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Poésie

Posts Tagged ‘confondre’

Quiz de grenouille (Guy Meunier)

Posted by arbrealettres sur 16 mars 2023




    
Quiz de grenouille

Il serait vraiment de bon ton
Que vous revoyiez votre alphabête,
Avant de répondre aux questions
Nous concernant, nous, les rainettes.

Il est en effet très courant
Qu’on nous orthographie reinettes !
Je trouve cela consternant,
Alors qu’existent les lunettes.

Car enfin, même dans un brouil-
lard dense, à couper au couteau,
Comment confondre une grenouille
Avec une pomme à couteau ?

Quoique peut-être, un point commun
Pourrait, qui sait, les rapprocher.
Ne peut-on pas faire sauter
Une pomme et un batracien ?

(Guy Meunier)

Recueil: On fait comme on a dit
Editions: Lavillatte

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Tu es là (René Guy Cadou)

Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022




    
Tu es là,
je tiens ton visage
De corail et de vent
Contre ma chair,
Je confonds soleil, prison.
Des peuples inconnus
Fuient ma convalescence.
Oh ! verse entre mes bras
L’odeur forte des mers.

(René Guy Cadou)

 

Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers

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Pour mon enterrement (Miu Xi)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Pour mon enterrement

De mon vivant, j’arpentais les rues de la capitale,
Dans ma mort, me voilà confondu au sein des plaines.
À l’aube, mes pas vifs résonnaient dans le grand hall du palais
À l’ombre, je loge désormais auprès des sources jaunes.
Un soleil blanc se dépose dans le Golfe de Yu
Son char d’or à l’arrêt, ses coursiers au repos.
Le dieu, dans sa gloire céleste,
Ne pourrait-il restaurer mon unité perdue ?
Corps et visage lentement décomposés,
Dents et cheveux dispersés au loin.
Voilà le chemin des hommes et toute chose ;
Qui saurait en rompre la trame de bronze ?

(Miu Xi)

(186-245)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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Conforme à ta beauté (Luc Bérimont)

Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2022




    
Conforme à ta beauté

Conforme à ta beauté nocturne
Tu ouvres le soleil de tes jambes aiguës
Tu permets à l’été de déflammer l’été
Il n’y a plus la soif et l’eau
Il n’y a plus fièvre et fontaine
Mais, tout ensemble confondu
Ce qui fait mal et son vainqueur.
Je marche dans un monde blanc
Où brillent l’angle et la cétoine
Je m’unis à toi pour le temps
Jusqu’à la migration des pierres
Jusqu’à l’incendie des rivières
Jusqu’à l’âme, la chair de l’âme
Là où les corps ont leur envers.

(Luc Bérimont)

 

Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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PRENEZ LES GENS… (Janine Mitaud)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2022




    
PRENEZ LES GENS…

Prenez les gens pour des nuages
Passez au travers des nuages
Et vous ne verrez pas l’orage

L’amour n’est plus qu’un jeu mortel
Et les symboles du langage
Déguisent bien le désespoir
Vous chantez fumées et feuillages
Vous réduisez à des images
Mon corps plus vif que sève et feu
Il perd pour vous l’éclat charnel
Vous le rangez dans l’irréel —
Le son du vent et mes appels
Confondus dans votre savoir —

Je suis vivante et mon cri tranche
Tous ces déserts imaginaires
Oasis, oiseaux indulgents
Ne croissent pas dans mon domaine
Mais je fends la coque des mots
Et j’y surprends la mer sauvage
Dont le désir franchit les plages.

