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Poésie

Posts Tagged ‘conversation’

Cette conversation (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2022



Cette conversation
— comme toutes les conversations —
est un jeu de société.
Le but est d’amener l’autre au silence.

(Christian Bobin)

Illustration: Edson Campos

 

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Ce que j’attends d’une conversation (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022



Ce que j’attends d’une conversation,
c’est toujours de l’air.

(Christian Bobin)

Illustration: Margarita Sikorskaia

 

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Il faut converser avec la poésie (Jean-Pierre Siméon)

Posted by arbrealettres sur 8 juin 2022



Illustration
    
Il faut converser avec la poésie
et dans cette conversation intérieure
vous avez tous les droits:
ceux de l’amour, de l’antipathie,
de la colère, du refus,
de l’incompréhension.

(Jean-Pierre Siméon)

Recueil: Aïe un poète
Traduction:
Editions: Seuil

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Ensemble (Rupi Kaur)

Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2021




    
ensemble nous sommes une conversation
interminable

(Rupi Kaur)

 

Recueil: Le soleil et ses fleurs
Traduction: traduction de l’anglais (Canada) Sabine Rolland
Editions: NiL

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Dans l’inconstance du monde qui est le nôtre (Ryôkan)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2021



 


    
Dans l’inconstance
du monde qui est le nôtre,
les faibles humains
ont des conversations
dont la joie pour moi s’efface.

(Ryôkan)

***

 

Recueil: Ô pruniers en fleur
Traduction: Alain-Louis Colas
Editions: Folio

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Conversation (Jean Tardieu)

Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2021



Conversation

Comment ça va sur la terre ?
– Ca va ça va, ça va bien.

Les petits chiens sont-ils prospères ?
– Mon Dieu oui merci bien.

Et les nuages ?
– Ca flotte.

Et les volcans ?
– Ca mijote.

Et les fleuves ?
– Ca s’écoule.

Et le temps ?
– Ca se déroule.

Et votre âme ?
– Elle est malade
le printemps était trop vert
elle a mangé trop de salade.

(Jean Tardieu)

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Comme j’aimerais me laisser prendre au jeu (Ossip Mandelstam)

Posted by arbrealettres sur 15 mars 2021




    
[…]

comme j’aimerais me laisser prendre au jeu,
lier conversation… dire la vérité…
envoyer le spleen au diable et
prendre l’autre par la main — sois gentil,
si nous faisions un bout de route ensemble ?

(Ossip Mandelstam)

 

Recueil: Nouveaux poèmes 1930-1934
Traduction: Traduction du russe par Christiane Pighetti
Editions: Allia

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SCÈNE DE RUE (Nuno Jùdice)

Posted by arbrealettres sur 2 février 2021



Illustration: Konstantin Razumov
    
SCÈNE DE RUE

Dans un coin du café, ce que tu recherches, c’est que le
poème
te dise qui tu es, pourquoi tu te caches, quel est le nom
de la fille qui t’a regardé fixe-
ment. Et tu n’as pas de réponse. La réponse
était sur les lèvres de cette fille que
ton silence n’a pas su interroger;
et dans le vent qui balayait l’esplanade, em-
portant feuilles et papiers. L’automne :
une image, celle de ta propre vie, que
tu n’as pas su ignorer; pour que d’une
banale conversation avec l’inconnue,
surgisse une image, cette autre, de la
vie que tu aurais aimé ne pas perdre,
à chaque instant, entre tes doigts et tes vers.

(Nuno Jùdice)

 

Recueil: Un chant dans l’épaisseur du temps suivi de méditation sur des ruines
Traduction: Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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Si tu m’entends chanter, sache que je viens de pleurer (Aksinia Mihaylova)

Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2021




    
Si tu m’entends chanter, sache que je viens de pleurer.
CHANSON POPULAIRE

Pourquoi es-tu couché là,
comme la grosse poutre du parapet
qui m’empêchait de voir la femme claire ?
Sa voix m’arrivait saturée des odeurs d’autrui
et ça fait vingt ans que je ne peux pas traverser
la salle remplie,
rejoindre
ma féminité oubliée.

Parce que je sais que tu ne m’enjamberas pas
quand tu viens là-haut, répond-il,
et tes doigts, teints par des noix vertes,
vont m’apporter la douceur d’un jardin
que nous avons aimé ensemble.

Il est couché comme une conversation inachevée
à travers le couloir de ma maison paternelle,
emmailloté comme de langes
ou d’un linceul,
je sors mon sein pour nourrir le bébé
et la solitude de l’homme,
mais le lait tarit, la ganse rouge
serrant les couches se relâche
et une chanson se lève entre mes pleurs
comme du pain
pour rassasier
l’enfant et l’homme.

Une poutre lourde est couchée
au bout de mon songe,
un papillon noir est couché
sur ma poitrine.

On n’enjambe pas un corps mort.

(Aksinia Mihaylova)

 

Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard

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Belle-de-nuit (J.J. Grandville)

Posted by arbrealettres sur 26 août 2020



Belle-de-nuit

[La grisette et le rentier]
Elle a seize ans, un sourire perpétuel sur les lèvres,
un éclair à domicile dans ses yeux.
Ses lèvres sont roses et ses yeux noirs.
Je ne vous parle ni de sa taille, ni de ses pieds,
ni de ses mains, ni de ses cheveux.
Je vous renvoie à tous les portraits de grisettes
qui ont paru depuis mil huit cent trente jusqu’en mil huit cent quarante-six inclusivement.
Car mademoiselle Pierrette n’est pas autre chose qu’une grisette.
Il est vrai qu’elle prend le titre d’artiste en couture.
[Son voisin de palier, le rentier, se présente à midi]
chez l’artiste en robes, autrement dit la couturière.

—Je veux vous parler.
—Et moi je veux dormir.
—Jusques à quand, malheureuse femme,
vous laisserez-vous aller à tous les caprices de votre légèreté?
Jusques à quand votre inconduite fera-t-elle le sujet des conversations de tout le quartier?
Quoi! ni la mine renfrognée du portier,
ni les plaintes, ni les clameurs des locataires contre vous n’ont pu vous avertir?
—Aurez-vous bientôt fini votre sermon? demanda Pierrette en bâillant;
je vous préviens que je tombe de sommeil.
—C’est cela, reprit Coquelet: quand on a fait de la nuit le jour,
il faut bien changer le jour en nuit.
Mais ne voyez-vous pas qu’à ce train de vie vous allez perdre votre jeunesse, ruiner votre santé?
[Et de proposer sa solution:]
—Voulez-vous être ma femme, consentez-vous à devenir madame Coquelet?

Le vieux rentier songea un instant à se mettre à genoux,
mais comme il n’était pas sûr que Pierrette consentît à le relever,
il aima mieux entendre la réponse sur ses jambes.
Cette réponse fut un éclat de rire!

(J.J. Grandville)

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