Posts Tagged ‘contraindre’
Posted by arbrealettres sur 19 février 2021

Illustration: Josephine Wall
Quand tu te tiens
dans la proximité du centre
la moindre parcelle de vie
est intégrée à la sphère
Avoir la force de t’arracher
aux joies plaisirs émotions
que te donnent tes semblables
Pour boire à cette source
où capiteuse se fait la vie
Combien seul
combien étranger à ce monde
celui que le manque
contraint à chercher
une vie plus haute
Instants
de folle ébriété
Quand un même flux
mêle en son torrent
la lumière et les eaux
Ce feu doux
de l’amour
quand l’oeil
a clarifié la flamme
Femme
c’est de toi
que me vient la vie
et je n’en finirai pas
de te louer te célébrer
que comprendre
comment rendre compte
parfois c’est le dégoût
la détresse
cette fureur du sang
parce que tout avorte
que chaque effort est vain
que rien n’échappe à la faux
ou parfois
c’est cette vénération cette joie
jubilante cette suffocante
lumière
et chaque visage m’émeut
alors jusqu’aux larmes
je déambule
dans la rue
parmi la foule
désobstrué
transparent
anonyme
avec
oui
avec
comme une lumière invaincue
qui pétille
et bat dans mes veines
minutieusement
goulûment
je vois les visages
happe cette vie
qui déferle
je me livre à chacun
je me love en chacun
en moi
s’enlacent des regards
se nouent des étreintes
s’ébauchent des nuits d’amour
et soudain me saisit
le sentiment suffocant
du mystère de la vie
hautes lames
de l’immense
dévotion éperdue
spacieux vertige
(Charles Juliet)
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), amour, avorter, ébriété, échapper, émotion, émouvoir, éperdu, étranger, étreinte, battre, boire, capiteux, célèbre, centre, chercher, clarifier, comprendre, contraindre, déambuler, dégoût, désobstruer, détresse, dévotion, donner, doux, eau, effort, faux, femme, feu, finir, flamme, flux, fou, foule, fureur, goulu, haut, immense, instant, intégrer, invaincu, joie, jublier, larme, louer, lumière, manquer, mêler, minutieux, moindre, monde, mystère, nuit, oeil, parcelle, pétiller, plaisir, proximité, regard, rien, rue, s'arracher, s'ébaucher, s'enlacer, saisir, sang, se livrer, se lover, se nouer, se tenir, semblable, sentiment, seul, soudain, source, spacieux, sphère, suffoquer, torrent, transparent, vain, vartige, vénération, veine, venir, vie, visage, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020

Illustration: Viviane-Josée Restieau
attendre attendre
demeurer inerte
laisser s’approfondir
le silence
mais la faim ronge
s’exacerbe
voudrait me contraindre
à forcer le seuil
surtout
ne rien tenter
ne rien forcer
et d’un mouvement feutré
suspendre l’affût
endurer la brûlure
attendre
encore
attendre
aller plus avant
dans la nudité
qui ouvrira
le passage
(Charles Juliet)
Découvert ici: https://misquette.wordpress.com/
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Charles Juliet), affût, attendre, avant, brûlure, contraindre, demeurer, endurer, faim, feutré, forcer, inerte, laisser, mouvement, nudité, ouvrir, passage, ronger, s'approfondir, s'exacerber, seuil, silence, suspendre, tenter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2019

BAR DE L’ESCADRILLE
Au Bar-Tabac de l’Escadrille
Contraints par la guerre et ses lois
En fils d’un ciel où l’on s’étrille
Saufs, ils trinquent à leurs exploits
Au Bar-Tabac de l’Escadrille
Ils content, de retour du Nord
Les croix noires tombant en vrilles
Vers Dixmude, Ypres ou Nieuport
Au Bar-Tabac de l’Escadrille
Ils miment jusques au matin
Les entrechats de leurs quadrilles
Danseurs d’acier, tous feux éteints
Au Bar-Tabac de l’Escadrille
Chansons à boire, allègres trilles
Fusent pour conjurer le sort
De gueules d’amour, joyeux drilles
Qui font pieds de nez à la mort…
(Max Olivier Bizeau)
Recueil: Paris … en haïku et en brèves
Traduction:
Editions: La Simarre
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Posted in poésie | Tagué: (Max Olivier Bizeau), acier, allègre, amour, éteindre, bar, boire, chanson, ciel, conjurer, conter, contraindre, croix, danseur, drille, entrechat, escadrille, exploit, feu, fils, fuser, guerre, gueule, joyeux, Loi, matin, mimer, mort, noir, pied-de-nez, quadrille, retour, s'étriller, sort, tabac, tomber, trinquer, vrille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2019

