
Le crabe sort sur ses pointes
Avec ses bras en corbeille;
Il sourit jusqu’aux oreilles.
La danseuse d’Opéra,
Au crabe toute pareille,
Sort dans la coulisse peinte
En arrondissant les bras.
(Jean Cocteau)
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2019
Le crabe sort sur ses pointes
Avec ses bras en corbeille;
Il sourit jusqu’aux oreilles.
La danseuse d’Opéra,
Au crabe toute pareille,
Sort dans la coulisse peinte
En arrondissant les bras.
(Jean Cocteau)
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Posted by arbrealettres sur 27 janvier 2019
Souvenir
Le ciel, aux lueurs apaisées,
Rougissait le feuillage épais,
Et d’un soir de mai, doux et frais,
On sentait perler les rosées.
Tout le jour, le long des sentiers,
Vous aviez, aux mousses discrètes,
Cueilli les pâles violettes
Et défleuri les églantiers.
Vous aviez fui, vive et charmée,
Par les taillis, en plein soleil ;
Un flot de sang jeune et vermeil
Pourprait votre joue animée.
L’écho d’argent de votre voix
Avait sonné sous les yeuses,
D’où les fauvettes envieuses
Répondaient toutes à la fois.
Et rien n’était plus doux au monde
Que de voir, sous les bois profonds,
Vos yeux si beaux, sous leurs cils longs,
Etinceler, bleus comme l’onde !
O jeunesse, innocence, azur !
Aube adorable qui se lève !
Vous étiez comme un premier rêve
Qui fleurit au fond d’un coeur pur !
Le souffle des tièdes nuées,
Voyant les roses se fermer,
Effleurait, pour s’y parfumer,
Vos blondes tresses dénouées.
Et déjà vous reconnaissant
A votre grâce fraternelle,
L’Etoile du soir, blanche et belle,
S’éveillait à l’Est pâlissant.
C’est alors que, lasse, indécise,
Rose, et le sein tout palpitant,
Vous vous blottîtes un instant
Dans le creux d’un vieux chêne assise.
Un rayon, par l’arbre adouci,
Teignait de nuances divines
Votre cou blanc, vos boucles fines.
Que vous étiez charmante ainsi !
Autour de vous les rameaux frêles,
En vertes corbeilles tressés,
Enfermaient vos bras enlacés,
Comme un oiseau fermant ses ailes ;
Ou comme la Dryade enfant,
Qui dort, s’ignorant elle-même,
Et va rêver d’un Dieu qui l’aime
Sous l’écorce qui la défend !
Nous vous regardions en silence.
Vos yeux étaient clos ; dormiez-vous ?
Dans quel monde joyeux et doux
L’emportais-tu, jeune Espérance ?
Lui disais-tu qu’il est un jour
Où, loin de la terre natale,
La Vierge, d’une aile idéale,
S’envole au ciel bleu de l’amour ?
Qui sait ? L’oiseau sous la feuillée
Hésite et n’a point pris l’essor,
Et la Dryade rêve encor…
Un Dieu ne l’a point éveillée !
(Leconte de Lisle)
Illustration: Allan Douglas Davidson
Posted in poésie | Tagué: (Leconte de Lisle), adorable, aile, amour, apaisé, argent, azur, écorce, églantier, étinceler, bleu, boucle, charmant, ciel, cil, corbeille, doux, effleurer, emporter, enfant, enlacé, espérance, essor, frêle, hésiter, idéal, joyeux, lueur, palpitant, répondre, rêve, rêver, reconnaître, regarder, rose, sein, sentier, silence, souvenir, terre, vierge, violette, voix | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 25 août 2018
FRUITS ET LEGUMES
Légumes, fruits, couleurs de la belle
saison. Quelques corbeilles où pour la soif
se laissent voir de douces pulpes crues.
Entre un enfant aux jambes nues,
impérieux, il s’enfuit.
L’humble échoppe
s’assombrit, elle vieillit comme
une mère.
Dehors, lui, au soleil
il s’éloigne, suivi de son ombre, léger.
