Posts Tagged ‘concerner’
Posted by arbrealettres sur 16 mars 2023

Quiz de grenouille
Il serait vraiment de bon ton
Que vous revoyiez votre alphabête,
Avant de répondre aux questions
Nous concernant, nous, les rainettes.
Il est en effet très courant
Qu’on nous orthographie reinettes !
Je trouve cela consternant,
Alors qu’existent les lunettes.
Car enfin, même dans un brouil-
lard dense, à couper au couteau,
Comment confondre une grenouille
Avec une pomme à couteau ?
Quoique peut-être, un point commun
Pourrait, qui sait, les rapprocher.
Ne peut-on pas faire sauter
Une pomme et un batracien ?
(Guy Meunier)
Recueil: On fait comme on a dit
Editions: Lavillatte
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Posted in humour, poésie | Tagué: (Guy Meunier), alphabet, batracien, bon, brouillard, commun, concerner, confondre, consternant, couper, courant, couteau, dense, exister, grenouille, lunette, orthographier, point, pomme, question, quiz, rainette, rapprocher, répondre, reinette, revoir, sauter, ton, vraiment | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2023

TOUTE CETTE HISTOIRE…
Toute cette histoire au fond, qui prend fin,
qui prend date sans nous concerner :
les grands sapins qui furent neige,
ce que l’on peut nommer, je crois, d’émotion blanche,
et qui ne s’achevait que dans le soir.
Toi, tu étais fait de soleil,
tu étais fait de miel et d’enfance.
Est-ce que cela s’avoue,
est-ce que cela se compte :
les pas qui tremblent, le regret, le silence
et puis le désespoir;
dans un crépuscule qui n’en finissait pas de t’attendre ?
Et
Pouvait-on parler d’étoiles de musique
quand la fête aux gants rouges
s’était tellement ouverte sur ton épaule ?
A moins d’être la pierre,
sommes-nous jamais assez vêtus
pour l’ombre !
(Claude de Burine)
Recueil: Le Passeur Passeur
Editions: Saint Germain des Prés
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Posted in poésie | Tagué: (Claude de Burine), attendre, au fond, émotion, épaule, étoile, blanc, compter, concerner, crépuscule, croire, date, désespoir, enfance, fête, fin, finir, gant, histoire, miel, musique, neige, nommer, ombre, ouvert, parler, pas, pierre, prendre, regret, rouge, s'achever, s'avouer, sapin, silence, soir, soleil, trembler, vêtir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2022

La Porte
Ouvrez-nous donc la porte et nous verrons les vergers,
Nous boirons leur eau froide où la lune a mis sa trace.
La longue route brûle ennemie aux étrangers.
Nous errons sans savoir et ne trouvons nulle place.
Nous voulons voir des fleurs.
Ici la soif est sur nous.
Attendant et souffrant, nous voici devant la porte.
S’il le faut nous romprons cette porte avec nos coups.
Nous pressons et poussons, mais la barrière est trop forte.
Il faut languir, attendre et regarder vainement.
Nous regardons la porte ; elle est close, inébranlable.
Nous y fixons nos yeux ; nous pleurons sous le tourment ;
Nous la voyons toujours ; le poids du temps nous accable.
La porte est devant nous ; que nous sert-il de vouloir ?
Il vaut mieux s’en aller abandonnant l’espérance.
Nous n’entrerons jamais. Nous sommes las de la voir…
La porte en s’ouvrant laissa passer tant de silence
Que ni les vergers ne sont parus ni nulle fleur ;
Seul l’espace immense où sont le vide et la lumière
Fut soudain présent de part en part, combla le coeur,
Et lava les yeux presque aveugles sous la poussière.
Pensées sans ordre concernant l’amour de Dieu
(Simone Weil)
Recueil: Les poètes de Dieu (Pierre Haïat)
Editions: Philippe Lebaud
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Simone Weil), abandonner, accabler, amour, attendre, aveuglé, étranger, barrière, boire, brûler, clos, coeur, combler, concerner, coupe, Dieu, eau, ennemi, entrer, errer, espace, espérance, fixer, fleur, fort, froid, immense, inébranlable, jamais, laisser, languir, las, lever, long, lumière, lune, mieux, nul, ordre, ouvrir, paraître, passer, pensée, place, pleurer, poids, porte, pousser, poussière, présent, presser, regarder, rompre, route, s'en aller, s'ouvrir, savoir, silence, soif, souffrir, temps, tourment, trace, trouver, verger, vide, voir, vouloir, vraiment, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 mars 2022

CHUTE
Mais les consignes de sécurité,
celles que vous répétez à chaque voyage
ne me concernent pas.
Celles que vous répétez avec beaucoup de soin
comme si c’était le premier voyage,
comme si c’était le dernier voyage.
Je m’en fiche.
Car mon âme est déjà tombée
depuis longtemps.
Elle est tombée dans ce voyage
quand je suis partie de Beyrouth
pour la première fois.
Elle est tombée
sans trouver de gilet de sauvetage
ni de masque à oxygène :
mon âme qui est en chute libre
jusqu’à maintenant.
(Samar Abdel Jaber)
Recueil: Anthologie des femmes poètes du monde arabe
Traduction: Maram al-Masri
Editions: Le Temps des Cerises
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Posted in poésie | Tagué: (Samar Abdel Jaber), âme, Beyrouth, chute, concerner, consigne, dernier, gilet, longtemps, maintenant, masque, oxygène, partir, premier, répéter, s'enficher, sauvetage, sécurité, soin, tomber, trouver, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 mars 2021

Illustration: Robert Doisneau
Nous restons figés parfois…
Nous restons figés parfois
au milieu d’une rue,
d’un mot
ou d’un baiser,
les yeux immobiles
comme deux longs verres d’eau solitaire,
la vie immobile
et les mains inertes entre un geste et celui qui aurait suivi,
comme si elles n’étaient plus nulle part.
Nos souvenirs alors sont d’un autre
dont à peine nous nous souvenons.
C’est comme si nous prêtions notre vie pour un temps,
sans l’assurance qu’elle nous sera rendue
et sans que personne nous l’ait demandée,
mais en sachant qu’elle sert alors
à quelque chose qui nous concerne plus que tout.
La mort n’est-elle un prêt, elle aussi,
au milieu d’une rue
d’un mot
ou d’un baiser ?
***
Nos quedamos a veces detenidos
en medio de una calle,
de una palabra
o de un beso,
con los ojos inmóviles
como dos largos vasos de agua solitaria,
con la vida inmóvil
y las manos quietas entre un gesto y el que hubiera seguido,
como si no estuvieran ya en ninguna parte.
Nuestros recuerdos son entonces de otro,
a quien apenas recordamos.
Es como si prestásemos la vida por un rato,
sin la seguridad de que nos va a ser devuelta
y sin que nadie nos la haya pedido,
pero sabiendo que es usada
para algo que nos concierne más que todo.
¿No será también la muerte un préstamo,
en medio de una calle,
de una palabra
o de un beso?
(Roberto Juarroz)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Recueil: Poésie verticale
Traduction: Traduit de l’espagnol (Argentine) par Roger Munier
Editions: Points
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Posted in poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), assurance, à peine, baiser, concerner, demander, eau, figer, geste, immobile, inerte, long, main, milieu, mort, mot, nulle part, parfois, personne, prêt, prêter, quelque chose, rendre, rester, rue, savoir, se souvenir, servir, solitaire, souvenir, suivre, temps, verre, vie, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 mars 2019

Voyages de minuit.
Retours des abîmes qui concernent
le refuge d’être vivants, dans l’ombre,
au bord de l’abîme total.
On a essayé de se bander les yeux
ou d’accéder aux cécités provisoires que la vie nous accorde,
mais le pouvoir de la vision perfore tous les murs
et nous fige dans la haute mer muette.
Voyages de minuit.
Après quoi on peut voyager n’importe où,
et prendre dans la main la pensée
comme une petite lampe votive
dans ce temple dénudé.
***
Viajes de la medianoche.
Regresos de los abismos relativos
al refugio de estar vivos, en la sombra,
al borde del abismo total.
Hemos tratado de vendarnos los ojos
o acceder a las cegueras provisorias que la vida nos permite,
pero et goder de la visíon perfora cualquier mura
y nos planta en los piélagos callados.
Viajes de la medianoche.
Después se puede viajar a cualquier parte
y tomar en la mano el pensamiento
como una pequeña lámpara votiva
en este templo desnudo.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), abîme, accéder, accorder, être, bander, bord, cécité, concerner, dénudé, essayer, figer, haut, lampe, main, mer, minuit, muet, mur, ombre, pensée, perforer, pouvoir, prendre, provisoire, refuge, retour, temple, total, vie, vision, vivant, votif, voyage, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2019

Illustration: Alexandra Cecconi
La clairière,
Elle s’ouvre à chaque pas
Même si tu ne la vois pas.
Elle appartient au chant du fleuve.
Elle niche avec ses oiseaux
Dans le feu des journées.
Elle n’a pas d’autres rides
Que celles du vent remontant vers la Source.
Elle pactise avec le silence,
Avec le souffle,
Avec le rien.
Elle n’attend ni ne guette aucune proie.
Elle laisse aller l’ici
Dans le chant de sa présence.
Elle n’est sûre que de la joie verticale
Et du secret qui la concerne.
Elle est partout décentrée d’elle-même
Et du désir d’en dire trop.
Elle n’a pas son pareil
Pour éveiller les morts.
(Jean Lavoué)
Recueil: Levain de ma joie
Traduction:
Editions: L’enfance des arbres
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Lavoué), aller, appartenir, attendre, éveiller, chant, clairière, concerner, décentré, désir, dire, feu, fleuve, guetter, joie, journée, laisser, mort, nicher, oiseau, pactiser, partout, pas, présence, proie, remonter, ride, rien, s'ouvrir, secret, silence, souffle, source, vent, vertical, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 août 2018
Au fond du jardin,
à l’hôpital,
les chambres mortuaires.
Sur une porte, le nom de mon père.
Tout le monde peut le voir une dernière fois.
Bien rasé, buste haut, il pavane
comme un général sur un chariot tout blanc.
Autour, des chaises pour s’asseoir avec lui.
Quand on se lève pour partir,
il ne fait plus rien pour vous retenir.
Lui dire à demain ne le concerne plus.
(Georges-L. Godeau)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (G.L. Godeau), à demain, concerner, hôpital, jardin, mortuaire, partir, père;pavaner, retenir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2018

Dissocié de moi-même,
dépossédé de toute forme dès que l’inexprimable m’envahit,
je n’ai plus de nom et rien ne me concerne plus,
pas même une Mort qui ne peut être appréhendée
que dans une absence totale de contact
(Jean Tortel)
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