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Poésie

Posts Tagged ‘coulée’

Les scarabées (Anne Tardy)

Posted by arbrealettres sur 25 juin 2022



Coulée de sable,
les scarabées
cul par-dessus tête

(Anne Tardy)

 

 

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Credo (Denise Levertov)

Posted by arbrealettres sur 22 mars 2021




    
Credo

Je crois que la terre
existe, et
dans chaque infime atome
de sa poussière le saint
éclat de ta chandelle.
Toi
inconnu que je connais,
toi esprit,
qui donnes,
dans l’amour de créer, la
lettre bien faite,
le fer, l’acte, le rêve.
Poussière de la terre,
garde-toi de mon
incroyance. Glisse,
gris devenu or, dans la coulée de
la vision. Je crois et
je suspends ma foi avec
le doute. Je doute et
je suspends mon doute avec la foi. Sois
monde aimé, menacé.
Chaque infime
atome.
Mais pas la malade
luminescence chassée
de son intimité,
pas la serrure sacrée de sa cellule
forcée. Non,
l’éclat ordinaire
d’une simple poussière dans un ancien soleil.
Sois, pour que je puisse croire. Amen.

*

Credo

I believe the earth
exists, and
in each minim mote
of its dust the holy
glow of thy candle.
Thou
unknown I know,
thou spirit,
giver,
lover of making, of the
wrought letter,
wrought flower,
iron, deed, dream.
Dust of the earth,
help thou my
unbelief. Drift,
gray become gold, in the beam of
vision. I believe and
interrupt my belief with
doubt. I doubt and
interrupt my doubt with belief. Be,
belovéd, threatened world.
Each minim
mote.
Not the poisonous
luminescence forced
out of its privacy,
the sacred lock of its cell
broken. No,
the ordinary glow
of common dust in ancient sunlight.
Be, that I may believe. Amen.

(Denise Levertov)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Recueil: Messe pour le Jour de St Thomas Didyme –
Traduction: Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Raymond Farina
Editions: Revue Po&sie N°30 (1984)

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LE MIRADOR (Jacques Lacarrière)

Posted by arbrealettres sur 19 mars 2021



Illustration: Giorgio de Chirico
    
LE MIRADOR
(La nostalgie de l’infini)

Je le sais maintenant :
inutile pour apercevoir l’infini
de dénuder le bleu du ciel car l’infini est
une tour
une forteresse apatride
un phare inassouvi
un silo cerclé d’oriflammes

Je le sais maintenant :
inutile pour apercevoir l’infini
d’apprivoiser la Voie lactée car l’infini est
un parcours austère
une géométrie sans pitié
une rectitude hantée d’absence

Peut-être est-il aussi un mirador
surveillant les coulées d’étoiles entre les barbelés des galaxies ?

Mais alors qui veille en son extrémité, juste au-dessous des oriflammes,
et quel souffle les fait battre immobiles sous une éternité d’orage ?

(Jacques Lacarrière)

 

Recueil: A l’orée du pays fertile
Traduction:
Editions: Seghers

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Majesté du torii (Catherine Morvan)

Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2021




    

Majesté du torii
Passage dans un monde d’esprits Kamis
Apaisant
Hors du temps
Reflets impressionnistes
Souffle venteux, frêle risée
Grands arbres froissés
Vaguelette rosée, frisotante,
Mille fleurs envolées
Écrin de nature
Rives aux teintes contrastées
Feuillages tendres juste éclos
Nuages d’arbustes vert profond
Coulées d’azalées rouge nacré
Ilot de camélias allure fuchsia
Tableau éphémère
Ancré dans le temps.
Flamboyant,
Un pont japonais, campé,
Vermillon écarlate
Entre terre et terre
Entre rêve et onde
Pétale blanc au gré du courant…

(Catherine Morvan)

 

Recueil: Bruissement d’elles
Traduction:
Editions: L’Harmattan

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La coulée blanche du temps (Jules Tordjman)

Posted by arbrealettres sur 23 juin 2018



La coulée blanche du temps suggère un paysage
d’hermine. L’hiver s’est infiltré sous mes paupières
et je commence à déchiffrer son langage : un cri ample,
une ombre brusque, si bien que j’arrive aux maisons
de silence et comment les verrais-je s’écrouler ?
Je renverse le décor, je m’adosse à un arbre qui n’existe
pas, mais en quel verger me retiennent les soleils d’exil ?
L’oiseau soufré est à vrai dire une orange entre mes doigts.
Je coupe le fruit en deux. L’été se rallume d’un sang oublié.