Blessé d’une plaie inhumaine,
Loin de tout espoir de secours,
Je m’avance à ma mort prochaine,
Plus chargé d’ennuis que de jours.
Celle qui me brûle en sa glace,
Mon doux fiel, mon mal et mon bien,
Voyant ma mort peinte en ma face,
Feint hélas ! n’y connaître rien.
Comme un roc à l’onde marine
Elle est dure aux flots de mes pleurs :
Et clôt, de peur d’être bénine,
L’oreille au son de mes douleurs
D’autant qu’elle poursuit ma vie,
D’ennuis mon service payant,
Je la dirai mon ennemie,
Mais je l’adore en me hayant.
Las ! que ne me puis-je distraire,
Çonnaissant mon mal, de la voir ?
Ô ciel rigoureux et contraire !
C’est toi qui contrains mon vouloir,
Ainsi qu’au clair d’une chandelle
Le gai papillon voletant,
Va grillant le bout de son aile,
Et perd la vie en s’ébattant :
Ainsi le désir qui m’affole,
Trompé d’un rayon gracieux,
Fait hélas ! qu’aveugle je vole
Au feu meurtrier de vos beaux yeux.
(Philippe Desportes)
Illustration: Lori Earley
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Philippe Desportes), adorer, affoler, avancer, aveuglé, bien, blessé, brûler, clore, contraindre, désir, distraire, douleur, espoir, fiel, flot, glace, gracieux, inhumaine, mal, meurtrier, mort, oreille, papillon, peur, plaie, pleur, rayon, s'ébattre, secours, trompe, vie, voler, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 juin 2018

Illustration: Cali Rezo
attendre attendre
demeurer inerte
laisser s’approfondir
le silence
mais la faim ronge
s’exacerbe
voudrait me contraindre
à forcer le seuil
surtout
ne rien tenter
ne rien forcer
et d’un mouvement feutré
suspendre l’affût
endurer la brûlure
attendre
encore
attendre
aller plus avant
dans la nudité
qui ouvrira
le passage
(Charles Juliet)
Recueil: L’Opulence de la nuit
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Charles Juliet), affût, aller, attendre, avant, brûlure, contraindre, demeurer, endurer, faim, feutré, forcer, inerte, laisser, mouvement, nudité, ouvrir, passage, ronger, s'approfondir, s'exacerber, seuil, silence, suspendre, tenter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 mai 2018

ENTRETIEN DU FEU
Le feu inspire et respire le monde
s’y consume et irradie
la contraignante liberté des astres
énigme programmée des hommes
pour anéantir purifier allier forger
Chaque homme prend racine
dans son feu intérieur
il peut en être consumé
sans le moindre élixir
capable de l’éteindre
jusqu’à l’instant où soufflera la mort
Immortel le feu qui tourmente le magma
parfois explose et ruine le sol des hommes
et la terre ressasse son tournoiement
dans un immuable rituel de derviche
(Jean-Claude Xuereb)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Claude Xuereb), allier, anéantir, astre, élixir, énigme, éteindre, contraindre, derviche, entretien, exploser, feu, forger, immortel, inspirer, irradier, liberté, mort, purifier, racine, respirer, ressasser, rituel, se consumer, souffler, tournoiement | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2018