(Umberto Saba)
Posted in poésie | Tagué: (Umberto Saba), échoppe, corbeille, couleur, crue, enfant, fruit, impérieux, léger, légume, mère, ombre, pulpe, s'assombrir, s'enfuir, saison, soif, soleil | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2018
Illustration: Daniel Ridgway Knight
CHANSON DE VENDANGES
L’automne sourit au flanc des coteaux
En le rouge orgueil des grappes vermeilles,
Allons les beaux gas ! Hotte sur le dos !
Filles, emportez serpes et corbeilles
Et, tout en chantant, bras dessus dessous
Dans les vignes d’or prenez la volée.
Refrain
Allez en vendange et dépêchez-vous
(Les raisins sont mûrs, les raisins sont doux)
N’attendez pas la gelée,
N’attendez pas la gelée.
Mordant ou frôlant les raisins rosés,
Les lèvres ont l’air de raisins farouches
Allons les beaux gas ! Cueillez des baisers,
Filles, pour cela, tendez-leur vos bouches ;
Et vers le bonheur d’au-dessus de nous
Vendangeurs d’amour prenez la volée.
Le temps de vendange et celui d’amour
Durent dans la vie une nuit de rêve,
Hélas les beaux gas ! Le bonheur est court
Filles ! La jeunesse est encor plus brève !
Et l’hiver blanc, fils des automnes roux,
Glace le baiser qui prend sa volée.
(Gaston Couté)
Posted in poésie | Tagué: (Gaston Couté), amour, au-dessus, automne, baiser, bonheur, bouche, bref, chanson, chanter, corbeille, court, cueillir, doré, doux, farouche, fille, frôler, gars, gelée, glacer, grappe, hiver, hotte, jeunesse, mordre, nuit, raisin, raison, rêve, rouge, serpe, sourire, tendre, vendange, vendangeur, vermeille, vigne | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2018
Voici des mousses pour vos pieds,
Et des corbeilles pour vos yeux,
Et l’amitié pour oublier
Toutes les pleurs de vos yeux.
(Charles Vildrac)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Vildrac), amitié, corbeille, mousses, oublier, pied, pleurs, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2018
Une corbeille, oui,
Une jolie corbeille tu portes.
Un couteau, oui,
Un joli couteau tu portes.
Sur cette colline
Tu cueilles des herbes, jeune fille!
je veux apprendre où est ta maison
Dis-moi ton nom !
Sur le pays de Yamato
Celui qui domine partout,
C’est moi !
Celui qui règne partout,
C’est moi!
A moi donc
Tu les diras bien
Et ta maison et ton nom.
(Yûryaku)
Posted in poésie | Tagué: (Yûryaku), apprendre, colline, corbeille, couteau, cueillir, dominer, jeune fille, maison, nom, porter, règner | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2018
Le jour, qu’enveloppait la nuit sous ses courtines,
D’un liséré d’argent ceint le front des collines :
Pèlerin matinal, j’entends, sur les buissons,
Du linot vigilant sautiller les chansons ;
J’entends, dans les blés mûrs, grisoller l’alouette,
Et le babil coquet de la bergeronnette,
Qui le long des prés verts cause avec les moutons.
Pour voir venir l’aurore, entr’ouvrant ses boutons,
Chaque fleur, qui s’évase en humide corbeille,
Est un lac de rosée, où se baigne l’abeille.
Plus d’un cœur, réchauffé par ce ciel généreux,
A chaque heure aujourd’hui pourra se croire heureux ;
Moi, je ne croirai rien : je souffre et je suis triste.
Je ne sais pas pourquoi le sort veut que j’existe :
Je suis mal dans la vie, et je voudrais mourir.
A travers ses sentiers je suis las de courir :
Ils ne changent pas plus de cailloux que de mousse.
Sous mon regard de plomb l’or du soleil s’émousse.
Si beau qu’il soit, ce monde est un livre ennuyeux :
Puis j’ai tout lu ; pourquoi ne pas fermer les yeux !
(Jules Lefèvre-Deumier)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jules Lefèvre-Deumier), alouette, babil, colline, corbeille, envelopper, exister, fermer, front, généreux, livre, mousse, nuit, pensée, rosée, sentier, souffrir, triste, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 juin 2018
Illustration: Désiré François Laugée
MAMAN
Maman depuis huit jours déjà
M’arrête en songe à chaque pas.
