Sur le Noël morte saison
(Hommage des bergers si précieux !)
Quand les loups gris qui vont errants
Se vivent de vents froids et laiteux,
Lapent la neige, leur guerredon,
Sur le Noël coeur reprenons,
(Buvons! jusqu’à la lie buvons!)
Mais où sont les fantômes d’antan?
À quels fantômes ai-je rêvé?
(Equipage fleurant bon des mages?)
Fantômes d’amours mortes, errants
Qui font trembler les vents poisants :
Craignent qu’amour au soleil foison
Revienne et tue les chères images,
(Alors je bois à ma façon!)
Mais où sont les fantômes d’antan?
Où sont mon coeur les joies conquises
(Saturne et Mars vers Jupiter!)
Où sont les lèvres sur miennes mises
Où sont regards jolis et clairs
Qui disent amants donnez le prix?
Je bois aux yeux, opales grises
(De qui sont-elles le parangon?)
Mais où sont les fantômes d’antan?
Prince, ne dites rien de mes faits,
De la joie qu’en Dieu trouverai,
Dites-moi où sont partis les vents,
Mais où sont les fantômes d’antan?
plus fin plus délicat plus petite merveille ?
rien ; mais il lui suffit d’une modeste place
si tendre on pourrait l’engloutir quand on l’embrasse
une goutte oblongue pour affiner l’oreille
et pourtant il a charge de lourds artifices
à moins que ne l’occulte cette boucle dont
la courbe l’assimile fragile à peine on
ose poser le doigt sur ce doux appendice
c’est peut-être de peur qu’on ne le tire qu’il
se dérobe soudain rebelle à toute emprise
puis au détour d’un geste il reparaît docile
celui-ce se découpe un autre se profile
vers la joue qu’il annonce et qui le suit conquise
pièces de collection pour quelque lobophile
Tout jeune, j’ai ouvert mes bras à la pureté.
Ce ne fut qu’un battement d’ailes au ciel de mon éternité,
qu’un battement de coeur amoureux qui bat dans les poitrines conquises.
Je ne pouvais plus tomber.
Jamais je ne les ai retrouvés, ces choses si vite perdues.
Les yeux pleins de poésie, le pâle visage
dans la rue où le sombre descend.
Jamais je ne les ai retrouvées, ces choses conquises par hasard,
que j’ai laissé se perdre si aisément, mais qu’ensuite
j’ai désiré si fort avec angoisse.
Les yeux pleins de poésie, le pâle visage, et ces lèvres
dans la rue où le sombre descend.
Jamais je ne les ai retrouvés.