En passant près d’un petit bois,
Où le coucou chantait
Où le coucou chantait
Et dans son joli chant disait :
« Coucou, coucou
Coucou, coucou »
Et moi je croyais qu’il disait :
« Coupe-lui le cou !
Coupe-lui le cou ! »
Refrain :
Et moi de m’en cour’, cour’, cour’
Et moi de m’en courir.
Et moi de m’en cour’, cour’, cour’
Et moi de m’en courir.
En passant près d’un étang,
Où le canard chantait
Où le canard chantait
Et dans son joli chant disait :
« Cancan, cancan
Cancan, cancan »
Et moi je croyais qu’il disait :
« Jette-le dedans !
Jette-le dedans ! »
Refrain
En passant près d’un moulin,
Où une femme berçait
Où une femme berçait
Et dans son joli chant disait :
« Dodo, dodo,
Dodo, dodo »
Et moi je croyais qu’elle disait :
« Jette-le dans l’eau !
Jette-le dans l’eau ! »
Refrain
En passant près d’une rivière,
Où les pêcheurs pêchaient
Où les pêcheurs pêchaient
Et dans son joli chant disait :
« Quel beau poisson, quel beau poisson
Quel beau poisson, quel beau poisson »
Et moi je croyais qu’ils disaient :
« Quel polisson !
Quel polisson ! »
Refrain
(Anonyme)
Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette
Je pense à toi
sur mon chemin
pour trouver la maison
pour voyager tranquille
vers le soir
et arriver indemne
au matin
en passant
la longue file des jours
aux cous inclinés tels des
portraits de Modigliani
je traverse midi
où la désolation
est un olivier luisant
chaque fois que je ferme
mes yeux sur ton odeur
je vois la petite main
de la rose
mes pensées bleuissent
deviennent cerfs-volants
mon coeur divague
plus qu’une fenêtre
j’ouvre la porte
j’entre doucement
pour que ton sommeil se promène
à la manière d’un ange
***
(Salih Diyab)
Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
Tes grâces j’en ai mille et elles sont variées,
chacune est un monde de Lumière.
Sur les deux ailes de la puissance et de la passion,
tu m’as élevé vers un monde magique — vision de tes yeux.
Je leurre le sommeil par compassion
pour un rêve ivre et bienveillant
sur de minces lèvres brunes.
Ton chuchotement plein de douceur est un murmure
que porte le zéphyr rôdant parmi les fleurs.
Ton apparition a visité mes pupilles
et les a parfumées,
combien gracieuses et parfumées
sont ces apparitions !
Dans mon cœur j’ai savouré ta voix,
vin vieux non distillé
et Lumière invisible.
Tu m’as créé du Désir
assoiffé de folies
et de pondération.
J’ai loué l’exaltante apparition
afin de lui rendre gloire,
qu’elle soit Dieu ou beauté.
Ô Étoile qui tantôt se dissimule
et qui tantôt se dévoile à moi
sous les catégories du défini
et de l’indéfini.
Tu as abandonné ta soeur l’Aurore,
le Soleil du matin a ouvert l’oeil
sur la lamentation de la délaissée.
Dans le ciel, sur le bleu humide,
je vois des sillages par Toi tracés.
J’ai des trésors de compassion intarissables,
je les ai mis à disposition de l’opprimé et du persécuté.
Je prodigue avec l’humilité d’un indigent,
hélas ! mendiant rejeté qui répand la grâce.
Mes Pierres précieuses, lasses,
sommeillent dans un flot de senteurs
après avoir voyagé à l’aube et en plein soleil.
Elles ont erré loin du Cou bienheureux
mais vers Sa splendeur
la nostalgie de la Lumière pour la Lumière
les a guidées.
(Badawi al-Jabal)
***
Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
Je ne sais pourquoi
je pense à ce foulard mauve que tu aimais porter à ton cou.
La mort oublie toujours quelque chose
— un objet, une image, un rien
dans quoi la vie se précipite et se maintient, immense.
Tuez
Dépouillez
Videz
Coupez
Enflammez
Fendez la peau du cou
Enlacez les pattes
Cordez les ailes
Pilez les foies
Hachez menu
Faites sauter
Faites rôtir
Supprimez la tête
Laissez refroidir
– La cuisine c’est la guerre –
Oui Chef
(Michel Besnier)
Recueil: Cuisine au beurre noir
Traduction:
Editions : Møtus
Oh ! tes si douces mains et leur lente caresse
Se nouant à mon cou et glissant sur mon torse
Quand je te dis, au soir tombant, combien ma force
S’alourdit, jour à jour, du plomb de ma faiblesse !
Tu ne veux pas que je devienne ombre et ruine
Comme ceux qui s’en vont du côté des ténèbres,
Fût-ce avec un laurier entre leurs mains funèbres
Et la gloire endormie en leur creuse poitrine.
Oh ! que la loi du temps m’est par toi adoucie,
Et que m’est généreux et consolant ton songe.
Pour la première fois tu berces d’un mensonge
Mon coeur qui t’en excuse et qui t’en remercie ;
Mais qui sait bien pourtant que toute ardeur est vaine
Contre tout ce qui est et tout ce qui doit être,
Et qu’un profond bonheur se rencontre peut-être
A finir en tes yeux ma belle vie humaine.
(Emile Verhaeren)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction:
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
COMMENCEMENT DES CHANTS DE LA GRANDE JOIE DU CŒUR
(Premier chant)
L’Unique, la bien-aimée, la sans pareille,
La plus belle du monde,
Regarde-la, semblable à l’étoile brillante de l’an nouveau,
Au seuil d’une belle année.
Celle dont brille la grâce, dont la peau rayonne,
A des yeux au regard clair,
Et des lèvres au doux parler.
Jamais elle ne prononce une parole superflue.
Elle, dont le cou est long, la poitrine lumineuse,
Possède une chevelure de lapis véritable.
Ses bras surpassent l’éclat de l’or,
Ses doigts sont semblables aux calices des lotus.
Celle dont les reins sont alanguis, et les hanches minces,
Celle dont les jambes défendent la beauté,
Celle dont la démarche est pleine de noblesse,
lorsqu’elle pose ses pieds sur la terre,
Chants d’amour de l’Egypte ancienne.
(Traduit de l’allemand par Paule KRIEGER)
(Egypte)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction:
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi