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Poésie

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L’ÉTOFFE DE L’UNIVERS (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2023



Illustration
    

L’ÉTOFFE DE L’UNIVERS
(à Pierre Teilhard de Chardin)

Première Partie (Allegro Vivace)

Ce tissu insondable
Flottant vers l’infini
Cette toile
Sans faille
Indescriptible
Ce tic tac du cosmos
Métronome du silence
À la fibre qui palpite
En milliers de battements

Deuxième Partie (Andante)

Ce tissu irréparable
Aux franges sans limites
Cette nature libérée
Ce cosmos qui virevolte
Cet univers en marche
Dans l’étoffe du temps

Finale (Molto Vivace)

Cette pluralité des mondes
Ces espaces infinis
Cette planète inouïe
Au tissu bigarré
Cette gravitation
Ce fileté des jours
Ces continents en déroute
Ce genre humain
Ces foules à travers siècles…
Dont on prévoit la fin.

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

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Le visage du lecteur (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022



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Le visage du lecteur est plus nu que l’air
et son corps est souple,
délivré de l’étroitesse d’agir.

Allongé, bras et jambes négligemment appuyés sur plusieurs continents,
il compte les étoiles dans le blanc orageux de la page.

Plus il s’approche de son rêve,
plus le silence gagne sur lui.

Cérémonie du simple,
exercice de la patience.
Lire est un chemin, parmi tant d’autres.
Croître en clarté, voilà le but.

(Christian Bobin)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Illustration

 

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Devenir poète (Thierry Cazals)

Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2022




    
Devenir poète,
c’est tomber amoureux
du monde entier :
les hommes et les femmes
des cinq continents, mais aussi
les nuages, le vent, les étoiles,
les animaux, les arbres,
le désert, et même les cailloux
qui, quand on les contemple
de près, deviennent
de véritables trésors.
Oui, soyons amoureux, encore
et encore, et faisons bien
attention que notre coeur
ne se transforme jamais
en coffre-fort !

(Thierry Cazals)

Recueil: Pff! ça sert à quoi la poésie ?!
Traduction:
Editions: Rue du Monde

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Dans le regard d’un enfant (Claude Haller)

Posted by arbrealettres sur 17 juin 2022




    
Dans le regard d’un enfant

J’ai vu des continents
Des îles lointaines
De fabuleux océans
Des rives incertaines
Dans le regard d’un enfant

J’ai vu des châteaux
Des jardins à la française
Des bois des coteaux
De blancs rochers sous la falaise
Dans le regard d’un enfant

J’ai vu les Champs-Élysées
L’Arc de Triomphe la Tour Eiffel
Le Louvre et la Seine irisée
Comme un arc-en-ciel
Dans le regard d’un enfant

(Claude Haller)

Recueil: Poèmes du petit matin
Traduction:
Editions: Hachette

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À la recherche du sommeil (Lisandri Kola)

Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2021



Illustration
    

À la recherche du sommeil

J’ai cherché dans l’obscurité le sommeil que j’avais perdu
je l’ai trouvé pendu à la poche de ma chemise accrochée à une patère
— recroquevillé, en quelque sorte.

Pourquoi ne prends-tu pas possession de mes yeux
et me joues-tu des tours ô toi sommeil?
Je reste là à me retourner dans mon lit
torturé par des pensées aussi éloignées que deux continents

Cela te laisse-t-il donc indifférent?

Reprends ton ombre qui glisse sur les murs
Et décampe là où la solitude s’étrangle…

(Lisandri Kola)

Traduit de l’albanais par Évelyne Noygues.

 

Recueil: Voix Vives de méditerranée en méditerranée Anthologie Sète 2019
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Hommes de tous les continents (Bernard Binlin Dadié)

Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020



    
Hommes de tous les continents
à Pierre Seghers

Je sors des nuits éclaboussées de sang
Regardez mes flancs
Labourés par la faim et le feu
Je fus une terre arable
Voyez ma main calleuse,
noire
à force de pétrir le monde.
Mes yeux brûlés à l’ardeur de l’Amour.

