Posts Tagged ‘continuer’
Posted by arbrealettres sur 31 mai 2023

Scène quotidienne:
Une file d’attente devant la boulangerie,
des bruits d’explosions.
Tout fuit.
Même les arbres
commencent à arracher leurs racines pour courir.
Sauf la faim.
Elle s’en fiche
et continue son attente
pour acheter
le pain.
(Maram al-Masri)
Recueil: Elle va nue la liberté
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 12 avril 2023

Massacre de Tlatelolco
MÉMORIAL DE TLATELOLCO
L’obscurité engendre la violence
et la violence veut l’obscurité
pour se coaguler en crime.
C’est pourquoi le Deux Octobre patienta jusqu’à la nuit
afin que nul ne vît la main qui avait saisi
l’arme, mais seulement l’éclair.
Et dans cette lumière brève et livide, qui ? Qui est celui qui tue ?
Qui sont ceux qui agonisent et ceux qui meurent ?
Ceux qui fuient nu-pieds ?
Ceux qui vont tomber au fond d’une prison ?
Ceux qui vont pourrir à l’hôpital ?
Ceux qui restent muets à jamais d’épouvante ?
Qui ? Lesquels ? Personne. Le lendemain, personne.
La place à l’aube était bien balayée ; les journaux
donnaient comme information principale
le temps qu’il faisait.
Télévision, radio ou cinéma,
pas de changement de programme,
pas de flash spécial, pas de minute
de silence pendant le banquet.
(Le banquet continua.)
Ne cherche pas ce qui n’est pas : des traces, des cadavres
Tout a été donné en offrande à une divinité :
la Dévoreuse d’Excréments.
Ne consulte pas les archives : il n’y a eu aucun rapport.
Hélas, la violence veut l’obscurité
parce que l’obscurité engendre le rêve
et nous pouvons dormir en rêvant que nous rêvons.
Mais il y a une plaie que je touche : ma mémoire.
Elle a mal donc c’est vrai. Elle saigne à sang.
Si je dis qu’elle est mienne, je trahis tous les autres.
Je me souviens, nous nous souvenons.
C’est notre façon d’aider le jour à se lever
sur tant de consciences souillées,
sur un texte de colère, sur une grille ouverte,
sur le visage derrière l’impunité du masque.
Je me souviens, nous nous souviendrons
jusqu’à ce que la justice vienne parmi nous.
(Rosario Castellanos)
Recueil: Poésie du Mexique
Traduction: Jean-Clarence Lambert
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Rosario Castellanos), agonir, aider, archives, arme, aube, à jamais, éclair, épouvante, balayer, banquet, bref, cadavre, changement, chercher, cinéma, colère, conscience, consulter, continuer, crime, dévoreur, divinité, donner, dormir, engendré, engendrer, excrément, façon, flash, fond, fuir, grille, hélas, hôpital, impunité, information, jour, journal, justice, lendemain, livide, lumière, main, mal, masque, mémoire, mémorial, minute, mourir, muet, nu-pieds, nuit, nul, obscurité, offrande, ouvert, parmi, patienter, personne, place, plaie, pourrir, principal, prison, programme, qui, radio, rapport, rêve, rêver, saigner, saisir, sang, se coaguler, se lever, se souvenir, souillé, spécial, télévision, temps, texte, tomber, toucher, trace, trahir, tuer, venir, violence, visagenderrière, voir, vouloir, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 mars 2023
Herman Hesse
Je sais que chaque poème ou chaque tableau authentique,
chaque mesure de musique véritable
continue à naître de la vie et de la souffrance,
à se payer au prix du sang,
comme à toute autre époque du passé.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
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Posted by arbrealettres sur 3 mars 2023

oui, oui, on vient… –
Mais à la porte de tant de coeurs
il continue de frapper
(Michel Noir)
Recueil: L’effet haïku (Pascale Senk)
Editions: POINTS
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Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2023

Illustration: Tatiana Fruleva
N’est ce pas mon amour
que la rivière continue avec toi
et que ce qui mourut en elle
à l’instant où tu t’éloignais en riant
ce n’était
rien.
(Jean-Pierre Siméon)
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Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2023
Illustration
Rien ne cesse rien n’est les morts ne sont pas morts
Les vivants s’imaginent vivre
Un acte continue où l’on ne peut le suivre
Rien n’est dedans rien n’est dehors.
Rien ne pèse tout pèse et notre marche lourde
Est légère dans le sommeil
Aveugles sont nos yeux et nos oreilles sourdes
Dans un monde au rêve pareil.
D’autres formes sont là que jadis accumule
Avec celles du lendemain
Et ce que notre temps par un mensonge annule
Reste dans son avare main.
Tout combine un seul bloc que le temps nous débite
Peu à peu morceau par morceau.
Le bâton se brise dans l’eau
Et l’immobilité se vante d’aller vite.
Or parfois dans le rêve ou par quelque ressort
Qui l’étrange machine embrouille
L’invisibilité de sa cachette sort
Comme la Vénus d’une fouille.
(Jean Cocteau)
Recueil: Clair-obscur
Traduction:
Editions: Points
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Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2022

LA CINQUIÈME SAISON
S’il faut nommer le ciel je commence par toi
Je reconnais tes mains à la forme du toit
L’été je dors dans la grange de tes épaules
Les hirondelles de ta poitrine me frôlent
Dressées contre ma joue les tiges de ton sang
Le rideau de ta chevelure qui descend
Je te cache pour moi dans la ruche des flammes
Reine du feu parmi les frelons noirs des âmes
Par l’automne épargnés tes yeux sont toujours verts
Les fleuves continuent de passer au travers
Ton souffle achève au loin le clapotis des plaines
On ne sait plus si c’est le soir ou ton haleine
En hiver tu secoues la neige de ton front
Tu es la tache lumineuse du plafond
Et je ferme au-delà des mers le paysage
Avec les hautes falaises de ton visage
L’étrave du printemps glisse entre tes genoux
Lentement le soleil s’est approché de nous
Tu traverses la nuit plus douce que la lampe
Tes doigts frêles battant les vitres de ma tempe
Je partage avec toi la cinquième saison
La fleur la branche et l’aile au bord de la maison
Les grands espaces bleus qui cernent ma jeunesse
Sur le mur le dernier reflet d’une caresse.
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2022

Illustration: Marc Chagall
Allah imprègne le monde entier.
Cependant, sa vérité n’a été révélée à personne.
Vous feriez mieux de le chercher en vous-même.
L’autre monde est hors de vue.
Ici sur Terre, nous devons vivre debout.
L’exil est l’agonie, la douleur et le fléau.
Personne ne revient une fois parti.
Allons, soyons amis pour une fois,
simplifions-nous la vie,
soyons amoureux et aimés,
ne laissons la terre à personne.
Pour vous, ce que dit Yunus est clair,
ce que cela signifie dans l’oreille de votre cœur:
nous devons tous vivre la belle vie ici,
car personne ne continuera à vivre ici.
(Yunus Emre)
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Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2022

Illustration: Ron Mueck
Tout est histoire de passages d’un réceptacle à un autre , et cela sans fin.
Même la mort glisse de pourriture en particules…
et la course continue dans le vent.
(Jean-Louis Giovannoni)
Recueil: Nous, avec le poème comme seul courage
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2022

Ce que nous avons cherché, ce que tous
nous continuons d’attendre et qui bat
comme une porte la nuit dans le silence
mal équarri des campagnes, ce qui
nous tient longtemps les yeux ouverts sur
rien : un coin décollé du papier peint,
l’arête lunaire de la garde-robe, le chapeau
rouge de jadis, poussiéreux mais toujours
prêt à couvrir tes cheveux blancs, voilà
bien ce qui toujours manque à nos vies
quand rien ne manque, et le désir demeure
comme l’été à la barbe de l’hiver
(Guy Goffette)
Recueil: Le désir en nous comme un défi au monde 84 Poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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