soudain séchée,
Epuisant par mes yeux toute l’eau que j’avais.

Or je suis salamandre et vis dedans la flamme,
Mais j’espère bientôt me voir changer en voix,
Pour dire incessamment les beautés de Madame.

(Philippe Desportes)

Illustration: Nicole Helbig

 

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Proème (Octavio Paz)

Posted by arbrealettres sur 6 mai 2018




Proème

Parfois la poésie est le vertige des corps et le vertige du bonheur et celui de la mort;
la promenade les yeux fermés au bord du précipice et la kermesse dans les jardins sous-marins;
le rire qui met le feu aux préceptes et aux dix commandements;
la descente des mots parachutés sur les sables mouvants de la page;
le désespoir qui embarque sur un bateau de papier et traverse,
pendant quarante jours et quarante nuits, l’océan de l’angoisse nocturne et la mer de pierre de l’angoisse diurne;
l’adoration du moi, l’exécration du moi et sa dissipation;
l’épithète décapitée, l’enterrement des miroirs;
la récolte des pronoms fraîchement coupés dans les jardins d’Épicure et de Netzahualcóyotl;
un solo de flûte sur la terrasse de la mémoire et un ballet d’étincelles dam l’oubliette de la pensée;
les migrations de verbes par myriades, d’ailes et de griffes, de graines et de mains;
l’ossature des noms aux racines plantées dans les ondulations du langage;
l’amour du jamais vu et l’amour de l’inouï, l’amour du jamais dit : l’amour de l’amour.

Syllabes semences.

(Octavio Paz)

 

 

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Plus que tout je chéris du fond du coeur cet amour (Kabîr)

Posted by arbrealettres sur 22 mai 2017



    

Plus que tout je chéris du fond du coeur cet amour,
qui me fait vivre en ce monde une vie sans limites.

C’est ainsi que le lotus vit dans l’eau et fleurit dans l’eau;
et cependant l’eau ne peut pas toucher ses pétales ;
ils s’ouvrent au-dessus de son atteinte.

C’est ainsi qu’une épouse entre dans les flammes au commandement de l’amour.
Elle brûle et laisse gémir ses compagnes, mais jamais ne déshonore l’amour.

L’Océan du monde est difficile à traverser; ses eaux sont très profondes.

Kabir dit : « Écoute-moi, ô Saint Homme,
peu nombreux sont ceux qui en ont atteint l’extrémité. »

(Kabîr)

 

 

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LE NOUVEAU PRINTEMPS (Carlos Drummond de Andrade)

Posted by arbrealettres sur 19 mai 2017



Illustration: Philibert Léon Couturier

    

LE NOUVEAU PRINTEMPS

Les tantes veuves portent de pesantes armatures
de mort et de gourgouran. Du cou
jusqu’à l’inviolée pointe des brodequins, elles proclament
leur rupture avec le siècle. Et rien n’existe plus
hors de la nuit de leurs maris empreinte
en chacun de leurs gestes de superbe solitude.

Ainsi les voulons-nous pour toujours de nouveau
vierges, réintégrées dans la pureté originelle.
Malheur à qui murmure: les tantes sont des femmes
sujettes à la terrestre loi du désir,
et dans leurs nuits blanches elles luttent corps à corps avec les farfadets.

Une tante, pourtant, oublie les commandements
et se remarie. La foudre s’abat sur la famille.
Elle est toute jardin, elle est pur amandier
dans le joyeux abandon de son autre virginité.
La famille en a décidé: cette tante est morte.

(Carlos Drummond de Andrade)

 

Recueil: La machine du monde et autres poèmes
Traduction: Didier Lamaison et Claudia Poncioni
Editions: Gallimard

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