Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘coupe’

PALMERAIE (Rosario Castellanos)

Posted by arbrealettres sur 12 avril 2023




    
PALMERAIE

Dame des vents
belle grue de la plaine
quand tu te balances
ta sveltesse chante.

Geste d’oraison ou
prélude à l’envol
dans ta coupe un à un
viennent se verser les cieux.

De l’obscur pays des hommes
je suis venue à genoux
te regarder, haute, unique, nue.
Poésie.

(Rosario Castellanos)

Recueil: Poésie du Mexique
Traduction: Jean-Clarence Lambert
Editions: Actes Sud

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs (Sappho)

Posted by arbrealettres sur 24 février 2023



Illustration: Odile Wysocki-Grec
    
Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs !
Pâle, je servis ta volupté cruelle…
Je pris, aux lueurs du flambeau d’Hesperôs,
Ton corps d’Immortelle.

Et ma chair connut le soleil de ta chair…
J’étreignis la flamme et l’ombre et la rosée,
Ton gémissement mourait comme la mer
Lascive et brisée.

Mortelle, je bus dans la coupe des Dieux,
J’écartai l’azur ondoyant de tes voiles…
Ma caresse fit agoniser tes yeux
Sur ton lit d’étoiles…

… Depuis, c’est en vain que la nuit de Lesbôs
M’appelle, et que l’or du paktis se prolonge…
Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs,
Dans l’ardeur d’un songe.

(Sappho)

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

SUR UN AIR LENT (Li Qing Zhào)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023



Illustration: Dai Dunbang
    
SUR UN AIR LENT

Quêter, quérir, fouiller, fureter,
Froidure vide, froid dur limpide,
Morne monotonie, amère mélancolie, lamentable ennui…
Douceur subite, retour du froid,
Cette saison où je souffre le plus de respirer ;
Avec trois gobelets et deux coupes de vin clair,
Comment y résister, quand le soir vient, quand le vent s’énerve ?
Voici les oies sauvages parties,
Le plus cruel à mon coeur,
Pourtant nous étions bien complices aux temps passés.

Partout au sol les chrysanthèmes s’amoncellent,
Défraîchis et déchus
à présent, qui viendrait prendre la peine de les ramasser ?
Veillant près de la fenêtre,
Solitaire, par moi-même comment parviendrai-je à rejoindre l’obscurité ?
Au sterculier vient s’adjoindre la bruine,
Qui jusqu’au crépuscule dégoutte et dégouline ;
Et toute cette composition,
Comment le seul mot de « souci » pourrait-il en donner le sens ?

***

(Li Qing Zhào) (1084 — après 1149)

Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

SUR L’AIR DE LAVER LE SABLE DU TORRENT (Yàn Shu)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023



Illustration: Dai Dunbang
    
SUR L’AIR DE LAVER LE SABLE DU TORRENT

Une chanson, nouvelle mélodie, d’alcool une pleine coupe,
L’an dernier passa un souffle céleste sur la terrasse de l’ancien pavillon.
Le soleil du soir descend à l’occident, quand s’en reviendra-t-il ?
Qu’y peut-on faire ? Les fleurs sont tombées, parties,
Comme les hirondelles déjà familières sont de retour au nid ;
Au petit jardin par la sente parfumée seul je chemine.

***

(Yàn Shu) (991-1055)

Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Poème long (Yusuf al-Khal)

Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2023




    
Poème long
(extraits)

I
Je ne vois pas un maître dans la foule.
Les cygnes se déploient sur le lacet
il n’y a pas un aigle à l’horizon.

L’eau est stagnante
et les rives sont plus proches
que le bout de ton nez.

L’air est lourd.
La lumière est lourde.

L’âne parle, mais pas par miracle.
L’aveugle voit, pas par miracle.
Le mort se lève, pas par miracle.
Le miracle est un chiffre dans une machine,
et le ciel est resté dans l’inconnu.

