Posts Tagged ‘cosmos’
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2022

COSMOS
La forme du caillou, c’est l’histoire du monde ; Il
ignore sa force et ferme ses pétales.
Il invente l’amour au chant de la rivière,
Il répète le temps dans le creux de son poing.
La forme de ton corps, c’est l’histoire du monde ;
Il connaît sa faiblesse et ouvre ses pétales. Il
est lui-même amour : il invente la vie. Il est
surtout présence : il invente le temps.
(Guy Fenaux)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction:
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Guy Fenaux), amour, caillou, chant, connaître, corps, cosmos, creux, faiblesse, fermer, force, forme, histoire, ignorer, inventer, monde, ouvrir, pétale, poing, présence, répéter, rivière, temps, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2020

(sur une « pierre trouée » de Richard Texier)
PIERRE OUVERTE
je parle de la pierre ouverte
écriture innombrable
chambre d’échos
de la voix de la pensée
à la rumeur du monde
parcours ébloui
traversée des voix
et des signes
je parle de la pierre ouverte
plongée dans le blanc
du temps
happée vers son propre centre
comme un dieu sans visage
je parle de la pierre ouverte
dans la nuit des filons
je parle de sa pensée
qui remonte les fleuves
de sa morsure
d’éternité
je parle de la pierre
où s’écrit
la passion des étoiles
noyau de tendresse
élégance à vif
je parle d’une pierre
qui me dit
laisse-toi guider
par mon chaos
laisse-toi toucher
par l’immensité
je parle de la pierre ouverte
qui met le cap
au seul vertige
je parle de la pierre
qui apprivoise
tous les hasards
dans le déploiement
de sa nuit solide
en son très lent foudroiement
creusant sans fin
son exil intérieur
je parle d’une pierre
qui est depuis toujours
ce qu’elle veut devenir
je parle de cette pierre
où se déchiffre encore
la fournaise des jeunes soleils
je parle
d’une boussole éperdue
qui me dit
il n’y a jamais
de pourquoi
quand la création
commence à chaque seconde
je parle de la pierre ouverte
comme d’une empreinte
imprimée
par le coeur
piège à rosée
séisme alangui
je parle de la pierre ouverte
pour aimanter les comètes
faire ricocher
l’infini
je parle d’une pierre
aux yeux de lune brûlée
égarée
dans le pur frémissement
de ses syllabes nocturnes
je parle d’une pierre
qui me demande
de quel côté le cosmos
est-il posé
de quel côté le vertige
de quel côté la brèche
je parle de la pierre ouverte
qui pense
en eau profonde
qui prie
au fond des mondes
je parle de la pierre ouverte
en chute libre
vers la lumière
(Zéno Bianu)
Illustration: Richard Texier
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), apprivoiser, ébloui, écho, écriture, éternité, blanc, brèche, centre, chambre, chaos, chute, coeur, cosmos, création, creuser, déchiffrer, déploiement, devenir, Dieu, empreinte, exil, filon, fleuve, foudroiement, fournaise, guider, hasard, innombrable, lumière, morsure, ouverte, parcours, parler, pensée, pierre, prier, profonde, ricocher, rosée, rumeur, signe, soleil, syllabe, temps, tendresse, vertige, visage, voix | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020

SUBSTANCE FEMME
(sur des lavis de Colette Deblé)
je me désenfouis
je me dresse
je suis de nulle part
je prends toutes les formes du monde
j’apparais
j’accueille tous les souffles
je ne crains pas
les loups du couchant
je porte mon poids de nuit
pour retomber toute en pluie
je suis une haute gisante
dans l’entre-temps du paradis
je m’allonge sur le cosmos
tout au fond des mots
je perds la tête et un peu plus
je sais toutes les brûlures
oiseau du coeur à la renverse
je suis ravissement
blessure vive
ma sueur se dissipe aux rayons de lune
je viens te dire
la liqueur des anges
je viens te dire
l’infinité de mon tombeau
(Zéno Bianu)
Illustration: Colette Deblé
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), accueillir, ange, apparaître, blessure, brûlure, coeur, cosmos, femme, forme, infinité, liqueur, lune, nuit, nulle part, oiseau, paradis, pluie, poids, ravissement, retomber, s'allonger, se dresser, souffle, substance, tombeau | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 juin 2020