Je vois le linge et le panier
Montant, grinçant vers le grenier.
J’étais un être fruste encor
Et piaffant dur et criant fort.
J’emplissais de moi ses oreilles :
« Moi, je veux être la corbeille! »
Mais que je pleure ou que je crie,
Mot, ni regard, ni gronderie :
La corbeille et le linge ailé,
Luisants, sans moi, s’en sont allés.
Je me tairai : il est trop tard.
Gigantesque dans mon regard,
Cheveux gris en haut du ciel pur,
Elle met au bleu tout l’azur.
(Attila József)
Posted in poésie | Tagué: (Attila Jozsef), aile, azur, bleu, cheveux, ciel, corbeille, crier, dur, emplir, fort, fruste, gigantesque, grenier, grincer, gronderie, linge, luisant, maman, monter, mot, oreille, panier, piaffer, pleurer, pur, regard, s'arrêter, s'en aller, se taire, songe, tard | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2018
Le Houx
Simone, le soleil rit sur les feuilles de houx :
Avril est revenu pour jouer avec nous.
Il porte des corbeilles de fleurs sur ses épaules,
Il les donne aux épines, aux marronniers, aux saules ;
Il les sème une à une parmi l’herbe des prés,
Sur le bord des ruisseaux, des mares et des fossés ;
Il garde les jonquilles pour l’eau, et les pervenches
Pour les bois, aux endroits où s’allongent les branches ;
Il jette les violettes à l’ombre, sous les ronces
Où son pied nu, sans peur, les cache et les enfonce ;
À toutes les prairies il donne des pâquerettes
Et des primevères qui ont un collier de clochettes ;
Il laisse les muguets tomber dans les forêts
Avec les anémones, le long des sentiers frais ;
Il plante des iris sur le toit des maisons,
Et dans notre jardin, Simone, où il fait bon,
Il répandra des ancolies et des pensées,
Des jacinthes et la bonne odeur des giroflées.
(Remy de Gourmont)
Posted in poésie | Tagué: (Rémy de Gourmont), anémone, ancolie, épaule, épine, clochette, collier, corbeille, fleur, forêt, fossé, giroflée, houx, iris, jacinthe, jardin, jouer, maison, maré, odeur, pâquerette, pensée, ronce, ruisseau, s'allonger, saule, semer, sentier, soleil, toit, violette | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 avril 2018
Illustration: Pierre-Auguste Renoir
Battant des ailes un corbeau peint dans le ciel.
Guinzburg dans les buissons épie Arina avec ses jumelles.
Voici que son corps blanc tel un lit de plumes se révèle,
D’une main potelée elle a jeté son jupon dans la corbeille,
Voici que l’autre main gratte ses chaudes cuisses,
Voici qu’avec ses seaux dans la rivière elle se glisse,
Ondulant et s’ébrouant toute vive
Voici qu’elle ramène seaux et cuisses sur la rive.
Le corbeau peint toile sur toile avec ses ailes,
Guinzburg dans les buissons épie Arina avec ses jumelles.
***
Ворона взмахами крыла пишет в небе картину
Гинсбург в длинный бинокль смотрит в кустах на Арину,
Вот уж раздела белое тело Арина похожее на перину,
Вот уж сорочку сбросила пухлой рукою в корзину,
Вот уж рукою другого чешет жаркие бедра,
Вот уж в воду идет, неся c собою ведра,
Вот уж колыхаясь и фыркая бодро,
Из речки на берег выходят и ведра и бедра.
Ворона летая все пишет и пишет картину,
Гинсбург в длинный бинокль смотрит в кустах на Арину
(Guennadi Gor)
Posted in poésie | Tagué: (Guennadi Gor), aile, épier, blanc, buisson, chaud, ciel, corbeau, corbeille, corps, cuisse, gratter, jeter, jumelle, jupon, lit, main, onduler, peindre, peint, plume, potelé, rivière, s'ébrouer, se glisser, se révéler, seau, toile, vif | Leave a Comment »