J’étais là lorsque l’ange chassait l’ancêtre,
J’étais là lorsque les eaux mangeaient les montagnes
Encore là, lorsque Jésus réconciliait le ciel et la terre,
Toujours là, lorsque son sourire par-dessus les ravins
Nous liait au même destin.

Hommes de tous les continents
Les balles étêtent encore les roses
dans les matins de rêve.

Sorti de la nuit des fumées artificielles
Je voudrais vous chanter
Vous qui portez le ciel à bout de bras
Nous
qui nous cherchons dans le faux jour des réverbères.

Je connais moi aussi
Le froid dans les os, et la faim au ventre,
Les réveils en sursaut au cliquetis des mousquetons
Mais toujours une étoile a cligné des yeux
Les soirs d’incendie, dans les heures saoules de poudre.

Hommes de tous les continents
Portant le ciel à bout de bras,
Vous qui aimez entendre rire la femme,
Vous qui aimez regarder jouer l’enfant,
Vous qui aimez donner la main pour former la chaîne,

Les balles étêtent encore les roses
dans les matins de rêve.

(Bernard Binlin Dadié)

 

Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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L’appel du tam-tam (Léopold Sédar Senghor)

Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2020



Mains blanches,
Gestes délicats,
Gestes apaisants.

Mais l’appel du tam-tam
bondissant
par monts
et
continents

Qui l’apaisera, mon coeur,
A l’appel du tam-tam
bondissant,
véhément,
lancinant?

(Léopold Sédar Senghor)

Illustration

 

 

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En proie (Michel Leiris)

Posted by arbrealettres sur 4 mars 2020



En proie
Je lis,
j’écris.
Je mange,
je bois,
je dors.
Je marche et je m’arrête,
je pars et je m’en retourne.

Mais je suis comme une terre
dont l’unique continent se réduirait
à une plaine de glace et une montagne de feu
encerclant quelques pieds d’herbe fraîche.

(Michel Leiris)

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OH! ÊTRE FEUILLE VERTE… (Srecko Kosovel)

Posted by arbrealettres sur 28 février 2020



 

feuille verte

OH! ÊTRE FEUILLE VERTE…

Oh, être feuille verte sur l’arbre éternel des hommes,
Oh, pouvoir y verdir,
Bruire, nicher dans les branches comme l’oiseau,
Oh, pouvoir habiter leurs mondes !

Oh, être voyageur sous le vent lourd des jardins,
Tremper dans les lointains mouillés les aurores comme en un vin,
Croître dans le bruissement des rosées, germer dans l’haleine du vent,
Oh, marcher en paix, sans parler, par les routes!

Ou pousser dans les vents avec les doigts blancs des racines
Et concevoir de nouveaux continents, louer
La puissance silencieuse de la nuit, la terreur grise dans les profondeurs sans bords,
Oh, cesser de saigner, oh, pouvoir mourir !

(Srecko Kosovel)

Illustration: ArbreaPhotos
 

 

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Hommage à la Vie (Jules Supervielle)

Posted by arbrealettres sur 23 février 2020




    
Hommage à la Vie

C’est beau d’avoir élu
Domicile vivant
Et de loger le temps
Dans un coeur continu,
Et d’avoir vu ses mains
Se poser sur le monde
Comme sur une pomme
Dans un petit jardin,
D’avoir aimé la terre,
La lune et le soleil,
Comme des familiers
Qui n’ont pas leurs pareils,
Et d’avoir confié
Le monde à sa mémoire
Comme un clair cavalier
A sa monture noire,
D’avoir donné visage
A ces mots : femme, enfants,
Et servi de rivage
A d’errants continents,
Et d’avoir atteint l’âme
A petit coups de rame
Pour ne l’effaroucher
D’une brusque approchée.
C’est beau d’avoir connu
L’ombre sous le feuillage
Et d’avoir senti l’âge
Ramper sur le corps nu,
Accompagné la peine
Du sang noir dans nos veines
Et doré son silence
De l’étoile Patience,
Et d’avoir tous ces mots
Qui bougent dans la tête,
De choisir les moins beaux
Pour leur faire un peu fête,
D’avoir senti la vie
Hâtive et mal aimée,
De l’avoir enfermée
Dans cette poésie.

(Jules Supervielle)

 

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