(Jules Tordjman)

Illustration: Jan Balet

 

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CHAMBRE ARDENTE (René Guy Cadou)

Posted by arbrealettres sur 7 février 2018



Illustration: Annie Predal
    
CHAMBRE ARDENTE

Reste la chambre noire où l’âme se développe
Autour de mon front le pansement frais de tes mains
Derrière le mur cet homme qui parle de voyages
Qui n’a jamais sondé l’abîme de la rue
Et surveille la vie au bord de ses poignets

Voici la meule trop verte où rebondit l’angoisse
Le moyeu fragile de la poitrine
Les coulées de chaleur sous le tanin des doigts
La place toujours neuve pour le premier venu.

(René Guy Cadou)

 

Recueil: Poésie la vie entière
Traduction:
Editions: Seghers

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Un simple courant d’air (Didier Carhen)

Posted by arbrealettres sur 12 décembre 2017




    
Un simple courant d’air
un chantier corporel
Une coulée d’encre
versée au ras du sol
la poésie s’achève
un coude de phrase opère
Les doigts croisés
pas plus
la vie
qui se réveille
Un trou lessivé d’être
ainsi de suite
tout vaut réparation
substitution peut-être
On vient
j’existe au bord des lèvres

(Didier Carhen)

 

Recueil: Les septs livres
Traduction:
Editions: La lettre volée

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VIRGULES DU VIDE (Zéno Bianu)

Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2017




    
VIRGULES DU VIDE

au crâne
du monde

la mousson
crépite

plaines
d’éboulis

gestuaire
en cendres

l’écorce
éclatée

paroles
particules

coulées
de dieux

un baptême
de blanc

un souffle
d’érosion

Tibet
pour naître

(Zéno Bianu)

 

Recueil: Infiniment proche
Editions: Gallimard

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Aimée (Zéno Bianu)

Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2017




Illustration: Josephine Wall
    
aimée

moissonne la coulée en toi

aimée d’un plus-que-souffle
la veine bat sur l’aurore

c’est toi-même à fleur de soi

à l’envers dans le temps
à l’envers dans le blanc

aimée d’un toujours-ciel

disparue sitôt surgie
disparue

ouvre le visage
qui meurt de vie
qui meurt de nuit

stations du lointain souffert
tes mains s’offrent

pour trouver
les pierres de monde

aimée
projette l’ombre
du paradis

où finit le ciel
c’est ta prière qui voit
c’est ton bleu
qui se noie

aimée
tu pleus toute parole
en gouttes de nuit

quelque chose
on ne sait où
sans répit sans repos
dans la pulpe du je t’aime

aimée de pur désert noir
ta nuit vient
plus vive que neige

meurs l’oubli
tiens la foudre
en haleine

laisse le temps
s’effondrer
dans ta blessure

aimée
moissonne le monde en nous

éveille les noms
qui s’agrippent aux étoiles
au feu qui forge la joie

l’ébloui n’est pas oubli
la chute tremble de vie

enroulée
dans la signature du vide
en attente pure

nul fond nulle fin
quand saigne la présence

(Zéno Bianu)

Recueil: Infiniment proche
Editions: Gallimard

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SANS LIEU (Zéno Bianu)

Posted by arbrealettres sur 11 août 2017



Illustration: Gao Xingjian
    
SANS LIEU

sans lieu
sans mémoire
les stèles du vide
le suaire du ciel
ce qui s’abat
sur le corps du monde

sans lieu
sans pourquoi
les hautes nuées
de sang sombre
l’abandon recroquevillé
dans la lumière

sans lieu
sans voix
par coulée
au plus bas
la nuit sortie au jour

sans lieu
sans nom
le géomètre des éclipses
parcourt l’horizon

sans lieu
sans boussole
l’abîme d’en-haut
la poudre d’ombre
la pulpe de l’ébloui

sans lieu
sans cesse
rompre la mort
avec ceux qui transparaissent
vers les lunes brûlées

(Zéno Bianu)

 

Recueil: Infiniment proche
Editions: Gallimard

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