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Poésie

Posts Tagged ‘concentrer’

Les yeux (Robert Frost)

Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2022



 

David Alfaro Siqueiros portrait-of-dramatist-margarita-urueta-1947

Les yeux en quêtant la réponse d’autres yeux
Tirent à eux les étoiles
Et tirent à eux les fleurs
Et concentrent ainsi la terre et les cieux,
Si bien que nul n’a plus peur de l’immensité.

(Robert Frost)

Illustration: David Alfaro Siqueiros

 

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Tout concentrer dans une vision poétique (Pier Paolo Pasolini)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2022




Tout concentrer dans une vision poétique des évènements
et jouir ainsi des choses, transformer en être fantastique
ce qui habituellement arrive de la manière la plus banale

(Pier Paolo Pasolini)

 

 

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Que tout se concentre (Bernard Delvaille)

Posted by arbrealettres sur 26 mai 2022


Le Renoncement

Que tout se concentre
en un mot
que le souvenir n’ait de but
que la tache noire
où l’on boit le renoncement

(Bernard Delvaille)

Illustration

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MACROCOSME (Marguerite Yourcenar)

Posted by arbrealettres sur 11 mars 2022




    
MACROCOSME

Soleils, ex-voto des ténèbres,
Coeurs palpitants, coeurs transpercés,
Larmes d’argent des draps funèbres,
Soleils, je passe et vous passez.

Mirés au fond de ma prunelle,
Comme moi vous vous consumez;
Vous roulez dans l’ombre éternelle,
Sans savoir que vous l’enflammez;

Je sais, car je sais que j’ignore.
Dans ce coquillage sonore,
Dans cette éponge où le sang bat,

Dans les entrailles de mon ventre,
La même angoisse se concentre,
Et ma lutte est votre combat.

(Marguerite Yourcenar)

Recueil: Les charités d’Alcippe
Traduction:
Editions: Gallimard

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Durga Stotra (Sri Aurobindo)

Posted by arbrealettres sur 19 mars 2020




    
Durga Stotra

Mère Durga ! Chevalière au lion, donneuse de tous les pouvoirs, Mère,
bien-aimée de Shiva! Nous, la jeunesse du Bengale, nés de ta Puissance,
sommes réunis dans ton temple pour t’adresser notre prière.
Écoute, ô Mère ! Descends sur notre terre du Bengale ! Manifeste-toi !

Mère Durga! D’âge en âge, naissance après naissance, nous venons ici-bas
dans un corps humain, accomplissons ton oeuvre et regagnons le foyer de Ta Félicité.
Cette fois encore, en cette naissance, nous voici, consacrés à ton oeuvre.
Écoute, ô Mère ! Descends sur notre terre du Bengale ! Sois avec nous, notre Sauveuse !

Mère Durga! Chevalière au lion, trident en main, ton corps de beauté
couvert d’une armure, Mère, donneuse de victoire ! L’Inde attend ta venue,
impatiente de te voir sous ta forme de Grâce et de Bonté. Écoute, ô Mère !
Descends sur notre terre du Bengale ! Manifeste-toi !

Mère Durga! Donneuse de force, d’amour, de connaissance !
Toi qui dans l’essence de ta nature es la Shakti-de-Puissance ! Ô Redoutable,
au double visage de Douceur et de Violence ! Dans la bataille de la vie,
dans la bataille de l’Inde, c’est toi qui nous as envoyés comme tes guerriers.

Ô Mère, accorde à nos coeurs et nos esprits l’énergie du Titan,
l’audace et la hardiesse du Titan dans toutes nos actions. Accorde, ô Mère,
à notre coeur et notre intelligence la force de caractère et la connaissance d’un dieu !

Mère Durga ! Le peuple de l’Inde, noble entre tous, était englouti dans d’épaisses
ténèbres. Mais voici que peu à peu, ô Mère, tu te lèves à l’extrême horizon
et l’Aurore resplendit dans le rougeoiement de ton corps-de-ciel qui dissipe l’obscurité.
Que l’immense lumière se répande, ô Mère, et disperse les ténèbres !

Mère Durga ! Parée de profonde verdure, ornée de la Toute-Beauté, toi qui maintiens,
toi en qui reposent la connaissance, l’amour et la force, c’est sur la terre du Bengale
que tu t’incarnes aujourd’hui; cachée jusqu’ à présent, repliée sur elle-même,
elle concentrait ses énergies. Mais l’âge est venu, le jour est venu et déjà
elle se redresse, notre Mère du Bengale, portant l’Inde entière sur ses épaules.
Viens, ô Mère ! Manifeste-toi !

Mère Durga! Nous, tes enfants, que par ta grâce, sous ton empire,
nous puissions accomplir la grande oeuvre, le grand idéal. Anéantis en nous
la petitesse, anéantis l’égoïsme, anéantis la peur !

Mère Durga! Toi qui revêts le visage de Kâlî, portant à ton cou une guirlande de crânes,
vêtue d’espace, brandissant l’épée, ô Déesse, triomphatrice de l’Asura!
De ton rugissement féroce et impitoyable, fais périr les passions-ennemies de l’âme,
qu’il n’en reste plus une seule vivante au fond de nous.

Que nous devenions purs et sans souillure. Telle est notre prière, ô Mère !
Manifeste-toi!

Mère Durga! L’Inde moribonde est abîmée dans l’égoïsme, la peur, la petitesse.
Rends-nous grands et dignes des plus hautes tentatives, rends-nous magnanimes
et sincères dans notre volonté inflexible d’atteindre la Vérité.
Chasse tout misérable désir, toute impuissance, toute paresse,
que plus jamais nous ne soyons paralysés par la peur !

Mère Durga! Shakti-du-Yoga! Que ton pouvoir immense s’étende partout !
Nous sommes tes enfants bien-aimés. Fais largement briller parmi nous
l’enseignement perdu, la fermeté, la puissance de la pensée,
la dévotion et la foi, l’austérité et la chasteté, la connaissance de la Vérité,
et à travers nous répands-les sur le monde. Pour aider et secourir l’humanité,
toi, Durga, annihilatrice de toute adversité,
ô Mère-du-monde ! Manifeste-toi !

Durga Mère ! Extermine en nous les vices-ennemis, puis extirpe au-dehors
tous les dangers, tous les obstacles ! Que plein de force, valeureux et noble,
le peuple de l’Inde vive à jamais dans ses forêts sacrées et dans ses champs fertiles,
au pied de ses montagnes amies du ciel, le long des rives de ses fleuves
aux eaux saintes et purifiantes. Peuple suprême par son amour et son unité,
sa vigueur et sa droiture, son art et sa littérature, son héroïsme et sa connaissance !
Telle est notre prière aux pieds de la Mère ! Manifeste-toi !

Mère Durga ! Que ta Force, la Force du Yoga, inonde et emplisse notre corps !
Nous deviendrons tes instruments, ton épée qui abat le mal, ta lampe qui dissipe
l’ignorance. Exauce cette aspiration de la jeunesse du Bengale. Toi, notre Souveraine,
guide-nous ; toi qui détruis le mal et brandis ferme l’épée ;
toi, lumière resplendissante de la connaissance, tiens haut la lampe !
Manifeste-toi !

Mère Durga! Quand nous te posséderons, nous ne déferons plus tes liens :
nous t’attacherons à nous avec la triple corde de la foi, de la dévotion et de l’amour.
Viens, Mère ! Manifeste-toi dans notre esprit, notre vie, notre corps !
Viens, révélatrice de la Voie des Héros ! Plus jamais nous ne te rejetterons !
Que notre vie entière devienne une adoration sans fin de Durga!
Que toutes nos actions soient pour toujours sacrées, pleines d’amour et d’énergie,
vouées au service de la Mère ! Telle est notre prière, ô Mère !
Descends sur notre terre du Bengale ! Manifeste-toi !

(Sri Aurobindo)

 

Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust

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Le talent (Léon Tolstoï)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2020




    
Le talent est la faculté de concentrer son attention
sur tel ou tel objet et d’y voir quelque chose de nouveau
que les autres ne voient pas.

(Léon Tolstoï)

 

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L’oeil de la solitude (Roberto Juarroz)

Posted by arbrealettres sur 13 mars 2019



Illustration: Odilon Redon
    
L’oeil de la solitude
surveille l’amour.

L’amour ne devrait pas être surveillé
mais quelquefois il dévaste ce qu’il aime,
ravage ce qu’il n’aime pas
ou se détruit lui-même.

L’amour a toujours été un danger pour l’homme,
peut-être aussi pour les dieux.
L’amour a besoin de surveillance.
Même la fleur a besoin de surveillance.

Et seule l’inébranlable solitude
qui s’enracine en nous comme une dure vigie
peut nous sauver de ces furies
tandis qu’elle veille sur ses abîmes.

D’ailleurs cet oeil de solitude concentrée
n’est-il pas aussi une autre sorte d’amour,
sa manière la plus réservée et juste ?

***

El ojo de la soledad
vigila al amor.

El amor no debería ser vigilado,
pero a veces devasta lo que ama,
asuela lo que no ama
o se destruye a sí mismo.

El amor siempre ha sido un peligro para el hombre,
quizá también para los dioses.
El amor necesita vigilancia.
Hasta la flor necesita vigilancia.

Y sólo la soledad inquebrantable
que se afinca en nosotros como un duro vigía
puede salvarnos de esas furias
mientras custodia sus abismos.

Además ese ojo de concentrada soledad
¿no es también otra especie de amor,
su forma mas recatada y cierta?

(Roberto Juarroz)

 

Recueil: Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti

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Rien (Edith Södergran)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2019




    
Rien

Te t’inquiète pas, mon enfant, il n’y a rien,
tout est comme tu vois : la forêt, la fumée, la fuite des rails.
Quelque part, là-bas, dans un pays lointain,
il y a un ciel plus bleu et un mur couronné de roses
ou un palmier et un vent plus doux –
et c’est tout.
Il n’y a rien que la neige sur la branche du sapin,
il n’y a rien à baiser de ses lèvres chaudes,
toutes les lèvres deviennent froides, avec le temps.
Mais tu dis, mon enfant, que ton cœur est fort
et que vivre pour rien, c’est pire que mourir.
Que lui voulais-tu à la mort ?
Ne sens-tu pas le dégoût que dégagent ses frusques ?
Rien n’est plus écœurant que de mourir de sa propre main.
Comme ces courts instants où fleurit le désert,
nous devons aimer les longues heures de maladie de la vie
et les années contraintes où se concentre le désir.

(Edith Södergran)

 

Recueil: Le pays qui n’est pas, et Poèmes
Traduction: Carl-Gustaf Bjurström et Lucie Albertini
Editions: De la Différence

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La messagère d’un amour futur (Pierre-Jean Jouve)

Posted by arbrealettres sur 8 juillet 2018



La messagère d’un amour futur
S’est avancée : elle ouvre un gouffre noir
De la très noire porte et elle entend
Venir et revenir les oiseaux destructeurs

L’ennemi est partout dans l’espace et le coeur
Quel âpre ennemi celui du voyageur,
Cette nuit, errant dont les pieds désespèrent
Du sol de la lumière et de la terre !

C’est dans l’effort de plus intime nuit
Que je concentre un pas limpide et m’affranchis
Dans l’horreur et vers les animaux très clairs.

(Pierre-Jean Jouve)

 

 

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Albert – Maria Correspondance 1944-1959 (Albert Camus)(Maria Casarès)

Posted by arbrealettres sur 20 juin 2018




    
Je me sens si gauche, si maladroit,
avec cette sorte d’amour inemployé qui me reste sur la poitrine
et qui m’oppresse sans me donner de joie.

*

Entre des êtres qui s’aiment,
n’y a-t-il pas une place
où ils peuvent toujours se rencontrer ?

*

Tout d’un coup j’ai concentré sur un seul être
une force de passion qu’auparavant
je déversais un peu partout, au hasard,
et à toutes les occasions.

*

Aimer un être, ce n’est pas seulement le dire ni même le sentir
c’est faire les mouvements que cela commande.
Et je sais bien que le mouvement de cet amour qui m’emplit
me ferait traverser deux mers et trois continents pour être près de toi.

*

Qu’est-ce que je vais devenir si tu ne m’aimes pas comme j’ai besoin que tu m’aimes,
Je n’ai pas besoin que tu me trouves « attachant », ou compréhensif ou n’importe quoi.
J’ai besoin que tu m’aimes et je te jure que ce n’est pas la même chose.

*

Mon seul désir serait de me taire près de toi,
comme à certaines heures, ou de me réveiller, toi encore endormie,
de te regarder longuement, attendant ton réveil.
C’était cela, mon amour, c’était cela le bonheur !
Et c’est lui que j’attends encore.

*

Tout à l’heure, la nuit était pleine d’étoiles filantes.
Comme tu m’as rendu superstitieux,
je leur ai accroché quelques voeux qui ont disparu derrière elles.
Qu’ils retombent en pluie sur ton beau visage, là-bas,
si seulement, tu lèves les yeux vers le ciel, cette nuit.
Qu’ils te disent le feu, le froid, les flèches, les velours,
qu’ils te disent l’amour, pour que tu restes toute droite,
immobile, figée jusqu’à mon retour, endormie toute entière,
sauf au coeur, et je te réveillerai une fois de plus …

*

Moi aussi, je pense à toi, en chair, trépidante.
Ton air de frégate, les cordages noirs de tes cheveux

*

J’étouffe, la bouche ouverte, comme un poisson hors de l’eau.
J’attends que vienne la vague, l’odeur de nuit et de sel de tes cheveux.

*

Il fait lourd et chaud.
C’est une journée pour le silence, les corps nus,
les pièces ombreuses et l’abandon
Ma pensée a la couleur de tes cheveux.

*

Comme je t’attends.
L’eau monte dans mon coeur.

*

Il est faux que l’amour aveugle.
Il rend perceptible au contraire ce qui sans lui ne viendrait pas à l’existence
et qui est pourtant ce qu’il y a de plus réel en ce monde:
la douleur de celui qu’on aime.

*

Moi aussi je m’ennuie, je ne guéris pas de toi.
Je te cherche la nuit, je pense à toi le jour. Je suis seul.
Ah! Mon cher amour, ma désirable,
ne me laisse pas en chemin, ne te refroidis pas toute entière.
Laisse une braise, une toute petite braise,
et je saurai la ranimer jusqu’à ce que tu sois à nouveau crépitante entre mes bras.
J’embrasse ta bouche, étroitement.

*

Le plaisir qui finit en gratitude, c’est la fleur humide des jours.

*

Je t’embrasse, en orage, et aussi avec des sources inépuisables de tendresse.

*

Quand donc ma veste et ta jupe seront accrochées au même clou ?

*

Ma jeunesse c’est toi. Mon ardeur, ma force de désir et d’amour,
mon amour de la vie, c’est toi.
Bientôt, n’est-ce pas ? Bientôt mes bras frais, ton corps tiède, l’eau de ta bouche.
Je t’aime, ma chérie, ma bien-aimée. Et si mi madre me pregunta…
Au revoir, rose noire, où je boirai toute ma vie.
Je t’embrasse, je t’embrasse encore.
Le vent hurle à nouveau, je te désire.

*

Je t’embrasse, je t’habille de mes baisers.

Albert

(Albert Camus)(Maria Casarès)

 

Recueil: Correspondance 1944-1959
Traduction:
Editions: Gallimard

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