J’étais silencieux tout en parlant.
La femme près de moi est un vêtement déserté.
Je boirai la coupe, et la coupe est vide.
Je sourirai et ma bouche est sans lèvres.
Je récolterai un champ
que j’ai planté dans les ténèbres.

Je suis la nuit,
et les voleurs m’attendent.

***

(Yusuf al-Khal)

 

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Lis-les (Umar Abu Rishah)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2023



Illustration
    
Lis-les
Feuillets d’un mort

C’est ma chambre,
l’oubli s’y est rouillé et le mutisme a vieilli !

Entre avec les bougies !
Elle est de ténèbres avec un repaire creusé à l’entrée.

Avance doucement,
la poussière et l’araignée pourraient prendre peur.

Auprès de ma coupe brisée
il y a une liasse de feuillets
et entre leurs deux couvertures une vie en éclats.

Apporte-les…
ta jeunesse passée s’y trouve
et la beauté à laquelle tu t’étais astreinte.

Lis-les…
ne me voile pas l’éternité,
publie-les…
ne me laisse pas mourir.

***

(Umar Abu Rishah)

 

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Assis avec ma femme au début du printemps (Xu Junqian)

Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Assis avec ma femme au début du printemps

Toilettes et parures audacieuses,
Tu t’apprêtes toujours d’avant-garde.
L’herbe encore courte perce au travers des sandales
Les prunes en promesse détachent leur parfum d’à venir
Les arbres s’inclinent pour cueillir ton châle de brocarts
Et l’air s’élève délicat puis dégage ton col écarlate
Remplis ma coupe de vin d’orchidée !
Cette seule vue fait chanter mon esprit.

(Xu Junqian)

(540-609)

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

A UNE CHANTEUSE (Fan Zhongyan)

Posted by arbrealettres sur 16 septembre 2022




    
A UNE CHANTEUSE
Sur l’air de « Laver de la soie au ruisseau  »
— Yan Shu

Une coupe de vin,
une chanson nouvelle,
le pavillon est le même
et aussi beau le temps.

Quand reviendras-tu
voir le soleil au couchant ?
Je soupire en vain
sur la tombée des fleurs belles ;

Les hirondelles
semblent de vieilles connaissances.
J’erre dans mon jardin
saturé de fragrance.

(Fan Zhongyan)

***

Recueil: Choix de Poèmes et de Tableaux des Song
Traduction:
Editions: China Intercontinental Press

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LA MELANCOLIE PRINTANIÈRE (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 16 septembre 2022



Illustration: Zhao Ji
    
LA MELANCOLIE PRINTANIÈRE
Sur l’air du  » Phénix perché sur le platane »
— Liu Yong

Dans la brise légère
Je m’appuie au balcon.
La mélancolie printanière étend son ombre
jusqu’à l’horizon.

Qui me comprend,
silencieux,
accoudé contre la balustrade
aux fines ciselures ?

Dans le vin, j’essaye de noyer mon ennui,
devant une coupe je chante.
Peu engageant est mon sourire forcé,
et ma robe est flottante.

Mais ce n’est pas que je regrette
d’avoir maigri pour la coquette.

(Anonyme)

***

Recueil: Choix de Poèmes et de Tableaux des Song
Traduction:
Editions: China Intercontinental Press

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

ILS ÉTAIENT DEUX (Hugo von Hofmannsthal)

Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2022


 


Frank Cadogan Cowper  _33 

ILS ÉTAIENT DEUX

Une coupe au bord de la bouche,
elle allait d’un si ferme pas
et la main si sûre que pas
une goutte ne se versa.
Il montait un cheval farouche.
Si sûre et ferme était sa main
que, frémissant au coup de frein,
le cheval s’arrêta soudain.
Et pourtant, quand la main légère
à l’autre main gantée de fer
cette simple coupe tendit,
ils tremblaient si fort, elle et lui,
que les mains ne se rencontrèrent,
et le vin noir se répandit.

(Hugo von Hofmannsthal)

Illustration: Frank Cadogan Cowper

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :