Posts Tagged ‘consonne’
Posted by arbrealettres sur 4 août 2022

LA STELE
Une liste de noms
gravés dans le granite
sur le monument
au carrefour des petites routes
un peu de mousse dans le creux des voyelles
un peu de saleté dans le creux des consonnes
le temps apprend à lire
les souvenirs qui luttent contre lui.
(Daniel Birnbaum)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 15 mars 2021

[…]
noire la page où je t’écris
je t’écris parce que tu ne sais plus écrire que tu
récites sans te tromper l’alphabet du néant
je t’écris sans écrire
les passants marchent sur mes mots
mes consonnes sont rêches mes
voyelles sont nues
je t’écris pour éteindre le feu qui dévore mes doigts dès qu’ils
touchent ton nom
Dieu de l’oubli
dans quelle poche gardes-tu ceux qui partent
et pourquoi permets-tu que l’on se souvienne
(Vénus Khoury-Ghata)
Recueil: Demande à l’obscurité
Traduction:
Editions: Mercure de France
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Posted in poésie | Tagué: (Venus Khoury Ghata), alphabet, écrire, éteindre, consonne, dévorer, Dieu, doigt, feu, garder, marcher, mot, néant, noir, nom, nu, oubli, page, partir, passant, permettre, poche, pourquoi, réciter, rêche, se souvenir, se tromper, toucher, voyelle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2019

Ce qui parle dans le bois, ce qui parle au bord
du gouffre et dans l’horloge et dans l’effondrement
des heures, te ressemble.
Ce qui parle dans le feuillage des consonnes,
dans l’encre des nuages, te ressemble.
Ce qui parle dans les plaies et les fusils sanglants
dans les crimes et les branches brisées
de la forêt humaine, te ressemble.
(Lionel Ray)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
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Posted in poésie | Tagué: (Lionel Ray), bois, bord, branche, brise, consonne, crime, effondrement, encre, feuillage, forêt, fusil, gouffre, horloge, humain, nuage, parler, plaie, ressembler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2018

Illustration: Francine Van Hove
Je t’écris parce que tu ne sais pas lire
que tu récites sans te tromper l’alphabet de la peur
que tu reconnais au toucher l’herbe nourricière
au flair la source en amont du filet d’eau
je t’écris pour te dire mon manque de ta main sur le ventre blanc du bouleau
et de ton désarroi quand pâlissait le maïs
je t’écris sans écrire
les passants piétinent ce que j’écris
mes consonnes ont la peau rêche
mes voyelles sont nues
je t’écris pour éteindre le feu qui dévore mes doigts dès qu’ils touchent ton nom.
(Vénus Khoury-Ghata)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Gens de l’eau
Traduction:
Editions: Mercure de France
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Posted in poésie | Tagué: (Venus Khoury Ghata), alphabet, amont, écrire, éteindre, blanc, bouleau, consonne, désarroi, dévorer, doigt, eau, feu, filet, flair, herbe, lire, maïs, main, manque, nom, nourricier, nu, passant, pâlir, peau, peur, piétiner, réciter, rêche, reconnaître, se tromper, source, toucher, ventre, voyelle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 août 2018

Je t’écris une lettre qui parle
du soleil comme d’une hanche
,
de la mer comme d’une pupille
allongée
,
d’un gâteau de première
communion
,
d’une pomme
;
j’écris une lettre comme on gonfle
une montgolfière en choisissant
soigneusement et uniquement
des consonnes
(Mathieu Bénézet)
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Posted in poésie | Tagué: (Mathieu Bénézet), allonger, écrire, choisir, communion, consonne, gâteau, hanche, lettre, mer, montgolfière, parler, pomme, pupille, soleil | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 1 août 2018

Pour lui parler, il faut utiliser peu de mots :
des mots simples, des mots essentiels, qui vont du cœur au cœur.
Des mots qui se glissent, petit à petit,
avec leurs consonnes, leurs voyelles, dans le corps et la pensée de Marie.
Des mots qui deviendront la matière de ce corps, le ferment de cette pensée,
des mots à lent parcours qui traverseront le conduit auditif,
atteindront la caisse du tympan, percuteront les osselets, ensuite le rocher;
des mots qui se frayeront lentement passage dans le labyrinthe de l’oreille.
Des mots aimés, des mots aimants, ressentis, agrippés à l’espérance.
Des mots vrais même s’ils mentent.
Des mots forgés d’amour et de promesse, même s’ils simulent.
Des mots réels et fictifs.
Des mots pour vivre et pour rêver.
(Andrée Chedid)
Découvert ici: https://jasminsurterre.wordpress.com/
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), agrippé, aimant, aimé, aller, amour, atteindre, auditif, coeur, consonne, corps, devenir, espérance, essentiel, fermer, fictif, forge, labyrinthe, lent, matière, mentir, mot, oreille, osselet, parcours, parler, pensée, petit à petit, promesse, réel, rêver, ressenti, rocher, se frayer, se glisser, simple, simuler, tympa, utiliser, vivre, voyelle, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 avril 2018

