Posts Tagged ‘corbillard’
Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2023

HOMMAGE AUX UPANISHADS
Sentir qu’on est Quelqu’un
Équivaut à conduire
Son propre corbillard en quelque sorte —
La destination est claire.
Je ne veux pas être
La peau du fruit
Ni la chair
Ni même la graine,
Qui ne ferait que devenir un autre
Fruit bien portant
Le secret celé à l’intérieur de la graine
Devient mon besoin, et ainsi,
Je me réduis au néant
À l’intérieur de la graine.
Au début il fait froid,
Je frissonne,
Plus tard arrive une touche de vérité,
Un ferment dans les ténèbres,
Et enfin une lumière qui agace.
Pour l’heure c’est assez
Que je sois libre
D’être le Moi en qui je suis,
Qui n’est pas Quelqu’un —
Pas, en tout cas,
L’ego mortel,
Mais l’oeil de l’oeil
Qui s’efforce de voir
(Nissim Ezekiel) (1924-2004)
Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Nissim Ezekiel), agacer, arriver, assez, égo, équivaloir, besoin, chair, clair, conduire, corbillard, début, destination, devenir, ferment, frissonner, froid, fruit, graine, hommage, intérieur, libre, lumière, moi, mortel, néant, oeil, peau, quelqu'un, réduire, s'efforcer, secret, sentir, tard, ténèbres, touché, Upanishad, vérité, voir, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 avril 2020

les enfants jouaient contre un mur
à la main chaude
à peine si l’on pouvait croire à la réalité du vent
et le soleil était très vieux et radoteur
il avançait d’un air mauvais sous les nuages
à la façon d’un cul-de-jatte dans la foule
on trouvait ça et là des volcans de silence
il y avait aussi la chanson d’une femme
on devinait qu’elle était nue et se peignait
on entendait venir des pas à double étage
à l’angle de la rue
le coeur du lampadaire
le coeur de l’homme sous les arbres
battaient à chaque pas de femme
à l’angle de la rue
le lampadaire avait le coeur dans ce qui lui servait de cou
et l’homme a fini par avoir le coeur aux lèvres
il alla même jusqu’à dire je
et tutoyer une autre femme
mais elle,
passera beaucoup plus tard
à l’heure où les corbillards
vides
commencent à rentrer de la campagne
avec un bruit de râteaux et de pierres
le lampadaire seul
les enfants jouaient toujours au pied du mur
à la marelle à la main chaude
et leurs cris cachaient le soleil
le soleil avançait toujours selon son ombre
puis les enfants sont partis sagement
portant la fatigue comme une lance grave
en descendant les ruelles du soir
un ivrogne chanta
la voix pleine d’étoiles et de pierres
il menait en laisse l’écho
l’écho parfois lui sautait sur l’épaule
avec les gestes amoureux d’un singe
(Georges Belmont)
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Georges Belmont), amoureux, écho, épaule, corbillard, cri, enfant, fatigue, femme, ivrogne, jouer, lampadaire, marelle, mur, ombre, ruelle, singe, soleil, tutoyer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 janvier 2019
Litanies de mon triste cœur
Mon coeur repu de tout est un vieux corbillard
Que traînent au néant des chevaux de brouillard.
Prométhée et vautour, châtiment et blasphème,
Mon coeur est un cancer qui se ronge lui-même.
Mon coeur est un bourdon qui tinte chaque jour
Le glas d’un dernier rêve en allé sans retour.
Mon coeur est un gourmet blasé par l’espérance
Qui trouve tout hélas! plus fade qu’un lait rance.
Mon coeur est un noyé vidé d’âme et d’espoirs
Qu’étreint la pieuvre Spleen en ses mille suçoirs.
Mon coeur est une horloge oubliée à demeure
Qui bien que je sois mort s’obstine à sonner l’heure.
Mon cœur est un ivrogne altéré bien que saoûl
De ce vin noir qu’on nomme universel dégoût.
Mon coeur est un terreau tiède, gras, et fétide
Où poussent des fleurs d’or malsaines et splendides!
Mon coeur est un cercueil où j’ai couché mes morts…
Taisez-vous, airs jadis chantés, lointains accords!
Mon cœur est un tyran morne et puissant d’Asie,
Qui de rêves sanglants en vain se rassasie.
Mon coeur est un infâme et louche lupanar
Que hantent nuit et jour d’obscènes cauchemars.
C’est un feu d’artifice enfin qu’avant la fête
Ont à jamais trempé l’averse et la tempête.
Mon coeur…. Ah! pourquoi donc ai-je un coeur? Ah!
Ma vie et l’Univers ? la Nature et la Loi ? pourquoi
(Jules Laforgue)
Illustration retirée sur demande de l’artiste
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jules Laforgue), blasphème, bourdon, brouillard, coeur, corbillard, dégoût, espoir, infâme, lupanar, mort, nature, pieuvre, pourquoi, rance, repus, saoûl, Spleen, tempête, tyran, vautour | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 août 2018