Illustration: ArbreaPhotos
De tous ses yeux la créature voit l’Ouvert.
Seuls nos yeux sont comme retournés et posés autour d’elle
tels des pièges pour encercler sa libre issue.
Ce qui est au-dehors nous ne le connaissons
que par les yeux de l’animal.
Car dès l’enfance on nous retourne
et nous contraint à voir l’envers,
les apparences, non l’ouvert,
qui dans la vue de l’animal est si profond.
Libre de mort.
Nous qui ne voyons qu’elle, alors que l’animal
libre est toujours au-delà de sa fin:
il va vers Dieu; et quand il marche,
c’est dans l’éternité, comme coule une source.
Mais nous autres, jamais nous n’avons un seul jour
le pur espace devant nous, où les fleurs s’ouvrent
à l’infini. Toujours le monde, jamais le
Nulle part sans le Non, la pureté
insurveillée que l’on respire,
que l’on sait infinie et jamais ne désire.
Il arrive qu’enfant l’on s’y perde en silence,
on vous secoue. Ou tel mourant devient cela.
Car tout près de la mort on ne voit plus la mort
mais au-delà, avec le grand regard de l’animal,
peut-être. Les amants, n’était l’autre qui masque
la vue, en sont tout proches et s’étonnent…
Il se fait comme par mégarde, pour chacun,
une ouverture derrière l’autre…
Mais l’autre, on ne peut le franchir, et il redevient monde.
Toujours tournés vers le créé nous ne voyons
en lui que le reflet de cette liberté
par nous-même assombri.
A moins qu’un animal, muet, levant les yeux,
calmement nous transperce.
Ce qu’on nomme destin, c’est cela: être en face,
rien d’autre que cela, et à jamais en face.
S’il y avait chez l’animal plein d’assurance
qui vient à nous dans l’autre sens une conscience
analogue à la nôtre –, il nous ferait alors
rebrousser chemin et le suivre. Mais son être
est pour lui infini, sans frein, sans un regard
sur son état, pur, aussi pur que sa vision.
Car là où nous voyons l’avenir, il voit tout
et se voit dans le Tout, et guéri pour toujours.
Et pourtant dans l’animal chaud et vigilant
sont le poids, le souci d’une immense tristesse.
Car en lui comme en nous reste gravé sans cesse
ce qui souvent nous écrase, – le souvenir,
comme si une fois déjà ce vers quoi nous tendons avait été plus proche,
plus fidèle et son abord d’une infinie douceur.
Ici tout est distance, qui là-bas était souffle.
Après cette première patrie, l’autre lui semble équivoque et venteuse.
Oh! bienheureuse la petite créature
qui toujours reste dans le sein dont elle est née;
bonheur du moucheron qui au-dedans de lui,
même à ses noces, saute encore: car le sein
est tout. Et vois l’oiseau, dans sa demi-sécurité:
d’origine il sait presque l’une et l’autre chose,
comme s’il était l’âme d’un Etrusque
issue d’un mort qui fut reçu dans un espace,
mais avec le gisant en guise de couvercle.
Et comme il est troublé, celui qui, né d’un sein,
doit se mettre à voler!
Comme effrayé de soi,
il sillonne le ciel ainsi que la fêlure à travers une tasse,
ou la chauve-souris qui de sa trace raie le soir en porcelaine.
Et nous: spectateurs, en tous temps, en tous lieux,
tournés vers tout cela, jamais vers le large!
Débordés. Nous mettons le l’ordre. Tout s’écroule.
Nous remettons de l’ordre et nous-mêmes croulons.
Qui nous a bien retournés que de la sorte
nous soyons, quoi que nous fassions, dans l’attitude du départ?
Tel celui qui, s’en allant, fait halte sur le dernier coteau
d’où sa vallée entière s’offre une fois encor, se retourne et s’attarde,
tels nous vivons en prenant congé sans cesse.
(Rainer Maria Rilke)
Recueil: Élégies de Duino
Traduction: François-René Daillie
Editions: La Différence
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Rainer Maria Rilke), amant, analogue, animal, apparence, assurance, attitude, au-dehors, avenir, à l'envers, écraser, éternité, être, bonheur, calmement, congé, connaître, conscience, contraindre, couler, couvercle, créature, déborder, départ, désirer, destin, Dieu, distance, douceur, en face, encercler, enfant, espace, fin, fleur, gisant, halte, infini, issue, libre, manquer, marcher, mort, moucheron, mourant, naître, oiseau, ordre, ouvert, ouverture, patrie, piège, poser, proche, profond, pur, pureté, respirer, retourner, s'attarder, s'écrouler, s'étonner, secouer, sein, silence, souffle, source, souvenir, spectateur, suivre, tout, transpercer, tristesse, trouble, vivre, voir, voler, vue, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 avril 2018
Recueil: Oeuvre poétique
Traduction:
Editions: Voix d’Encre
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Béatrice Douvre), absence, contraindre, forme, image, ramifier | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2018
&