QUATRE PEUPLIERS
Comme derrière elle-même va cette ligne
qui se poursuit dans les limites horizontales
et dans l’occident toujours fugitif
où elle se cherche se dissipe
– comme cette même ligne
par le regard levée
change toutes ses lettres
en une colonne diaphane
résolue en une non touchée
ni entendue ni vue mais pensée
fleur de voyelles et de consonnes
– comme cette ligne qui n’en finit pas de s’écrire
et avant de se consumer se redresse
sans cesser de s’écouler mais vers le haut :
les quatre peupliers.
Aspirés
par la hauteur vide et là en bas,
dans une flaque faite ciel, dupliquée,
les quatre sont un seul peuplier
et ils n’en sont aucun.
Derrière, frondaisons en flammes
qui s’éteignent – le soir à la dérive –
d’autres peupliers déjà haillons spectraux
interminablement ondulent
interminablement immobiles.
Le jaune glisse vers le rose,
la nuit dans le violet s’insinue.
Entre le ciel et l’eau
il y a une frange bleue et verte :
soleil et plantes aquatiques,
calligraphie ardente
écrite par le vent.
C’est un reflet suspendu dans un autre.
Passages : palpitations de l’instant.
Le monde perd corps,
il est une apparition, il est quatre peupliers,
quatre mélodies mauves.
De fragiles branches grimpent par les troncs.
Elles sont un peu de lumière avec un peu de vent.
Va-et-vient immobile. Avec les yeux
je les entends murmurer des paroles d’air.
Le silence s’en va avec le fleuve,
revient avec le ciel.
Réel est ce que je vois :
quatre peupliers sans poids
plantés sur un vertige.
Une fixité qui se précipite
vers le bas, vers le haut,
vers l’eau du ciel dormante
en un svelte effort sans dénouement
pendant que le monde lève l’ancre vers l’obscur.
Pulsation de clartés dernières :
quinze minutes assiégées
que Claude Monet voit d’une barque.
Dans l’eau s’abîme le ciel,
en elle-même l’eau fait naufrage,
le peuplier est un coup de feu bleu:
ce monde n’est pas solide.
Entre être et ne pas être titube l’herbe,
les éléments s’allègent,
les contours s’estompent,
moires, reflets, réverbérations,
scintillement de formes et présences,
brume d’images, éclipses,
nous sommes ce que je vois : miroitements.
(Octavio Paz)
Illustration: Claude Monet
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Octavio Paz), aspiré, assiégé, à la dérive, barque, brume, calligraphie, consonne, contour, diaphane, fixité, flamme, flaque, fleuve, forme, fragile, frondaison, fugitif, image, jaune, ligne, mélodie, miroitement, murmurer, naufragé, obscur, occident, peuplier, poids, présence, quatre, réel, réverbération, rose, s'abîmer, s'alléger, s'écrire, s'estomper, se consumer, se dissiper, se redresser, silence, solide, tituber, vertige, violet, voyelle | 6 Comments »
Posted by arbrealettres sur 6 août 2017

BASHÔ-AN
Le monde tient
en dix-sept syllabes :
toi dans cette cabane.
Troncs et paille :
par les fentes entrent
Bouddhas et insectes.
Fait d’air
entre pins et rochers
jaillit le poème.
Entre-tissées
voyelles, consonnes :
maison du monde.
Ossements de siècles,
peines déjà roches, montagnes :
ici ils ne pèsent pas.
Ce que je dis
c’est trois lignes à peine :
cabane de syllabes.
(Octavio Paz)
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Posted in poésie | Tagué: (Bashô), (Octavio Paz), bouddha, consonne, insecte, monde, montagne, ossement, paille, peser, poème, roche, rocher, siècles, syllabe, tissé, tronc | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2017

Illustration
Je cherche
Une fois un poème
Trouvé
Je cherche
Le mot interligne
Dans la danse des lettres
Consonnes voyelles
Je palpe la longueur la largeur
Des mots
Cherche et invente
Le mot
Animé du souffle
(Rose Ausländer)
Recueil: Pays maternel
Traduction: Edmond Verroul
Editions: Héros-Limite
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Rose Ausländer), animé, chercher, consonne, danse, interligne, inventer, largeur, lettre, longueur, mot, palper, poème, souffle, trouver, voyelle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 janvier 2017

Danse !
Frappe des mains !
Fais surgir la mélodie !
Fais éclater le présent !
Découvre le miracle de l’aube
Fracturant la noirceur de la nuit.
Fais danser les lettres,
Les voyelles amoureuses
De lointaines consonnes.
Fais danser les mots
pour qu’ils deviennent des oiseaux
Ecris le chant joyeux de la guérison
Le chant précieux de la délivrance
Ainsi tu te souviendras de ton futur…
(Rabbi Nahman de Braslav)
Découvert au coeur du Souffle des Mots ici
Illustration et video danse ici
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Posted in poésie | Tagué: (Rabbi Nahman de Braslav), amoureuse, aube, éclater, écrire, chant, consonne, danser, découvrir, délivrance, fracturer, futur, guérison, joyeux, mélodie, miracle, noirceur, nuit, présent, se souvenir, surgir, voyelle | 1 Comment »