(Janine Mitaud)

Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction:
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi

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L’INSTANT CRÉÉ (Jean-Guy Pilon)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2022



Illustration: Oleg Zhivetin  
    

L’INSTANT CRÉÉ

Pose là tes mains
Comme deux silhouettes frémissantes
Qui ne trahiront pas ta mémoire
O Belle secrète

Déjà s’ébranlent tes veines
Pour apprendre le vertige
Pour poser des charnières
Aux personnages que nous incarnons

Tu as oublié ta pesanteur
Aux rives où l’on enchaîne
Les mouettes noires
Et s’ouvrent devant ton corps
Les horizons chauds du rêve
Du rêve du monde et de la vie
Fondus et confondus
Brillants à l’appel de tes yeux A
l’infini des parfums

J’ignore la croissance du miel
Le mécanisme de l’aile
Le port où l’on nous attend toi et moi
Séparément
Je ne veux reconnaître que l’appel du jour
La courbe de ta hanche
Et la frayeur de mon corps
A l’instant de l’amour

L’arbre non plus ne voit pas son destin La
pierre oubliée au fond de la rivière Espère
reconnaître chaque courant A mon
passage

Donne-moi tes mains
O Belle secrète
Cette nuit ta mémoire éclatera

(Jean-Guy Pilon)

Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction:
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi

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Faites-moi la grâce (Jean Cocteau)

Posted by arbrealettres sur 8 avril 2022



Illustration: René Magritte
    
Faites-moi la grâce
de ne pas confondre
un miroir avec une porte.

(Jean Cocteau)

Recueil: Poèmes Appogiatures Clair-obscur Paraprosodies
Editions: Du Rocher

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Tu es prêt à partir (Pierre Dhainaut)

Posted by arbrealettres sur 3 janvier 2022


fragile

Tu confonds « temple » et « tempes »,
tu es prêt à partir,
partir en reconnaissance.

(Pierre Dhainaut)

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La mer (Charles Trenet)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021



 

La mer

La mer
Qu´on voit danser le long des golfes clairs
A des reflets d´argent
La mer
Des reflets changeants
Sous la pluie

La mer
Au ciel d´été confond
Ses blancs moutons
Avec les anges si purs
La mer bergère d´azur
Infinie

Voyez
Près des étangs
Ces grands roseaux mouillés
Voyez
Ces oiseaux blancs
Et ces maisons rouillées

La mer
Les a bercés
Le long des golfes clairs
Et d´une chanson d´amour
La mer
A bercé mon cœur pour la vie

(Charles Trenet)

 

 

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MANGO (Adrien Jens)

Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2021



Illustration

    
MANGO

Je m’appelle Mango et le soir tombe sur la lagune d’Ébrié.
Il n’y a que le bruit de ma pagaie dans l’eau à peine mouvante.
Et mon frère, derrière moi, qui essaie de me rejoindre,
Déjà confondu dans la mer des ombres, et détaché de ma solitude.

Je suis Mango, le pêcheur de carpes et je vais vers ma femme,
Vers mes enfants,
Vers ma paillote. Qui m’attendent.

Quelle est mon attente ?
Les jours sont pareils, pareilles sont les nuits, pareils les visages de ma vie.

Quelle est mon attente ?
L’obscurité déjà m’enveloppe, et je ne suis plus qu’une silhouette,
Sur la lagune d’Ébrié,
Sous le ciel encore mauve avant de s’éteindre dans mon coeur au sang noir.

Je n’étais plus Mango, tantôt, au milieu de la lagune d’Ébrié,
Mais l’air humide et lourd qui couvrait mon corps nu ;
Mais l’eau qui me portait ;
J’étais tout et l’infini de mes paysages,
J’étais la forêt et la savane.

Je n’étais plus Mango, mais le chant qui sourd au fond de moi,
Âme de toutes les âmes,
Respiration secrète du fromager et du feu flamboyant.

J’étais terre et eau, et la sève de l’arbre enraciné dans la vérité de ma nature.

Maintenant, je m’approche de la rive obscure,
Et je retournerai parmi vous, mes amis :
Vous me demanderez qui je suis ?

Je serai le matin où je vous ai quittés et la nuit de mon retour.
Je serai le lieu entre deux pôles et vêtu d’univers,
Ma voix montera des origines avec le murmure des sources.

J’ai peu du poids que je porte en moi :
C’est le poids de ma vérité et le poids du monde.

Je suis Mango, le pêcheur de la lagune d’Ébrié, et vous ne me reconnaîtrez pas.

(Adrien Jens)

 

Recueil: Je est un autre Anthologie des plus beaux poèmes sur l’étranger en soi
Traduction:
Editions: Seghers

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