Illustration
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Vagant
I
j’aime pour ma vie liberté errance
vienne que pourra
si je voulais me contraindre
ça ne m’irait pas
et je sais des chansons éternelles
l’hiver sans souliers
dans le froid écoutez-la ma mandoline
mais où coucher
plus d’une belle fille s’étonne
je lui plairais bien
si je n’étais un misérable
propre-à-rien
belle fille Dieu t’accorde
riche mari
si nous étions tous deux ensemble
mon chant cesserait de vivre
2
si le soleil brillait l’adorable
soleil du sud tiède et bleu
je prendrais ma mandoline
sur le pré nappe de feu
la nuit mon amour écoute
à sa fenêtre et ne dort pas
comme la nuit serait douce
souhaite-nous la douce nuit
si le soleil brillait l’adorable
soleil du sud tiède et bleu
je prendrais ma mandoline
sur le pré nappe de feu
4
tu es triste éraillé
viens sur mon coeur
fort ôte-moi le souffle
pince taquine
soupirant
joue contre joue
pour mon oreille
chante au fond de la cour
chat et chien hurlent
et le voisin est furieux
mais que nous importe
le monde violon mon doux violon
***
Der wandernde Musikant
I
Wandern lieb ich fir mein Leben,
Lebe eben wie ich kann,
Wollt ich mir auch Mühe geben,
Paßt es mir doch gar nicht an.
Schöne alte Lieder weiß ich,
In der Kälte, ohne Schuh
Draußen in die Saiten reiß ich,
Weiß nicht, wo ich abends ruh.
Manche Schöne macht wohl Augen,
Meinet, ich gefiel’ ihr Behr,
Wenn ich nur was wollte taugen,
So ein armer Lump nicht war. —
Mag dir Gott ein’n Mann bescheren,
Wohl mit Haus und Hof versehn !
Wenn wir zwei zusammen wãren,
Möcht mein Singen mir vergehn.
2
Wenn die Sonne lieblich schiene
Wie in Welschland lau und blau,
Ging’ ich mit der Mandoline
Durch die überglänzte Au.
In der Nacht dann Liebchen lauschte
An dem Fenster süß verwacht,
Wünschte mir und ihr, uns beiden,
Heimlich eine schöne Nacht.
Wenn die Sonne lieblich schiene
Wie in Welschland lau und blau,
Ging’ ich mit der Mandoline
Durch die überglänzte Au.
4
Bist du manchmal auch verstimmt,
Drück dich zärtlich an mein Herze,
Daß mir’s fast den Atem nimmt,
Streich und kneif in süßem Scherze,
Wie ein rechter Liebestor
Lehn ich sanft an dich die Wange
Und du singst mir fein ins Ohr.
Wohl im Hofe bei dem Klange
Katze miaut, Hund heult und bellt,
Nachbar schimpft mit wilder Miene —
Doch was kümmert uns die Welt,
Suße, traute Violine !
(Joseph von Eichendorff)
Recueil: Poèmes de l’étrange départ
Traduction: Philippe Marty
Editions: Grèges
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Posted in poésie | Tagué: (Joseph von Eichendorff), adorable, aimer, aller, amour, écouter, éternel, ôter, belle, bleu, briller, cesser, chanson, chant, chanter, chat, chien, coeur, contraindre, coucher, cour, dormir, doux, ensemble, errance, fenêtre, feu, fille, froid, hiver, hurler, joue, liberté, mandoline, mari, misérable, monde, nappe, nuit, oreille, pincer, plaire, pré, riche, s'étonner, soleil, souffle, souhaiter, soulier, taquiner, tiède, triste, vaguer, venir, vie, violon, vivre, voisin, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 janvier 2018

Illustration: Nina Bidault
L’écorce et le destin
Par nos yeux
Par notre seule bouche
Par nos deux mains
Et par l’unique cœur
Au nom de cette naissance
Qui nous convie
Au nom de cette mort
Qui nous contraint
Au nom du premier cri
Et du dernier déclin
Par ce bref passage
Dans les couloirs du temps
Par l’obscur qui nous mine
Par ce feu qui nous anime
Nous sommes tous
Du même cortège
Séparés par l’écorce
Soumis aux mêmes pièges
Reliés par le destin.
(Andrée Chedid)
Recueil: Rythmes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), animer, écorce, bouche, bref, coeur, contraindre, convier, cortège, couloir, cri, déclin, destin, feu, main, miner, mort, naissance, obscur, passage, piège, relié, séparé, soumis, temps, unique, yeux | Leave a Comment »