Posts Tagged ‘constater’
Posted by arbrealettres sur 9 mai 2022

Peut-être faudrait-il d’abord renoncer une bonne fois
à l’illusion des paradis, de la paix et de l’harmonie universelle.
Constater, reconnaître comme un fait l’état de guerre.
S’armer en conséquence. Moins s’attendrir, et agir plus efficacement.
Celui qui ne jure que par la perfection de l’absolu
peut devenir un démon plus dangereux,
plus meurtrier que le sceptique ou le prudent.
(Philippe Jaccottet)
Illustration: Liliane Giraudon
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Posted in méditations | Tagué: (Philippe Jaccottet), absolu, agir, constater, dangereux, démon, efficacement, guerre, harmonie, illusion, jurer, meurtrier, paix, paradis, perfection, prudent, reconnaître, renoncer, s'armer, s'attendrir, sceptique, universelle | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2022

Illustration: Konstantin Kryzhitsky
PEU M’IMPORTE !
Peu m’importe
De vivre ou non en Ukraine.
Que l’on se souvienne de moi ou que l’on m’oublie,
De moi dans ces neiges étrangères.
Cela m’importe peu.
En captivité, j’ai grandi avec des étrangers,
Sans que les miens ne me pleurent,
En captivité, en pleurant, je mourrai
Et j’emporterai tout avec toi
Ne laissant même pas une seule petite trace
Dans notre glorieuse Ukraine,
La nôtre – qui n’est plus notre propre terre.
Et le père dans ses souvenirs,
Le père ne dira pas à son fils : « Prie,
Prie, mon fils : pour l’Ukraine
Il fut torturé jadis. »
Peu m’importe, si demain,
Si ce fils priera, ou non…
Mais ce qui m’importe réellement
C’est de constater qu’un ennemi ignoble
Endort, dérobe et consume l’Ukraine
La volant et la violant …
Ô, comme cela m’importe !
***
В казематі III
Мені однаково, чи буду
Я жить в Україні, чи ні.
Чи хто згадає, чи забуде
Мене в снігу на чужині –
Однаковісінько мені.
В неволі виріс меж чужими,
І, не оплаканий своїми,
В неволі, плачучи, умру,
І все з собою заберу,
Малого сліду не покину
На нашій славній Україні,
На нашій – не своїй землі.
І не пом’яне батько з сином,
Не скаже синові: “Молись,
Молися, сину: за Вкраїну
Його замучили колись”.
Мені однаково, чи буде
Той син молитися, чи ні…
Та не однаково мені,
Як Україну злії люде
Присплять, лукаві, і в огні
Її, окраденую, збудять…
Ох, не однаково мені.
***
Eu não me importo!
Eu não me importo
Para viver ou não na Ucrânia.
Lembre-se de mim ou me esqueça
De mim nessas neves estrangeiras.
Isso realmente não importa para mim.
Em cativeiro, cresci com estranhos,
Sem chorar minha ausência
Em cativeiro, chorando, vou morrer
E eu vou levar tudo com você
Não deixando nem um pequeno traço
Na nossa gloriosa Ucrânia,
Nossa – que não é mais nossa própria terra.
E o pai em suas memórias
Não dirá a seu filho: « Ora,
Ore, meu filho: para a Ucrânia
Ele foi torturado uma vez. «
Eu não me importo, se amanhã,
Se esse filho vai orar, ou não …
Mas o que realmente importa para mim
É notar que um inimigo ignóbil
Endortar, roubar e consumir a Ucrânia
O volante e o violador …
Oh, como isso importa para mim!
(Taras Chevtchenko)
Site :
http://artgitato.com/
Traduction: Français Jacky Lavauzelle / Ukrainien / Portugais Jacky Lavauzelle
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Taras Chevtchenko), étranger, captivité, constater, consumer, dérober, emporter, endormir, ennemi, fils, glorieux, grandir, ignoble, importer, laisser, mourir, neige, oublier, père, pleurer, prier, se souvenir, souvenir, terre, torturer, trace, Ukraine, violer, vivre, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 août 2019

