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Poésie

Posts Tagged ‘concentré’

Présentation du maître chan (Xutang Zhiyu)

Posted by arbrealettres sur 13 juin 2022




Illustration: ArbreaPhotos
    
Présentation du maître chan

Ce que le maître enseigne est déjà en vous-même,
Pensée inépuisable que vous scrutez sans voir.
Si, le coeur concentré, vous voulez la saisir,
Feuille effrayée d’automne, elle tombe dans le vide.

(Xutang Zhiyu)

Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier

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Visages (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 11 janvier 2022



Illustration: Marie-Paule Deville Chabrole
    
Visages qui apaisent

Visages qui ne sont que refus

Visages au regard éteint

Visages que verrouille la timidité

Visages qui inquiètent

Visages creusés par la faim

Visages qui ouvrent la porte
sur une amitié

Visages vides qui ne laissent
pressentir aucun arrière-pays

Visages dévastés par la maladie

Visages empreints d’une bonté
qui réchauffe

Visages durcis par la haine

Visages où demeurent les traces
du combat qui les a pacifiés

Visages qui vous font
vous rétracter

*

Visages trop lisses
sur lesquels rien ne se lit

Visages dont la dureté
vous glace vous scelle les lèvres

Visages douloureux
où affleure un secret
qu’on aimerait connaître

Visages et regards
de ceux qui sombrent

Visages qu’un excès de souffrance
a figés à jamais
au-delà du désespoir

Visages à l’expression
décidée et hautaine

Visages qui rayonnent
une douce lumière
et dont on garde le souvenir

Visages compassés
façonnés par les conventions

*

Visages qui consentent
au regard qui les pénètre

Visages las impavides
revenus de tout

Visages d’enfants
d’une grâce infinie

Visages concentrés
à l’écoute
du murmure intérieur

Visages dont la beauté
émerveille

Visages qui vous ouvrent
vous dilatent
vous aimantent

Visages visages visages

Une des grandes et inépuisables
richesses de la vie

(Charles Juliet)

Recueil: Pour plus de lumière anthologie personnelle
Traduction:
Editions: Gallimard

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Visages (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 6 février 2021




    
Visages qui apaisent

Visages qui ne sont que refus

Visages au regard éteint

Visages que la timidité verrouille

Visages qui inquiètent

Visages creusés par la faim

Visages qui ouvrent la porte
sur une amitié

Visages vides qui ne laissent
pressentir aucun arrière-pays

Visages dévastés par la maladie

Visages empreints d’une bonté
qui réchauffe

Visages durcis par la haine

*

Visages où demeurent les traces
du combat qui les a pacifiés

Visages qui vous font
vous rétracter

Visages trop lisses
sur lesquels rien ne se lit

Visages dont la dureté
vous glace vous scelle les lèvres

Visages douloureux
où affleure un secret
qu’on aimerait connaître

Visages et regards
de ceux qui sombrent

Visages qu’un excès de souffrance
a figés à jamais
au-delà du désespoir

Visages à l’expression
décidée et hautaine

Visages qui rayonnent
une douce lumière
et dont on garde la nostalgie

*

Visages compassés
façonnés par les conventions

Visages qui consentent
au regard qui les pénètre

Visages las impavides
revenus de tout

Visages d’enfants
d’une grâce infinie

Visages concentrés
à l’écoute
du murmure intérieur

Visages dont la beauté
émerveille

Visages qui vous ouvrent
vous dilatent
vous aimantent

Visages visages visages

Une des grandes et inépuisables
richesses de la vie

(Charles Juliet)

 

Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.

