Posts Tagged ‘corner’
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022

Illustration
Leur angoisse discrète
Dans les bars
les salles de billard
les bas-fonds
je vois des hommes
sans amour depuis si longtemps.
Pour continuer à vivre,
certains d’entre eux
ont du fermer leur coeur,
s’endurcir,
étriquer leur façon de voir et de penser.
Ils disent « Les hommes sont comme ci, les femmes sont comme ça… »
Des équations qui les aident
à marcher
jusqu’à l’épicier du coin.
Ils ont peint la cascade en noir, massacré le tigre,
enterré les photos cornées de l’horizon.
Ils habitent des garçonnières,
où ils écoutent
assis
les remous de la circulation,
les querelles des pigeons sur le toit.
En regardant
le jour devenir nuit,
les étoiles grandir dans le ciel.
Ils s’allongent
dans le noir
en attendant
la clémence du sommeil.
(Peter Bakowski)
Le coeur à trois heures du matin
Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Peter Bakowski), aider, amour, angoisse, assis, attendre, écouter, épicier, équation, étoile, étriquer, bar, bas-fonds, billard, cascade, ciel, circulation, clémence, coeur, continuer, corner, discret, enterrer, façon, femme, fermer, garçonnière, grandir, habiter, homme, horizon, jour, longtemps, marcher, massacrer, noir, nuit, peindre, penser, photo, pigeon, querelle, regarder, remous, s'allonger, s'endurcir, salle, sommeil, tigre, toit, vivre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020

La glose
– Maman,
Toi qui es du Capricorne’,
Toi qui connais tout et rien
Depuis les Mérovingiens’,
Qui discute savamment
Du tiers et du tremblement,
Pourquoi les escargots ont-ils toujours des cornes
Comme les Martiens enfermés au zoo ?
– Mon petit,
Tu n’as pas mangé tes radis
Ni la soupe aux pissenlits,
Tu ne te laves jamais les mains
Tu baves
Tu fais enrager Firmin
Je ne te dirai plus rien !
– Oh ! si, maman, dis-moi !
Je mangerai les radis
Et la soupe aux pissenlits,
Je ferai comme Pilate’ :
Je me laverai les mains
Avec un savon romain
Fabriqué pour diplomates,
Je ne baverai pas plus
Que la pipe d’Esaiii,
Je donnerai à Firmin
Toutes mes crottes de lapin.
Et encore bien d’autres choses
Que je ferai comme un rien
Pour accéder à la glose,
Le gloussement du genre humain.
– S’ils ont des cornes, mon enfant,
C’est pour corner certainement
Aux carrefours, dans les tournants
Au sein des encombrements,
Ça évite les accidents.
(René de Obaldia)
Recueil: Innocentines
Traduction:
Editions: Gracet & Fasquelle
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (René De Obaldia), accéder, accident, éviter, baver, carrefour, connaître, corne, corner, crotté, diplomate, discuter, encombrement, enfant, enfermer, enrager, escargot, fabriquer, faire, genre, glose, gloussement, humain, jamais, lapin, laver, main, maman, manger, Martien, Mérovingien, pipe, pissenlit, radis, rien, savant, savon, soupe, tiers, tournant, tout, tremblement, zoo | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2017

Le Vent
Sur la bruyère longue infiniment,
Voici le vent cornant Novembre ;
Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent
Qui se déchire et se démembre,
En souffles lourds, battant les bourgs,
Voici le vent,
Le vent sauvage de Novembre.
Le vent rafle, le long de l’eau,
Les feuilles mortes des bouleaux,
Le vent sauvage de Novembre ;
Le vent mord, dans les branches,
Des nids d’oiseaux ;
Le vent râpe du fer
Et peigne au loin les avalanches,
Rageusement, du vieil hiver,
Rageusement, le vent.
Le vent sauvage de Novembre.
(Emile Verhaeren)
Illustration
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Emile Verhaeren), avalanche, bouleau, bruyère, corner, infiniment, longue, mordre, Novembre, rafler, rageusement, sauvage, se déchirer, vent | 2 Comments »