C’était cela.
C’était donc cela.
Ce n’était que cela.
Pas lieu d’en faire une histoire…
J’en ai fait toute une histoire
et rien n’a bougé.
Il y a de la drôlerie à constater
que rien n’a bougé
depuis le premier cri,
que je me retrouve la bouche grande ouverte
dans un couloir que j’appelle la terre
et qui ne relie rien à rien.
(Alain Veinstein)
Recueil: Voix seule
Traduction:
Editions: Seuil
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Posted in poésie | Tagué: (Alain Veinstein), bouche, bouger, cela, constater, couloir, cri, drôlerie, histoire, ouvrir, relier, rien, se retrouver, terre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2018
MERCI BEAUCOUP
Il faut tant marcher par le monde
pour constater certaines choses,
certaines lois de soleil bleu,
le bruit central de la douleur,
l’exactitude printanière.
J’atermoie par trop les problèmes :
je rejoins tard l’amphithéâtre
où l’on attend de voir paraître
la digne soupe des centaures!
Les vainqueurs sont là, rutilants,
et l’automne s’y multiplie.
Je vis, mais pourquoi? exilé
de la merveille des oranges.
J’ai compris petit à petit
qu’en ces journées si étouffantes
j’épuise ma vie à m’asseoir,
j’use le jour sur les tapis.
Puisqu’on m’a refusé l’entrée
dans la maison des empressés,
de ceux qui sont venus à temps,
je veux savoir ce qu’il en fut
quand on a refermé les portes.
Quand on a refermé les portes
et que le monde a disparu
dans un murmure de chapeaux
qui répétaient comme la mer
un éblouissant mouvement.
Connaissant mes motifs d’absence
qu’on me pardonne ma conduite.
(Pablo Neruda)
Illustration: René Magritte
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Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), absence, amphithéâtre, automne, éblouissant, chapeau, conduite, constater, disparu, douleur, entrée, exilé, marcher, mer, merci, merveille, motif, murmuré, orange, pardonner, rufuser, s'asseoir, soleil, tapis | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 juin 2018

Je me tourne de ton côté,
au lit ou dans la vie,
et je trouve que tu es faite d’impossible.
Alors je me tourne vers moi
et je constate la même chose.
C’est pourquoi,
bien que nous aimions le possible,
nous finirons par l’enfermer dans une boite,
pour qu’il n’entrave plus cet impossible
sans lequel nous nе serions plus ensemble.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Poésie et Réalité
Traduction: Jean-Claude Masson
Editions: Lettres Vives
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), aimer, boîte, côte, constater, enfermer, ensemble, entraver, fait, impossible, lit, possible, se tourner, trouver, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 mai 2018

Je comprends, rose,
Que tu me dises: éveille-toi.
Je crois l’être,
Mais à te voir
Je constate
Que tu voudrais
Que moi aussi
Je t’éblouisse.
(Eugène Guillevic)
Recueil: Relier
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Eugène Guillevic), éblouir, comprendre, constater, croire, dire, rose, s'éveiller, voir, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 avril 2018

Et j’ai parlé souvent de la durée car je l’ai mesurée
du matin au soir et du matin au soir
et que c’est difficile de ne jamais constater qu’il est très tard…
Et voici
J’ai répété les mêmes mots car chaque matin me présentait la même vision morne…
Et sans doute un million d’hommes étaient comme moi
Ils sentaient et ne sentaient pas
Et l’on était sans joie ou enfermés dans la brume trop sonore des voix
Mais moi je sais qu’on était sans joie
Mais il n’y a pas d’abandon pas d’abandon…
(Guy Lévis Mano)
Illustration: Misha Gordin
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Posted by arbrealettres sur 4 juin 2017

Illustration: Vincent Van Gogh
Immensurable
Il est facile de constater que cette chambre mesure 3 x 3 x 3 mètres.
Mais qui peut mesurer à quel point elle est extensible de tous côtés, à un moment précis,
extensible sans mesure jusqu’au coeur du passé et du futur?
(Rose Ausländer)
Recueil: Sans visa
Traduction: Eva Antonnikov
Editions: Héros-Limite
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Posted by arbrealettres sur 1 octobre 2016
Dire que le temps des pétales aveuglants est passé
Que le bleu du ciel refroidit et s’éloigne
Vous constaterez du rivage
La ligne pure de l’horizon
Comme les lèvres d’un visage
(Heather Dohollau)
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Posted in poésie | Tagué: (Heather Dohollau), aveuglant, bleu, ciel, constater, dire, horizon, lèvres, passé, pétale, pur, refroidi, rivage, s'éloigner, temps, visage | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 1 septembre 2016

ABSENT
Je me tournai vers Dieu pour lui parler
Du désespoir du monde,
Mais je tombai de Charybde en Scylla,
Car Dieu n’était pas là.
Dieu se tourna vers moi pour me parler
(Surtout que personne ne rie!)
Et constata que je n’y étais pas —
Pour une bonne part du moins.
(Robert Frost)
Illustration: William Blake
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