Je rappelle
si tu meurs
je ne mettrai pas une robe lilas
je n’achèterai pas de couronnes multicolores
avec le vent qui chuchote dans les rubans
rien de cela
rien
le corbillard arrivera – il arrivera
le corbillard repartira – il repartira
je me tiendrai à la fenêtre – je regarderai
je ferai signe de la main
j’agiterai un foulard
je ferai mes adieux
toute seule à cette fenêtre
et l’été
quand mai sera en folie
je m’étendrai sur l’herbe
sur l’herbe chaude
et de mes mains toucherai tes cheveux
et de mes lèvres toucherai la fourrure de l’abeille
mordante et belle
comme ton sourire
comme le crépuscule
et puis ce sera
argent – or
peut-être or et seulement rouge
car ce crépuscule
ce vent qui souffle instamment aux herbes
amour – amour
ne me laissera pas me lever
et m’en aller
comme d’ordinaire
à la maison maudite vide
(Halina Poswiatowska)
Découvert chez Lara ici
Illustration: Akitaka Ito
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Halina Poswiatowska), abeille, acheter, adieu, amour, été, cheveux, corbillard, crépuscule, fenêtre, fourrure, herbe, maison, mourir, robe, se rappeler, signe, sourire, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 août 2018
Litanies de mon triste cœur
Mon coeur repu de tout est un vieux corbillard
Que traînent au néant des chevaux de brouillard.
Prométhée et vautour, châtiment et blasphème,
Mon coeur est un cancer qui se ronge lui-même.
Mon coeur est un bourdon qui tinte chaque jour
Le glas d’un dernier rêve en allé sans retour.
Mon coeur est un gourmet blasé par l’espérance
Qui trouve tout hélas! plus fade qu’un lait rance.
Mon coeur est un noyé vidé d’âme et d’espoirs
Qu’étreint la pieuvre Spleen en ses mille suçoirs.
Mon coeur est une horloge oubliée à demeure
Qui bien que je sois mort s’obstine à sonner l’heure.
Mon coeur est un ivrogne altéré bien que saoûl
De ce vin noir qu’on nomme universel dégoût.
Mon coeur est un terreau tiède, gras, et fétide
Où poussent des fleurs d’or malsaines et splendides!
Mon coeur est un cercueil où j’ai couché mes morts…
Taisez-vous, airs jadis chantés, lointains accords!
Mon cœur est un tyran morne et puissant d’Asie,
Qui de rêves sanglants en vain se rassasie.
Mon coeur est un infâme et louche lupanar
Que hantent nuit et jour d’obscènes cauchemars.
C’est un feu d’artifice enfin qu’avant la fête
Ont à jamais trempé l’averse et la tempête.
Mon coeur…. Ah! pourquoi donc ai-je un coeur? Ah! pourquoi
Ma vie et l’Univers? la Nature et la Loi ?
(Jules Laforgue)
Illustration: Pierre Paul Rubens
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jules Laforgue), altéré, bourdon, brouillard, cancer, cauchemar, coeur, corbillard, couché, dégoût, feu d'artifice, horloge, infâme, ivrogne, litanie, Loi, lupanar, morne, nature, noyé, obscène, rance, repus, sanglant, se rassasier, se ronger, trempé, triste, tyran | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2018

(…)
Mes souliers
sont troués
Mes béquilles
souillées de boue
Je regarde passer le corbillard
qui emporte
tout ce que je n’ai pas vécu
Je serai seule
à mourir
avec sous le lit
mes souliers déroutés
Je t’aime
parce que ton amour
inventé pour voler
est un faucon
qui s’est posé
sur mon poing
(…)
(Anise Koltz)
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Anise Koltz), amour, béquille, boue, corbillard, emporter, faucon, invente, lit, mourir, poing, seule, souillée, soulier, troué, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 mai 2018

Les manèges tournent
regardent passer les arbres
un pont trahit le ciel
Puis un corbillard ouvre ses ailes
une annonce est lue
à travers une vitre
On contemple les mêmes vies
qui s’enlisent dans les jours
Des connivences naissent
que le regard n’attend pas
d’humbles choses en quête de temps
chantent comme seuls
savent le faire les pauvres gens
dans les instants où rien
ne lacère leur ciel
(Georges Bonnet)
Illustration: Mark Gertler
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Georges Bonnet), aile, arbre, chanter, ciel, connivence, contempler, corbillard, humble, instant, lacérer, manège, passer, pauvre, pont, regarder, s'enliser, seul, temps, tourner, trahir, vie, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 avril 2018
Frères humains
ayez pitié de vous
De cet anneau brûlant
au doigt de l’enfant
De cette pâleur de l’étoile
chue entre vos pieds
De la goutte de rosée
que vous essuyez
comme une mauvaise larme
Frères humains
ne détournez pas les yeux
quand passe le corbillard
du mort-né de vos rêves
(Abdellatif Laâbi)
Illustration
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in méditations | Tagué: (Abdellatif Laâbi), anneau, étoile, brûlant, chu, corbillard, détourner, enfant, frère, larme, mort-né, pitié, rêve, rosée | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2018
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in haïku, humour, poésie | Tagué: (Marie-Anne Bruch), citrouille, corbillard, jour, mort, redevenir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 août 2017

LONDRES
Je traîne à travers les rues à putains
Prés de la Tamise, cette drôlesse.
Sur chaque visage, je vois le coin
De la douleur ou bien de la faiblesse.
Dans chaque cri de l’homme ou de l’enfant,
Dans chaque plainte, dans toutes les voix
Qui gémissent ou maudissent, j’entends
Tinter les chaînes que l’esprit forgea.
Et le cri du ramoneur guenilleux
Qui fait trembler les obscures églises,
Et le soupir du soldat malheureux,
Aux murs du Palais, c’est du sang qui glisse.
Surtout, dans les rues de minuit, j’entends
Comment la jeune putain qui blasphème
Etouffe les pleurs de l’enfant naissant
Et souille le corbillard de l’hymen.
(William Blake)
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (William Blake), chaîne, corbillard, cri, drôlesse, enfant, gémir, homme, hymen, Londres, malheureux, maudire, pleur, putain, ramoneur, sang, soldat, traîner | Leave a Comment »