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Le chat nouveau-né abandonné là (François Cheng)

Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2020




    
Le chat nouveau-né abandonné là
Dans le fourré, corps informe, concentré
De soif, de faim, de frayeur, de crève-cœur,
Minuscule œil fixant, hagard, l’Énorme…

(François Cheng)

 

Recueil: Enfin le royaume
Traduction:
Editions: Gallimard

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Il faut inverser le connu (Serge Pey)

Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2020



 

Erik Johansson -11

Il faut inverser le connu
Le dehors nous fait passer au dedans
Le dedans au dehors
Le multiple à l’unique
Le diamètre au centre
Le dispersé au concentré
Il faut inverser aussi l’inconnu
Il faut inverser l’inverser
Ouvrir un angle
ne sert qu’a trouver le point
qu’il ne peut mesurer

(Serge Pey)

Illustration: Erik Johansson

 

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Le chat nouveau-né (François Cheng)

Posted by arbrealettres sur 1 octobre 2018



 
Illustration: ArbreaPhotos
    

Le chat nouveau-né abandonné là
Dans le fourré, corps informe, concentré
De soif de faim, de frayeur, de crève-coeur,
Minuscule oeil fixant, hagard, l’Énorme…

(François Cheng)

 

Recueil: Enfin le royaume
Traduction:
Editions: Gallimard

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De mon côté, garder pour seul souvenir (Emmanuelle Le Cam)

Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2018



Illustration: Pablo Picasso
    
De mon côté,
garder pour seul
souvenir
celui
de la découverte
concentrée
d’un ouvrage
qui me rassemble
en un lieu,
le temps
de ma lecture,
et me laisse
sur la berge,
défaite,
une fois celle-ci
interrompue.

(Emmanuelle Le Cam)

 

Recueil: Unique demeure
Traduction:
Editions: Le dé bleu

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Le souffle de lumière (Roberto Juarroz)

Posted by arbrealettres sur 25 juin 2018



    

Le souffle de lumière, le tremblement concentré
qui émane de certaines rencontres
contredit parfois sa propre brièveté

et s’étend comme une lente alchimie
sur tout le reste de la vie.

Posséder ainsi pour toujours
quelque chose que l’on n’eut jamais
et que l’on n’aura jamais,
change la condition de l’homme,
modifie ses limites.

Les mains se touchent parfois
et parfois n’y parviennent pas.
Mais les yeux se touchent
ou quelque chose qui est derrière les yeux.

Mais posséder ainsi, toucher ainsi,
réduit encore un coin d’éternité
et le fait tenir dans la cellule que nous occupons.

C’est peut-être là qu’est la sagesse de l’amour,
sauvée des incendies qui le dévastent.

(Roberto Juarroz)

 

Recueil: Douzième poésie verticale
Traduction: Fernand Verhesen
Editions: De la Différence

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DANS LES JARDINS DES LODI (Octavio Paz)

Posted by arbrealettres sur 9 mars 2018



Lodi Garden, New Delhi

DANS LES JARDINS DES LODI

Dans le bleu unanime
les dômes des mausolées
— noirs, concentrés, pensifs —
émirent soudain
des oiseaux

(Octavio Paz)

 

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Pénètre sourdement dans le royaume des mots (Carlos Drummond de Andrade)

Posted by arbrealettres sur 8 mai 2017




    

Pénètre sourdement dans le royaume des mots.
Là se trouvent les poèmes en attente d’être écrits.
Ils sont figés, mais il n’y a pas de désespoir,
il y a calme et fraîcheur sur leur surface intacte.

Les voici seuls et muets, à l’état de dictionnaire.
Vis avec tes poèmes, avant de les écrire.
Reste patient, s’ils sont obscurs. Calme, s’ils te provoquent
Attends que chacun se réalise et se consume
avec son pouvoir de parler
et son pouvoir de taire.

Ne force pas le poème à se déprendre des limbes.
Ne ramasse pas par terre le poème qui s’est égaré.
N’adule pas le poème. Accepte-le
tout comme il acceptera sa forme définitive et concentrée dans l’espace.
Approche et contemple les mots.

Chacun d’eux a mille faces secrètes sous sa face neutre
et te demande, sans égard pour la réponse,
pauvre ou terrible, que tu lui feras :
as-tu apporté la clé?

(Carlos Drummond de Andrade)

 

Recueil: La machine du monde et autres poèmes
Traduction: Didier Lamaison et Claudia Poncioni
Editions: Gallimard

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