Ils m’ont précipité dans la vie, avec des milliers d’autres,
Comme, dans les crématoires d’Auschwitz,
Les nazis jetaient les cadavres.
Mais nous, le feu nous a rendus incandescents
Comme des barres de métal,
Comme de rouges lianes
Jaillies des laminoirs,
Comme des gerbes de flammes
Giclant hors du volcan,
Embrassant l’azur avec quelle ardeur !
Nous avons lapidé de mots déflagrants notre époque,
Abattant le bois desséché, vermoulu,
Et nous avons comblé plus d’un marais nauséabond.
Souvent aussi nous avons fait naufrage
Dans de bien tristes solitudes,
Enserrés dans les frontières du Cosmos,
Mais la vie de nouveau et toujours nous accueille
A bras ouverts :
« Vous, les miens, venez à moi ! »
(Mihai Beniuc)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), abattre, accueillir, ardeur, Auschwitz, azur, époque, barre, bois, bras, cadavre, combler, cosmos, crématoire, déflagrant, déssécher, de nouveau, embrasser, enserrer, feu, flamme, gerbe, gicler, incandescent, jaillir, jeter, laminoir, lapider, liane, marais, métal, mien, millier, mot, naufragé, nauséabond, ouvrir, précipiter, rendre, rouge, solitude, souvent, toujours, triste, venir, vermoulu, vie, volcan | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2020

LES RUINES DE MEXICO
(ÉLÉGIE DU RETOUR)
1
Absurde est la matière qui s’écroule,
la matière pénétrée de vide, la creuse.
Non : la matière ne se détruit pas,
la forme que nous lui donnons se désagrège,
nos oeuvres se réduisent en miettes.
2
La terre tourne, entretenue par le feu.
Elle dort sur une poudrière.
Elle porte en son sein un bûcher
un enfer solide
qui soudain se transforme en abîme.
3
La pierre profonde bat dans son gouffre.
En se dépétrifiant, elle rompt son pacte
avec l’immobilité et se transforme
en bélier de la mort.
4
De l’intérieur vient le coup,
la morne cavalcade,
l’éclatement de l’invisible, l’explosion
de ce que nous supposons immobile
et qui pourtant bouillonne sans cesse.
5
L’enfer se dresse pour noyer la terre.
Le Vésuve éclate de l’intérieur.
La bombe monte au lieu de descendre.
L’éclair jaillit d’un puits de ténèbres.
6
Il monte du fond, le vent de la mort.
Le monde tressaille en fracas de mort.
La terre sort de ses gonds de mort.
Comme une fumée secrète avance la mort.
De sa prison profonde s’échappe la mort.
Du plus profond et du plus trouble jaillit la mort.
7
Le jour devient nuit,
la poussière est soleil
et le fracas remplit tout.
8
Ainsi soudain se casse ce qui est ferme,
béton et fer deviennent mouvants,
l’asphalte se déchire, la ville et la vie
s’écroulent. La planète triomphe
contre les projets de ses envahisseurs.
9
La maison qui protégeait contre la nuit et le froid,
la violence et l’intempérie,
le désamour, la faim et la soif
se transforme en gibet et en cercueil.
Le survivant reste emprisonné
dans le sable et les filets de la profonde asphyxie.
10
C’est seulement quand il nous manque, qu’on apprécie l’air.
Seulement quand nous sommes attrapés comme le poisson
dans les filets de l’asphyxie. Il n’y a pas de trous
pour retourner à la mer d’oxygène
où nous nous déplacions en liberté.
Le double poids de l’horreur et de la terreur
nous a sortis
de l’eau de la vie.
Seulement dans le confinement nous comprenons
que vivre c’est avoir de l’espace.
Il fut un temps
heureux où nous pouvions bouger,
sortir, entrer, nous lever, nous asseoir.
Maintenant tout s’est écroulé. Le monde
a fermé ses accès, ses fenêtres.
Aujourd’hui nous comprenons ce que signifie
cette terrible expression : enterrés vivants.
11
Le séisme arrive et devant lui plus rien
ne valent les prières et les supplications.
Il naît de son sein pour détruire
tout ce que nous avons mis à sa portée.
Il jaillit et se fait reconnaître à son oeuvre atroce.
La destruction est son unique langage.
Il veut être vénéré parmi les ruines.
12
Cosmos est chaos, mais nous ne le savions pas
ou nous n’arrivions pas à le comprendre.
La planète descend-elle en tournant
dans les abîmes de feu glacé ?
Tourne-t-elle ou tombe-t-elle cette terre ?
Le destin de la matière est-il dans cette chute infinie ?
Nous sommes nature et rêve. C’est pourquoi
nous sommes ce qui descend toujours :
poussière dans les airs.
(José Emilio Pacheco)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (José Emilio Pacheco), abîme, absurde, accès, air, asphyxie, bélier, bouillonner, cavalcade, chaos, comprendre, cosmos, descendre, donner, dormir, emprisonné, enfer, enterré, explosion, expression, fenêtre, feu, filet, fracas, fumée, gouffre, immobile, immobilité, invisible, jaillir, liberté, maison, matière, miette, morne, mort, oeuvres, oxygène, pacte, planète, poussière, protéger, s'écrouler, savoir, se désagréger, se réduire, soleil, terre, tressaillir, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2019

Ma vie diffuse et vaporeuse devient pareille
aux feuilles et aux aiguilles de givre
qui étincellent comme des joyaux sur les herbes
et les chaumes par un matin d’hiver…
Par la simplicité communément appelée pauvreté,
ma vie se concentre et s’organise, devient cosmos
de masse amorphe qu’elle était.
(Henry Thoreau)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Henry Thoreau), aiguille, amorphe, chaume, cosmos, diffus, feuille, givre;étinceler, herbe, joyau, masse, pauvreté, s'organiser, se concentrer, simplicité, vaporeux, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 août 2019
Personne jamais n’habitera les maisons
alignées sur ce terrain d’exposition
où tremblent des cosmos
(Tawara Machi)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Tawara Machi), alignées, cosmos, exposition, habiter, maison, personne | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 juin 2018
Il assiège
la porte de la cuisine –
le cosmos
(Kiyosaki Toshio)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in haïku, humour, méditations, poésie | Tagué: (Kiyosaki Toshio), assiéger, cosmos, cuisine, porte | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 mai 2018

Le sommeil
La nuit nous dicte sa tâche magique.
Détisser les mailles de l’univers,
les ramifications inépuisables
des effets et des causes, qui se perdent
dans ce vertige insondable, le temps.
La nuit exige que cette nuit même
tu oublies ton nom, ton sang, tes ancêtres,
chaque parole humaine et chaque larme,
ce que la veille a pu te révéler,
le point illusoire des géomètres,
la ligne, le cube, la pyramide,
et plan, sphère, cylindre, mer et vagues,
ta joue sur l’oreiller et la fraîcheur
du drap neuf…
les empires, les César et Shakespeare
et, plus difficile, ce que tu aimes.
Étrangement un comprimé pourra
gommer le cosmos, créer le chaos.
(Jorge Luis Borges)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jorge-Luis Borges), aimer, ancêtres, cause, chaos, comprimé, cosmos, créer, cylindre, dicter, effet, empire, gommer, illusoire, larme, magique, mer, nuit, oublier, parole, sang, sommeil, tache | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 février 2018

Illustration: Noèla Morisot
La plupart des gens ont une vision conventionnelle de la vie,
[…]
il faut avoir le courage de se détacher de tout, de toutes normes […]
il faut oser faire le grand bond dans le cosmos :
alors la vie devient infiniment riche,
elle déborde de dons, même au fond de la détresse
(Etty Hillesum)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations | Tagué: (Etty Hillesum), bond, conventionnel, cosmos, courage, déborder, détresse, don, fond, infiniment, norme, oser, riche, se détacher, vie, vision | Leave a Comment »